Dictionnaire international : le NGML ou « Nouveau Du Cange »
Chaque pays d’Europe occidentale, membre de l’Union académique internationale, a reçu pour mission de constituer un lexique national à partir des textes écrits sur son territoire, édités ou inédits. En 1950, le dictionnaire commun, le Novum Glossarium Mediae Latinitatis (NGML), conçu à l’instigation de F. Blatt comme un dictionnaire général du latin médiéval utilisant les dépouillements des différents pays, a été créé, enregistrant le vocabulaire utilisé au cours de la période 800 à 1200. Le
fascicule L, le premier, fut publié en 1957. La tâche de publier la suite a été dévolue au Comité français, actuellement la section de Lexicographie de l’IRHT. Il en est actuellement au mot Plego.
Notons que les fichiers informatisés à partir de P du NGML sont consultables en local au Comité Du Cange, à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, et qu’il fait l’objet d’un projet de numérisation.
Dictionnaires nationaux
Dictionnaire italien
Il se propose de compléter les informations linguistiques que l’on trouve pour les Ve-XIe siècles dans le Latinitatis Italicae Medii Aevi lexicon imperfectum, de F. Arnaldi et P. Smiraglia (1939-1954, 1967-1997, en 3 vol. et 12 fascicules d’Addenda, en cours de refonte (Addenda. Series altera) dans la revue Alma, Archivum latinitatis medii aevi depuis le t. 60 (2002)-, et désormais arrivé à maturitas ; ceci à partir d’ALIM (Archivio della latinità italiana del Medioevo), qui veut offrir en libre consultation sur internet et Cd-Rom, tous les textes composés en Italie en latin. La première phase du projet concerne les textes du XIe au XIIIe siècle. L’ interrogation, qui manque encore de souplesse, peut se faire sur tout ou partie des textes (index des auteurs, titres, périodes, genres).
Dictionnaire irlandais
Dictionary of Medieval Latin from Celtic Sources, DMLCS
Pour chacun des lemmes, de A à Z, une entrée « complète » a été publiée dans le Non-Classical Lexicon of Celtic Latinity (NCLCL). Elle indique l’étymologie, l’ensemble des significations d’un mot, et donne ses occurrences dans le corpus Archive of Celtic-Latin Literature (ACLL, de la Royal Irish Academy). Ces deux bases sont d’ailleurs publiées par Brepols avec un accès payant. Donc le projet irlandais de la Queen’s University of Belfast n’est pas proprement un dictionnaire, mais une lemmatisation avec renvoi direct au texte du corpus de textes irlandais. Une liste des lemmes celtes et latins (« Wordlist »), sans traduction ni indication d’origine, est téléchargeable sur le Web.
Les autres dictionnaires nationaux sont décrits sur la page de l’IRHT.
Le dictionnaire de l’époque moderne qui représente le mieux la latinité médiévale reste encore celui de Charles du Fresne sieur du Cange (1610-1688), le Glossarium mediæ et infimae latinitatis,... auctum a monachis ordinis S. Benedicti avec les suppléments de dom P. Carpentier.
Plusieurs entreprises en proposent une version numérisée – souvent en format image donc ne permettant pas de recherche. Cependant la nouveauté depuis 2008 est l’entreprise menée à l’École des chartes, d’une numérisation en mode hypertexte, intelligemment conçue.
Numérisation du Glossarium par l’École des chartes
L’École nationale des chartes (Paris) a achevé fin 2009 de numériser le Glossarium mediae et infimae latinitatis. « Cette édition électronique a été encodée en XML, selon un schéma documenté, conforme au modèle TEI P5. Une équipe pluridisciplinaire de latinistes, de lexicographes, et d’informaticiens, garantit le soin porté au texte. L’ensemble consultable résulte de l’édition Favre, qui s’étend sur 10 tomes, 6000 pages, dont 5000 de dictionnaire latin, 80 000 articles, 6 millions de mots. Les ajouts ont à peu près doublé la taille du texte de du Cange, généralement par de courts articles, des sous-vedettes, de nouvelles citations, et des précisions dans les références. » Un réel effort de présentation, avec une typographie soignée, des liens d’un article à un autre, rendent parfaitement maniable cette édition qui offre des modalités de recherche démultipliées.
Gallica
Reproduction de l’éd. Favre, Paris, Librairie des sciences et des arts, 1938.
CAMENA - Thesaurus eruditionis
La numérisation de l’édition en 3 tomes de 1710, proposée par le CAMENA (Corpus automatum multiplex electorum neolatinitatis auctorum), développée par les Universités de Heidelberg et de Mannheim, comporte des index permettant une approche facilitée du lemme recherché, mais pas encore une recherche dans l’ensemble du corps du texte.
Medieval and Modern Thought Text Digitization Project (Université de Stanford)
Le Medieval and Modern Thought Text Digitization Project propose l’édition Henschel de Paris, 1840 – 1850, en 7 vol., ou celle de Niort, 1883 – 1897, en 10 vol., mais est long à charger. La recherche est possible dans le texte.
Glossaires médiévaux : REFLEX
Le site REFLEX (Research in Early French Lexicography), partie d’EDICTA : The Early Dictionaries Centre / Le centre des Dictionnaires Anciens, qui a pour but d’éditer et analyser des dictionnaires bilingues compilés en France avant 1500.
Il donne accès aux versions électroniques en cours de constitution (et arrêtées depuis un certain temps) de quatre glossaires latin - français des XIVe et XVe siècles. Pour l’instant, l’avancement de ces entreprises, autour de B. Stuart Merrilees, est extrêmement limité et sans comparaison avec ce que peuvent fournir les versions papier - car ces travaux sont ou seront l’objet d’une publication papier chez Brepols dans la collection « Corpus Christianorum Continuatio mediaevalis : Lexica Latina Medii Aevii : Nouveau recueil des lexiques latins du moyen âge ». En outre la mise à disposition sur le Web est très relative (téléchargement limité, voire interdit).
Dictionnaires latins de la Renaissance : RenDico
Dans le cadre du Projet American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL), entreprise commune de l’ATILF (anciennement Inalf - Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française), du CNRS, la Division of the Humanities, la Division of the Social Sciences, et l’Electronic Text Services (ETS) de l’Université de Chicago. Sont interrogeables sur RenDico (base de dictionnaires de la Renaissance), ensemble ou séparément :