La collection d’Árni Magnússon est conservée dans les deux instituts arnamagnéens de Reykjavik et de Copenhague. Ils contiennent environ 3000 manuscrits datant du Moyen Âge et de périodes postérieures ainsi que près de 1400 documents, aussi bien des chartes que d’anciens textes diplomatiques.
Árni Magnússon naquit en 1663 à Kvennabrekka dans les Dalir. Il étudia d’abord en Islande puis à Copenhague où il devint secrétaire des Archives royales et ensuite professeur d’antiquités danoises à l’université de Copenhague. Árni Magnússon était le plus grand collectionneur de manuscrits islandais de son époque. Il reçut quelques livres en cadeaux et acheta le reste. Il obtint des gens qu’ils copient les textes des manuscrits qui n’étaient pas à vendre. Il perdit une partie de sa collection dans le grand incendie de Copenhague en 1728, mais la plupart des manuscrits en velin qui étaient en sa possession furent probablement sauvés de l’incendie. Árni Magnússon mourut peu de temps après et légua sa collection de manuscrits à l’université de Copenhague.
Les manuscrits de la bibliothèque d’Árni Magnússon constituent le fonds principal de la collection manuscrite de l’Institut d’études islandaises Árni Magnússon. Ils furent restitués à l’Islande de 1971 à 1997, à la suite d’un accord entre le Danemark et l’Islande après une longue controverse à propos du retour des manuscrits en Islande après l’accession de l’Islande à l’indépendance ou bien de leur conservation définitive au Danemark. En plus des manuscrits de la collection arnamagnéenne, les autorités danoises en remirent d’autres à l’Islande, provenant de la Bibliothèque Royale de Copenhague. En outre l’Institut acquit d’autres manuscrits, comme la Saga des Apôtres du Skarðsbók qui fut achetée aux enchères à Londres en 1965 par les banques islandaises et offerte en cadeau à la nation.
En 2009, le fonds manuscrit de la collection arnamagnéenne fut inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, sur le Registre international de la Mémoire du Monde. En sélectionnant les bibliothèques qui ont une valeur spéciale, l’UNESCO espère attirer l’attention sur l’importance de la préservation de l’héritage immatériel de l’humanité. Inscrire le fonds arnamagnéen sur cette liste témoigne d’une grande reconnaissance envers le patrimoine manuscrit islandais. L’UNESCO justifie ce choix en affirmant que ce fonds se compose de manuscrits précieux pour l’histoire et la culture des pays scandinaves et de l’Europe, du Moyen Âge aux temps modernes. Les sagas islandaises sont évoquées comme des exemples d’oeuvres à portée mondiale qui sont conservées dans ces manuscrits.
La plupart des manuscrits islandais existent désormais sous forme numérique sur le site internet Handritin heima