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L’emblématique

  • Introduction

    Laurent HABLOT, 12 octobre 2012 | 18 octobre 2012

    Le terme d’emblématique médiévale regroupe l’ensemble des systèmes de signes qui se développent sur les marges de l’héraldique, en amont, en aval ou en parallèle. Certains de ces signes ne sont que les prémices des armoiries, comme les figures pré-héraldiques des sceaux et des monnaies, d’autres en sont des avatars, comme les cimiers et les supports, mais une partie de ces figures deviennent, telles les devise, des systèmes emblématiques à part entière, en partie autonomes du discours héraldique.


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  • L’emblématique

    Laurent HABLOT, 15 octobre 2012 | 18 octobre 2012

    Le renouvellement de la recherche héraldique de ces dernières décennies a permis d’ouvrir le champ d’investigation à beaucoup d’éléments sémiologiques identitaires longtemps considérés comme marginaux par rapport aux armoiries et, de ce fait, un peu délaissés par la recherche. Regroupés sous le terme générique d’emblématique, ces signes constituent en réalité différents systèmes dont l’étude est encore en partie dans les limbes. On y trouve des emblèmes pré-héraldiques, des figures para-héraldiques, des devises mais aussi des dévotions emblématiques, des signes nationaux, etc.

    Les signes pré-héraldiques sont notamment révélés par les sceaux. Allusifs à un patronyme, à une fonction, à une possession, ils précèdent l’apparition des premières armoiries dont ils vont parfois inspirer les figures ou meubles. Certains de ces signes se maintiennent jusque tard dans le Moyen Âge, intégrant parfois d’autres systèmes emblématiques comme le cimier ou la devise.
    Les emblèmes para-héraldiques sont principalement constitués par les cimiers et les supports qui sont directement liés à l’écu armorié. Le cimier est le décor qui orne le heaume porté par le chevalier ou exposé au-dessus de ses armoiries. Librement composé mais fréquemment inspiré du contenu de l’écu, ce signe est véritablement emblématique dans la mesure où il identifie à lui seul son détenteur, peut être catalogué à l’instar des armoiries et, comme elles, se transmettre au sein du lignage.
    Les supports sont les figures – être animés ou objets - parfois associées à l’écu qu’elles soutiennent. Ces signes, moins structurés que les cimiers, de moindre portée emblématique, soutiennent toutefois un sens symbolique très riche et en partie inexploré.
    À la fin du Moyen Âge, d’autres figures para-héraldiques s’associent à la « panoplie » : le cri, la devise, le collier d’ordre. Le cri ou cri de guerre ou d’armes est transcrit sur un phylactère et exposé, généralement, au-dessus de l’écu. Il ne doit pas se confondre avec la devise héraldique, sorte de maxime développée à la fin du XVe siècle et plus ou moins inspirée des devises emblématiques. Elle aussi est écrite sur un listel placé cette fois-ci sous l’écu. Le développement des ordres de chevalerie à la fin du XIVe siècle s’est transcrit dans l’exposition héraldique avec la figuration, autour du bouclier, du collier ou de l’insigne de l’ordre, non seulement pour les maîtres de ces institutions mais également pour leurs membres.
    Les devises, apparues au milieu du XIVe siècle, constituent un système emblématique à part entière et quasiment indépendant du discours héraldique. Elles sont composées d’un emblème figuré, librement représenté, la devise à proprement parler. Cette figure peut être associée à une sentence, le mot qui explicite ou non la figure. Ces deux signes sont souvent complétés par un jeu de couleurs que l’on qualifie également de livrée, et par un chiffre – les sources parlent de lettres – constitué des initiales du prénom de l’intéressé mais aussi d’acronymes parfois indéchiffrables. La diffusion de cette emblématique nouvelle (Mérindol) conduit certains utilisateurs à n’employer qu’un des éléments de cette insignologie.
    Aux côtés de ces formules apparaissent encore des compositions emblématiques plus ou moins formelles mais toujours signifiantes. C’est le cas par exemples des cultes ou des thématiques religieuses spécifiques entretenues par quelques grandes familles qui revêtent progressivement un véritable sens identifiant. De façon plus structurée, l’emblématique collective militaire et politique des croix nationales, spécifiquement assumée par le prince et son imaginaire emblématique, marque la fin de la période.


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