Les fouilles archéologiques réalisées à Paris sont réalisées par deux principaux opérateurs, le Département d’Histoire de l’Architecture et d’Archéologie de Paris (DHAAP) et l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP). Depuis la mise en concurrence et l’ouverture du marché à des opérateurs privés, il existe de nouveaux bureaux d’études, par exemple Eveha, qui est intervenu à Paris et en Ile-de-France.
Avant de présenter ces trois types d’opérateurs, précisons toutefois que la connaissance archéologique du Paris médiéval est relativement faible, notamment par rapport à la période antique. Le développement de l’archéologie préventive, notamment depuis la loi de 2002, permettra peut-être de rééquilibrer les choses, à condition que les opérateurs aient les moyens d’intervenir correctement, notamment de traiter les données en post-fouille et de publier les rapports.
Au-delà de Paris, en Ile-de-France, il existe de nombreux services archéologiques dans les collectivités territoriales (municipales ou départementales), dont une liste est dressée par le Service régional de l’archéologie. Ce service de l’État, qui prescrit les opérations archéologiques, dispose par ailleurs d’un centre de documentation ayant vocation à conserver les rapports produits lors des fouilles (appelés aujourd’hui RFO). La documentation scientifique du Service régional de l’Archéologie d’Ile-de-France est accessible uniquement sur rendez-vous, dans la limite de 4 places de chercheurs. Par ailleurs, une priorité est donnée aux archéologues de terrain et aux étudiants quant à l’accès aux documents et aux services d’aide à la recherche.
Le DHAAP, qui est le plus ancien, correspond au service municipal. Ce service a été officiellement créé en 1897-1898, après une phase de fonctionnement officieux à l’époque de Théodore Vacquer, véritable figure tutélaire de l’archéologie parisienne : né en 1824, il fouille dès 1844 et jusqu’en 1898, peu de temps avant de mourir en 1899. Ce service, qui s’appelait à l’origine la Commission du Vieux Paris (CVP), en a été séparé depuis 2003 pour s’occuper exclusivement de la mission archéologique, tandis que la CVP est chargée de la préservation du patrimoine. Ce service archéologique municipal a été singulièrement actif lors de la construction du métropolitain parisien à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Le résultat de ces fouilles, qu’il s’agisse de simples sondages ponctuels ou d’opérations de plus grande envergure, sont archivées au DHAAP, notamment sous la forme des procès-verbaux de la CVP et de dossiers de fouilles. Ce service municipal, bien que généraliste et pouvant intervenir sur des périodes allant de la proto-histoire à l’époque moderne, travaille tout de même plus particulièrement sur la période gallo-romaine de Paris. Un annuaire des opérations de terrain permet d’identifier les interventions archéologiques du DHAAP depuis 2006. Les ressources documentaires (carte archéologique notamment) ne sont disponibles que sur RDV dans les locaux du DHAAP (9 rue Cadet, 75009).
Le deuxième grand opérateur qui intervient à Paris est l’INRAP, l’opérateur public national depuis la loi sur l’archéologie préventive de 2002. Celui-ci dispose d’un site internet très bien fait, qui comporte de nombreuses ressources : un premier moteur de recherche pour identifier des sites archéologiques, un deuxième pour des ressources multimédia et enfin le catalogue DOLIA. Si les deux premiers sont immédiatement accessibles à tous, le troisième nécessite un code d’accès, qui doit être demandé par mail et qui est attribué sans difficulté. À noter évidemment que toutes ces ressources en ligne concernent des documents à partir de 2002 : pour la période précédant la création de l’INRAP, à savoir celle de l’AFAN, il faut prendre RDV et aller consulter les rapports papier au Service régional de l’archéologie.
Un moteur de recherche permet de sélectionner les sites fouillés depuis 2002 par localisation régionale (dont Ile-de-France) ou départementale (dont Paris), par type d’intervention (diagnostic ou fouille), par période (dont le Moyen Âge) ou par thème. Chaque site peut comporter un ou plusieurs documents associés, avec au minimum le communiqué de presse lors de la fouille, souvent substantiel. La requête croisée « Ile-de-France » et « Moyen Âge » donne 54 sites essentiellement ruraux. Mais il faut noter que la requête croisée « département Paris » et « période Moyen Âge » ne donne aucun résultat, ce qui est une anomalie sans doute purement technique, car il existe 3 sites fouillés à Paris par l’INRAP. Quand on choisit « Paris » dans le moteur de recherche, on obtient 8 sites archéologiques, toutes périodes confondues, de la préhistoire à l’époque moderne. Les 3 sites concernant le Moyen Âge sont : la pêcherie mérovingienne du Musée du Quai Branly, la première enceinte médiévale de la rive droite Rue de Rivoli, et le collège des Bernardins du XIIIe siècle.
Ce catalogue n’est pas immédiatement accessible : il faut d’abord faire une demande par mail pour obtenir un code d’accès. Une fois obtenu, il permet de faire des requêtes pour repérer des documentations archéologiques, que ce soit des diagnostics ou des rapport de fouilles (appelés RFO). Si le site n’est pas encore bien stabilisé, il procure des ressources très intéressantes car certains rapports de fouilles, encore peu nombreux il est vrai, y sont consultables intégralement. La mise en ligne des ressources documentaires est prévue de manière progressive. Pour ceux non disponibles en ligne, il faut se rendre au Service régional de l’archéologie à Saint-Denis pour les consulter.
Au-delà des sites archéologiques, des ressources multimédia, très pédagogiques, sont également accessibles sur le site de l’INRAP : il s’agit de reportages, visites virtuelles de chantiers, ou d’émissions radio comme, sur France Culture, le Salon noir de V. Charpentier.
Quand on demande « Moyen Âge » + « Île-de-France », 16 documents ressortent, essentiellement pour des sites ruraux d’Ile-de-France. Parmi eux, deux concernent Paris intra muros - l’un pour la première enceinte médiévale de Paris sur la rive droite, l’autre sur le Carreau du Temple -, auquel on peut ajouter la tombe de la reine Arégonde à la basilique Saint-Denis.
Sur l’ensemble des 24 opérateurs privés agréés en 2012 pour répondre à des appels d’offre archéologiques préventives en France, nous pouvons citer EVEHA qui est intervenu à Paris et en Ile-de-France, parfois en collaboration avec le DHAAP. D’autres sont peut-être intervenus, mais l’émiettement de ces petits opérateurs empêche de les repérer facilement. Par ailleurs, leurs ressources numériques disponibles sont moins riches que celles de l’INRAP. Dans Paris, les archéologues d’EVEHA sont intervenus sur le parvis de la crypte de Notre-Dame et sur le Carreau du Temple. En Ile-de-France, et pour la période médiévale, Evéha est intervenu à Vanves (quartier artisanal près de l’église Saint-Rémy dans la continuité de l’époque antique) et à Montmorency (quartier d’habitation des XIIIe-XIVe siècles abandonné lors de la guerre de Cent ans).