Appel à contribution pour la journée d’études de Questes qui se tiendra les 5 et 6 juin 2015 et qui a pour thème "Créer. Créateurs, créations, créatures au Moyen Âge".
Appel à contribution pour la journée thématique et interdisciplinaire intitulée : Circulations et échanges en Europe (XIe - XVIIe siècles), organisée par les doctorants du Centre Supérieur de la Renaissance de Tours.
Jeudi 22 et vendredi 23 mars 2018
Université d’Artois, pôle d’Arras
Le colloque annuel Graphè portera en 2018 sur l’ange Gabriel, présent à la fois dans l’Ancien et le Nouveau Testaments mais aussi dans les écrits apocryphes et les autres traditions monothéistes.
L’ange est par étymologie un messager. Il assume le rôle de médiateur entre le monde céleste et les hommes. Ni révolté, ni déchu, il parle et agit au nom de Dieu dans la Bible et constitue une forme implicite de théophanie. Les anges sont dits nombreux dans les Écritures mais rares ceux qui portent un nom. Parmi eux, Gabriel (« Homme de Dieu » ou « Dieu s’est montré fort », selon des significations controversées) apparaît d’abord comme un interprète dans le Premier Testament. Il explique à Daniel ses visions et révèle les secrets divins (Dn 8,15-26 ; 9,21-27). Dans les Évangiles, il se fait messager et apprend au prêtre Zacharie qu’Élisabeth, son épouse, donnera naissance à un fils dont le nom sera Jean (Lc 1,11-20). Puis il annonce à Marie qu’elle sera la mère de Jésus (Lc 1,26-28). La prière de l’Ave Maria emprunte ses premiers mots à cette intervention. La mission de Gabriel est fondée sur la parole. Il est « le messager des bonnes nouvelles ». Les commentateurs postérieurs identifieront ainsi tel ou tel ange resté anonyme à Gabriel.
Plus tard, au sein d’une subtile hiérarchie, il sera compté parmi les archanges au même titre que Michel et Raphaël. Le Livre d’Hénoch lui attribue plusieurs fonctions. Dans l’épisode du chêne de Mambré, l’exégèse juive assimile Gabriel à l’un des trois anges qui rendent visite à Abraham. Il a pour tâche de prévenir de la destruction de Sodome. D’après le Talmud, il est aussi l’ange qui annonce la naissance de Samson à sa mère. La fête orthodoxe de l’Axion Esti commémore la révélation par Gabriel de l’hymne éponyme en l’honneur de la Vierge. Dans l’Islam, Jibril transmet le Coran au Prophète durant la nuit du Destin (sourate II,97-98). Et Calvin affirme que les interventions de Gabriel attestent l’assistance divine.
Figure spirituelle mais créature de Dieu, l’ange prend forme corporelle dans l’iconographie d’hier et d’aujourd’hui. En particulier dans la scène de l’Annonciation, les représentations de Gabriel sont multiples, qu’il s’agisse de son attitude ou de son vêtement, de ses ailes et du lys qu’il apporte souvent à la Vierge ou de la baguette des ostiaires qu’il tient dans la main.
_Toujours au regard du texte biblique, dans une perspective diachronique et une démarche interdisciplinaire, l’appel à communications porte sur les relectures littéraires et artistiques que l’(arch)ange Gabriel, interprète et messager, a suscitées dans la culture occidentale au fil des siècles. Perçu de manière symbolique, cher à la piété populaire ou laïcisé dans les approches modernes, Gabriel est une figure récurrente de notre mémoire collective.
Les propositions de communications (titre, court résumé et bref C.V.)
sont à envoyer avant le 31 août 2017 à : jmarc.vercruysse@univ-artois.fr
Janua, l’association des étudiants du CESCM et d’HeRMA (Université de Poitiers) organisera le 2 avril prochain une journée d’étude destinée aux jeunes chercheurs (étudiants en master recherche, doctorants, docteurs ayant soutenu depuis moins de trois ans) autour des Humanités numériques : Enjeux méthodologiques et pratiques du développement des outils numériques pour l’étude des sociétés antiques et médiévales.
Tout jeune chercheur spécialisé dans l’étude des civilisations antiques et médiévales peut faire une proposition de communication. Les contributions réalisées lors de cette journée ont vocation à être publiées l’année suivante dans les Annales de Janua. Les propositions de communication peuvent être rédigées en français ou anglais et sont à envoyer à l’adresse association.janua@gmail.com sous la forme d’un résumé/abstract d’environ 250 caractères avant le vendredi 6 février 2015 (inclus) ; elles doivent être accompagnées d’un curriculum vitae.
Bordeaux, 16-17 janvier 2020
Organisation : Ézéchiel Jean-Courret, Sandrine Lavaud, Sylvain Schoonbaert, avec le soutien de l’Université Bordeaux Montaigne, d’Ausonius, de la Ville de Bordeaux et de Bordeaux Métropole.
Argumentaire
Convaincue de la pertinence de l’approche géohistorique pour interroger le fait urbain, la SFHU souhaite consacrer son prochain congrès, en 2020, à la place et aux rôles de la ville dans les productions d’atlas. Au sens commun, l’atlas est un recueil qui combine productions cartographiques et commentaires textuels dans une perspective universelle. Néanmoins, c’est dans une acception polysémique du terme que cet appel à communications entend interroger les ambitions, les productions et les pratiques de ce mode singulier de représentation, de ses origines à nos jours. Atlas, Description, Cosmographie et Miroir universel, Table, Théâtre, Recueil, sans oublier Uranographie, Neptune et autres Portulans…, la grande variété des appellations souligne celle, sur la longue durée, des productions, dont la ville est une composante ou un sujet central. Toutes ces sommes sont conçues sur l’articulation d’une collection de cartes et de descriptions textuelles et combinent l’expérience (le voir et le vu de l’image géographique) et la connaissance (le savoir du dit et de l’écrit, du connu et de l’inconnu), à la façon d’un « essai » au sens montaignien du terme. Dans sa forme originelle, la vocation globalisante, voire encyclopédique, des atlas touche aux relations entre le raisonnement à l’origine de leur mise en œuvre et la forme qu’ils adoptent. La finalité première et intrinsèque, même inavouée ou rarement accomplie, est d’ouvrir à une démarche comparative car il s’agit de donner sens à l’hétérogénéité du monde ou à une région de savoirs et d’en proposer une mise en ordre par le recensement, la terminologie et la sémiologie. Le sérieux d’un atlas se mesure ainsi à l’importance des nomenclatures qui en font un fichier des lieux ; il peut alors passer pour un « chef-d’œuvre » d’érudition, le summum d’un savoir-faire et des compétences de ses producteurs.
Si l’atlas a vocation à penser l’universel, la ville en est un objet géographique majeur, qu’elle soit point-repère, vecteur de normes, marque d’appropriation, de définition et de contrôle du monde connu. Corrélativement, les espaces ruraux n’apparaissent souvent qu’en négatif, comme soumis à un centre, la plupart du temps, une ville relais du pouvoir central dans l’aménagement et la gestion du territoire. Cette dernière thématique questionne la notion même d’atlas et pourrait l’élargir à d’autres sources documentaires qui se jouent de l’articulation entre représentations géographiques et textes : atlas fonciers et fiscaux (terriers/ plans-terriers, cadastres…), comme encore atlas servant à la planification et à l’aménagement urbain (plans d’embellissement, d’alignement, d’aménagement, d’occupation des sols, SCOT, PADD, PLU ; plans vert ou bleu, plans lumière, chartes d’aménagement, plans de rénovation urbaine…). Ces « produits dérivés », en forte augmentation, se nourrissent de la profusion actuelle des outils et des données numériques, néanmoins, ceux-ci ne suffisent pas à faire atlas, de sorte qu’on exclura de l’analyse ce qui relève de la construction des sources et des métadonnées, sans leur mise en discours. En revanche, le renouvellement des approches, sur des thématiques tant matérielles qu’immatérielles, montre le succès du genre et doit trouver toute sa place dans la réflexion.
Objet des cartographes, outil de compréhension de l’œkoumène dont l’urbs est la manifestation civilisationnelle majeure, l’atlas fait intervenir des connexions disciplinaires, particulièrement et dès l’origine celles de la géographie et de l’histoire ; encore mal ajusté dans les premières productions, ce jeu de regards génère une image géographique souvent plaquée à une histoire descriptive et encore enchantée de merveilles, avant que ces disciplines ne fusionnent, à partir du XIXe siècle, dans la géographie historique puis, à partir des Annales, dans la géohistoire de Fernand Braudel ou de Charles Higounet ou encore plus récemment dans l’archéogéographie. Alors que la première se mettait au service du pouvoir central et d’une lecture administrative et militaire de l’espace, les suivantes ne sont plus serves et développent une pensée scientifique apte à restituer la fabrique urbaine dans la dialectique espace / société.
Pourquoi et comment mettre la ville en atlas ? Quelle est l’efficience de l’outil dans l’approche géohistorique de la ville ?
Quels sont les rôles de la ville dans la production des atlas ? Quelles sont ses caractéristiques de représentation et ses singularités au regard des autres objets géographiques ? Quelle est sa place parmi les acteurs commanditaires ? Quels raisonnements président au choix des producteurs ? Quelles normes de la sémiologie et des discours pour quelles représentations et projections de la ville ?
Quels enjeux sous-tendent les relations disciplinaires dans la fabrication d’atlas urbains ? Comment s’articulent (ou pas) les approches géohistoriques et urbanistiques ? Comment les atlas entrent-ils dans la constitution d’un savoir historique sur la ville et la fabrique urbaine ? Pour quelles réceptions et utilisations ?
La SFHU, soutenue par l’Université Bordeaux Montaigne et l’UMR 5607 Ausonius, la Ville de Bordeaux et Bordeaux Métropole, au sein de la Direction générale de la valorisation des territoires, lance cet appel à communications dans une approche essentiellement pluridisciplinaire et internationale, ouverte à toutes les périodes historiques et à tous les champs géographiques, pour un congrès qui se tiendra les 16 et 17 janvier 2020 à l’Université Bordeaux Montaigne et à la Cité municipale de Bordeaux. Les interventions dureront 20 mn.
Les propositions de communication, en français ou en anglais, comporteront un titre et un résumé d’environ 1500 signes, ainsi que les coordonnées de l’intervenant (nom, prénom, fonction et rattachement institutionnel, courriel, adresse postale). Elles devront être adressées avant le 26 octobre 2019 à : bourillon@u-pec.fr, laurent.coudroydelille@wanadoo.fr et sschoonbaert@bordeaux-metropole.fr.
Le Workshop est organisé par l’Instituto de Estudos Medievais (IEM), le Centro de História d’Aquém e d’Além-Mar (CHAM), l’ Instituto de História Contemporânea (IHC) et l’Instituto de História da Arte (IHA) de l’Universidade Nova de Lisboa.
Il se tiendra à Lisbonne du 14 au 16 septembre 2017 à la Faculdade de Ciências Sociais e Humanas - Universidade Nova de Lisboa.
Appel à contributions :
Comité scientifique :
Alice Cunha (Instituto de História Contemporânea, FCSH/NOVA)
André Evangelista Marques (Instituto de Estudos Medievais, FCSH/NOVA)
Cátia Henriques Mourão Rodrigues (Instituto de História da Arte, FCSH/NOVA)
Foteini Vlachou (Instituto de História Contemporânea, FCSH/NOVA)
Javier Luis Álvarez Santos (Univ. La Laguna-CHAM)
Jeremy Roe (Centro de História d’Aquém e d’Além-Mar, FCSH/NOVA)
Maria Alessandra Bilotta (Instituto de Estudos Medievais, FCSH/NOVA)
Miguel Ángel Hernández Navarro (Universidad de Murcia)
Pilar Díez del Corral (Technische Universität Berlin)
Comité d’organisation :
Francisco José Díaz Marcilla (IEM)
Francisco Zamora Rodríguez (CHAM)
Jorge Tomás García (IHA)
Yvette Santos (IHC)
11e symposium annuel de la Société Internationale des Médiévistes - Paris
Lieu : Paris, France
Dates : jeudi 26 - samedi 28 juin 2014
Invités d’honneur : Dominique Boutet
Date limite d’envoi des propositions : 10 février 2014
La Société Internationale des Médiévistes de Paris (IMS-Paris) sollicite l’envoi de communications et de thèmes de sessions pour son Symposium de 2014 portant sur « Charlemagne après Charlemagne ».
IMS-Paris Prix pour doctorants
La Société Internationale des Médiévistes propose un prix qui sera décerné pour la meilleure proposition de communication de la part d’un(e) doctorant(e).
Le dossier de candidature comprendra :
1) la proposition de communication,
2) une esquisse du projet de recherche actuel (thèse de doctorat),
3) les noms et coordonnées de deux références universitaires.
Le lauréat sera choisi par le bureau de l’IMS-Paris et un comité de membres honoraires ; il en sera informé dès l’acceptation de sa proposition. Une prime de 150 euros pour défrayer une partie des coûts d’hébergement et de transport à Paris depuis la France (350 euros depuis l’étranger) lui sera versée lors du Symposium.
Espace perçu, espace vécu, espace rêvé. L’art d’appréhender l’espace
Appel à contribution
Au-delà d’une appréhension purement cartésienne, l’espace demeure une réalité sensible d’autant plus complexe qu’elle implique de nombreuses qualités du perçu caractéristiques de la psychologie humaine. L’approche géographique de l’espace est, de longue date, ouverte à des valeurs psychosociologiques intrinsèques, attentive à la manière dont l’espace est physiquement occupé, pratiquement vécu, cognitivement représenté, sensiblement perçu... L’espace est appréhendé en tant que territoire en lien avec les peuples qui l’habitent, eux-mêmes structurés en fonction de liens régissant l’ensemble de leurs rapports au monde, aux autres et aux objets. Mais l’espace ne se réduit pas à une question de spatialité, de société, de culture, de politique, une interrogation propre à la géographie culturelle. Conçu ou vécu, il est appréhendé par bien d’autres disciplines scientifiques.
Eu égard à l’essor des technologies numériques et des systèmes de géolocalisation par satellite, c’est notamment l’organisation et les structures relationnelles relatives à l’espace qui sont reconfigurées en même temps que les capacités perceptives et cognitives de l’homme sont augmentées - en témoignent notamment les élans cartographiques tels que Open Street Map, Google Maps, Mappy. L’espace, toujours objet pluridisciplinaire, se présente en tant qu’entité multiple ; quand espace physique et espace numérique sont constitutifs d’élans réflexifs variés qui tendent à redéfinir l’espace contemporain et aident à redéfinir les frontières entre le réel et l’imaginaire.
Faisant suite à la journée d’étude « Espace perçu, espace vécu, espace rêvé. L’art d’appréhender l’espace », organisée le 25 mars 2014 à l’Université de Valenciennes, les contributions attendues viseront à explorer quelques unes des perspectives évoquées plus haut, en faisant se confronter plusieurs disciplines. Ainsi l’objectif est-il de créer ici un panorama de ce que l’espace recèle de réflexions et théories, de la géographie à la psychologie en passant par l’architecture et les arts, afin de définir ensemble la manière dont la notion d’espace a et continue d’évoluer.
Ce dossier de la revue Hybrides proposera de rassembler des travaux de recherche pouvant s’appuyer sur des études de cas ou des bilans d’expériences pratiques autour des thématiques suivantes :
Espace, ville, territoire et représentation
Espace, composition, médium et média
Espace, peinture, arts plastiques et photographie
Espace, scène, cinéma et performance
Pour obtenir les consignes de présentation, les auteurs sont invités à s’adresser à Mei Menassel (menassel.mei@hotmail.fr) et Eulalie Pierquin (eulalie.pierquin@gmail.com).
Calendrier :
Soumission des articles complets : Septembre 2014
Retour des évaluations : Octobre 2014
Article révisé : Novembre 2014
Publication : Décembre 2014
Workshop organisé à Cambridge sur le thème "From Heraclius to Urban II : Trends and Themes in Medieval Christian Holy War",
Si le papier proposé venait à être sélectionné pour présentation, l’Université de Cambridge prendrait en charge votre transport et votre logement.
Seigneurie, the Society for the Study of Lordship in the Middle Ages, is seeking submissions for a sponsored session at St. Louis University’s Annual Symposium on Medieval and Renaissance Studies (June 16-18, 2014). Please send your submission for the panel "Lordship, Power, and Authority" to Katie Sjursen (ksjurse@siue.edu) by Dec. 30.
The concepts of “power” and “authority” have long interested historians and other social scientists, and medievalists are no exception. Recent works on how these concepts intersect with medieval lordship demonstrate scholars’ continued interest in discovering how medieval society understood them. For example, Thomas Bisson’s 2010 monograph The Crisis of the Twelfth Century explained that medieval society recognized a spectrum of powers and argued that the degree to which an individual could exercise power depended on his (or her) own particular abilities and situation. For her part, in her studies of twelfth-century countesses, Erin Jordan has called for a return to the careful distinction between power, as the ability to compel others to do things, and authority, as the legitimate right to do things. This panel seeks to explore these concepts as they related to medieval lordship. Papers might explore the expression, uses, definitions, and transmission of power or authority ; modes and routes of access to power and authority ; the matrices of power and authority ; and more.
L’association Studium (des doctorant(e)s et jeunes chercheurs en philosophie médiévale) organise le mercredi 14 mai 2014 une journée d’étude sur le thème : "Science, savoirs et sagesses au Moyen Âge"
Peut-on parler de science médiévale ? Loin de mettre en question l’existence effective de sciences plurielles au Moyen Âge, le thème de la journée d’étude des jeunes chercheurs en philosophie médiévale propose d’investir un double champ problématique. Tout d’abord, la question de la science interroge le critère de scientificité et la méthode propre aux sciences médiévales (mathématiques, physique, astrologie, alchimie, astronomie, etc.), et leurs limites intrinsèques. Elle invite également à suivre la constitution historique et le progrès des sciences au Moyen Âge, entre transmission culturelle et ruptures innovantes.
Ensuite, la science pose le problème de sa difficile unité : s’agit-il de la disposition psychique du sujet connaissant qui pense droitement, ou plutôt de l’architecture du savoir que le cursus des Universités tend à reproduire ?
Enfin, à supposer que cette science unificatrice existe, doit-elle être comprise comme la synthèse qui totalise tous les savoirs particuliers ou comme une science rectrice qui ordonne les divers domaines de connaissance, tout en les dépassant. Mais surtout, quelle est cette science recherchée : la logique, la métaphysique ou la théologie ?
Le second enjeu de ces journées est de repenser l’articulation entre science et sagesse, théorie et pratique dans la pensée médiévale. Comment s’ordonnent la vérité et le bien, autrement dit le connaître et l’agir ? L’éthique, qui s’institue progressivement en science de la vertu, peut-elle conduire au bonheur ? En effet, la pluralité irréductible des modalités concrètes de la vie morale, qu’offre le Moyen Âge, met quelque peu en difficulté l’idée d’une réalisation univoque et homogène de la sagesse.
In fine, c’est la philosophie au Moyen Âge, recherche de la vérité et quête de la sagesse, que met en questions « Science, savoirs, sagesses au Moyen Âge ».
Organisation : Elisabeth Boncour (LEM), Delphine Carron (CRH, EHESS), Véronique Decaix (CESR) et Sophie Serra (Paris IV Sorbonne), pour Studium
Modalités de candidature :
− Date limite d’envoi des propositions de communication : 1er mars 2014, par mail à l’adresse de l’Association : studium.paris@live.com.
− Nous vous prions de joindre 2 documents séparés dans votre courrier électronique : un premier anonymé avec le titre de la communication et résumé de 3000 signes maximum (pour une présentation de 20 minutes), un second avec titre de la communication, nom et prénom du candidat, adresse email, structure de rattachement, évaluation des frais de déplacement.
− Sans accusé de réception de notre part, n’hésitez pas à nous le signaler.
− Une réponse vous sera communiquée avant le 30 mars 2014.
L’école doctorale "Histoire, Mémoire, Patrimoine, Langage", née en 2012 de la fusion d’une partie des ED 350 (Rouen) et 68 (Caen-Le Havre), regroupe 13 unités de recherche et 400 doctorants de disciplines variées : histoire, archéologie, philosophie, épistémologie, lettres modernes, arts du spectacle, langues, littératures et civilisations étrangères, linguistique ou encore sciences du langage. Forte de cette pluridisciplinarité, l’ED 558, placée sous la direction d’Alexandra Merle (ERLIS), propose cette année deux journées d’échange – qui se tiendront à Caen et à Rouen – afin de réunir ses jeunes chercheurs autour de la thématique “Sources et archives”.
Ces journées s’offrent comme un espace de réflexion et de discussion dans lequel les jeunes chercheurs en SHS sont invités à interroger les méthodologies de recherche qu’ils emploient à l’heure de recueillir et d’exploiter leurs sources. Étapes indispensables de la démarche scientifique, aussi exaltantes que frustrantes, la collecte et l’exploitation des données constituent un défi face auquel s’élaborent de nombreuses stratégies. La pluralité des disciplines susmentionnées promet un riche dialogue méthodologique qui permettra de confronter les freins et leviers spécifiques à chacune et de mettre en évidence des points de convergence.
L’objectif est de créer un rendez-vous annuel pérenne pour promouvoir les avancées de l’ED et cultiver les contacts entre ses différentes unités de recherche, ainsi qu’avec des ED partenaires. Cet appel à communications s’adresse donc aux jeunes chercheurs de l’ED 558 (du master au post-doctorat) mais aussi à des membres d’autres ED ayant été confronté à l’étude des méthodologies de la recherche en SHS.
Axes thématiques
Chacun est invité à proposer une communication à partir de ses travaux de recherche, suivant l’un ou plusieurs des six axes thématiques exposés ci-dessous :
Diversité des sources : nature et méthode
Quelle typologie traditionnelle de sources est propre à chaque discipline ? Comment les différentes disciplines travaillent-elles leur documentation ? Selon les spécificités inhérentes à chaque discipline, quel est le rapport individuel du jeune chercheur à l’archive et à la source ?
Sources primaires et sources secondaires : une négociation constante
En quoi les catégories de sources primaires et sources secondaires peuvent-elles se recouper et, dans le cadre d’une abondance de sources, que privilégier ? Quel regard critique impliquent-elles respectivement et quelles difficultés posent-elles ? En quoi une source a priori secondaire peut-elle devenir un objet d’étude à elle seule ? Comment identifier et définir les différents types de sources ?
Entre absence et abondance de sources : situations disciplinaires et points de vue comparés sur sources éditées et inédites
En fonction des disciplines et des périodes d’étude, quels problèmes surgissent à l’heure d’identifier, puis d’exploiter les sources (sources lacunaires, abondance d’informations, ...) ? Quelles solutions peuvent alors être envisagées ? Quelle posture adopter face à l’inédit ? Comment penser nouvellement un objet d’étude abondamment traité par la recherche ? Comment aborder un sujet totalement nouveau du point de vue des sources à traiter ? Quels sont les problèmes inhérents à la datation des sources et à leur pérennité, notamment dans le cas de sources orales et de sources numériques impliquant des enjeux de stockage des données ?
Interdisciplinarité et spécificité des sources : croiser les expertises pour s’approprier un corpus
Comment envisager l’interdisciplinarité en tant que nouvelle modalité privilégiée dans le travail de recherche ? Comment permet-elle d’élargir les types de sources et les méthodes lors de la collecte des données et de l’exploitation de ces données ? Quels avantages fournit l’interdisciplinarité ? Quels écueils faut-il éviter ? Comment un jeune chercheur peut emprunter une ou des démarches en dehors de sa discipline, créant ainsi une interdisciplinarité propre à nourrir son approche individuelle mais aussi la méthodologie de sa propre discipline ?
Échecs et succès d’accès aux sources : accéder et rendre accessible les sources
Quels accès aux sources se présentent aux jeunes chercheurs en SHS à l’heure actuelle ? Quelles problématiques d’exploitation et de publication soulève la consultation de sources issues d’archives privées ? Des sources consultables de façon matérielle aux sources en ligne, quelles différences méthodologiques entraîne la diversité des supports ? Comment appréhender le libre-accès aux sources et utiliser des plate-formes comme HAL ? Comment s’approprier et utiliser efficacement les bibliothèques en ligne ou les sites de récolement de sources ? Comment les jeunes chercheurs en SHS peuvent-ils exploiter les nouveaux outils bibliographiques pour communiquer leurs sources de façon normée et faciliter leur consultation ?
Démarches de jeunes chercheurs en SHS : des questions aux sources ou des sources aux questions ?
Comment une réflexion autour de “sources et archives” permet-elle d’envisager la distance entre le chercheur et son sujet de recherche, notamment dans le contexte d’une dématérialisation croissante des contenus ? En quoi le rapport aux sources et aux archives façonne-t-il la réflexion scientifique et méthodologique des jeunes chercheurs actuels ? Quelle place occupent les sources dans le parcours du chercheur, et comment accommoder la réflexion avec le moment de découverte - attendue ou non - des sources ?
Types et formats des communications
Chaque intervenant disposera de 20 minutes d’exposé oral pour sa communication. Les propositions de communication doivent être soumises au format PDF avant le 10 février 2020 sous la forme d’un texte de présentation de la communication de 2000 signes (espaces inclus). Il sera accompagné d’une présentation personnelle de 300 signes (espaces inclus) où seront indiqués nom et prénom, unité de recherche et école doctorale de rattachement (département pour les étudiants de master), fonctions assurées au sein de celles-ci ainsi que le ou les axes thématiques auxquels se rapporte la communication proposée dans le cadre des journées “Sources et archives”.
Modalités de soumission des propositions de communication
Adresse mail de contact : journeesed558@gmail.com
Clôture de l’appel : 10 février 2020
Réponse aux auteurs : 29 février 2020
Clôture de l’envoi des communications définitives : 17 mai 2020
Informations pratiques
Dates : le 27 mai 2020 à Caen (9h30-18h), la semaine du 15 juin à Rouen (date à préciser)
Lieux : Amphithéâtre de la MRSH (campus 1 de l’université de Caen Normandie) et à l’université de Rouen (salle de conférences de la MDU)
Comité organisateur
Victor Barabino, CRAHAM (Caen)
Côme Barbaray, GRHIS (Rouen)
Samantha Caretti, LASLAR (Caen)
Léa Chevalier, LASLAR (Caen)
Christophe Denis, ERIAC (Rouen)
Marion Duchesne, ERLIS (Caen)
Orlane Drux, CEREDI (Rouen)
Victor Faingnaert, HISTEME (Caen)
Charlotte-Isabelle Le Ridée, HISTEME (Caen)
Yohan Marc, GRHIS (Rouen)
Coordinateurs
Pour Caen : victor.barabino@unicaen.fr
Pour Rouen : come.barbaray@hotmail.com
Appel à contribution pour le numéro 38 de la revue Perspectives médiévales, qui portera sur "Texte et image au Moyen Âge. Nouvelles perspectives critiques"
_ Les propositions d’article (avant-projet d’une page avec bibliographie) sont à adresser conjointement à Sébastien Douchet (sebastien.douchet@gmail.com) et à Maud Pérez-Simon (msimon@univ-paris3.fr) avant le 15 février 2015.
Le calendrier est le suivant :
Jusqu’au 15 février 2016 : remise du projet.
15 mars 2016 : avis du comité scientifique de la revue.
1er septembre 2016 : remise de l’article qui sera soumis au comité scientifique pour correction.
1er décembre 2016 : remise de la version définitive de l’article.
15 janvier 2017 : publication du numéro en ligne (peme.revues.org).
NOTE : Traduction Française à venir
11th Complutense Congress on Medieval Art
Painted on the wall: The wall asa visual panel in the Middle Ages
7th and 8th November 2017 - Madrid (Spain)
¡New Papers Deadline: 25th june!
Basic information
The 11th Complutese Congress on Medieval Art aims to think about the visual function of medieval painted walls, taking into account that they were probably the best mass media in their context. It will be paid attention to the following topics: iconography, techniques, forms and expressive resources, socio-cultural context, preservation, and museum exhibition system. There will be six sessions, any of them with invited conferences and a selection of communications received thanks to the open call-for-papers:Session I: A multidisciplinary approach to medieval wall painting
Invited Conference of Prof. Fernando Gutiérrez Baños (Univ. Valladolid)Session II: Territory and medieval wall painting: centre and periphery
Invited Conferences of Prof. Jerrilynn Dodds (Sarah Lawrence College) and Dr. Carmen Rallo (General Office of Museums of the Nation in Spain)Session III: Function and meaning of the wall painting
Invited Conferences of Prof. Simone Piazza (Univ. Paul Valéry, Montpelier III) and of Dr. José Miguel Lorenzo Arribas (Scholl of Cultural Heritage in Spain)Session IV: Techniques and colors in the preparations of the wall
Invited Conference of Prof. Rafael Ruiz Alonso (Royal Academy of History and Art of Saint Quirce)Session V: Wall as an occasional support of other artistic techniques
Invited Conference of Prof. Roger Rosewell (Society of Antiquaries of London)Session VI: Heritage: conservation, museums and virtualization of medieval wall painting
Invited Conference of Prof. Jordi Camps (MNAC).
More information: https://www.ucm.es/artemedieval/pintadoenlapared
1314, une Europe en crise ?
Regards sur la conjoncture politique européenne à la mort de Philippe le Bel
Colloque organisé dans le cadre du GDR « Derniers Capétiens »
à l’occasion du 700e anniversaire de la mort de Philippe le Bel
Université Paris-Sorbonne, 2-4 octobre 2014
Les propositions de communication sont à adresser avant le 15 février 2014 à Xavier Hélary et Olivier Canteaut.
Reims
du 27 avril au 2 mai 2015
Lycée Saint-Jean-Baptiste de La Salle - 20 rue de Contrai, Reims
Sous la présidence de la section « Histoire et philologie des civilisations médiévales »
du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS)
Thème 1. Les signes d’appartenance
Thème 2. Les acteurs de développement des réseaux A. Les intermédiaires B. L’information C. La technologie
Thème 3. La forme des réseaux
Thème 4. Réseaux formels et informels A. Les réseaux religieux et spirituels B. Les réseaux politiques C. Les réseaux économiques
Thème 5. Réseaux, identités, mémoire A. Les diasporas B. La mémoire C. Le prosélytisme
Thème 6. Pratiques des réseaux A. Dans l’espace B. Dans le temps
Thème 7. Réseaux, clandestinité,subversion
Colloque : « La France savante (du xvie siècle à nos jours) »
1. La France savante : tradition et culture, xvie-xxe siècle
2. Sciences et techniques en réseau dans la société
3. Les érudits et leurs réseaux au xxie siècle
Inscriptions
http://www.cths.fr/co/details.php?sc=in
CTHS – 110 rue de Grenelle 75357 Paris cedex 07
congres@cths.fr
01 55 95 89 64
Les propositions de communications parvenues sans résumé seront éliminées.
Le résumé devra comprendre environ 1000 caractères (espaces comprises). Le résumé devra parvenir au CTHS par courrier électronique : congres@cths.fr ou sous forme de CD. Le résumé devra faire clairement état des sources exploitées par l’auteur.
À envoyer au CTHS impérativement avant le 1er novembre 2014.
En 2016, dans le contexte des élections américaines et du référendum sur le Brexit, les dictionnaires d’Oxford ont choisi de consacrer comme mot de l’année, l’expression « post-vérité ». Cette dernière visait à souligner la tendance des faits objectifs à être moins influents dans les choix des individus que l’appel à leurs émotions, y compris lorsque celles-ci étaient suscitées par des « faits alternatifs ». Ce rapport à la vérité, au mensonge et à la fiction, qui se déconstruit sous nos yeux, est pourtant un héritage de longue date, que l’on peut faire remonter au Moyen Âge. C’est pourquoi, il nous paraît nécessaire de sonder selon différentes approches comment ce rapport à la vérité et à la fiction s’est construit et manifesté au cours du Moyen Âge.
Un premier aspect concernera le nouveau rapport à la Vérité introduit par la réforme grégorienne. Au niveau philosophique et doctrinale, d’une part, l’idée de l’infaillibilité du Pape, « docteur de la vérité », est introduite par Grégoire VII, reprenant à son compte les paroles du Christ, disant qu’il était la vérité (via, veritas et vita). D’un point de vue liturgique et sacramentel, d’autre part, on pourra étudier la capacité de l’Église à imposer la doctrine de l’eucharistie comme transsubstantiation à la fois comme défi pour le sens commun et comme mystère pour l’entendement humain, et ce, malgré les démonstrations rationnelles les plus sophistiquées. Ici se noue en effet un rapport très particulier à la vérité, marqué par le recours à l’émotion et à une profonde dévotion, mais aussi par toute une construction intellectuelle rationnelle imposant la nécessité de l’acte de foi plutôt que celle de la vérification. Les communications pourront ainsi porter sur la manière dont la réforme grégorienne place la question de la Vérité au centre des exigences de la société : par la construction de cette « idéologie de la vérité », mais aussi et, surtout, par la mise en œuvre de dispositifs tels que la prédication - qui vient dire la vérité aux chrétiens - et la confession, qui introduit l’obligation à tout un chacun de dire la vérité pour le salut de son âme. On s’intéressera en particulier à la place et au rôle des fictions dans ces dispositifs (sermons, exempla, vita, etc.).
Un deuxième angle pour aborder cette thématique se concentrera sur le langage, les discours et les formes narratives qui avaient pour fonction de produire des effets de vérité. On pourra ainsi s’interroger sur les rapports entre histoire et littérature et leur ambiguïté par rapport à la vérité. Pas plus que les Grecs n’ont cru à leurs mythes, les hommes du Moyen Âge ne confondaient l’histoire et la fiction. Cependant, les récits historiques fictionnalisés qui se développent au XIIe siècle se voyaient créditer une certaine véracité, parce qu’ils offraient une manière de décrypter l’ordre social comme le rappelle Jean de Salisbury lorsqu’il écrit que « même les mensonges des poètes servent la vérité [...] ». Les communications pourront ainsi explorer les rapports entre vérité et fiction à travers la question des genres historiques et littéraires (roman, épopée, etc.) et des effets de vérité qu’ils produisaient en donnant un cadre de pertinence à partir desquels il était possible de croire aux faits relatés. Le poids de ces fictions historico-littéraires face à ce que Paul Veyne appelle « la doctrine des choses actuelles » pourra également être pris en compte.
Autres langages de vérité : le droit et la rhétorique qui viennent structurer le langage politique à partir du XIIe siècle. La rhétorique permet – entre autres – de contrôler le rapport entre l’auteur du texte et ses destinataires et de mettre en scène son statut de véridicité. On s’intéressera notamment à la manière dont la rhétorique associe étroitement la musique à la parole et utilise la métaphore comme moyen supplémentaire d’approcher la vérité. On pourra ainsi étudier la virtuosité des effets de vérité produit par le dictamen ou bien la quaestio scolastique, en tant que méthode permettant d’établir la vérité avec certitude, et la place de la fiction dans ces nouveaux langages politiques.
Un troisième aspect de cette question pourra prendre en compte le rôle des artefacts dans la production de ces effets de vérité et leur recours à des fictions. Selon saint Augustin, l’image n’est pas la vérité, mais le moyen de faire appréhender le vrai. L’esthétique qui en découle vise ainsi à rendre concrète des abstractions par des représentations particulières et individualisées. À titre d’exemples, on peut citer la perspective comme instrument de vraisemblance ou la technique du liant à l’huile qui permet l’exactitude du détail, dans le portrait comme dans les autres genres, tout en hybridant cette image vraie avec des formes symbolistes héritées des périodes antérieures.
Enfin dernier aspect des processus de véridiction qui auront une place dans ce colloque : la diffusion de l’enquête et le développement des procédures inquisitoires, en ce qu’elles illustrent un rapport nouveau à la vérité entretenu par les sociétés du Moyen Âge central. A partir du XIIe siècle, la généralisation de cette procédure, qui tend à marginaliser épreuves et ordalies, imposa la prestation du serment de vérité, mais surtout le témoignage ou bien l’aveu comme mode de preuve et comme moyen de connaître la vérité – vérité des actes authentifiés et des faits relatés lors de procès. On accordera un intérêt particulier aux usages et au statut des faits fictifs dans ces procédures inquisitoires, ainsi qu’à la manière dont les fictions sont démasquées à l’occasion de procès. La façon dont la participation des individus à l’enquête constitua tour à tour un instrument de légitimation du pouvoir laïc et ecclésiastique et un moyen de faire reconnaître leur propre vérité et interprétation des faits pourra également être explorée.
Cette diversité des thématiques entend permettre la participation de chercheuses et de chercheurs aux formations et aux domaines d’expertise les plus variés : historiens, historiens de l’art et du droit, musicologues, philologues, littéraires, spécialistes des sciences auxiliaires (paléographes, épigraphistes, codicologues, numismates)… Comme c’est l’usage, l’IMS-Paris se concentre prioritairement sur l’espace de la France médiévale, sans exclusivité cependant. En réunissant des propositions aussi diverses, le colloque de l’IMS entend poser un nouveau regard sur la notion de Vérité et son articulation avec celle de Fiction, dans la culture médiévale.
Les résumés de 300 mots maximum (en français ou en anglais) pour une communication de 20 minutes devront être envoyés à communications.ims.paris@gmail.com.
La date de clôture des formulaires de dépôt en ligne des résumés est le 24 novembre 2017.
Le processus de sélection de propositions sera effectué par un comité scientifique composé de Catherine Croizy-Naquet (Univ. Paris 3/CERAM), Marie Dejoux (Univ Paris 1/LAMOP), Lindsey Hansen (IMS) et Fanny Madeline (LAMOP/IMS) et Valerie Wilhite (Univ. of the Virigin Islands/IMS).
Cette procédure, très compétitive, s’effectue en préservant l’anonymat des propositions.
L’IMS-Paris fera connaître sa réponse par courriel dans le courant du mois de décembre. Les titres des communications retenues seront disponibles sur le site internet de l’IMS. Les auteurs dont les communications auront été sélectionnées prendront en charge leurs dépenses personnelles de voyage et leurs frais d’inscription au colloque (35 € par personne, 20 € pour les étudiants, gratuit pour les membres du LAMOP et du CERAM + frais d’adhésion à l’IMS-Paris 10 €).
L’IMS-Paris est une association interdisciplinaire et bilingue (français-anglais) créée pour favoriser les échanges entre les médiévistes qui effectuent des recherches, travaillent ou étudient en France. Pour plus d’informations sur l’IMS et le calendrier des colloques des années passées, merci de consulter notre site internet : http://www.ims-paris.org et https://imsparis.hypotheses.org
IMS-Paris Prix pour doctorants
La Société Internationale des Médiévistes propose un prix qui sera décerné pour la meilleure proposition de communication de la part d’un(e) doctorant(e). Le dossier de candidature qui sera envoyé à communication.ims.paris@gmail.com avant le 17 novembre 2017 comprendra :
1) la proposition de communication,
2) une esquisse du projet de recherche actuel (thèse de doctorat),
3) les noms et coordonnées de deux références universitaires.
Le lauréat sera choisi par le bureau de l’IMS-Paris et un comité de membres honoraires ; il en sera informé dès l’acceptation de sa proposition. Une prime de 150 € pour défrayer une partie des coûts d’hébergement et de transport à Paris depuis la France (350 € depuis l’étranger) lui sera versée lors du Congrès.
The Medieval Academy of America invites proposals for panels at the 2015 meeting of the American Historical Association in New York City, January 2-5, 2015. Each year the Medieval Academy sponsors several sessions at this meeting that are likely to be of particular interest to MAA members and general interest to a broader audience.
The deadline for submitting proposals for the AHA is February 15, 2014. Session descriptions submitted to the Medieval Academy’s AHA Program Committee by February 8 will be considered for Medieval Academy sponsorship. These descriptions should go to the committee chair, Daniel Hobbins (dhobbins@nd.edu) and include the following : session title, session abstract, paper titles, names and affiliations of organizer, presenters and (if relevant) respondent. Individual paper abstracts are requested but not required.
SOME TIPS :
* On Topics : While the theme of the 2015 AHA Meeting is History and the Other Disciplines, proposals actually do not need to address the stated theme. A well-conceived panel and a clear, concise description of how the proposed session advances historical knowledge are intrinsically important. Panels commemorating anniversaries, and using them to revisit important events and their interpretation, are particularly well received.
* On Audience : Proposals that will attract an audience beyond specialists in medieval history are more likely to be accepted. Crossing chronological boundaries (e.g., ancient & medieval, medieval & early modern) or focusing on issues, methods or sources (e.g., gender, material culture, mapping/GIS) with wider historical constituencies are good strategies for success.
* On Panel : Diversity is necessary on panels — not only in terms of identity, but also in terms of rank and institution.
Guidelines for sessions and submitting proposals can be found on the AHA website here :
http://www.historians.org/annual-meeting/submit-a-proposal/frequently-asked-questions-about-the-submission-of-proposals
For the AHA Program Committee,
Lisa Fagin Davis
Acting Executive Director, Medieval Academy of America
Hospedería-Convento Santo Domingo in Caleruega (Spain)
17 July to 21 July 2020
Host
Linda G. Jones, Vice-President of the IMSSS
Organizing Committee :
Linda G. Jones (Pompeu Fabra University)
Bernard Hodel, O.P. (University of Fribourg)
Oriol Catalán (Pompeu Fabra University)
Adrienne Dupont-Hamy (Ph.D. Université Paris VII)
The past few decades have witnessed an extraordinary boom in the scholarship on inter-religious conversion. The old dichotomous models that privileged either the inner, subjective, affective, or psychological experience of the individual convert or the social, institutional, or ritual aspects of religious conversion have given way to more nuanced approaches that recognize not only that narratives of the experiences of individual converts must be historically and socially contextualized, but also that they play ideological and symbolic roles within society (Szpiech, 2013). Ideally, sociological and biographical or psychological perspectives should be combined since no one approach or discipline alone suffices to comprehend fully the phenomenon of conversion (Jindra, 2014). Conversion studies scholars have increasingly moved toward introducing comparative and global perspectives, acknowledging that the processes, experiences, and contributing factors of conversion differ from one religion to another, change over time or in response to inter-religious interactions, and are inflected by other factors such as gender, ethnicity, or social status (Fox & Yisraeli, 2017 ; Jindra, 2014 ; Rambo & Fardahian, 2014 ; Kimber Buell, 2005 ; Hames, 1995). Traditional images of passive converts and of conversion as a sudden radical change have given way to considering the convert as an active agent, and conversion as a lengthy process (Rambo & Fardahian, 2014). Finally, new themes have emerged as foci of study : alongside inter-religious conversion, scholars are paying more attention to phenomena such as intra-religious conversion, the intensification of one’s own faith tradition, forms of resistance to religious conversion, “deconversion,” and conversion as a transition from one life passage to another—as opposed to one religious tradition to another.
These advances and new perspectives in conversion studies call for a reconsideration of the role of preachers, preaching tools, and the content and impact of their sermons. The 2020 IMSSS Symposium seeks to contribute to the new trends in conversion studies by adopting a comparative approach exploring the various modalities of conversion, deconversion, and life passages in Christianity, Judaism, and Islam. We invite papers that explore medieval and early modern Jewish, Christian, or Muslim preaching and sermon literature relevant to conversion, as well as other texts reflecting preachers’ life choices in relation to existential conversion or passages from one identity or stage of life to another.
Approaching these topics from the perspectives of Christian, Jewish, and Muslim preaching and of sermon literature from the medieval and early modern periods will allow us to illuminate and problematize the changing nature of conversion as an individual and a collective phenomenon. It will also shed light on the homiletic strategies different religious traditions employ to encourage or resist conversion.
We invite papers on the following topics :
Preachers as agents of conversion or converts as preachers
Preaching and external conversion (i.e., from one religion to another or from a normative religion to a religion deemed heterodox or heretical)
Preaching and internal conversions (e.g., from a secular existence to a more profoundly religious one within one’s own religious culture ; from one group to another within the same religion [e.g., Catholicism to Protestantism ; Shi‘i to Sunni Islam or vice versa] ; from one religious order to another [e.g., from one monastic community to another, from a monastic community to a Mendicant order, or vice versa, etc.])
Preaching and rites of passage from one existential stage of life or social status to another (e.g., from the single to the married life, from childhood to adult manhood or womanhood, from life to death and the afterlife, etc.)
Preaching, homiletic tools, and strategies of conversion and proselytization
Preaching, homiletic tools, and strategies of resistance to conversion and proselytization, or as a motivator of “deconversion”
Reception of and reactions to conversion preaching and proselytization campaigns
Preaching, conversion, and gender (e.g., distinctions in conversion and proselytizing strategies when targeting men or women ; gendered responses to conversion preaching)
The symposium will take place at the Hospedería-Convento Santo Domingo in Caleruega, Spain, the historic Dominican convent located at the birthplace of the founder of the Dominican Order, St. Dominic of Guzmán (d. 1221).
Applicants are strongly encouraged to present papers in English or French. Papers delivered in Spanish must have an accompanying PowerPoint presentation in English or French. Please send a paper title, an abstract of 300 words, and an abbreviated CV in English, French, or Spanish to the Organizing Committee at imsss-2020@upf.edu by July 31, 2019. Applicants will be notified by November 15, 2019. A small number of bursaries will be available for students and young scholars. The Call will be published shortly.
LE LIVRE À L’ÉPOQUE ROMANE
25e Colloque international d’art roman
Issoire (Auvergne, Puy-de-Dôme)
Halle aux grains
16, 17, 18 octobre 2015
Co-organisé par les associations Terres Romanes d’Auvergne, Archiclassique et le pôle Lecture – Arts - Patrimoine de la ville d’Issoire, avec le soutien de la municipalité et de l’Alliance Universitaire d’Auvergne, ce colloque sera placé sous le patronage de la Société Française d’Archéologie et de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand.
ARGUMENTAIRE
Les XIe et XIIe siècles témoignent en Occident d’un recours croissant à l’écrit sous toutes
ses formes : on assiste d’abord à l’essor de l’écriture diplomatique (c’est la « révolution de
l’écrit », étudiée par Michael Clanchy, 1979), à la multiplication des oeuvres théologiques, des
chroniques, des oeuvres littéraires, etc… et à l’augmentation du nombre des copies
manuscrites.
Dans les dernières décennies, plusieurs études se sont penchées sur la question majeure de
la culture écrite médiévale, selon des perspectives différentes. Au cours des années 1980, dans
ses ouvrages sur les rapports entre oralité et écriture, l’anthropologue Jack Goody a étudié les
impacts sociaux de l’accès à l’écrit. En partant des mêmes interrogations, mais en se
focalisant sur les XIe et XIIe siècles, Brian Stock a mis en lumière le rôle de l’écrit comme
dépositaire de la mémoire collective et catalyseur de groupes sociaux (textual communities).
Ces travaux ont ouvert de fécondes pistes d’études, à l’origine d’un foisonnement de
recherches sur la place de l’écriture dans les différents contextes médiévaux. Plus récemment,
parallèlement à l’irruption du numérique, parfois perçue comme une menace pour les
pratiques traditionnelles d’écriture et de lecture, l’objet livre a été redécouvert dans sa
matérialité et sa morphologie : une véritable « archéologie du livre », attentive à tous les
aspects matériels concernant la fabrication, l’usage, la conservation des livres, s’est alors
développée.
Dans la continuité de ces réflexions, le 25e colloque d’Issoire se propose de discuter la
place du livre en Occident à l’époque romane. Au sein d’une démarche qui souhaiterait
fortement privilégier les approches problématiques sans totalement exclure les études
monographiques, plusieurs axes de recherche peuvent être envisagés :
Cette approche pourra inclure toutes les questions relatives à la réalisation du livre
médiéval (organisation du scriptorium ou de l’atelier, pratique de la reliure, matériaux,
techniques, couleurs, etc…) et aux aspects matériels du produit fini (organisation de
l’espace du livre, réglures et mise en page, apparats graphiques, rapports entre les
pages et leurs marges, etc.). La question des « mains », des rédacteurs et des copistes
pourra être posée, comme celle des bibliothèques, des catalogues, de la circulation des
livres. Cette première approche inclut donc à la fois des textes et des modèles
iconographiques.
Les relations complexes entre l’utilisateur du livre, le public auquel il s’adresse et ses
contenus textuels, graphiques et iconographiques, devront faire l’objet d’une attention
particulière, notamment pour une meilleur définition et distinction des cadres public /
privé. L’objectif pourra être également de discuter les contextes et formes de
consignation, de conservation et de transmission des textes, notamment antiques, mais
aussi des prototypes iconographiques. La question de la diffusion devra être abordée,
autour des copies et des variantes, de même que les interrogations sur les notions
d’unicum, d’authenticité, d’actualisation. Ce dernier processus sera intéressant à
considérer pour les miniatures dans la mesure où ce qui est donné à voir trouve
souvent un écho dans la société médiévale contemporaine.
Un des enjeux sera de revenir sur la place du livre au sein des différents supports de
communication médiévaux et d’interroger les rapports entre écriture et oralité. Le livre
pourra ainsi être pensé comme « oralisé » ou au contraire comme outil de fixation
d’une tradition orale, notamment à travers l’analyse de la littérature profane (chansons
de geste, lyrique d’oc et d’oïl).
Le livre pourra aussi être interrogé dans ses rapports à l’image, qu’il s’agisse des
miniatures ou des images extérieures au livre. Les réflexions pourront porter sur le
statut du livre illustré, sur ses utilisations, sur le sens de la présence des images à
l’intérieur des livres, ainsi que sur les rapports de dépendance entre images, écriture et
espace. À l’échelle du livre, les réflexions pourront porter sur l’emplacement des
décors et leur rapport au texte, à travers les prismes de l’ornement, de l’illustration ou
du discours parallèle plus ou moins autonome.
Cette dimension pourra être étudiée à partir de ses différentes dénominations (codex,
opus, liber), de sa forme (par exemple en opposition au volumen, encore utilisé à
l’époque romane dans certaines régions et pour certains usages), de ses matériaux
(type de parchemin, matières utilisées pour les couvertures, etc.), ou encore de la
représentation des livres dans les images médiévales.
Dans une société profondément chrétienne, le livre devra être considéré en tant
qu’objet de dévotion, support de la vie spirituelle à travers les textes et les images
qu’il contient. Devront également être considérés les rapports importants existant entre
pratiques liturgiques et livres. Cette approche pourra être l’occasion de façon plus
générale, d’évoquer la différence entre livre religieux et livre profane et d’interroger
également les formes et fonctions des livres contenant des pièces musicales. L’étude
du statut du livre au sein des spiritualités et pratiques juives et musulmanes devra être
également prise en compte.
Cet aspect pourra être considéré à travers l’usage des livres dans les différents
contextes (monastique, aristocratique, urbain, etc...), leur circulation et leur impact sur
la formation des groupes et des réseaux sociaux (que l’on pense par exemple à la
circulation des rouleaux mortuaires entre les monastères, étudiée par Jean-Claude
Schmitt), la conservation (ou la destruction) des livres, la constitution d’archives et de
bibliothèques.
La question pourra être également posée à travers l’étude des échanges de livres entre
l’Occident chrétien, la civilisation musulmane, l’Orient byzantin et les communautés
juives présentes au sein de ces trois aires culturelles, sous l’angle des transferts de
savoir, de la transmission de savoir-faire, des traductions, etc... Ceci offrira une
perspective comparatiste et ouvrira à une histoire connectée de l’objet-livre, c’est-à-dire
attentive à la manière dont il permet le contact et l’influence culturelle.
MODALITÉS
• Date limite d’envoi des propositions de communication : 15 mai 2015 (titre de la
communication et résumé de 10 lignes maximum en français et en anglais).
• Réunion du conseil scientifique et élaboration du programme : début juillet 2015.
Vous recevrez aussitôt un courrier vous avisant de la décision du conseil scientifique.
• 16, 17 et 18 octobre 2015 : colloque et excursion.
• 15 mai 2016 : date limite d’envoi des textes pour publication.
Vos propositions de communication sont à retourner avant le 15 mai 2015 par mail à
davbmorel@gmail.com et annieregond@gmail.com.
Merci d’y préciser :
. Christian Karoutzos, Adjoint à la culture à la ville d’Issoire et secrétaire de l’association Terres Romanes
d’Auvergne.
. Pierre Deneuve, Attaché de Conservation du Patrimoine à la ville d’Issoire, Responsable adjoint du Centre
d’art roman Georges-Duby d’Issoire.
. Jean-Luc Fray, Professeur d’histoire médiévale de l’Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand – Centre
d’Histoire Espaces et Cultures, Clermont-Ferrand.
. Martine Jullian, Maître de conférences honoraire en histoire de l’art médiéval à l’Université Pierre Mendès
France de Grenoble.
. Annie Regond, Maître de conférences honoraire en histoire de l’art moderne à l’Université Blaise-Pascal de
Clermont-Ferrand - Centre d’Histoire Espaces et Cultures - Clermont-Ferrand.
. Pascale Chevalier, Maître de conférences en histoire de l’art et archéologie médiévale à l’Université Blaise-
Pascal de Clermont-Ferrand - ARTeHIS – CNRS UMR 6298, Dijon.
. Alessia Trivellone, Maître de conférences en histoire médiévale à l’Université Paul Valéry - Montpellier 3 –
Centre d’Études médiévales de Montpellier.
. David Morel, Docteur en histoire de l’art et archéologie médiévale de l’Université Blaise Pascal de Clermont-
Ferrand - Ingénieur de recherches en archéologie médiévale, bureau d’investigations archéologiques Hadès,
Cournon d’Auvergne.
. Marie Charbonnel, Docteure en histoire de l’art et archéologie médiévale de l’Université Blaise Pascal de
Clermont-Ferrand, Maître – Assistant associé recherche, École Nationale Supérieure d’architecture de Clermont-
Ferrand.
. Nathanaël Nimmegeers, Docteur en histoire médiévale, chercheur contractuel à l´Ecole des hautes études
hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez, Madrid), CIHAM-UMR 5648, (Lyon).
. Sébastien Fray, Docteur en histoire médiévale de l’Université de Paris 4 – Sorbonne. Membre associé du
Centre d’Histoire « Espaces et cultures » (Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand).
. Vincent Debiais, Chargé de recherches au C.N.R.S., Centre d’Études Supérieures de Civilisation Médiévale,
U.M.R. 7302, Université de Poitiers.
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
Le voyage, les repas et le logement des communicants sont pris en charge par l’association
Terres Romanes d’Auvergne sous couvert du rendu effectif de la contribution au volume
d’actes. La publication des actes est assurée par l’Alliance Universitaire. Une excursion
prévue le dimanche 18 octobre, dont le programme précis reste à définir, vous sera également
offerte.
Le colloque sera organisé sur deux journées, les 16 et 17 octobre 2015 à la Halle aux grains
de la ville d’Issoire, située place du général de Gaulle, 63500 Issoire (Puy-de-Dôme – France)
Les frais de déplacement vous seront remboursés sur les bases suivantes :
Avion : remboursement des frais réels sous couvert d’une prise de billet en classe
économique anticipée et après accord préalable de notre part.
N.B : Les frais de transport d’un accompagnant ne sont pas pris en charge.
L’organisation assurera la réservation des hébergements, ainsi que la fourniture des repas.
Vos frais d’hébergement seront pris en charge à partir du vendredi midi jusqu’au dimanche
matin pour les communicants résidents en France, ou du jeudi soir au lundi matin pour les
ressortissants européens ou extra-européens.
Pour tout complément d’information, contactez : David Morel : davbmorel@gmail.com, Annie Regond : annieregond@gmail.com
The Animal in Medieval Romance
The ’animal turn’ is one of the newest and most exciting developments in medieval scholarship.
Researchers are increasingly interrogating the role of animals in society and culture, the interaction between human and beast, and the formation of human and non-human identities.
The Medieval Romance Society is hosting two sessions on the role of animals in romances at the 53rd International Congress on Medieval Studies 2018, Western Michigan University, Kalamazoo. We welcome papers which draw on a broad range of methodologies and themes.Session I : The Animal in Medieval Romance I : The Animal as Friend
This session invites papers examining the co-dependent relationships between animals and humans in romances.
We encourage a broad interpretation of this theme, including cross-species friendships, sexual and romantic couplings, domestication and farmyard animals, and animals as parental surrogates.Session II : The Animal in Medieval Romance II : The Animal as Product
This session welcomes papers which examine how animal bodies are exploited in medieval romances.
Even after death, animals continue to exert their presence in romance narrative through their earthly remains. The genre’s commodification of bestial bodies also extends beyond texts to the physical product of vellum upon which they are transmitted. Papers might explore themes of butchery, the wearing of skins and furs, the use of bone and ivory, and the production of parchment and manuscript-binding.
Please send abstracts of 250-300 words to Tim Wingard at tw659@york.ac.uk by 15th
September 2017. For more info, visit : medievalromanceanimal.wordpress.com/
« A l’échelle du monde.
La carte, objet culturel, social et politique, du Moyen Âge à nos jours »
Texte de l’appel
Le colloque aura lieu à Albi les 17 et 18 octobre 2016. Il permettra de confronter le point de vue des historiens et celui des géographes sur les usages culturels, politiques et sociaux des cartes du monde jusqu’à nos jours. La première journée sera consacrée aux usages et à la signification des représentations du monde (mappemondes, planisphères, globes, atlas) au Moyen Âge et à la Renaissance. La deuxième journée, portera sur la cartographie moderne et contemporaine et la pertinence de l’échelle monde à l’âge de la globalisation.
Les propositions de communication devront comporter le nom et les fonctions de l’auteur, un titre et un résumé d’environ 500 signes. Elles seront envoyées avant le 1er décembre 2015 à l’adresse suivante colloquemappamundi@listes.univ-jfc.fr. Les communications retenues devront parvenir aux organisateurs dans leur forme définitive au plus tard le 1er septembre 2016.
The emergence of new types of financial records, the creation of institutional procedures, and the birth of a bureaucratic corps in a society in which accountability had been largely social and moral represent key developments in the history of the later Middle Ages. The colloquium will explore the multifaceted reality of administrative accountability in Western Europe, c. 1200-1450. Because the renewed interest in the subject makes methodological exchanges all the more timely, the colloquium will provide a venue for testing new approaches to the sources. Special attention will be given to underexplored archival documents, such as the castellany accounts (computi) of late-medieval Savoy, and to topics that have hitherto received less attention, such as the social impact of institutional consolidation. Comparisons with better-known texts, such as the English pipe rolls, are also encouraged.
The colloquium is organised in the frame of the European Research Council Starting Grant no. 638436, ‘Record-keeping, fiscal reform, and the rise of institutional accountability in late-medieval Savoy : a source-oriented approach’ (University of Bucharest)
https://irhunibuc.wordpress.com/castellany-accounts/
Proposals for 30-minute papers are invited on topics including :
• the institutional dialogue between the central and local administration
• the impact of administrative and fiscal reform on local communities • accounting practices and the auditing of financial records • the cultural underpinnings of medieval accountability • prosopography : background and career of administrators, from auditing clerks to castellans • methodological advances, from manuscript studies to sociological frameworks • the transfer of administrative models across medieval Europe
The colloquium papers, which will collected in an edited volume published with an international academic press, should reflect original, unpublished research. The authors will be given the opportunity to revise their contributions for publication.
Papers can be presented in English or French ; if delivered in French, it is the author’s responsibility to have the paper translated into English for publication.
For inquiries, contact Ionuț Epurescu-Pascovici
(ionut.epurescu-pascovici@icub.unibuc.ro) or Roberto Biolzi (roberto.biolzi@unil.ch).
Proposals of circa 300 words, outlining the source material, methodology, and anticipated findings, should be emailed to ionut.epurescu-pascovici@icub.unibuc.ro by 30 March 2018.
The organisers will provide three nights hotel accommodation and help defray travel expenses.
appel à communication pour le colloque "Aménagement des villes et mobilisations sociales du Moyen Âge à nos jours (Europe, mondes coloniaux)" (mai 2015), pour lequel vous pouvez encore faire des propositions.
Appel à communications : Colloque international, 27-28-29 mai 2015
« Aménagement des villes et mobilisations sociales du Moyen Âge à nos jours (Europe, mondes coloniaux) ».
Texte de l’appel ; Callforpapers
Les propositions de communications devront impérativement parvenir avant le 15 mai 2014 sous forme d’une page au maximum décrivant la problématique, le terrain d’enquête et/ou le corpus de sources utilisé. Elles devront être écrites en français ou en anglais.
Vous préciserez votre rattachement institutionnel et votre adresse électronique afin que le comité d’organisation puisse vous rendre réponse à la fin du mois de juin 2014.
Les résumés sont à envoyer à Diane Carron, EHESS/CRH : diane.carron@ehess.fr
Musée du Temps, Besançon, 19-20 mars 2020
Argumentaire
A l’heure où la vérité historique, tournée en mystification complotiste ou soumise à la censure de nationalismes résurgents, est de plus en plus ouvertement menacée par le pouvoir politico-médiatique, il semble urgent d’interroger l’usage que nous faisons des retours plus ou moins imaginaires de l’histoire. Si l’on décrit souvent le 19e siècle comme celui qui a vu se constituer l’histoire en tant que savoir, l’approche positiviste n’est pas, loin de là, la seule qu’aient pratiquée les historien.ne.s, penseur.se.s, artistes et écrivain.e.s de l’époque contemporaine. En marge d’une vision de l’« histoire » scientifique et rationnelle, se dessine en effet une représentation beaucoup moins disciplinée, beaucoup plus baroque du passé, marquée par la distorsion, la bifurcation, l’incohérence. Parmi ces aberrations, la figure de l’anachronisme semble particulièrement évocatrice. A première vue anecdotique et amusant, voire ridicule, les décalages de l’anachronisme ouvrent en réalité un vaste champ fertile de significations pour les chercheu.r.se.s de nombreuses disciplines.
L’anachronisme est souvent le premier indice d’une contrefaçon historique : il signale une réécriture parfois délibérée, parfois inconsciente mais qui est toujours le témoin de la projection du présent dans le passé à laquelle aucun.e historien.ne, même le.la plus consciencieux.se, ne semble pouvoir entièrement échapper. Il pose de manière incongrue la question de l’interprétation de l’histoire, des multiples relais entre passé et présent. Il affecte particulièrement le travail de traduction, comme on le voit avec les transpositions chrétiennes dans les traductions médiévales d’œuvres antiques, ou, plus récemment, dans l’introduction de termes médiévaux dans la version française de Game of Thrones, alors que le texte original de George R. R. Martin est écrit dans une langue très moderne. Pourtant, parce qu’il nous aide à nous identifier au passé et par là à mieux le comprendre, l’anachronisme n’est pas seulement une déviance, mais incarne plutôt une voie d’entrée particulière dans l’histoire. En ce sens, il invite aussi à une réflexion épistémologique pour l’historien.ne, si bien que certain.e.s en arrivent à en faire l’éloge (Loraux). En questionnant cette forme de réécriture, on pourra analyser les dialogues de la littérature ou des arts visuels avec l’histoire, pour se demander notamment comment ils écrivent l’histoire, quelle histoire ils écrivent, et dans quel rapport aux travaux plus spécifiques, scientifiques, des historien.ne.s (Jablonka). L’institution de l’histoire comme discipline a en effet eu pour grand rival l’essor simultané du roman, qui s’est imposé comme un outil essentiel pour décrire les transformations rapides de la société (comment ne pas penser ici à la Comédie humaine de Balzac, grande fresque de la société en train de se constituer). Elle a coïncidé également avec la naissance de la photographie, dont François Brunet a démontré qu’elle constituait une véritable histoire, mais aussi une contre-histoire. Sans céder à la théorie du reflet, on peut considérer que la littérature et les arts visuels, bien qu’ils ne constituent peut-être pas des sources historiques à strictement parler, peuvent être appréhendés comme une ressource précieuse pour l’histoire.
L’anachronisme permet d’interroger les notions de fiction et de réalité historique, en explorant les richesses de leurs croisements : la manière dont Patrick Boucheron explore la « concordance des temps » et la narration historique est à ce titre exemplaire. On s’intéressera, dans cette perspective, au potentiel créatif de l’anachronisme (Lowenthal) à travers les appropriations du passé dans les arts visuels et la littérature. Il s’agira, comme le suggère Pierre Bayard, de s’affranchir d’une conception linéaire de l’histoire, pour envisager la coexistence – discordante ou au contraire symphonique – de temporalités multiples dans une même œuvre (Didi-Huberman, Karlhom et Moxey).
Qu’il soit intentionnel ou bien inconscient, fruit d’une manipulation pensée ou d’un aveuglement ignoré, l’anachronisme est avant tout une vision du monde, au présent comme au passé, qu’il convient d’examiner comme telle. On s’attachera à examiner les enjeux politiques de l’anachronisme. L’anachronisme est souvent un passé qui parle au présent : on peut penser, par exemple, au Philippe Le Bel des Rois maudits de Maurice Druon, peint sous les traits du Général de Gaulle. Mais il peut en même temps être lu comme une résistance, comme la persistance d’un temps qui refuse de « passer », et qui nous façonne autant que nous le refaçonnons. En instrumentalisant le fait historique, l’anachronisme peut tenter de contribuer à la construction historique ou vouloir asseoir un discours dominant. Les romans de Zola en offrent un exemple frappant. Tout en étant parmi les premiers à accueillir le monde moderne dans son œuvre, le romancier fait entrer les questions nouvelles dans des problématiques datées : les personnages ont les sentiments d’individus vivant les débuts de la Troisième République, mais se meuvent devant un fond théâtral du Second Empire. Lorsque, par ses anachronismes, Zola pose comme question cruciale du moment le choix entre République et Empire, il contribue, en reflétant l’effort des dirigeants républicains, à canaliser les forces sociales dans cette voie politique, à créer un public qui raisonne ainsi. Cette approche, qui à la parution des romans de Zola avait fait polémique, a fini par s’imposer, au point qu’un lectorat plus éloigné dans le temps peut croire que la problématique exposée par Zola était celle du moment. Plus qu’une simple ressource historique, ses romans ont en réalité participé à écrire l’histoire.
L’anachronisme peut, inversement, se jouer de la censure, et permettre l’émergence d’analogies révélatrices et d’une critique « en creux », dont le sens se développe justement dans l’écart entre la vérité historique et ses réinventions. Ainsi, sous l’Empire allemand, l’auteur dramatique Gerhart Hauptmann et l’artiste Käthe Kollwitz transposent l’agitation sociale contemporaine, présente à l’esprit de tous, dans la révolte des tisserands des années 1840. Le théâtre et le cinéma jouent souvent ainsi des effets d’anachronisme dans la mise en scène. Le film Transit de l’Allemand Christian Petzold (2018) reste absolument fidèle, dans son récit, à l’histoire, aux personnages, aux dialogues même du roman d’Anna Seghers (1944), mais les transpose radicalement dans le cadre, le mode de vie, la situation actuels. Comme dans le roman, l’action se déroule à Marseille, les policiers sont français, les réfugiés allemands, l’envahisseur qui menace également allemand. L’action ne se déroule pourtant pas en 1940, mais aujourd’hui. Par ce décalage, et sans qu’il y soit fait la moindre allusion, le sujet se déplace vers la situation des migrants qui tentent aujourd’hui de traverser la Méditerranée. L’intérêt du film est alors autant dans la réception que dans la production, tant l’objectif du metteur en scène est ouvertement de faire réfléchir les spectateur.trices. L’actualité de cet exemple pose aussi la question de sa pertinence future : si les circonstances viennent à changer, le film ne serait absolument plus compris de la même manière. Paradoxalement, l’anachronisme est à la fois à contretemps et fondamentalement de son temps (Agamben).
Modalités de soumission
Convaincues que le thème de l’anachronisme peut, par sa nature même, ouvrir à des débats fructueux au-delà des frontières disciplinaires, nous espérons que cet appel suscitera l’intérêt de nos collègues dans des champs de recherche variés. Nous invitons les chercheur.se.s, quelles que soient leur discipline et leur aire géographique ou période de spécialité à soumettre leur proposition (une page maximum) avant le 15 octobre 2019 à Anne Deffarges et Hélène Valance :
anne.deffarges@univ-fcomte.fr
helene.valance@univ-fcomte.fr
Organisatrices
Anne Deffarges, Université de Franche-Comté, CRIT
Hélène Valance, Université de Franche-Comté, CRIT
Comité scientifique
Sylvie Aprile, Université Paris Nanterre
Gil Bartholeyns, Université de Lille
Laurence Dahan-Gaida, Université de Franche-Comté
Rémi Labrusse, Université Paris Nanterre
Laurence Reibel, Musée du Temps, Besançon
Daniele Rivoletti, Université de Clermont Auvergne
Marie-Jeanne Rossignol, Université Paris Diderot
Steven Sarson, Université Lyon III Jean Moulin
Bibliographie indicative
Giorgio Agamben, Qu’est-ce que le contemporain ?. Paris : Rivages, 2008.
Pierre Bayard, Le Plagiat par anticipation. Paris : Éditions de Minuit, 2009.
Patrick Boucheron et Vincent Casanova, « L’histoire pour espacer le temps. Entretien avec Patrick Boucheron », Écrire l’histoire 11 (2013), 75-86.
Patrick Boucheron, Léonard et Machiavel. Paris : Verdier, 2008.
François Brunet, La Photographie histoire et contre-histoire. Paris, PUF, 2017.
Georges Didi-Huberman, Devant le temps. Histoire de l’art et anachronisme des images. Paris : Éditions de Minuit, 2000.
Ivan Jablonka, L’Histoire est une littérature contemporaine. Manifeste pour les sciences sociales. Paris : Seuil, 2014.
Dan Karlhom et Keith Moxey (dir.), Time in the History of Art Temporality, Chronology and Anachrony. Londres : Routledge, 2018.
Nicole Loraux, « Éloge de l’anachronisme en histoire », Le Genre humain 27 (1993), p. 23-39 ; repris dans Les Voies traversières de Nicole Loraux. Une helléniste à la croisée des sciences sociales, 2005, p. 127-139
David Lowenthal, The Past Is a Foreign Country. Cambridge : Cambridge University Press, 2015.
Jacques Rancière, « Le concept d’anachronisme et la vérité de l’historien », L’Inactuel 6, (1996), p.53-68.
Call for papers : Animals in the hood – the long history of cohabitation (Valenciennes 11-12 May 2017)
"Les animaux sont dans la place. La longue histoire d’une cohabitation"
À l’occasion des quatrième rencontres « Des bêtes et des hommes », historiens, historiens d’art, littéraires, archéologues et zootechniciens sont conviés à penser la place laissée aux animaux ou partagée avec eux, qu’ils soient exploités, commensaux ou intrusifs, dans les espaces habités par les hommes en Europe et en Amérique du Nord à travers l’histoire.
Modalités de propositions
Les propositions de communications devront comporter un titre court et suggestif, 5 mots-clés et un argumentaire (3200 signes présentés en une page sous fichier word de préférence), jalonné éventuellement par quelques intertitres explicites. L’auteur doit indiquer ses coordonnées (courriel, téléphone, coordonnées postales).
La communication orale ne pourra excéder 25 minutes.
Ces propositions sont à adresser au plus tard le 30 novembre 2016 à :
Corinne Beck, cbeck16@wanadoo.fr
Fabrice Guizard, fguizard@gmail.com
NOTE : Traduction Française à venir
CALL FOR PAPERS
INTERNATIONAL MEETING OF THE MEDIEVAL ANIMAL DATA NETWORK (MAD)
‘Animals on the Move in the Middle Ages and Early Modern Period’
10–11 November, 2017 - Stockholm University, Sweden
M(edieval) A(nimal) D(ata-networks) was conceived as a way to bring together scholars interested in the manifold ways humans have related to and depended on animals for physical and spiritual existence in Medieval and Early Modern Europe.
The aim of our meeting is to stimulate academic conversations between scholars and students concerned with the animal-human relationship in the Middle Ages and the Early Modern Period.
The meeting will cover multi-disciplinary information ranging from texts to image to material culture including archaeozoology. This year's meeting will focus on mobility in the broadest sense and the occurrence of (un)expected animals in (un)expected places. Key topics might include:
The meeting will take place on the 10th and 11th of November, 2017 at Stockholm University, Sweden.
We are welcoming submissions for 20 minute oral contributions (ca 15 min presentation + 5 min discussion) dealing with the topic at hand. Please, send your proposed title and an abstract of 200 words with your name and institution details to László Bartosiewicz: bartwicz@yahoo.com
The DEADLINE for submissions is 28 February, 2017.
Animaux dans la ville, de l’Antiquité à l’époque contemporaine
Journées de la Société Française d’Histoire Urbaine 15 et 16 janvier 2015
Appel à contributions
Date limite : 15 octobre 2014
Ecole nationale vétérinaire d’Alfort (7 avenue du général de Gaulle, 94700 Maisons-Alfort)
La présence animale en ville a longtemps été négligée par les études urbaines en dehors des travaux portant sur des activités spécifiques liées à « l’agglomération des hommes » comme les transports, l’alimentation, les sacrifices ou l’exhibition et les jeux. Pour autant elle est bien attestée et il serait aberrant d’opposer la ville d’autrefois peuplée d’animaux à la ville humanisée d’aujourd’hui dont ils auraient été exclus. Les nombreux animaux familiers qui vivent avec les habitants des villes comme les animaux « non désirés ne fais[ant] pas partie de l’ordre urbain » suffisent à le prouver. Si la disparition progressive de certaines catégories d’animaux fournisseurs de viande et de lait ou d’énergie dans les villes occidentales, à coup de règlements de police destinés à éviter la « divagation » des troupeaux dans les rues ou à assainir leurs produits, est évidente, son remplacement par d’autres l’est tout autant. C’est cette forme de substitution – limitée dans cet exemple puisqu’elle ne concerne que les animaux domestiques ou familiers - qui pose question aujourd’hui au chercheur : ne suggère-t-elle pas un changement profond des rapports entre les hommes et les animaux en ville ? Et qu’en est-il de ceux que la réglementation ne parvient pas à évacuer comme les blattes, les rats ou les moustiques ? Ou encore des animaux tolérés mais volontiers contrôlés comme les pigeons ? Les travaux récents en histoire du vivant et de l’environnement urbain permettent de faire évoluer l’observation des rapports entre l’homme et l’animal dans une dimension élargie aux relations nature/ville.
Plusieurs entrées sont possibles dont ne sont évoquées ici que quelques unes :
Les inventaires archéozoologiques d’un lieu donné et les questions qu’ils soulèvent (comment évaluer la part des animaux domestiques et des animaux sauvages ? ces animaux vivent-ils en ville ou n’y entrent-ils qu’incidemment ou n’y arrivent-ils que morts pour être consommés ou utilisés ? ...)
Les politiques publiques en ce qui concerne la « nature » en ville comme l’interdiction faite aux animaux de boire aux fontaines publiques à Rome, l’autorisation au cochon de saint Antoine de circuler librement en ville à la fin du Moyen Âge, l’introduction des abeilles dans les parcs publics aujourd’hui ou la réflexion contemporaine sur les corridors écologiques ;
Les pratiques sociales ou culturelles comme l’élevage des porcs sur les terrains vagues et dans les cours des maisons au Moyen Âge ou à l’Epoque moderne ou les visites aux zoos du XIXe siècle. etc.
C’est pour tenir compte des acquis de cette historiographie récente appuyée sur une approche essentiellement pluridisciplinaire et ouverte à toutes les périodes historiques, que la SFHU, l’UPEC (CRHEC et Lab’URBA), l’ENVA lancent cet appel à communications pour un colloque qui se tiendra les 15 et 16 janvier prochain à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, Les animaux dans la ville de l’Antiquité à l’époque contemporaine. Les interventions dureront 20 mn.
Les propositions de communication peuvent être envoyées en français ou en anglais.
Elles comporteront un titre et un résumé d’environ 1500 signes, les coordonnées de l’intervenant (nom, prénom, fonction et rattachement institutionnel, courriel, adresse postale)
Les propositions de communication devront être adressées avant le 15 octobre à bourillon@u-pec.fr et à cdegueurce@vet-alfort.fr
Comité scientifique : Denis Menjot, Laurence Buchholzer, Natacha Coquery, Laurent Coudroy de Lille, Thibault Tellier, Vincent Lemire, Mélanie Traversier, Jean-Pierre Guilhembet, Florence Bourillon, Youri Carbonnier, Elisabeth Crouzet-Pavan, Catherine Denys, Stéphane Frioux, Philippe Guignet, Laurence Jean-Marie, Gilles-Antoine Langlois, Frédéric Moret, Dominique Poulot, Charlotte Vorms, Christophe Degueurce, Jérôme Bazin, Virginie Mathé, Jean Estebanez.
Comité d’organisation : Jérôme Bazin, Florence Bourillon, Laurent Coudroy de Lille, Christophe Degueurce, Jean Estebanez, Stéphane Frioux, Virginie Mathé, Denis Menjot.
Annual Fall Workshop on Aquinas and ‘the Arabs’
The “Aquinas and ‘the Arabs’ International Working Group”
At Houston, Texas, 5-6 September 2014
Hosted by The University of St Thomas, Houston
Organized by R. E. Houser & Richard C. Taylor
CALL FOR PAPERS
Presentations on Aquinas and ‘the Arabs’ (inclusive of Maimonides as well)
will be considered for sessions of 75-90 min. which allow for extensive discussion.
We will also consider presentations on philosophical issues in the Arabic tradition itself that contribute to the understanding of the sources employed by Aquinas.
Submission deadline : 1 August 2014
Established scholars : send a title with an abstract of no more than 150 words.
Junior scholars and graduate student : send title, abstract and current CV.
NOTE :
A draft of the complete paper must be sent by 15 August 2014 since we will have commentators for each presentation.
Send submissions for the Program Committee’s consideration to :
Richard.Taylor@Marquette.edu,
with a copy to richard.taylor@hiw.kuleuven.be
Any questions should also be sent to these addresses.
Date : September 27–October 1, 2021
Convener : Center for Medieval Studies at the Berlin-Brandenburg Academy of Sciences and Humanities, in collaboration with the Historische Kommission zu Berlin e.V.
Organisation : Dr. Jörg Feuchter
Deadline for applications : June 15, 2021
The Berlin-Brandenburg Academy of Sciences and Humanities not only is a more than 300-year-old association of distinguished scholars, but also the largest non-universitarian research institution in the humanities in Germany’s capital region. Its Center for Medieval Studies brings together all of the Academy‘s research projects relating to the millennium between the years 500 and 1500 AD. The main goal of the Center is to promote basic research, in which its members have specialized expertise. In their respective projects they pursue and apply both time-honoured "auxiliary sciences" established since the 19th century and very young disciplines that are recently emerging in the current age of digital and bioscience. The methodological spectrum used at the Center for Medieval Studies ranges from editing, cataloging, and image documentationto manuscript studies, paleography, and diplomatics, as well as interpretative digital humanities and methods of natural science. The great variety of projects at the Center also transcends the geographical and epochal boundaries of Latin Europe. Medieval Studies are conceived as a transcultural and interdisciplinary science of the pre-modern era.
The Medieval Summer School 2021 will introduce its participants to old and new techniques and fields of knowledge of specialized medieval studies. Some of them are hardly taught at most universities anymore due to the reduction of basic formation. Others are so new that they have not even arrived there yet. At the event, participants will become acquainted with a variety of methods used by projects of the Academy‘s Medieval Center as well as by other medievalist projects in the capital region. The aim is to raise awareness about questions of source criticism, source indexing, and representation of testimony under the conditions of current globalization, digitization, and scientification. However, the concrete practice with materials and techniques will not be neglected. Both in the Center‘s research projects themselves as well as during excursions to archives, libraries and historical buildings of Berlin, the participants of the summer school will have the opportunity to get into direct contact with scientific objects, ranging from medieval charters to Quran manuscripts to works of church art. The general idea of the Medieval Summer School is to draw connections between old and new basic sciences in Medieval Studies and to highlight the importance of innovation in this field.
Application :
The Medieval Summer School offers 25 places for young medievalists from all over the world.The event is directedat advanced students of all disciplines relating to medieval studies, and also at doctoral students. Good English language skills are required. About half of the modules will be taught in English, the other half in German. For the modules in German accompanying summariesin English will be provided by student translators.At the moment we are assuming that face-to-face events will be possible again at the end of September. Otherwise, the Medieval Summer School will be held digitally.
Please send your application to medieval.summerschool@bbaw.de (in German or English, in a single PDF file). The application deadline is June 15, 2021
The application should include :
Letter of motivation
Curriculum Vitae
Study certificates (B.A. diploma or similar)
optional : Application letter for a scholarship.
Eligibility :
Only applicants who are not citizens of Germany and are not residing permanently in the country. The scholarship will cover the cost of accommodation at Humboldt University’s guest house and will provide a subsidy for travel expenses.
Program :
Among the topics to be taught are
Researching Quran manuscripts with scientific methods
Urkundenedition und Regesten (editing and cataloguing of charters)
Digital Historical Semantics
Geschichte der Drucktechnik und Typographie (history of printing and typography)
Kirchenkunst (church art)
Digitale Historische Kartographie (digital historical cartography)
Digital Text Edition
Handwritten Text Recognition
Medieval Manuscripts as Sources for Medieval Studies
The Middle Ages in the Genetics Lab
Analysing multi-religious spaces in the Muslim world
Two public evening lectures will be held during the Medieval Summer School :
September 28,2021, 6 p.m. : Claudia Melisch (Archaeologist, Berlin) : Die ersten Berliner. Körperfunde in der mittelalterlichen Stadtmitte und ihre Untersuchung (The first Berliners. Skeletal finds in the medieval city center and their investigation)
September 30, 2021,6 p.m. : Adam Izdebski (Max Planck Institutefor the Science of Human History, Jena) : Scientific Approaches to Mediterranean and Byzantine History
Venue : Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften, Jägerstr. 22-23
Société française d’onomastique (Paris, Archives nationales) en partenariat avec les Archives nationales
XVIIe COLLOQUE D’ONOMASTIQUE
Thèmes
1/ Noms de lieux, noms de personnes : la question des sources
2/ Toponymie urbaine de Paris et de sa banlieue
Date : 3-5 décembre 2015
Lieu : Archives nationales (Paris)
5e atelier d’initiation à la recherche (Master) de l’École française de Rome
25-29 janvier 2021
Pour la cinquième année consécutive, les membres de l’École française de Rome proposent une semaine d’initiation à la recherche consacrée à la question des artisans et des ateliers dans l’Italie antique et médiévale. Des conférences méthodologiques, des ateliers pratiques et des visites permettront d’aborder cette thématique. La formation aura lieu à Rome, du 25 au 29 janvier 2021 et est ouverte aux étudiantes et étudiants de master 1 et master 2 de diverses disciplines (histoire, histoire de l’art, archéologie et sciences sociales), inscrits dans une université française, dont les recherches s’intéressent de près ou de loin aux productions artisanales antiques et médiévales.
Présentation
L’Italie, par sa richesse patrimoniale sans égale, a toujours constitué un terrain d’analyse d’exception pour l’étude des productions artisanales. Les nombreux peuples et cultures qui l’ont occupée depuis la plus haute Antiquité ont été des producteurs d’excellences manufacturières répandues dans toute la Méditerranée, mais ils ont été aussi le centre vers lequel ont convergé nombre d’objets, d’œuvres, de matières premières et d’artisans, d’abord pour les échanges commerciaux et culturels, ensuite pour l’importance qu’ont prise la péninsule et sa capitale comme cœur de l’empire romain puis de la Chrétienté.
Lorsque l’on s’intéresse à la culture matérielle et aux productions artistiques du passé, la question des artisans et des ateliers constitue un champ de recherches fécond et d’autant plus complexe. Cela est particulièrement le cas pour l’Antiquité et le Moyen Âge, où la notion moderne d’« artiste » est difficilement applicable aux individus, souvent anonymes, à l’origine des biens manufacturés qui nous sont parvenus. Ces artisans ont laissé de précieux témoignages de leur savoir-faire, tant technique qu’artistique : il est possible de reconstruire leurs gestes, de retracer les traditions culturelles dans lesquelles ils s’intègrent, de suivre leurs déplacements d’une aire géographique à l’autre ou bien de définir leurs identités personnelles ou collectives. À la notion d’artisan, est intrinsèquement liée celle d’atelier, c’est-à-dire un regroupement d’individus qui travaillent ensemble, de manière plus ou moins organisée, formant une communauté de métiers sans doute polyvalents qui fonctionne en tant qu’officine spécialisée par la maîtrise d’une technè spécifique et par leur clientèle. Identifier ces ateliers peut être aisé en cas de marques de fabrique (signatures, estampilles, étalons monétaires etc.) ; dans le cas de productions bien identifiables de l’Italie antique et médiévale, c’est surtout l’organisation même du ou des ateliers, de la création à la commercialisation des objets, qui interroge. La tâche est encore plus ardue pour certains types d’arts décoratifs, comme la peinture murale, où il n’est pas toujours possible d’identifier un peintre ou un atelier mais où l’on peut retrouver des carnets de motifs, des recettes de pigments ou des procédés qui informent sur une technique ou un répertoire communs à plusieurs contextes.
Ainsi, aborder la question des artisans et des ateliers signifie comprendre comment un objet ou une œuvre ont été réalisés, mais également par qui, pour qui, dans quel but et dans quel contexte – social, culturel, artistique et socio-économique, de sorte que notre artisan devient le représentant de son milieu socio-culturel d’appartenance.
Cette formation sera donc envisagée selon une double dimension alliant histoire des techniques et des savoir-faire et prendra en compte différentes thématiques traitant de diverses réalités et périodes. On s’intéressera d’abord aux transmissions et acquisitions des pratiques et des savoirs professionnels des gens de métiers en Italie et, de manière plus générale, dans le bassin méditerranéen. Seront également traitées, à une large échelle chronologique, les questions relatives à la diversité des conditions et aux hiérarchisation sociales des artisans, ainsi que l’évolution des spécialisations et des transactions commerciales des ateliers. En resituant les jalons et les débats historiographiques tant en archéologie des techniques qu’en histoire économique, le programme de formation traitera de plusieurs problématiques complémentaires : techniques d’exécution, centres de production, échanges, circulations et mobilités des matériaux, des savoir-faire et des personnes. Dans une perspective transdisciplinaire et diachronique, différents domaines de la production artisanale antique et médiévale seront abordés, comme la céramique, la peinture, la sculpture, l’orfèvrerie et la métallurgie, la numismatique, la construction ou encore le textile et la production de livres manuscrits.
L’objectif de ces cinq journées est d’offrir aux étudiantes et étudiants la possibilité de se familiariser et de réfléchir ensemble à ces questionnements historiques et méthodologiques, en abordant de manière interactive et multidisciplinaire différents contextes de production artisanale de l’Italie antique et médiévale, à travers une série de conférences assurées par les membres et anciens membres de l’EFR, d’ateliers pratiques d’archéologie expérimentale et d’excursions dans les institutions patrimoniales, musées et sites archéologiques de la capitale italienne.
Admissions
Les dossiers de candidatures seront transmis par les responsables de master. Ils comporteront : un CV, un relevé des notes obtenues en L3 ou M1, une lettre de motivation évoquant les projets futurs de l’étudiante ou de l’étudiant, ainsi qu’une lettre de présentation rédigée par le directeur ou la directrice de mémoire.
Les dossiers, sous forme d’un seul document PDF, devront parvenir avant le 30 octobre 2020 à midi (heure de Rome) à l’adresse suivante : atelier.master(at)efrome.it. La sélection effectuée par le comité de coordination de l’EFR sera communiquée au plus tard le 16 novembre 2020.
La commission d’évaluation n’attend pas de profil académique particulier ; les dossiers seront évalués avant tout en fonction du bénéfice que les candidates et candidats pourront retirer de la formation.
Après examen des dossiers, les étudiantes et les étudiants retenus seront logés à l’École française de Rome, place Navone, et leurs déjeuners seront pris en charge. En revanche, le déplacement vers Rome et les dîners sont à la charge des participants ou de leur université. Dans le cas où ni l’étudiante ou l’étudiant, ni l’université de rattachement ne seraient en mesure d’assurer ce financement, la candidate ou le candidat peut demander une aide à l’École française de Rome, sur présentation d’une attestation de non-prise en charge par l’établissement d’origine.
Évaluation
Un rapport de stage (environ 8 pages) devra être remis aux formatrices et aux formateurs, comprenant un compte rendu des activités assorti d’une réflexion plus approfondie sur une catégorie de sources découverte durant le stage, au choix. Ce rapport pourra faire l’objet d’une validation en fonction des modalités prévues par les universités de rattachement des étudiantes et des étudiants (stage, exercice au sein d’un séminaire, etc.).
Pour toute question, contacter : Christian Mazet et Paolo Tomassini (atelier.master(at)efrome.it)
L’École française de Rome, en collaboration avec le Centre interuniversitaire d’histoire et d’archéologie médiévales, l’Institut Marcel Mauss-Centre d’études des normes juridiques « Yan Thomas » et l’Università Roma Tre, organise un séminaire doctoral annuel à Rome du 30 janvier au 3 février 2017.
Les bibliothèques sont pleines de réflexions plus ou moins appropriées sur l’« état d’exception », phénomène important surtout pendant les grandes crises des années 1930 et dans les régimes où la démocratie ne s’est que faiblement implantée. Alors que la concentration théoriquement provisoire de compétences dans un seul organe est devenue marginale dans les États constitutionnels, les régimes dérogatoires autorisant des restrictions de libertés et des transferts partiels de compétences juridictionnelles vers des autorités administratives se multiplient et se banalisent. Et sans doute s’agit-il de phénomènes qui ne concernent pas seulement l’époque contemporaine et les États occidentaux, mais des périodes historiques et des régimes très différents. Alors que l’état d’exception change – au moins momentanément – la nature du régime, les exceptions intermédiaires demeurent intégrées dans un régime donné et l’altèrent en quelque sorte quantitativement. Les exceptions intermédiaires posent un problème de seuil et d’orientation.
L’accumulation des petites exceptions peut à la longue faire insensiblement mais durablement basculer la nature d’un régime. Et les exceptions introduites donnent un nouveau profil au régime qu’il est souvent difficile de saisir avec précision.
C’est ce domaine intermédiaire qu’il s’agit d’explorer et dont il convient de faire ressortir les traits distinctifs tant d’un point de vue contemporain et comparatiste que d’un point de vue historique, dans une variété de perspectives, juridique autant que théorique et historique, et sous différents
profils empiriques.
Le séminaire doctoral se déroulera de la manière suivante : les matinées seront animées chacune par un conférencier et un discutant qui se pencheront sur les thématiques de l’atelier ; les après-midis seront consacrés à la présentation des travaux des doctorants, trois chaque jour. Les présentations des travaux des étudiants (20 mn chacune) seront ensuite discutées par les conférenciers et feront l’objet d’un débat général.
L’École française propose 12 bourses pour des jeunes chercheurs (doctorants et post-doctorants de la Communauté européennes et d’autres pays) ayant effectué ou effectuant un travail de recherche sur les thèmes et les problèmes du séminaire. Ces bourses couvrent uniquement les frais de séjour à Rome. Le transport est à la charge des étudiants.
Les candidats devront envoyer par courrier électronique avant le 5 décembre 2016 à l’adresse secrma@efrome.it un dossier constitué de :
une lettre de motivation ;
un bref curriculum vitae précisant les compétences linguistiques et, le cas échéant, une liste de publications ;
un résumé du projet (2 pages au max., env. 6000 signes) ;
une lettre de recommandation.
Le Comité scientifique se réserve la possibilité d’accueillir, comme auditeurs, d’autres participants, qui prendraient à leur charge les frais de séjours et prouveraient leur intérêt à suivre le séminaire.
Les candidats seront choisis en considération de leur projet par le Comité scientifique. Ils seront prévenus de l’obtention de la bourse avant le 15 décembre. Ils devront ensuite fournir un texte d’environ 10 pages (30 000 signes) dans une des langues de la conférence (français, italien ou anglais), avant le 10 janvier 2017. Les projets seront commentés, avant la discussion générale, par un expert. Les meilleures communications pourront être proposées à la publication dans les Mélanges de l’École française de Rome. Moyen Âge (http://mefrm.revues.org/).
Les candidats retenus pour le séminaire seront tenus d’assister à l’ensemble des séances.
Comité scientifique :
Jacques Chiffoleau, Emanuele Conte, Clément Lenoble, Paolo Napoli, Otto Pfersmann, Pierre Savy.
Contacts
École française de Rome
Pierre Savy, Directeur des études médiévales
Grazia Perrino, Assistante scientifique des études médiévales
Piazza Farnese, 67
I - 00186 Roma
Tel. (+39) 06 68 60 12 48
secrma@efrome.it
Montpellier, Université Paul-Valéry (site Saint-Charles - auditorium), 12 et 13 juin 2020
Communications orales le 12 juin 2020 ; visite de terrain le 13 juin 2020 : Le littoral de Villeneuve-lès-Maguelone à Aigues-Mortes
Les XIIe - XIIIe siècles, période d’essor économique et d’accroissement des échanges, notamment en Méditerranée, constituent à bien des égards un âge d’or des ports maritimes et fluviaux. Mais qu’est-ce qu’un port au Moyen Âge ? La question, posée à l’occasion du renouveau des recherches en histoire maritime et sur les sociétés littorales, peut sembler banale mais vise à définir les spécificités des établissements portuaires qui constituent des escales incontournables au sein des réseaux d’échanges en Méditerranée, et couvrent ainsi un large champ de spécialités. Ont été envisagés plus particulièrement dans ces recherches récentes, le choix du site géographique et l’évolution générale du paysage littoral, les liens entre terre et mer – par l’intermédiaire, parfois, d’un espace lagunaire –, mais aussi les fonctions et types d’infrastructures, les logiques d’organisation de la ville et du port au cours du temps et les modes de structuration du territoire, intégrant les préoccupations politiques et économiques des pouvoirs régionaux et extrarégionaux. Le choix d’implantation, de la confluence de cours d’eau au fond de baie, du cordon littoral à la lagune abritée, conditionne autant la lutte incessante contre l’envasement des infrastructures que la structuration de la ville en fonction de son bassin d’approvisionnement et du stockage de ses exportations.
L’espace portuaire possède une profonde valeur patrimoniale géohistorique. Le choix de fonder un port répond à des mutations profondes des sociétés et de leurs moteurs d’échange. Aigues-Mortes et son port fondés au XIIIe siècle par le roi de France Louis IX constituent un exemple emblématique de ces enjeux croisés, à la fois politiques, géographiques et économiques, qui ont conduit à la création d’une ville portuaire.
Comprendre la disparition d’un port est une démarche tout aussi enrichissante. Elle rend compte des changements d’ordre politiques, économiques et environnementaux, auxquels les sociétés ont dû faire face et, par là-même, déployer leurs capacités d’adaptation. Ces modalités d’adaptation sont complexes (techniques, financières) et se produisent sur différentes temporalités, tantôt progressives et continues dans le temps (entretien des bassins, des aménagements portuaires…), tantôt plus ponctuelles en réponse à des événements météo-marins extrêmes. L’adaptation des sociétés littorales ne dépend pas uniquement d’aspects techniques, mais aussi de l’engagement et des ressources des pouvoirs politiques afin de soutenir des travaux d’entretien, de dragage, de réparation, de modernisation pour pérenniser l’existence du port. Toutefois, lorsque les défis s’annonçaient trop difficiles à relever (premières manifestations du Petit Âge Glaciaire, concurrence, guerre), l’abandon du port pouvait s’imposer, révélant ainsi les limites de l’adaptation des sociétés littorales aux changements environnementaux, mais aussi sociaux et politiques, alors à l’œuvre.
Cette rencontre entend réunir des historiens, géographes et géoarchéologues, spécialistes des sources textuelles, cartographiques, autant que matérielles issues de l’archéologie et de la géomorphologie, afin de confronter les approches et de tirer des enseignements de ces regards croisés sur les changements sociétaux et environnementaux de la période médiévale qui ont touché les sociétés littorales et les établissements portuaires. Les questionnements portant sur le cas spécifique d’Aigues-Mortes trouveront peut-être un écho dans le cas d’autres sites méditerranéens actuellement étudiés, soulevant des analogies ou des situations contradictoires susceptibles d’apporter des éléments de réponse. Ces regards croisés permettront d’apprécier les singularités d’un port, son degré de développement et ses évolutions, ainsi que de l’appréhender à différentes échelles spatiales et temporelles.
Thèmes abordés
Calendrier de l’appel à communications
Soumission des résumés : le 1 mars 2020 directement sur le site
Réponse aux intervenants : mi-mars 2020
Date limite d’inscription au colloque : 12 mai 2020
Modalités de soumission
Résumé en français n’excédant pas 4000 caractères, espaces compris. Si approprié, une illustration ou un graphique peuvent être intégrés.
Les journées internationales d’histoire du droit et des institutions 2020 (Congrès annuel de la Société d’histoire du droit et des institutions des pays flamands, picards et wallons) auront lieu à Middelbourg (Middelburg), les 22 et 23 mai 2020 et seront consacrées au thème de L’Art et le Droit.
L’Art et le Droit, un thème universel à travers les âges. Différentes approches peuvent être distinguées. Tout d’abord, le droit lui-même est un art : ars aequi et boni. Ainsi, les notions du droit peuvent ressembler à la poésie : `en fait de meubles, la possession vaut titre’, `we hold these truths to be self-evident’. De plus, l’art peut être une représentation du droit. Les effigies de la justice et des juges vertueux (Zaleucos, Cambyse, Brutus) ornent nos lieux publics. Troisièmement, le plus important, l’art lui-même est l’objet du droit, et bien loin d’être clair et précis. L’artiste, les objets d’art, les obligations concernant l’art sont tous l’objet d’intérêts individuels et communs, privés et publics, locaux et universels, des temps révolus et des temps futurs.
Il va de soi qu’il y a tant d’autres aspects, compte tenu des réalités de la vie quotidienne dans ce domaine. Notre thème couvre maints sujets, qui peuvent aborder de nombreuses perspectives. Tous candidats à faire une communication sont cordialement invités. L’art, par nature, nous concerne en effet tous.
Ce thème général n’exclut pas, par ailleurs, la possibilité de communiquer sur d’autres sujets d’histoire du droit, de la justice et des institutions.
Les interventions peuvent être faites en français, en anglais ou en néerlandais. Les orateurs sont priés d’envoyer un résumé à l’avance aux organisateurs (de préférence en français).
Les personnes désireuses de communiquer sont priées de faire parvenir leur proposition de communication avant le 20 avril 2020 à J.M. MILO et E.K.E. von BONE par courriel.
An international symposium in the field of literary studies will take place under the auspices of the German Research Foundation (DFG) at the Villa Vigoni from September 27 to October 2, 2021. The conference will follow the organizational pattern of the DFG’s German Studies Symposia as they have been conducted since the 1970s. The papers will be written in advance, precirculated among the participants and discussed at the conference.
Recent publications that have reflected on the fundamentals of lyric poetry have often emphasized the parallels between lyrical and sacred speech : the invocation of higher powers, jubilant repetitions, the highly performative use of direct address or the coupling of obscure speech with formal and sonic potency. There is a long tradition of such observations : around 1800, Klopstock observed that “thoughts” such as “God’s omnipresence” can almost only be expressed poetically (“beynahe nicht anders als poetisch”). Around 1300, Konrad von Würzburg arrived at the conclusion that should a wreath of praise worthy of the Virgin Mary exist, it would have to consist of “wilder rîme kriuter”, of strange rhyming herbs. Yet, as Konrad’s subjunctive and Klopstock’s qualifying “almost” suggest, such analogies and affinities neither serve as an argument for the genesis of lyric poetry out of sacred rituals, nor should the long obsolete notion of poetry’s development from religious functionality to aesthetic autonomy be revived. On the contrary, it seems more promising to view such statements as interventions specific to their time : interventions that take part in negotiating the efficacy and claims of validity of different forms of speech, as well as the possibilities of speaking about the transcendent. Likewise, the reciprocal transfers and borrowings between liturgical and lyrical speech, or between ‘sacred’ and ‘profane’ lyric poetry should be investigated, as well as their accompanying linguistic formulas, semantics, melodies or topoi. What effects do such ‘migrations’ have, which transformations or transpositions do they entail, and what claims of truth are manifested in them ? How can the dynamics of secularization and resacralization, of differentiation and convergence be understood more precisely ?
At the same time, the handling of the scintillating and risky concept of ‘migration’ should be explored heuristically, not only in distinction to, but also in its interplay with alternative concepts such as ‘transfer,’ ‘transformation’ or ‘circulation’. The symposium will thus investigate how melodies, texts and the media of their transmission change place, and how specifically situated semantics, claims of validity or canonical texts (psalms, Song of Solomon) are detached from their particular contexts and inserted into new ones. Such processes of de- and recontextualization are always reciprocal and multiple : they affect both the initial and the target context. They disturb and alter existing genre or classification schemes and transform what has been dislocated. Like many literary-historical processes, such migrations are only made visible by specific selections (of the original and target contexts, etc.). Such migratory processes are particularly common in the sphere of religious poetry, so it seems, because here traditions of rewriting, reworking and recomposing lead to a unique tension between tradition and innovation, between collective and individual authorship and between the accentuation and concealment of mediality.
With the goal of investigating lyrical migration processes beyond the individual text, the symposium will adopt a selective-constellational approach : taking the lyric poetry of continental Europe as a starting point, we have selected two threshold periods – around 1300 and around 1800 – that are characterized by a particular eagerness to experiment with lyrical forms and reflections on the transcendent. At the turn of the 14th Century, specific transpositions are found between religious, minnelyrical-erotic and nature-philosophical poetry (Marian poetry, Dante, Petrarca), as well as styles situated along the boundary between prose and verse (for example in mystical texts). At the same time, the migrational connections already extend beyond the confines of Europe : at the court of Toledo, for example, the Virgin Mary was praised in the metrical form of Arabic love poetry (Cantigas de Santa María). At the turn of the 19th Century, on the other hand, mundane things were sacralized, religious, political and erotic fantasies of unity blended into one another, and various religious traditions were appropriated and amalgamated (Ancient and Nordic mythologies, Islam, Buddhism, etc.). Theoretical commentaries developed a conception of lyric poetry that remains potent today, but that cannot simply be projected onto pre-modern, singable poetic texts or other linguistic and cultural traditions – despite the fact that, as a result of a fascination with the Middle Ages and the Orient around 1800, exactly this was done. Instead of an ahistorical-transcultural understanding of lyric poetry, tensions between different conceptions of lyric poetry and a plurality of lyrical traditions must thus be taken as a starting point.
In the planned symposium, lyrical migrational processes situated in the periods around 1300, around 1800 or spanning both periods will be elaborated upon. Inner-lyrical migrations (between different genres of lyric poetry, languages, cultures) will be considered alongside processes of exchange and migration with other literary genres and non-literary discursive formations. The symposium is structured by the following four sections, which examine in greater detail (1) semantic transformations, (2) epistemic migrational processes in the context of lyric poetry’s claims of value, (3) the question of the universality or historicity of lyrical forms and (4) the materiality and mediality of lyrical migrations.
1. Semantic Transpositions between Sacred and Secular Lyric Poetry
Chair : Beate Kellner (German Medieval Studies, LMU Munich)
This section will examine transpositions between the semantics of sacred and secular poetry. While previous research in medieval studies has emphasized that lyrical forms established themselves on the basis of religious models, connections and interrelationships between both sides should be taken into account. Not only did the medieval love song prevalent in the European courtly context (troubadour and trouvère poetry, Minnelyrik, Italian school) increase its significance by drawing on religious forms of poetry (such as Marian poetry and mysticism) : erotic, nature-philosophical and political phantasms migrated conversely into religious poetry (visible in the Leich, mysticism, hymnody, in Marian poetry or in the sacred Sangspruch).
Against this background, it is vital to question how religious and secular semantics in poetry around 1800 relate to one another. Is secular lyric poetry (for example love poetry) increasingly charged with religious semantics, whether Christian, mythical or a syncretic amalgamation of various European and non-European religious traditions and mythologies ? What role do phantasms of unity (unity with God, with nature, pantheistic unity) or expectations of salvation (erotic, religious, political) play in this context ? How concrete or diffuse are religious semantics ? To what degree is poetry stylized through semantics of transcendence as religion, a substitute for religion or anti-religion and to what extent does it thereby distance itself from Christianity or other religions of divine revelation ? How do aesthetic requirements and religious semantics relate to each another ? What processes of transformation from secular poetry into religious or vice versa can be observed ?
In the period around 1300, semantics and topoi of sin, repentance and remorse, awakening, shaking up and conversion, repudiation and reunification, pleas for intercession, and longing for redemption and salvation can be applied in both spiritual and worldly registers. For the period around 1800, one must ask whether and to what extent these semantics still play a role in lyric poetry and, if not, what, if anything, takes their place. In order to trace the migrations and interrelationships of lyrical motifs, topoi, melodies, genres and the situational framing of speech in their respective associations with religious semantics, one must always also consider their relation to sacred texts (such as the Psalms and Song of Solomon) and to epistemic and institutional contexts (such as the liturgy, ecclesiology, theology, philosophy).
The goal of this section is to trace these historical semantics as well as the diverse functions of the consolidation of spiritual and worldly semantics around 1300 and 1800 (such as reflection, meditation, contemplation, edification, didactics, contrafacture, polemic and parody) in their interrelationship, and to explore and comprehend the literary and rhetorical strategies of re-semanticization, hybridization, contrafacture, polemic and parody as comprehensively as possible. Examples from European and non-European lyrical traditions are equally welcome.
2. Value, Truth, Origin. Lyrical Discourse and the Interpretation of the World
Chair : Bernhard Huß (Romance studies, FU Berlin)
Lyric poetry models the world by taking epistemic approaches and procedures from non-literary thought formations and in turn projecting them onto social, religious, philosophical and scientific structures. These are movements of epistemic migration and transformation that (should) grant lyric poetry a specific status : such claims of value can remain implicit in lyrical texts, be made explicit by them in poetic self-reflection, or be attributed to them by poetological theorizing. On the one hand, such claims are often accompanied by a rhetoric of origin and originality : of love and lyrical language, of human perception or art. On the other hand, lyric poetry as such is subject to continuous dynamics of exchange, transformation and reformation : inner-literary processes of repetition, permutation and novation form complex interdependencies with extra-literary domains.
In the period around 1300, lyrical perception of the world was configured to a large extent through the textualization of affectivity, of an emotionally tinted attitude towards the fabric of life. This applies above all to love poetry, in which the gender and role relationships of different social environments are brought into acute focus : minne-texts reflect social models and hierarchies in lyrical discourse, idealize these models, but can also ironically distort, break and caricature them. This poetry enters into a reciprocal relationship with social didactics and amorological discourse, and inner-lyrical migrational dynamics also arise between love poetry and political poetry. At the same time, love poetry coincides with the religiously contoured language of clerical-monastical poetry, which draws on biblical-theological intertexts, triggering competing claims of value. In particular, these manifest themselves in the importation of religious-theological and metaphysical models, with which concepts of love are overwritten (Marian poetry, Stil Novo constructions of the donna angelicata, ‘Platonizations’ of love etc.). Conversely, secular textual models of emotivity are transposed into the domain of religion.
In the period around 1800, the dismantling of rule-based poetic norms and a focus on poetic ‘individuality’ unleashed potentials of lyrical speech that drew in a new way on the relationship between the self and the world : visionary, Orphic, and spiritualistic concepts attributed to lyric poetry the ability to achieve metaphysical insight into the origin and essence of the cosmos and man. Lyrical poetry (re- ?) gained a dimension of deep substantial truth. As a result, migrations between lyrical and philosophical-metaphysical discourses were intensified. The ‘nationalization’ of literary-historical concepts thus pulled lyrical poetry and political discourse closer together. This motion was complemented by epistemic migrations between lyric poetry and the scientific sphere : not only did a ‘scientific’ viewpoint migrate into lyric poetry, but conversely a technologized civilization was also observed and evaluated from a lyrical perspective.
Taking contrasting sectional views around 1300 and 1800, this section will examine such epistemic migrations surrounding lyrical claims of value and truth. The periods around 1300 and 1800 allow for an analysis of these dynamics before and after the dominance of classical normative poetics, an analysis that usually emphasizes other poetologies than those illuminated here.
3. Invocations : Forms, Functions and Effects of Lyrical Apostrophe
Chair : Eva Geulen (Literary Studies, Leibniz Center for Literary and Cultural Research, Berlin)
According to a classic literary historical narrative, around 1800 the poem becomes an intimate resonating space of the subject’s dialogue with themselves or at most with (usually absent) friends. In German-language poetry, the transition from convivial forms (for example, in the Rococo period) to the sensitive utterance of the soul of the individual author-subject has been described primarily using Goethe as an example. Reference to the enduring upswing in rhetorical apostrophes, i.e. the penetration of lyrically conjured isolation through direct address within the poem and by the poem, is hardly necessary to call into question once again this long-disputed idea of a paradigm shift and an epochal break corresponding to the ‘saddle period’.
Concentrating on apostrophes, however, harbors a heuristic potential with which, beyond negation, alternative ‘migrational histories’ of poetry can be sketched transverse to national historical models. For although the rhetorical universality of the apostrophe – and how universal the apostrophe must first be asked – is an integral part of the particular poem and its internal organization, it also marks a point at which something other than the poem or its speaker(s) comes into view and the text inevitably points beyond itself : to other poems, other speakers, other eras, other spaces and other times.
“Selig wer sich vor der Welt / ohne Haß verschließt / einen Freund am Busen hält / und mit dem genießt.” Goethe’s famous verses from “An den Mond” follow an in this case apparently delayed and unexpectedly conferred fulfillment of an invocation to the Muses or gods (“Lösest endlich auch einmal / meine Seele ganz”). The final apostrophe, however, derives from the tone of the Beatitudes (for example in Matthew) ; it opens the poem in closing (and therefore paradoxically) to a community of those who close themselves off from the world. Two different apostrophes organize the poem, in the course of which the speaker’s position shifts, and with it the address itself and thus the entire structure of speaker and addressee, of private and public spheres.
Decisive in this section will be the attempt to grasp and analyze lyric poetry, synchronically and diachronically, and above all comparatively, through the logic of direct address. In doing so, attention must first be directed to the familiar forms of address (e.g. the tradition of invoking the Muses, apostrophes to Mary, the Creator and the Trinity and the modifications of these apostrophes), including their institutional contexts and respective place in the poem (for example : beginnings and endings). Thus, the question must be asked : how does one approach texts that are directed towards a community, that have forfeited this original direct reference to an addressee in the process of taking on their written form, but whose remaining invocations open a new social space ? The changing functions of appellation will be examined, both in the poem itself and with regard to domains beyond the poem to which its apostrophes point. Finally, forms and functions will be brought into relation with the (perhaps also unintentional) effects of lyrical address that result from performance, musical setting or other changes of medium, but also from transference, translation and revision.
On the horizon of this formulated question, common assumptions – for example about the “Strukturwandel der Öffentlichkeit” in the period around 1800 as diagnosed by Habermas, but also the thesis of a quasi-universal viability of rhetorical figures – can be put to the test. Above all, however, it will be necessary to unfurl and probe the potential of the logics and practices of lyrical address around 1300 and 1800 in order to achieve a new understanding of the ‘monological’ genre and describe alternative literary histories under the sign of the migrations of lyric poetry.
4. Textual Transfers : Material Migrations of Lyric Poetry Around 1300 and 1800
Chair : Carlos Spoerhase (German Studies, Bielefeld)
At the turn of the 19th Century, Herder promises the readers of his “Volkslieder” a “raw” version of the “Song of a Laplander” (“Lied eines Lappländers”). In reality, his printed version already had a long history of migration behind it. The “song” had been translated from Saami into Swedish, from Swedish into Latin and then from Latin into German. Here we can see a migratory history of the “song” that transverses not only linguistic and geographical, but also genre-cultural and textual-material spheres. Such mechanisms of textual migration are also ubiquitous in the period around 1300. Not only are the central thematic paradoxes of Hohe Minne and the strophic forms and genres of Minnesang and Sangspruch adopted from Romanic cultures : in fact, what we know as Minnesang and Sangspruch first came into being through a process of compilation and textualization that, above all, detached texts from their pragmatic contexts (and largely also from their melodies) and re-contextualized them in composite manuscripts.
This section is dedicated to the concrete forms and formats of lyric poetry’s textual migration around 1300 and 1800, including a special focus on relations of transference that point beyond a European context, for example around 1300 to the Arab world via the Iberian Peninsula and around 1800 to the transatlantic or Ottoman spheres.
This leads to the following questions : in which way are the migration of persons, the mobilizing power of networks and contact zones as well as the transfer of knowledge prerequisites for such textual migrations ? How do the dislocations, relocations and transpositions (translations, contrafactures) of lyrical texts relate to literary ensembles and compilations in manuscripts, song and hymn books, florilegia, almanacs as well as periodicals or novels ? Is the reproduction and reformatting of lyrical textuality more common, legitimized or varied in a religious than a non-religious context ? In what pragmatic contexts is this migration embedded (e.g. liturgical contexts, the ecclesiastical calendar, veneration of saints, practices of piety, rituals, ceremonies) ? And how could one reconstruct the cultural labor that is invested in the ‘invisibilization’ of these literary migratory processes, i.e. in the ‘de-mediatization’ of lyric poetry – and that allows Herder to claim that he is presenting a massively mediatized “song” in a “raw” state ?
On the basis of these guiding questions, this section will seek to better understand the migration of lyric poetry in both religious and non-religious contexts as a highly mediatized process that has been recorded reflexively by historical actors in a great variety of ways. The heuristic and explicative value of the concept of textual migration, in distinction to alternative concepts or theories such as textual diffusion, transmission, circulation or translation, will thus be probed.
On the Proceeding :
Literary scholars of all philologies (especially non-European literatures), as well as scholars from neighboring disciplines (particularly theology, musicology, philosophy, art history etc.) are invited to the symposium. The number of participants is limited to 35. Prerequisite for participation is a written, in principle ready-for-publication text, as well as the readiness to be present and participate in the discussion on all days of the event. The conference will be conducted in English and German. Travel and accommodation costs will be covered by the DFG, insofar as they are not borne by the participants’ home institution.
Scholars from Germany and abroad, especially younger scholars (however generally not doctoral candidates) are requested to communicate their interest in participating and a proposed topic (max. 1 page) to the organizers of the symposium by September 1, 2020 (to Julia.Roethinger@germanistik.uni-muenchen.de). A provisional notification of the acceptance of proposals will follow by the beginning of November 2020.
The written contributions (max. 25 pages at 2.400 characters per page including footnotes) must be submitted by June 1, 2021.
Prof. Dr. Susanne Reichlin, LMU München
susanne.reichlin@germanistik.uni-muenchen.de
Curators
Prof. Dr. Eva Geulen, ZfL Berlin
Prof. Dr. Bernhard Huß, FU Berlin
Prof. Dr. Beate Kellner, LMU München
Prof. Dr. Carlos Spoerhase, Universität Bielefeld
Proposition de session pour l’International Medieval Congress de Leeds (5-8 juillet 2021), suivie de la publication d’un dossier spécial dans une revue peer-review de littérature médiévale
La réflexion sur les noms propres est omniprésente dans la littérature du Moyen Âge : désireux d’arracher le patronyme à sa fonction d’identification pure, les poètes médiévaux semblent en effet vouloir lui offrir « une ‘remotivation’ phonique ou graphique qui n’a rien à voir avec son origine appellative » (Rigolot : 1977, p. 12). Plusieurs causes sont avancées par les spécialistes pour expliquer cet engouement onomastique : la tradition biblique de célébration du Nom de Dieu ; la perception antique du nom comme instrument heuristique et source de pouvoir ; la conviction, largement répandue au Moyen Âge, du caractère non arbitraire du signe linguistique et a fortiori du nom propre. Ce sont là autant d’hypothèses qui permettent d’analyser la sensibilité onomastique toute particulière de la littérature médiévale, depuis longtemps mise en lumière par la critique (cf. indications bibliographiques).
Dans le cadre du présent appel, nous sollicitons des communications consacrées à un aspect spécifique et encore peu étudié de la question : le travail sur la lettre appliqué à la réflexion onomastique dans la littérature médiévale en français. De l’épellation du nom de Marie dans les Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coinci au don de la lettre H du poète T(h)ibaut à sa dame (H)Annes dans le Roman de la Poire, des anagrammes sur le patronyme de Guillaume de Machaut à l’épellation du nom du cheval Fauvel dans le roman éponyme, les exemples de jeux sur le nom propre menés dans une perspective lettriste sont légion. Nous accueillons aussi bien des études de cas, favorisant la lecture rapprochée et l’analyse de détail des jeux lettristes, que des réflexions plus amples, destinées à inscrire la pratique onomastique lettriste dans son contexte historique et à en examiner les enjeux culturels, intellectuels et symboliques.
Les propositions pour des communications de 20 minutes (en anglais ou en français) sont attendues pour le 15 septembre 2020 à l’adresse suivante : thibaut.radomme@unifr.ch Les organisateurs David Moos et Thibaut Radomme (Université de Fribourg – FNS) sélectionneront une série de propositions afin de constituer une session, qui sera soumise le 30 septembre 2020 au comité de sélection de l’IMC de Leeds (5-8 juillet 2021). La tenue de la session est évidemment conditionnée à son acceptation par le comité de sélection de l’IMC. Aucun financement n’est prévu par les organisateurs : pour toute proposition retenue, les frais de déplacement jusqu’à Leeds, de logement sur place et d’inscription à l’IMC sont à la charge de l’intervenant-e et/ou de son institution de rattachement. Une publication de la session est prévue dans une revue peer-review à l’issue de l’IMC : toute proposition de communication engage donc moralement son auteur-e à envoyer aux organisateurs la version écrite de sa communication pour le 1er septembre 2021.
L’organisation de la session s’inscrit dans le cadre du projet FNS « Jeux de lettres et d’esprit dans la poésie manuscrite en français (XIIe XVIe siècles) », dirigé par Prof. ord. Marion Uhlig (Université de Fribourg).
Indications bibliographiques :
• Madeleine Jeay, Poétique de la nomination dans la lyrique médiévale. « Mult volentiers me numerai », Paris, Classiques Garnier, 2015.
• Adeline Latimier-Ionoff, Lire le nom propre dans le roman médiéval, Paris, Classiques Garnier, 2019.
• Florence Plet-Nicolas, La Création du Monde. Les noms propres dans le roman de Tristan en prose, Paris, Champion, 2007.
• François Rigolot, Poétique et onomastique. L’exemple de la Renaissance, Genève, Droz, 1977.
SFB 933 "Materiale Textkulturen", TP C05 "Inschriftlichkeit. Reflexionen materialer Textkultur in der Literatur des 12. bis 17. Jahrhunderts", Prof. Dr. Ludger Lieb, Laura Velte, Dennis Disselhoff
05.10.2020-07.10.2020, Heidelberg, Germanistisches Seminar, Palais
Boisserée 137
Deadline : 15.03.2020
Zu den verbreitetsten Formen von Textualität in der Vormoderne gehört die Inschrift. Aus Mittelalter und Früher Neuzeit haben sich einerseits unzählige Inschriften auf Gegenständen und Gebäuden erhalten, die seit Jahrzehnten umfassend gesammelt, aufbereitet und zugänglich gemacht werden (Akademie-Projekt "Deutsche Inschriften", z.T. ähnliche Projekte in anderen europäischen Ländern). Andererseits berichten Texte (Handschriften und Drucke) dieser Zeit ebenfalls von Inschriften. Dazu gehören insbesondere Inschriftensammlungen und Erzählungen. Von diesen referieren manche auf Artefakte, die (angeblich) tatsächlich existierten, viele sind aber auch offensichtlich fiktiv und bisweilen geradezu fantastisch, vor allem in höfischen Romanen oder Epen. Seit über acht Jahren widmet sich das Teilprojekt C05 "Inschriftlichkeit. Reflexionen materialer Textkultur in der Literatur des 12. bis 17. Jahrhunderts" des SFB 933 der Erforschung von erzählten fiktiven Inschriften. Dazu gehören etwa die aus Edelsteinen gefertigten Lettern auf dem Brackenseil in Wolframs ’Titurel’, die Grab- und Monumentinschriften in der ’Historia Apollonii regis Tyri’, der beschriebene Helm des Helden Roland im ’Rolandslied’, das sprechende Unterweltstor am Eingang zur Hölle in Dantes ’Divina Commedia’ oder die Gottesschrift im Sand in der Legende der Heiligen Maria von Ägypten. Über 1000 Belegstellen aus den europäischen Literaturen wurden bereits in einer Datenbank gesammelt (https://inschriftlichkeit.materiale-textkulturen.de/) und zentrale Forschungsergebnisse 2019 in einem komparatistischen Band, Writing beyond Pen and Parchment (https://www.degruyter.com/view/product/524503), vorgelegt. Was jedoch nach wie vor fehlt, ist eine intensive Diskussion über die wechselseitigen Beziehungen, die Verbindungen und Differenzen zwischen erzählten, fiktiven, nur in Texten überlieferten Inschriften einerseits und realen, auf Artefakten überlieferten Inschriften andererseits. Eine solche Diskussion auf einer möglichst breiten materialbasis zu führen, ist Ziel der interdisziplinären Tagung. Erwünscht sind daher Beiträge, die aus geschichtswissenschaftlicher, archäologischer, kunsthistorischer, theologischer, sprach- oder literaturwissenschaftlicher Perspektive den Vergleich zwischen fiktiven und realen Inschriften profilieren. Eine besondere Rolle für die vergleichende Untersuchung könnten Praktiken spielen, die mit dem Ein- und Aufschreiben auf Materialien (Holz, Stein, Textil, Metall usw.), auf Gegenständen (Waffen, Schmuck, liturgisches Gerät usw.) oder auf Bauwerken (Grabmäler, Kirchen, Burgen usw.) verbunden sind, sowie die Funktionen räumlicher Anordnung von Inschriften (Topologie). Relevant dürfte auch die Frage danach sein, ob die Bedeutung von Inschriften in Abhängigkeit von diskursiven Zusammenhängen (wie mystischen, hagiographischen, höfischen, historiographischen, rechtlichen oder magischen Diskursen) variiert.
Willkommen sind sowohl Einzelvorträge als auch Tandemvorträge, die z. B. eine Artefaktgruppe aus historischer und literaturwissenschaftlicher Perspektive vergleichend untersuchen. Nach Möglichkeit sollten sich alle Beiträge einer der beiden folgenden Sektionen zuordnen lassen :
I. Inschriften auf Gegenständen in sakralen und säkularen Kontexten (lokomobile schrifttragende Artefakte)
Menschen verwenden Dinge, um zu handeln. Die Material Culture Studies haben die Wahrnehmung dafür geschärft, dass Dinge nicht nur benutzt werden, sondern auch selbst eine agency besitzen. Gerade schrifttragende Artefakte scheinen eine besondere Verbindung zwischen Menschen und Dingen zu erzeugen oder zu verstärken : Das betrifft sowohl Dinge, die im säkularen Kontext verwendet werden, wie Waffen mit Namensinschriften oder Schmuck mit moralischen Handlungsaufschriften, als auch Schriftzeichen auf liturgischem Gerät oder Paramenten. Im Zentrum dieser Sektion stehen eingeprägte oder eingeschriebene Schriftzeichen auf beweglichen Gegenständen, die sowohl vielfach real überliefert sind als auch immer wieder Teil poetologischer, narrativer oder außerliterarischer Beschreibung waren.
II. Räumliche Markierung durch Inschriften (lokostatische schrifttragende Artefakte)
Inschriften kommt eine raumkonstituierende Rolle zu. Auf Toren, Mauern und Türen markieren sie Raumgrenzen oder schaffen Passagen, als Bauminschriften sind sie oft Ausdruck einer kulturellen Überformung der Natur, Grabinschriften kennzeichnen die Grenze zwischen Lebenden und Toten, zwischen Diesseits und Jenseits usw. Die Beiträge dieser Sektion thematisieren also Möglichkeiten inschriftlicher Semantisierung von Räumen.
Die Vortragsdauer beträgt 30 Minuten. Reisespesen sowie Verpflegungs- und Übernachtungskosten der Referentinnen und Referenten werden vom SFB erstattet.
Vorschläge für Paper erbitten wir bis 15. März 2020 an laura.velte@gs.uni-heidelberg.de in Form einer PDF-Datei, die ein Abstract (ca. 300-500 Wörter exklusive Literaturangaben) sowie einen kurzen CV enthalten. Mit einer Rückmeldung auf Ihren Paper-Vorschlag ist bis Ende März zu
rechnen.
Auswahlbibliographie (siehe auch TPC05 Bibliographie : https://www.materiale-textkulturen.de/dokumente/SFB933_TPC05_Bibliographie_20191121.pdf)
Die Deutschen Inschriften : http://www.inschriften.net
Dingkulturen. Objekte in Literatur, Kunst und Gesellschaft der Vormoderne. Hrsg. von Anna Mühlherr, Heike Sahm, Monika Schausten und Bruno Quast. (Literatur | Theorie | Geschichte 9) Berlin/Boston 2016.
Ernst, Ulrich : Facetten mittelalterlicher Schriftkultur : Fiktion und Illustration. Wissen und Wahrnehmung. Heidelberg 2006.
Henkel, Nikolaus : Die Stellung der Inschriften des deutschen Sprachraums in der Entwicklung volkssprachiger Schriftlichkeit. In : Vom Quellenwert der Inschriften. Hrsg. von Renate Neumüllers-Klauser. Heidelberg 1992, S. 161-187.
Küsters, Urban : Marken der Gewissheit. Urkundlichkeit und Zeichenwahrnehmung in mittelal-terlicher Literatur. Düsseldorf 2012.
Lieb, Ludger : Spuren materialer Textkulturen. Neun Thesen zur höfischen Textualität im Spiegel textimmanenter Inschriften. In : Höfische Textualität. Festschrift für Peter Strohschneider. Hrsg. von Beate Kellner, Ludger Lieb und Stephan Müller. Heidelberg 2015, S. 1-20.
Materiale Textkulturen. Konzepte - Materialien - Praktiken. Hrsg. von Thomas Meier, Michael R. Ott und Rebecca Sauer. (Materiale Textkulturen 1) Berlin/München/Boston 2015.
Metatexte. Erzählungen von schrifttragenden Artefakten in der alttestamentlichen und mittelal-erlichen Literatur. Hrsg. von Friedrich-Emanuel Focken und Michael R. Ott. (Materiale Text-kulturen 15) Berlin/Boston 2016.
Velte, Laura : Sepulkralsemiotik. Grabmal und Grabinschrift in der europäischen Literatur des Mittelalters. Diss. masch. Heidelberg 2018 [erscheint 2020].
Writing Beyond Pen and Parchment. Inscribed Objects in Medieval European Literature. Hrsg. von Ricarda Wagner, Christine Neufeld und Ludger Lieb. (Materiale Textkulturen 30) Berlin/Boston 2019.
International conference in Bialystok, Poland from the 17th–20th September 2020
Organised by The A. Zelwerowicz National Academy of Dramatic Art Branch Campus in Bialystok, Polandand University of Bergen, Norway.
This conference is concerned with the agency and life of material objects and evolves around the investigation of two interlaced objectives. First, the conference will shed light on understudied aspects of medieval visual culture, focusing in particular on the agency of images and material objects. Second, it will provide new cutting-edge theoretical reflections and methodologies con-cerning the study of material agency and “living images” today. We argue that the cultural use of and interaction with images may be regarded as more than mere historically or culturally specific phenomena. Rather, it concerns the ontology of images and constitutes a fundamental aspect of our life with im-ages, in the premodern as well as in the contemporary. It is our contention that images are embedded in social interaction and that animation is deeply consti-tutive of the production of meaning. Animation, we argue, is not only located in the mind of the beholder, but in the epistemology, creation, interaction and materiality of images. Furthermore, we will argue that medieval animation may inform contemporary views on animation and provide us with a more precise vocabulary to capture current phenomena for instance in the digital world. The conference aim to be interdisciplinary and transhistorical in its perspective and targets scholars of visual studies, material studies, study of religions, anthropology, medieval studies and theology. It is also relevant more generally for current discussions about the life and agency of seemingly dead matter.
There are four main topics of the conference :
– Physical/mechanical animation of artworks and other artefacts (sculptures, reliquaries, paintings etc.)
– Mental animations of images and objects (artworks, and other artefacts)
– Animation in a theatrical context (mystery plays, liturgical plays and staging’s, puppets and other theatrical use of figures and sculptures)
– Medieval and Early Modern animation in the 20th century and contemporary theatrical practices.
The conference takes as its point of departure the work of the newly organized international research-project : The Living Image (LIMA) : On the ontology, agency and personhood of living images and objects – medieval and modern. This project is coordinated from the University of Bergen, Norway, and con-sists of a group of researchers from Belgium, Denmark, Ireland, Norway, Poland, United Kingdom, and USA, and the work of the international research network : The European Network on the Instruments of Devotion – ENID : https://enid.w.uib.no/
The conference in Bialystok is designed to be a platform for the exchange of opinions, ideas, and historical documentation, as well as the starting point for a publication. We plan to publish a collection of articles offering an interdisciplinary academic survey of the topic of animation in the Middle Ages, and its reception in the 20th Century.
Confirmed key-note speakers
Peter Dent, Ph.D.,University of Bristol, GB
Prof. Cynthia Hahn, The City University of New York, USA
Prof. Hans Henrik Lohfert Jørgensen, University of Aarhus, Denmark
Amy Whitehead, Ph.D., Massey University, New Zealand
Scientific committee
Henrik von Achen, Professor, Dr. Art.,Director of the University Museum, University of Bergen, Norway
Kristin Bliksrud Aavitsland, Professor, Ph.D., MF Norwegian School of Theology, Religion and Society, Norway
Barbara Baert, Professor, Ph.D., Art History, Faculty of Arts, Katholieke Universiteit Leuven, Belgium
Jørgen Bakke, Associate Professor, Dr. Art., Department of Linguistic, Literary and Aesthetic Studies, University of Bergen, Norway
Carla Maria Bino, Professor, Ph.D., Università Cattolica del Sacro Cuore, Brescia, Italy
Christophe Chaguinian, Associate Professor, Ph.D., College of Liberal Arts and Social Sciences, University of North Texas, USA
Peter Dent, Senior Lecturer, Ph.D., Department of History of Art, University of Bristol, Great Britain
Rob Faesen, Professor, Ph.D., Department of History of Church and Theology, Katholieke Universiteit Leuven, Belgium
Cynthia Hahn, Professor, Ph.D., Medieval Art History, Hunter College, The City University of New York, USA
Hans Henrik Lohfert Jørgensen, Associate Professor, School of Communication and Culture – Art History, University of Aarhus, Denmark
Jon P. Mitchell, Professor, Ph.D., Social Anthropology, University of Sussex, Great Britain
David Morgan, Professor, Ph.D., Religious Studies & Art, Art History and Visual Studies, Duke University, USA
Salvador Ryan, Professor, Ph.D., Ecclesiastical History, Pontifical University St Patricks College, Maynooth, Ireland
Zuzanna Sarnecka, Assistant Professor, Ph.D., Institute of Art History, University of Warsaw, Poland
Laura Katrine Skinnebach, Assistant Professor, Ph.D., School of Communication and Culture – Art History, University of Aarhus, Denmark
Allie Terry-Fritsch, Associate Professor, Ph.D., School of Art – Art History, Bowling Green State University, USA
Conference organisers
Kamil Kopania, Ph.D., The A. Zelwerowicz National Academy of Dramatic Art, Branch Campus in Bialystok, Poland (https://atb.edu.pl/o-wydziale/pedagodzy/dr-kamil-kopania)
Henning Laugerud, Associate Professor, Dr. Art., Department of Linguistic, Literary, and Aesthetic Studies, University of Bergen, Norway (https://www.uib.no/en/persons/Henning.Laugerud)
The language of the conference is English. Each contributor will be given 20 minutes to present his/her paper. Please send abstracts of no longer than 500 words, together with a short CV and personal data at the following email : medievalanimation@gmail.com
Deadline : April 30, 2020
Conference fee : 25 Euros (15 Euros for Ph.D. students)
The conference will take place in Bialystok at the:The A. Zelwerowicz National Academy of Dramatic Art Branch Campus in Białystok (Puppet Theatre Art Department) H. Sienkiewicza 14, 15–092 Białystok, Poland
www.atb.edu.pl
e-mail : sekretariat@atb.edu.pl
Colloque international
« Lettres et conflits dans l’Occident tardo-antique et médiéval »
15-17 octobre 2015
ANR-DFG EPISTOLA
Cycle « Épistolaire politique »
Universidad de Granada
Jeudi 8 et vendredi 9 novembre 2018
Centre de recherche et d’Études Histoire et Sociétés (CREHS)
Université d’Artois (Arras)
Le programme de recherche pluridisciplinaire La Renaissance dans les Provinces du Nord a été lancé en 2015. Son objectif est d’étudier – en croisant la diversité des sources, approches et thématiques – la singularité des provinces septentrionales de la France et celles des anciens Pays-Bas (Artois, Brabant, Flandre, Hainaut, Picardie), carrefour d’influences et creuset artistique, à une époque à la fois d’intenses conflits politiques et religieux, mais aussi de foisonnement culturel, celle de la Renaissance considérée sur le temps long de la fin XVe au milieu du XVIIe siècle. Trois journées d’études ont déjà eu lieu en novembre 2015, 2016 et 2017 : la première a permis de mettre en place un groupe de travail réunissant différents acteurs de la recherche sur la Renaissance dans les provinces du nord (enseignants-chercheurs, chercheurs, doctorants, post-doctorants, conservateurs du patrimoine dans les musées et les bibliothèques) ; les deux suivantes furent consacrées l’une aux Échanges, hybridité et créativité, l’autre aux Réformes religieuses. La prochaine rencontre (8-9 novembre 2018) sera consacrée aux Portraits et représentations des anciens Pays-Bas.
À une époque où les dimensions du monde connu s’élargissent, où les théories de la perspective se répandent, où, parallèlement, la science optique se développe et crée de nouveaux instruments de mesure profitant à la cartographie, nous proposons d’interroger les Portraits et représentations des anciens Pays-Bas (villes et campagnes) qui recouvrent bien des domaines et une multitude de formes.
Topographie : représentations militaires et sièges de villes, campagne et paysage
Le « pourtraict » des villes, que commandent les échevins pour leur salle d’assemblée, comme celui des sites (Albums de Croÿ, Flandria illustrata…) posent maintes questions : la fiabilité ou la fiction de la représentation, l’angle de vue, la méthode utilisée, le but recherché – gestion, administration juridique et financière ; ouvrages d’érudition … – qui peuvent varier selon les attentes du commanditaire, les conditions historiques et les normes en usage.
L’arpenteur et l’ingénieur, le dessinateur et le graveur ou le peintre jouent donc un rôle essentiel – et ceci pose la question du métier – : ce sont eux qui guident le regard du spectateur vers le sujet, lui montrent ce qui doit être vu et retenu.
Pour les mêmes raisons, le paysage à l’arrière-plan des scènes de bataille, comme des portraits officiels et de particuliers, ou celui qui entoure un château ne sera pas négligé.
Portrait littéraire : descriptions des entrées princières, récits de voyages, correspondance diplomatique
Aux représentations graphiques et picturales s’ajoutent les sources textuelles qui permettent d’aborder la ville d’une manière plus sélective, par exemple dans les descriptions des entrées princières, où les monuments principaux et symboliques de la ville sont mis en vedette par le choix d’un itinéraire judicieusement défini et par les haltes qui s’y tiennent. On y joindra les récits de voyages et la correspondance diplomatique.
Portrait de la société : les habitants et leurs mœurs
Enfin, le portrait d’un pays, d’une ville ou de la compagne qui l’environne, c’est aussi celui de ses habitants et de leurs coutumes, de leurs fêtes : la peinture des mœurs affleure dans les récits de voyages et constitue le terreau de la peinture de genre.
Les propositions de communication (15 à 20 lignes) seront accompagnées d’un bref CV
Date limite : 30 juin 2018
À adresser à :
Charles GIRY-DELOISON : charles.girydeloison@univ-artois.fr
et
Laurence BAUDOUX : laurence.baudoux@gmail.com
Confirmation par le comité scientifique : 15 juillet 2018
Comité scientifique :
Laurence BAUDOUX, maître de conférences HDR, CREHS (EA 4024), université d’Artois.
Rémy CORDONNIER, docteur de l’art, Responsable des fonds anciens, Bibliothèque d’Agglomération de Saint-Omer, chercheur associé IRHiS, université de Lille.
Charles GIRY-DELOISON, professeur, Directeur du CREHS (EA 4024), université d’Artois.
Samantha HERINGUEZ , Docteur en Histoire de l’art du Centre d’Études Supérieures de la Renaissance de Tours ; Chercheur associé du Centre d’Études Supérieures de la Renaissance de Tours (UMR 7323) et et du CREHS (EA 4027), université d’Artois.
Société française d’onomastique,
en partenariat avec l’université de Toulouse - Jean Jaurès
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1/ Circulations linguistiques : les catégories dénominatives et leurs relations en onomastique
2/ Onomastique occitane - Onomastica occitana
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Date : 17-20 janvier 2018
Lieux : Université de Toulouse - Jean Jaurès / Bibliothèque d’Études méridionales
1) Circulations linguistiques : les catégories dénominatives et leurs relations en onomastique
La tradition onomastique a consacré des catégories, aussi bien en anthroponymie (noms d’origine, noms de métiers, sobriquets, patronymes et matronymes, etc.) qu’en toponymie (micro/macrotoponymes, oronymes, hydronymes, hagiotoponymes, agronymes, etc).
Le colloque se propose d’examiner la pertinence scientifique de ces catégories, les relations qu’elles entretiennent, et les conditions dans lesquelles certains éléments passent de l’une à l’autre.
On pourra étudier, en particulier, le passage des éléments du lexique commun au statut d’appellatifs, et à celui de toponymes ou d’anthroponymes, de toponymes à anthroponymes, d’anthroponymes à toponymes, etc. On ne s’interdira pas, dans ce cadre, de porter un regard critique sur les théories ou les descriptions fondées sur le passage systématique d’une catégorie à une autre.
2) Onomastique occitane - Onomastica occitana
Le domaine occitan est central dans la Romania continua et les études d’onomastique ne peuvent pas échapper à cette centralité. Depuis les documents anciens jusqu’aux enregistrements recueillis au XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui, la masse documentaire est énorme, en particulier celle qu’offrent la patronymie et la microtoponymie.
Nous invitons les chercheurs à rendre compte de la profusion et de la diversité des sources, qu’elles soient écrites ou orales, dans leurs analyses du patrimoine onomastique des régions occitanes.
Il se trouve par ailleurs que la région dont Toulouse est la capitale vient de prendre officiellement le nom d’Occitanie, suscitant à la fois intérêt et débats. Cet événement donnera l’occasion de s’interroger sur l’emploi du terme ‛occitan’, son acception et son acceptation sociale à différentes époques.
Enfin la tenue du colloque dans la capitale occitane peut être l’occasion d’une réflexion sur les modalités de la notation et de la valorisation du patrimoine onomastique occitan comme une partie intégrante de la culture d’oc.
L’étude des données onomastiques d’oc, l’accueil et le statut des termes occitan et Occitanie, l’usage social de la toponymie en pays d’oc sont donc les trois perspectives, éventuellement combinées, autour desquelles nous invitons les chercheurs à présenter leurs travaux et à contribuer ainsi à l’actualisation et la valorisation de notre discipline au sein des sciences humaines.
Les propositions de communication, accompagnées d’un résumé de 10 lignes maximum, et d’une bibliographie sont à expédier avant le 31 mai 2017 à Sylvie Lejeune, secrétaire de la Société française d’Onomastique (sylvie.lejeune-modi@wanadoo.fr).
Pour tout renseignement : site de la SFO.
Séminaire de Questes des vendredis 14 décembre 2018, 18 janvier et 15 février 2019
« Mon berceau s’adossait à la bibliothèque,
Babel sombre, où roman, science, fabliau,
Tout, la cendre latine et la poussière grecque,
Se mêlaient. J’étais haut comme un in-folio. »
Baudelaire, vers extraits de « La voix », Les fleurs du mal, 1857.
S’il est des lieux que nous fréquentons dans nos recherches, ce sont bien les bibliothèques, d’où l’envie de se pencher sur celles du Moyen Âge. Il s’agit en effet de s’interroger sur l’existence des bibliothèques médiévales à la fois comme espaces matériels, lieux de savoirs, comme constructions intellectuelles et comme idéaux symboliques. Entre la bibliothèque d’Alexandrie et la librairie burlesque de la Sorbonne dépeinte par Rabelais, la bibliothèque médiévale est tout sauf évidente et le médiéviste se heurte d’emblée à l’ambiguïté du lexique renvoyant à la réalité historique. Armarium, libraria, bibliotheca, les mots, d’abord latins usités désignent en effet d’abord un donné matériel, pendant longtemps fort modeste : coffres de bois, niches faites dans le mur. Leur finalité n’est d’ailleurs ni exclusive, ni même parfois unifiée : dans la chapelle d’un couvent se trouveront les livres saints, à l’infirmerie, d’autres, plus utilitaires, tous étant entreposés avec d’autres objets. L’archéologie mais aussi l’iconographie témoignent ainsi de la discrétion et de l’évanescence de la bibliothèque médiévale. Saint Jérôme qui se voit flagellé pour son goût immodéré pour la lecture est ainsi représenté dans certaines peintures sans qu’aucun livre ne l’entoure, alors qu’il s’agit de l’objet de son péché.
Outre le stockage, les différents termes lexicaux tendent progressivement à désigner un lieu de savoir. Ainsi, bien que la plus grande partie des bibliothèques ait été détruite ou démembrée au fil des siècles, des traces de leur existence se conservent grâce surtout aux inventaires, tant des bibliothèques des abbayes que des cathédrales, des particuliers, des princes, des universités. Ces textes permettent d’abord d’approcher pour le médiéviste la réalité concrète du travail des livres ou avec les livres des médiévaux : ils peuvent ainsi mentionner le format et la reliure utilisés pour les livres, en portant trace de leur prix et du milieu socio-économique où ils ont circulé. Plus souvent, ils sollicitent des réflexions sur les moyens mis en œuvre pour les identifier (comme l’utilisation d’un ex-libris), en vérifier l’état au changement de possesseur, les récupérer après un prêt ou s’en faire arriver d’un autre lieu. Fréquemment, ils montrent une répartition des ouvrages en groupes selon un ordre décroissant d’importance (de la théologie à la grammaire, à la littérature, à la science) ; à cela correspondent un rangement concret, une dispersion de la collection dans plusieurs endroits selon les nécessités, des règles spécifiques de consultation (jusqu’à l’enchainement des livres, ce qui en évite le vol et nous rappelle leur valeur pécuniaire ainsi que littéraire). Les sources permettent en ce sens d’esquisser un panorama des aspects matériels liés à la production, conservation des livres. Le traitement de la matérialité du livre n’aura de cesse de se perfectionner au cours du Moyen Âge et invite ainsi à réfléchir dans une perspective diachronique sur la progressive institutionnalisation de cette réalité.
Au-delà de la matérialité toutefois, les termes bibliotheca et libraria vont très vite se charger d’une dimension intellectuelle pour désigner un ensemble de livres, une collection agencée selon une unité propre et ce dès Raban Maur qui reprend l’étymologie d’Isidore pour bibliotheca. Les termes peuvent dans ce cas renvoyer à des listes de livres complètes ou partielles, en latin ou en langue vulgaire, à sujet religieux ou laïque, classique ou moderne : quelle que soit l’ampleur, l’ancienneté ou la valeur du patrimoine qu’ils décrivent, les inventaires dessinent une carte des savoirs et de leur diffusion de première importance : où lit-on Ovide en Allemagne au XIIe siècle ? Sur quels critères littéraires les ducs de Bourgogne mènent-ils leur politique de mécénat bibliophile ? Qui constitue la bibliothèque : les hommes les femmes ? Qui les utilise ? Ils permettent dans tous les cas d’approcher la richesse culturelle et les options intellectuelles d’une institution ou d’un personnage. Ces textes se rencontrent dans des contextes variés, testaments, archives utilitaires, mais encore correspondance épistolaire entre intellectuels, notes dans un manuscrit. Ils invitent à ce titre à s’interroger sur les canaux de diffusion des livres, mais aussi des modes, des goûts et des rejets. Les inventaires, listes ont en effet parti lié avec les canons ou les textes de censure : tous permettent en tous cas de dessiner pour un espace et un temps donné une géographie des savoirs et de retracer les routes de la réception des textes.
Une autre approche du sujet consiste à se demander s’il est possible de percevoir les bibliothèques dans les textes et auquel cas, comment, sous quelle forme et pour quels usages. Il n’est pas rare de croiser des épîtres ou des mémoires qui évoquent les échanges de livres entre les intellectuels, leur découverte, les procès de correction et de réflexion que les auteurs médiévaux ont conduits sur eux, dont les traces se conservent parfois dans les marges des manuscrits ou des imprimés eux-mêmes. Ainsi donc, comment la lecture et les traces que nous ont léguées les lecteurs nous mettent-elles sur la trace des bibliothèques médiévales ? D’autre part, nous connaissons bien les pratiques de citation et de compilation médiévales qui permettent de saisir en négatif les corpus, mais aussi parfois, les instruments de travail intellectuel, florilèges, concordances, qu’utilisent les auteurs et copistes. L’enquête est d’autant plus fructueuse si le compilateur se trouve à l’intersection de réseaux culturels importants, s’il a voyagé ou il a nourri des relations particulières pour obtenir des livres rares ou récents, s’il a atteint des bibliothèques conservées ou bien perdues, mais dont ses ouvrages démontrent l’existence. L’iconographie ouvre en ce sens des perspectives intéressantes pour appréhender la vie de la bibliothèque, dans sa réalité, comme dans ses silences ou oublis. Ainsi, si les représentations de la lecture s’invitent discrètement, force est de constater qu’une seule femme ne parvient à s’imposer vraiment dans cette activité, la Vierge. Or, l’étude du mécénat montre qu’au contraire la lecture féminine a joué un rôle notable dans la production littéraire et dans les modes. La bibliothèque médiévale offre donc bien souvent une vision d’elle-même genrée. L’étude de la commande littéraire invite également à s’interroger sur la finalité de la bibliothèque. La politique de Charles V valorise ainsi très explicitement les textes antiques historiques : l’enjeu est bien de fournir un instrument intellectuel au service du pouvoir. Pourtant, les textes scientifiques y sont également nombreux, signe cette fois d’un intérêt bien documenté du souverain pour les realia. Ainsi donc, à partir de quand, ou comment se joue le passage au Moyen Âge d’une bibliothèque liée à un mécénat culturel, à une politique culturelle à une bibliothèque au service d’un plaisir de la lecture… et des lecteurs, ou lectrices ? Enfin, dans les textes littéraires, la bibliothèque joue-t-elle un rôle ? Fait-elle l’objet d’un investissement symbolique et culturel ? On a pu se demander dans un autre registre si le plan connu de la bibliothèque de Saint-Gall reflétait un espace réel ou s’il s’intégrait à un dispositif d’artes memoriae. Bien plus, à la fin du Moyen Âge, plusieurs textes mettent en scène des déambulations dans des cimetières peuplées de tombes de héros littéraires : la promenade se meut en exploration d’une bibliothèque imaginaire sur fond d’ubi sunt.
Ainsi donc bibliothèque devient-elle, ou joue-t-elle parfois le rôle de matrice intellectuelle pour penser le monde, le soi ou l’âme ? Plus largement, les héros médiévaux lisent-ils : les malmariées de Marie de France semblent à ce titre s’ennuyer sans qu’aucun livre ne vienne égayer leur enfermement, en est-il toujours de même tout au long du Moyen Âge ? Et si des héros plus lecteurs se rencontrent, en ce cas quelle est leur bibliothèque ? Plus loin dans le temps, en même temps proche de notre objet, d’autres exemples littéraires s’imposent avec force à nos yeux de modernes : il s’agit de celles qui peuplent les romans historiques médiévalisants et dont Le Nom de la rose fournit une illustration paradigmatique où la bibliothèque est au cœur de l’intrigue. On pourra en dernier lieu s’interroger sur cette vitalité du motif littéraire de la bibliothèque en contexte médiévaliste, sur ses déclinaisons et sur la signification qu’il revêt dans notre contexte contemporain.
Pistes de problématisation :
les représentations des bibliothèques dans l’art et la littérature
la bibliothèque comme forme imaginaire
les catalogues de livres
la circulation des ouvrages dans un certain réseau ou des intellectuels qui voyagent d’une bibliothèque à l’autre
identification des bibliothèques exploitées sur la base des manuscrits utilisés
la reconstruction de la bibliothèque perdue d’un auteur
le motif de la bibliothèque dans la production médiévalisante
Conditions de soumission :
Cet appel à communication est ouvert aux étudiants de master, de doctorat et aux jeunes chercheurs en études médiévales, quelle que soit leur discipline. Les propositions de communication, d’un maximum de 1000 mots, accompagnées d’un CV doivent être envoyées conjointement à Viviane Griveau-Genest, v.griveau.genest[at]gmail.com, Elisa Lonati, elisalonati21[at]gmail.com et Anne Kucab, a.kucab[at]orange.fr, avant le 20 novembre 2018. Elles pourront donner lieu à une communication orale de 25 minutes durant l’une des séances du séminaire (décembre 2018, 18 janvier 2019, 15 février 2019) et/ou à une publication dans la revue de l’association (https://journals.openedition.org/questes/).
Bibliographie indicative :
J.-P. BOUDET, « La bibliothèque de Clémence de Hongrie, un reflet de la culture d’une reine de France ? », in La cour du prince. Cour de France, cours d’Europe, XIIe-XVe siècles, M. Gaude, Ferragu, Br. Laurioux et J. Paviot (dir.), Paris, Champion, 2011, pp. 499-514.
Florence BOUCHET, Le discours sur la lecture en France aux XIVe et XVe siècles : pratiques, poétique, imaginaire, Paris, Honoré Champion, 2008.
Jacqueline CERQUIGLINI-TOULET, « L’Imaginaire Du Livre à la Fin Du Moyen Âge : Pratiques de Lecture, Théorie de L’écriture », Modern Language Notes, Vol. 108, n° 4, French Issue (Sep., 1993), p. 680-695.
Jesse M. GELLRICH, The Idea of the Book in the Middle Ages. Language Theory, Mythology, and Fiction, Ithaca and London, Cornell University Press, 1985.
Lucrèce LUCIANI, Le Démon de saint Jérôme : l’ardeur des livres, Paris, Éditions la Bibliothèque, 2018.
Alberto MANGUEL, La bibliothèque, la nuit, trad. fr. Christine LE BŒUF, Arles, France, Actes Sud, 2009.
B. MUNK OLSEN, L’étude des auteurs classiques latins aux XIe et XIIe siècles, Paris, Centre National de la Recherche Scientifique, 1982-2014, 6 vol.
Éric PALAZZO et Pierre-Marie GY, Histoire des livres liturgiques : Le Moyen âge : des origines au XIIIe siècle, Paris, Beauchesne, 1993.
Jean-Yves TILLIETTE, « La place d’Ovide dans la bibliothèque de Conrad de Hirsau (Dialogus super auctores, l. 1325-1361) », in Du copiste au collectionneur. Mélanges d’histoire des textes et des bibliothèques en l’honneur d’André Vernet, Donatella Nebbiaï-Dalla Guardia, Jean-François Genest (éd.), Turnhout, Brepols, coll. « Bibliologia », n° 18, p. 137-151.
André VERNET (dir.), Histoire des bibliothèques françaises, Paris, Éd. du Cercle de la librairie, 2008.
Les bibliothèques médiévales de Normandie et des mondes normands : échanges et circulation, numéro de Tabularia, sources écrites des mondes normands médiévaux, 2014, disponible en ligne : https://journals.openedition.org/tabularia/387
Lieux de savoir, Christian JACOB (dir.), Paris, Albin Michel, 2007.
Danielle REGNIER-BOHLER, Le goût du lecteur à la fin du Moyen Âge, Paris, Le Léopard d’or, 2006.
NOTE : Traduction Française à venir
Dear Fellow Medievalists
I am delighted to announce that CSM/SCM’s journal Florilegium is now available online. The entire run of Florilegium’s back issues from vol. 1 (1979) has been digitized, and full-text searchable PDFs of more than 350 articles can now be downloaded from our Open Access website (though for vol. 29, we have so far posted only the authors’ abstracts). Please visit Florilegium’s website at http://journals.hil.unb.ca/index.php/flor
Print copies of vol. 29 are still available. Please contact the Editor at Florilegium@unb.ca
Call for Papers (please circulate widely)
Florilegium invites submissions (written in English or French) on any topic pertaining to Late Antiquity and the Middle Ages. Submissions for the upcoming special issue on Medieval Translation: Theory and Practice are especially welcome and will be considered until the volume is complete.
Papers may examine topics such as the following:
• medieval translation(s) of Latin texts into any of the medieval vernaculars
• translation(s) from one vernacular into another
• translation and adaptation
• both medieval and modern theoretical discussions of translation
• the translator as author
• the cultural politics of translation
• translation as cultural exchange
• the movement of texts (and ideas) between cultures.
Submissions on other topics are also welcome and will be considered for another volume.
Submissions are refereed in a double-blind review process by international specialists and must therefore not contain any self-references or other details identifying the author. Papers must not be published or submitted elsewhere.
Manuscripts should normally not exceed 8,000-9,000 words (including footnotes and final bibliography) and should be formatted according to Chicago style. Footnotes should be kept as spare as possible. All submissions are acknowledged. Please include both email and postal addresses in the cover note. For additional information, please visit Florilegium’s website at http://journals.hil.unb.ca/index.php/flor
Submissions should be emailed to Florilegium at Florilegium@unb.ca
Enquiries are welcome and should be addressed to the Editor at Florilegium@unb.ca
Colloque International : « Peintures monumentales en Bretagne. Nouvelles images, nouveaux regards »
Rennes les 6 et 8 octobre 2016, Pontivy le 7 octobre
organisé par le GRPM (Groupe de Recherches sur la Peinture Murale) et soutenu par la CRMH (Conservation Régionale des Monuments Historiques), DRAC Bretagne
Texte de l’appel à communication : http://www.shabretagne.com/scripts/files/5630d58f7ab722.17566348/colloque-peinture-monumentale-de-bretagne.pdf
GRPM
Le Groupe de Recherches sur la Peinture Murale (GRPM), fondé en 1997, réunit des historiens de l’art et des conservateurs-restaurateurs dans le but de mettre en commun leurs connaissances sur la peinture murale et de développer des projets de recherche (présentation sur www.grpm.asso.fr). C’est ainsi qu’ont été menées à bien des publications thématiques – sur la Rencontre des trois morts et des trois vifs dans la peinture murale en France, éd. du Cherche-Lune, 2001 – et l’organisation de rencontres scientifiques : deux journées d’étude autour du décor peint dans la demeure au Moyen Age, avec le service départemental de l’Inventaire du Patrimoine du Maine-et-Loire en 2007 (actes) et un colloque international à Noyon (Oise) du 27 au 29 mars 2014 sur le thème « Peintures murales : nouvelles découvertes (1994-2014) ». Les actes sont en cours de publication.
Journée d’études - Université d’Artois, 3 juin 2022
Comme l’écrit M. E. Héren, dans l’introduction de son histoire du grès et de la gresserie en Picardie publiée en 1910 dans le tome VI des Mémoires de la Société des Antiquaires de la Picardie, l’étude de ce matériau « peut paraître banale ou, du moins, de peu d’importance […]. Existe-t-il, même, quelque ouvrage remarquable en grès ? » Dans les cas où une utilisation du grès a été repérée pour des parties d’édifices relativement anciennes (XIe-XIIe siècles, en Flandre et en Pévèle notamment), le traitement des parements a souvent pu être désigné de manière dépréciative, et qualifié de médiocre ou archaïque, et les recherches sur le matériau, à l’instar de celles d’Alain Salamagne sur la construction à Douai pour la fin du Moyen Âge, ont rarement été poussées plus avant. Pourtant l’usage du grès est une question fondamentale dans l’histoire de la construction médiévale et moderne dans les territoires considérés. Ces derniers recèlent des faciès différents (grès ferrugineux des Monts, grès mamelonnés, grès à nummulites de Pève, etc.) dont l’identification, la nature et les lieux d’extraction sont à préciser. Une analyse attentive du façonnage des pierres et de leur disposition dans les murs, tout comme la présence ou non de remplois ou de fragments de terre cuite architecturale gallo-romains ou de raidisseurs, conduit à affiner la chronologie des monuments étudiés et à proposer de nouvelles restitutions de leur état primitif. Par ailleurs, dans certaines zones, il est remarquable d’observer que le grès est utilisé en élévation sur une période relativement longue (jusqu’aux XIVe-XVe siècles) alors que dans d’autres il est remplacé par le calcaire, façonné en petit et moyen appareils, sur un soubassement en grès (du XIe siècle à l’époque moderne), pour des raisons qui sont encore à mieux définir – épuisement des affleurements ou gisements locaux, nouvelles techniques d’extraction, approvisionnement des autres ressources facilité par les réseaux fluviaux notamment. Le grès reste parfois en usage pour les supports, avant d’être limité aux soubassements dans les constructions de l’époque moderne caractérisées par l’appareil mixte. Son façonnage est modifié au cours des siècles peut-être en interaction avec une meilleure qualité du métal des outils ou avec les autres matériaux.
Les ouvrages des éditions du CTHS (quatre volumes de Carrières et constructions en France et dans les pays limitrophes, publiés de 1990 à 2001, et Pierres du patrimoine européen, 2008), les actes des manifestations Pierre à Pierre initiées en 2015 par Karine Boulanger et Cédric Moulis en Lorraine et l’ouvrage récent de François Blary et Jean-Pierre Gély Pierres de construction, paru aux éditions du CTHS en 2020, notamment, illustrent l’intérêt porté aux matériaux de construction dans l’étude des édifices. Les données nouvelles nous conduisent à proposer une journée d’études sur le grès, matériau qui, à lui seul, ouvre bien des thèmes de recherche (propriétés des faciès ; variétés des usages ; localisation des lieux d’extraction ; diversité de la mise en œuvre ; choix du matériau ; spécialisation des tailleurs de pierre ; représentation dans l’iconographie). La question du matériau, de sa nature et de sa provenance, dans les travaux de restauration actuels mérite également d’être abordée.
C’est donc à la fois à travers les textes, les opérations archéologiques du sous-sol et des élévations, la géoarchéologie et l’analyse pétrographique que peut être envisagé le matériau entre Seine et Meuse, à travers des exemples issus à la fois de l’architecture civile, militaire et religieuse au Moyen Âge et à l’époque moderne.
Nous souhaitons ici inviter les chercheurs (géologues, archéologues, historiens, historiens de l’art, architectes du patrimoine) travaillant sur ces questions à déposer une proposition. Chaque communication durera de 25 à 30 mn (en fonction du nombre de participants) et sera suivie d’une discussion avec les auditeurs et les autres acteurs de la séance.
Calendrier
17 janvier 2022 : date limite de soumission des propositions de communication – titre, bref résumé (500 mots) – à envoyer à : sandrine.conan40@orange.fr et delphine.hanquiez@univ-artois.fr
18 février 2022 : envoi des notifications par le comité scientifique
3 juin 2022 : journée d’études
20 décembre 2022 : date limite de remise des articles pour publication.
Organisation
Sandrine Conan et Delphine Hanquiez
Comité scientifique
Laurence Baudoux (CREHS, Université d’Artois)
François Blary (CreA-Patrimoine, Université Libre de Bruxelles)
Sandrine Conan (membre associée CREHS, Université d’Artois)
Jean-Pierre Gély (membre associé LaMOP, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Delphine Hanquiez (CREHS, Université d’Artois)
Étienne Louis (membre associé IRHiS, Université de Lille)
Alain Salamagne (CESR, Université de Tours)
Frankfurt am Main, 29th September to 2nd October 2021
(Please note that due to the COVID-19 pandemic it is not decided yet whether the Forum can take place ‘live’, partially virtually, entirely virtually, or whether it will be postponed.)
Organisation
Deutscher Verein für Kunstwissenschaft e.V. with the Institute for Art History, Goethe University Frankfurt am Main (Kristin Böse / Joanna Olchawa)
On the conference topic "Senses"
The arts and the senses have always been reciprocally related to one another. In the Middle Ages, sensual encounters with art and architecture offered a variety of ways to perceive, comprehend and structure the world. Pledging to relics enclosed in precious reliquaries, incorporating color from Byzantine icons, distinguishing the holy space by swinging polished golden censers, wearing inwardly decorated jewelry on the body or ringing the church bells to make audible the presence of God – such actions leave no doubts about the significance of the senses in the Middle Ages, and furthermore bring to light the role of art within such operations.
For the 6th Forum Kunst des Mittelalters we would like to invite discussions on the role of sensual perception and the interplay of senses in medieval image and object cultures as well as in architecture, including topics from interreligious and cross-cultural perspectives. The Call for Sessions, which has closed, yielded a large number of proposals concerning the individual senses, as well as proposals which privilege a multisensory and synesthetic approach to art and architecture.
We now invite applicants to submit paper proposals (preferably in German or English) to these individual sessions. Presentations usually last 20–30 minutes. Please apply with an abstract (max. one page) to one of the sessions at mail@mittelalterkongress.de by 15th October 2020. The results of the selection and the programme will be published in the first quarter of 2021 at www.dvfk-berlin.de and though other relevant online channels.
SESSIONS
Session 1 : The Range and Reciprocity of Touch in the Byzantine World
Session organisers : Anthony Cutler (University Park) / Glenn Peers (Syracuse)
(Sponsored session : Mary Jaharis Center for Byzantine Art and Culture, Brookline)
Unexamined, touch may strike one as a single directional sensation when human meets object. It makes only the human, who receives the sensation and explains it. Naturally, objects cannot feel or embody tactility in themselves. As Aristotle taught us so long ago, every animated body is tactile, and touch is the evidence of soul. Touch makes the human subject, in ways articulated by Jean-Louis Chrétien, “…far from making the living organism into a mere spectator, [touch] pledges it to the world through and through, exposes it to the world and protects it from it” (The Call and the Response, 85-6).
Moreover, museums, where many of our Byzantine objects reside, keep us exiled from the regime of touch that was deeply embedded in perception and consciousness of all these participants in that historical culture. In these settings, “the contagious magic of touch is replaced by the sympathetic magic of visual representation” (Susan Stewart in Material Memories, 30) and discrete entities circulate in those museum settings, formed and inoculated by vision.
Touch activates and forms feeling subjects on both sides. For example, when tokens of St. Symeon Stylite the Elder were formed from soil that had been in contact with his column and person, the chain of touch linked saint, soil, imprint and distant devotee, each activated by their mutualizing touch across those entities. Makers knew (and know) this mutualizing of touch, too, in the ways working with materials is always a responsive, reciprocal making. The woodworker and basket-maker are each touched by their materials, and each entity is made by and in touch, “through and through.”
Such objects also make meaning for humans through reciprocal touch that expands and extends meanings from other senses. For example, in the eleventh century, Michael Psellus writes that touch bridges worlds and merges matter, as paint and flesh are touched as one, “For the image in no way differs from its model, so it seems to me at any rate. Hence, I have often touched the paint, as I would the body.” Touch ranges and makes relation across matter. Objects, such as ivories and paintings, and buildings and their furnishings, invited touch and made their subjects in the reciprocity of their touch. This is the haptic of the more-than-human totality of touch that this session explores.
This session welcomes proposals that privilege the sense of touch in art-historical analyses of Byzantine objects and that attempt to free it from the limited life such analyses conventionally impose. For touch extends through the human and beyond, to encompass all entities in the world, including that special class of historical objects now consigned to museum lives.
Session 2 : The City, the Senses, and the Arts – The Cleveland Table Fountain and Multisensory Experience in the 13th and 14th Centuries
Session organisers : Phillipe Cordez (Paris) / Gerhard Lutz (Cleveland)
(Sponsored session : Deutsches Forum für Kunstgeschichte Paris)
With ca. 200.000 inhabitants, Paris around the year 1300 was the most populous city of the Western world. It was home to an important episcopal see, an increasingly centralized and professional royal administration, a large university community, and a vibrant artistic and commercial life. This unique constellation of institutions, communities, and activities was distributed within a circumscribed space on the Île de la Cité and on either side of the Seine, allowing for everyday interactions among them. Actors and visitors—be they on the streets or the river, in the workshops and markets, the churches, or the royal palace—were thus presented with a rich sensorial landscape.
Parallel to this, Paris was also a hotspot for reflections on and discussions of the senses. Most famous are the theoretical debates surrounding the 1277 condemnation of Aristotelian theses, but it was also in Paris that Peter of Limoges wrote his "Moral Treatise on the Eye", that Étienne Boileau regulated trade and crafts in his "Book of Trades", and that Jean de Jandun praised in elaborate Latin the overwhelming feelings aroused by the city. It can be assumed that such experiences and discussions in medieval Paris opened the path for major evolutions in the cultural history of sensory systems and their related social value.
Our point of departure for this session is the hydraulic and musical fountain in the Cleveland Museum of Art. This device of gilt and enameled silver, made in Paris ca. 1320-1340, is a challenging unicum with no recorded history before the 20th century. One possible interpretation is that it was a multisensorial evocation of the Parisian royal palace, with its crenelated walls and towers, in the form of a divine Fountain of Youth rejuvenating the French Kingdom. Seeking to deepen understandings of this major work and its broader cultural context by staging a variety of comparisons and confrontations, we welcome contributions on the social diffusion of Aristotelianism and its reception in all arts, urban experiences and arts and their reflection in intellectual culture, urbanism and cityscapes, the art of commodities, goldsmith’s art, court and royal art, multi- and intersensorial art, and all related subjects from Paris and beyond.
Session 3 : Textiles and Trompe-l’œil
Session organiser : Evelin Wetter (Riggisberg)
(Sponsored session : Abegg-Stiftung, Riggisberg)
As a late medieval phenomenon, textiles – woven fabrics, tapestry, and especially embroidery – relate to other media in numerous ways. Embroidered or woven altarpieces and devotional images, for instance, create their own distinct technical effects of material illusionism that were similar to those of paintings but even more extraordinary. At the same time, painters of the 15th century eagerly competed to make the most faithful depictions of precious textiles. The page-design of late medieval books of hours must have aimed for the stimulation of all senses when illuminators illustrated jewels, pomanders etc. on gold-figured silks, which invited the beholder to visually touch and smell all of these items. The intention to evoke a multi-sensual experience through optical illusion is obvious. Next to the sheer display of splendour, artists sought to bring their subjects to life : protagonists on large-scale wall hangings seem to step down directly from the depicted story into the contemporary world of the observer. Similarly, a gold-embroidered raised crucifix on the chasuble of the priest celebrating at the altar appears in front of a sculptured altarpiece with golden depictions of the passion of Christ. Both media belong to the same sphere of perception. Except on the pragmatic level of production, the differences between these artistic genres seems to be unimportant.
Beginning with the ‘Grapes of Zeuxis’, art history often prioritized the painted image when studying the art of trompe-l’œil. Within the textile arts, however, this topic has gained far less attention, even though historical discussions on the potentials of trompe- l’œil can be traced back as far as to the story of the poor Arachne in Ovid’s Metamorphoses. This might be a new starting point.
This call for papers asks for contributions focusing on the aims of trompe-l’œil effects. Starting with descriptions of the phenomenon in various textile techniques, as well as with the representation of textiles in other pictorial arts, this discussion should reveal specific motivations for creating optical illusions. Do such effects aim solely for technical mastery, or do they rather seek to confound the surprised eye ? What was the functional context of such effects in the culture of noble representation in a secular space, or in the interior of a church ? Do these effects mainly serve to visualize luxury, or do they lead to specific perceptions, or even evoke an inner view ?
Session 4 : Scent and Sense : Olfaction and Memory in Medieval Material Culture
Session organiser : Elina Gertsman (Cleveland)
(Sponsored session : International Center of Medieval Art [ICMA], New York)
Although we are used to thinking that the sense of sight reigned supreme in the Middle Ages, medieval scholars of all stripes were quite obsessively preoccupied with questions of olfaction. Ephemeral and fleeting but emotionally, spiritually, and physiologically impactful, the sense of smell was tightly tethered to the humoral, anatomical, and cognitive theories. Memories, in particular, could be affected by smells : a fetid odor, it was gleaned from Avicenna, induced such illness that could make one forget the names of his own children, while sweet-smelling perfumes could strengthen memory and increase devotion.
This session will explore the multivalent relationships between objects, smells, and memory, especially as they existed in the later Middle Ages. We seek to explore two distinct aspects of this relationship. On the one hand, we welcome papers that focus on visual representations of smell, as found in a broad range of manuscripts and printed texts, from medical treatises to romance literature, from tracts on philosophy to encyclopedias. On the other hand, we hope to see contributions that focus on objects whose function is predicated on the sense of smell : among them censers and thuribles used during Christian liturgical services ; Jewish Havdalah spice containers, or besamim, used in a ceremony that concluded the Sabbath ; incense burners used at receptions, events, and in places of worship throughout Islamic world. Papers may focus on specific case studies or else broadly thematize the intertwinement of smell, memory, and image within the vast sensory landscape of the Middle Ages.
Session 5 : Culturally Defined Space as a Place of the Performative - Are There Specifics of "East-Central Europe" ?
Session organisers : Jiří Fajt (Leipzig / Prague) / Markus Hörsch (Leipzig)
(Sponsored session : Leibniz-Institut für Geschichte und Kultur des östlichen Europa [GWZO], Leipzig)
The ‘Forum Kunst des Mittelalters’ emphasizes the importance of all senses for medieval art, not just seeing. This refers above all, and justifiably, to ritual and performative aspects, for which buildings and their furnishings often "only" formed the framework. A church without liturgy, a palace without courtly ceremonies, are ultimately only representative rudiments, testimonies of past action. In this space olfactory (especially incense and spices), acoustic (singing and music, sermon and speech, etc.) as well as optical aspects (changing equipment and fixed wall decorations, retables, and tomb monuments) played their respective roles. This interaction of architecture, the activities before and within it, and the creation and integration of movable equipment in its conceivable breadth should be the topic of our session. For the Middle Ages, the secular and the sacred spheres can hardly be separated.
Subjects can be chosen from the entire research area of East Central Europe (Baltic States, Poland, Belarus, Ukraine, Czech Republic, Austria and eastern parts of the historical Holy Roman Empire, Slovakia, Hungary, Romania, Bulgaria, Slovenia, Croatia, etc.) and from the entire period of the Middle Ages. It would be of special interest to draw attention to specific local or regional traditions that can be described in comparison with other regions of Europe.
The following aspects are may be understood as suggestions, especially their combination :
• Reconstruction of processes based on documents such as chronicles, libri ordinarii, consuetudines or inventories
• Reconstruction of processes based on traces of use in profane and / or sacred buildings, or on the basis of archaeological finds
• Visual documentation of performative acts, e.g. in contemporary works of art, especially in the late Middle Ages
• The role of equipment in the context of performative acts (for example, knowledge of the concrete use of altar retables in the context of the liturgy is still a desideratum)
• Evaluation of performative acts of a sacred and / or profane nature by visitors, chroniclers, etc. and the resulting statements on the question of representative necessities, cultural norms, appropriateness, and much more
• Differences and mutual influences between neighbouring cultural areas, e.g. the closeness of Catholic and Orthodox churches with regard to liturgy and equipment
• Specifics, social roles, and evaluations of the ritual traditions of Judaism and Islam in East Central Europe
• Proclamation of the word : the nature, role, and place of the sermon in monasteries, cathedrals, and parish churches, not least with regard to church reform efforts
• Types and roles of (church) music
• Processions and other activities in the "open air", enclosure and marking of action areas, e.g. by wayside shrines or heraldic settings
• Exequia and funeral rituals inside and outside the church
Session 6 (this session will not be publicly announced) : Medieval Sacred and Stately Profane Spaces as Places of Multi-Sensory and Physical-Sensual Borderline Experiences
Session organisers : Michael Grünbart (Münster) / Franz Körndle (Augsburg) / Matthias Müller (Mainz) / Klaus Oschema (Bochum)
(Sponsored session : Mediävistenverband e.V., Münster)
Session 7 : Experientia and ars. Sensual Perception, Reflexion and Imagination in the Art of the British Isles
Session organisers : Ute Engel (Halle) / Andrea Worm (Tübingen)
In recent years, there has been a remarkable increase in scholarly interest in the complex interrelations between medieval theories of sensory perception and artistic imagination. In this session we would like to focus on these developments in England during the High and Late Middle Ages.
In the 13th and 14th centuries, scholars such as Robert Grosseteste, Bartholomaeus Anglicus, Roger Bacon, and William of Ockham, influenced by Aristotle’s writings, explored new intellectual concepts of a perception of the world based on ’experientia’, and of the cohesion of the cosmos. The University of Oxford emerged as the centre of this ’scientia experimentalis’, but scholars analysed and classified the mode of operation of the various senses not only there, but also in the cathedral schools. They paid particular attention to the effects of light and the composition of colours : striking examples are the studies on natural phenomena such as the rainbow. Notably, these seminal developments on visual perception, i.e. optics, were closely related to mysticism and concepts of inner vision, which demonstrates that the physical and metaphysical were still understood as related modes of perception.
In this session we would like to address questions on the interdependencies between these new theories and their possible manifestations in images, artefacts, and architecture. In which ways can these theoretical concepts of sensual perception be traced in, for example, illustrations of corresponding treatises ? How are these concepts reflected in works such as the Hereford world map, which implicitly or explicitly deal with the nature of vision between ’visio’ and ’speculatio’ ? To what extent does the observation and visual rendering of nature in English art, noticeable from the 11th century and revived in the 13th, tie in with changing ideas in philosophy and in the ways in which the world was conceived ? Is the innovative power of English architectural and visual arts from the second half of the 13th century encompassed by the idea of ’Gothic Wonder’ (Paul Binski) – or does Robert Grosseteste’s new geometry of light also play a part, as John Shannon Hendrix has recently argued for the architecture of Lincoln Cathedral ?
We would like to encourage discussion, and invite papers on different aspects of the various interrelations between medieval theories of sensory perception, artistic imagination, and the arts. Our focus is on developments in the British Isles, but we would also welcome contributions that explore its impact on continental Europe.
Session 8 : Deceived Senses. Simulacra and Synesthesia in the Perception of Medieval Art
Session organisers : Gregory Bryda (New York) / Joris Corin Heyder (Bielefeld)
Medieval art offers many instances in which the deception of senses forms a crucial part of the artifact or its reception process. In our session, we are interested in all phenomena which can be connected to the closely entangled terms of simulacrum and synesthesia. The simulacrum, which has been understood as a “false claimant to being” since Plato (Camille 2003, 36), was increasingly rehabilitated in the 13th century under the influence of Aristotelian ‘materialism’. Simulacra are referential, and, in most cases, those referential ties operate on the assumption of deceived senses. Whether the manipulation of senses in copies of the Holy Sepulchure, the olfactory evidence for true or fake but optically naturalistic amber, the deceptive lifelikeness of sculptures, or the countless other examples of visual simulacra in medieval art—both the material, spatial, or temporal qualities of the art work and the interplay of our sensual experiences appear to always be affected.
At such an interplay, our senses collaborate to identify a picture of something seen, heard, tasted, felt, or smelled. Even if we think of specific practices normally associated with particular senses, the apprehension process has to be understood as a holistic performance of them all. This synesthesia or simultaneous perception of multiple stimuli, can, however, be deceived or enticed. Our primary concern is therefore dedicated to simulacra whose as-if-character and ineluctable imitational potential are motivated by challenges and obstacles to or consequences of the overlapping of sensual experiences. We are thus interested in how synesthetic experiences, in their varied combinations of sensory stimuli, have even inspired the production of simulacra. A first hypothesis is that simulacra that exploit synesthetic dynamics may help us better understand the nature of representation and mimesis in medieval art, more broadly. Papers in English and German may discuss but are not limited to the relationship between simulacra and synesthesia as substitutional, playful, metaphorical, re-mediated, trompe l’œil-like, or skeuomorphic phenomena in medieval artifacts and architecture.
Session 9 : Ephemeral for the Senses – Dimensions of Meaning of Medieval Art in the Context of Ephemeral Actions and Stagings
Session organisers : Julia von Ditfurth (Kiel) / Hanna Christine Jacobs (Bonn)
The perception of the senses becomes particularly apparent once we realize its temporality. Ephemera enhance one’s focus on the moment itself. In the Middle Ages, architecture and artworks were embedded in temporally limited singular or repeated actions, which were especially highlighted in textiles, superstructures, or elusive elements such as light, sound, smell, smoke, or movement. This took place within ecclesiastic as well as courtly or municipal ceremonies. The feel or movement of certain objects could constitute an essential part of ceremonial actions, thereby making the action effectual and thus legally binding and/or potent. In consultation with surviving objects and written sources, the aim of this session is to consider the possible ways in which ephemeral actions or certain stagings could change the perception of medieval works of art. Possible questions could be :
• What influence did the ephemeral have on the sensory perception of objects, actions, and settings, as perceived by the observer in the Middle Ages ?
• Did the multisensory combination of several ephemeral elements lead to increased sensorial perception or an overlapping of sensations ?
• Are the issues of ambivalence or hierarchy in human sensation being addressed ?
• Do the transitions from this life to the afterlife, from one sphere to another, or the rise from one rank to another play any particular role ?
• (How) Is the ephemeral visualized beyond the event itself ? Are there self-implicating or commemorated references ?
• Can the objects themselves reflect ephemeral actions ? (keyword : affordance)
• To what extent do artefacts in ephemeral actions and stagings possess a potential to be animated or embodied ? (keyword : agency)
We welcome single case studies, general surveys of object groups or events, as well as methodological reflections. Papers could, for instance, reflect on phenomena of natural or artificial light that can only be perceived once, or only on certain days of the year. Another topic could examine the use of textiles to disguise interior architectural compartments or certain works of art. The movement of people and mobile objects, or the immersion of a room or object by means of sound and smoke could also be considered. Papers on methodology could examine the challenges that arise from the study of ephemeral experiences, which can be complicated or (almost) impossible to grasp. In addition to art historical research, submissions of historical, liturgical, or musicological research are more than welcome.
Session 10 : Mysticism and Image Generation
Session organiser : Gia Toussaint (Wolfenbüttel)
Nowhere is it more evident than in mysticism that inner images can arise through hearing. The auditive perception of reading, prayer, and liturgical singing, for example, can trigger a whole cosmos of inner sensory experiences in a mystically gifted person. The same applies to the visual perception of images and pictorial works, which, as research has already shown, serve as stimulants to an inner vision. The descriptions of the complex inner sensory experiences triggered in this way are most tangible in texts. Less common are pictorial testimonies resulting from these experiences. The writings of Henry Suso, for example, contain explanations of multisensory inner processes that often describe closely interwoven visual, auditory, haptic, gustatory and olfactory experiences. These messages are conveyed to the later recipient much more often in the medium of text than in the medium of images. In general, the mystical tradition of images seems to be characterized by extraordinarily individual representations that largely elude common iconography.
The question must be raised as to whether or not, and to what extent, these images can succeed in depicting a complex inner process of perception. Can a multi-sensorially generated inner world of images evoke external representations that make these inner perceptions visible ? Is a pictorial representation not always associated with a reduction of all non-visual senses ? Are images created from mystical experience therefore dependent on explanatory texts ? Or is it just the other way around : are external images that originate from mystical experience understandable independent of the text ? Can they even open up new possibilities of multisensory mystical experience ? The session will be devoted to this interplay, which has only been explored initially in previous research.
Double Session 11 : Pain – Representation and Experience
Session 11a : Conceptions of Representing Pain in Image and Text
Session organiser : Iris Grötecke (Frechen)
Being in pain renders the entire human body an organ of sensual perception, which can feel pain in localized areas, but also throughout the whole. Injuring the body, experiencing pain, and expressing pain are basic anthropological manifestations whose understanding changes with the cultural context.
In the Middle Ages pain was ever-present : The Passion of Christ and the martyrdoms of many saints interpreted the infliction of pain as a sanctification of the victims, with rituals of repentance that followed this idea. Pain could be understood as proof of faith (e.g. Job) or as punishment (torments of hell). Secular criminal courts used the wounding of the body as means to find out truth, to punish, to mark one with signs of shame, or to humiliate. Knightly fights and war caused pain, and apart from this, hunger, disease, as well as medical interventions were connected with pain.
Session 11a asks : what function did corresponding representations of pain have in these instances ? The display of intense physical pain and the concealment of pain, which in this case could only be deduced from relevant narration or from signs of an earlier torture, represent different concepts of pain. In the same way, suffering without any emotional utterance, or the absence of pain in situations where one expected it (e.g. the birth of Christ in the visions of St. Brigida), creates very different interpretations of the same sensual experience. Papers which treat the strategies of display, of hiding, sublimation, or of denial of pain in various medieval themes are welcome, as well as those which present new criteria for the analysis of representations of pain. The centre of attention of this session is the cognitive interpretation of physical pain.
Session 11b : Pain – From the Senses to Body Memory
Session organisers : Daniela Mondini (Mendrisio) / Vladimir Ivanovici (Brno)
Session 11b invites papers that consider the use of pain from an embodied perspective. Visual and aural narratives of human suffering were applied to elicit a visceral response which resulted in the audience’s physical identification with their subject. The artefact / performance, the physical senses, affect, and the body thus are brought together in a chain reaction that instills power in the artefact/performance and establishes an intimate relation between the suffering subject and the audience. Rather than introducing instances in which human suffering was depicted, described, or performed, papers should focus on their mise-en-scène. From late antique martyr homilies detailing every wound, to audiences physically exhausted by travel and vigils, to manuscripts decorated with images of suffering that were read as part of specific private or public rituals, to witnessing self-flagellation on the streets of medieval Spanish cities as the emotional apex of Lent on Holy Thursday, assuring that pain did not only catch one’s eye, but that it left a long-lasting impression on onlookers required careful orchestration of the experience. Papers that consider the secular aspects of this phenomenon by discussing how images of physical suffering and punishment were used to deter criminality—thus attesting to the use of the same visual strategy to repel rather than to attract—are equally welcome.
Session 12 : The Sense of Water : Perception and Representation of Water in Medieval Art
Session organisers : David Ganz / Sophie Schweinfurth (Zürich)
Across all cultures, water plays a vital part for the wellbeing and prosperity of societies. In times of climate change and record high temperatures, the worth of water has returned to the centre of attention. Yet, in the Middle Ages water was also recognized as precious resource of outstanding importance.
As one of the four elements, water addressed the human senses in a comprehensive and multifaceted manner : the sense of sight by color and reflection, the sense of hearing by the ability to produce different types of noise, the sense of taste by drinking, and finally the sense of touch by immersion of the human body or swimming. This panel wants to examine how sensual experience triggered by water is reflected within medieval art.
In medieval cultures, the perception of water was intimately linked to a wide range of symbolic values. For example, the life-giving character of water gave shape to the imagination of Paradise as garden-like place, irrigated by fountains and rivers, an idea which was present in all three Abrahamic religions. Water could also be used as a medium for performing rituals of purification and initiation. Numerous medieval legends refer to the healing quality of holy water. With regard to sovereign representation, the display of the wealth of water through fountains, wells, and water gardens could be used as a powerful tool to demonstrate absolute rule and to mark social differences. Yet water could also cause death by flooding and drowning, as the Old Testament story of the deluge exemplifies.
This panel wants to elaborate on how these different relations of meaning were incorporated into medieval artistic representations of water. Following a recent line of research within medieval art history, we aim to contribute to the exploration of materiality in a specific way, by bringing the medieval perception of materiality – in this case water – into the focus of discussion. This call for papers explicitly invites researchers of all fields of medieval art history (Western, Islamic, Jewish, Byzantine etc) to unfold the variety of artistic representations and displays of water in medieval culture.
Double Session 13 : Sensuality in the 3D Reconstruction of Medieval City Topographies, Objects and Spaces
Session organisers : Andrea von Hülsen-Esch (Düsseldorf) / Tanja Michalsky (Rome) / Julia Trinkert (Düsseldorf) / Gerhard Weilandt (Greifswald)
3D digitisation projects in historical urban space research (e.g. Naples Digital Archive / MPI for Art History, Rome or the joint project TOPORAZ and TRANSRAZ at the University of Greifswald, University of Cologne, TU Darmstadt, FIZ Karlsruhe) and monument preservation (e.g. the virtual reconstruction project The Cologne Council District around 1600 ; TU Darmstadt and HHU Düsseldorf) as well as in object-based research (e.g. the project Cenobium, MPI for Art History, Florence) show that the digital representation of urban topographies, objects, and spaces is being established as a serious, novel tool for scientific research. The materiality of objects and carriers of architecture and art, spatial effects, as well as contextual references are being visualized. Complex topographical and interior topographical structures can thus be captured more acccurately and more precisely than was possible with conventional means. Furthermore, virtual models also offer the opportunity to integrate databases that bring together comprehensive sources of information.
The big challenge here is to keep in mind that this creates virtual spaces and realities that did not exist in this way, since all reconstructions reflect the assumptions and the state of knowledge of a snapshot of the current state of research. Moreover, an almost perfect technical implementation leads to the assumption that the instrument of digital reconstruction is a method for verifying the correctness or ’truth’ of research results - comparable to the measurements and diagrams in the so-called exact sciences.
Nevertheless, digital reconstructions are not only fundamental for the further development of conservation and restoration of objects and architecture, or essential as an additional ubiquitously available illustrative material in research. Going beyond the aspect of visual mediation to a wider audience, the potential of digital reconstructions and animations can also be used to explore synaesthetic relations at specific times : for example, the visual and acoustic effects of objects in varying time and space conditions could be simulated in order to explore the interplay between objects and viewers, and to make the viewer’s sensual perception describable to a certain extent.
In this session, innovative approaches to complex space and object research will be presented as part of a research infrastructure that is to be newly established. Contributions within this session can, for example, address the following questions : to what extent is an approach to synaesthetic perception in the Middle Ages only possible through digital reconstructions ? In which way do levels of interpretation of spaces and objects shift by taking into account their sensual (contemporary and historical) perception ? What influence do rites and actions have on the (sensual) appearance of rooms and objects ? To what extent does the cross-disciplinary cooperation of researchers pose challenges, for example with regard to field-specific terminologies and thesauri ? How can the necessary cooperation between computer scientists and humanities scholars be shaped appropriately ? What are the standards, and where are the deficits that should definitely be compensated for ? We are looking for contributions that use 3D reconstructions as a medium for scientific, especially transdisciplinary, research. We need robust standards as guidelines for future-oriented research. This session would like to make a contribution to this.
Double Session 14 : Sound and Listening
Session 14a : Sound and Sacred Spaces, 12th – 15th Centuries
Session organisers : Antje Fehrmann (Hamburg) / Christian Freigang (Berlin)
For some years now, sound studies has been an innovative field of interdisciplinary research into synaesthetically induced meaning, especially in the fields of liturgy and ritual. Singing, music, and the sounds of bells present a strong contrast to the disparate and noisy aural landscape of the medieval city. They create and structure temporally transitional acoustic spaces that hierarchize both the inside and outside of sacred topographies. Sound emissions are framed, directed, and amplified in different ways by architectural arrangements, and are often supplemented and elucidated by other media. Barriers, sound openings, belfry designs or iconographic programs are just some of the architectural and visual effects which only attain significant layers of meaning through a multi-sensory charge of space, image, and sound. This function relates to, for example, the spatial disposition of choirs and galleries, the function of vaults, the iconography of steeples, and much more.
Contributions at the intersections between the disciplines of architectural history, music, and liturgical sciences are welcomed which aim to explore the acoustic performance of sacred spaces. The term ’sacred buildings’ is to be understood in a broad sense, and includes non-Catholic churches, synagogues, and mosques. Explorations of questions on the perception and discursiveness of sounds and music in relation to sacred spaces and architectures are also welcomed.
Session 14b : Listening in Sacred Space
Session organisers : Rebecca Müller (Heidelberg) / Joanna Olchawa (Frankfurt am Main)
Eagle lecterns that emit a screech, sculptures of figures that appear to be listening from pillars, organs with ‘pretzel men’ that sing mocking songs and crack rough jokes – in its multi-sensory conception and perception the art of the Middle Ages combines visual and acoustic dimensions. Enclosed sacred spaces, sophisticated automata, elaborately designed sculptures, and complex instruments as well as interior elements were created with the intention of producing sound for the structuring and hierarchization of rituals, ceremonies, and festivities. Furthermore, they often prioritized hearing itself over seeing as an invitation addressed to those who were present, in order to emphasize the acoustic experience of sermons, songs, and spoken words. This is not trivial. Hearing could make a more corporeal experience of the liturgy possible, offer mnemonic aids for further memory training, and provide guidance. In this way ‘resonance’ should also be generated in a figurative sense.
Against the background of current sound studies, the lively debates on soundscapes and the long proclaimed ‘auditory turn’, as well as the concepts of aurality, auditory knowledge and, of course, audiovisuality, this session is dedicated to this phenomenon and its relationships to works of art. Given the ephemeral nature of sound, as well as its cultural specificity, ’objective listening’ will always evade historical reconstruction. It is thus important to analyze and discuss its cultural relevance, especially on the basis of preserved objects and sculptures. We also welcome contributions that deal with non-European spaces, or that are dedicated to the digital reconstruction of auditory spaces, as well as proposals that reflect on the contribution of art historical medieval studies to the broader field of sound studies.
Session 15 : Aesthetics of Touch. Haptic Practices and Their Artistic Reflection in the Late Middle Ages
Session organisers : Melis Avkiran / Ulrich Rehm (Bochum)
To what extent are the practices of late medieval religiosity shaped by haptic experience ? What statements about the kinesthetic experiential offerings can be made about the corresponding artifacts, their materials, and forms of design ? And how were these reflected artistically ? Under these questions the session invites submissions on the aesthetics of touch.
The sensory attraction of late medieval devotional objects is highlighted by recent case studies on the interactive mediation of objects of material culture such as the so-called "Multi-Sensory Prayer Nuts," which demonstrate the interdisciplinary interest in the mediation of knowledge via the senses. In such a case study, the multi-sensory act of praying the rosary combines haptic experience with auditory recitation, and it can also offer attractive visual and olfactory aspects. If we think of representations of the rosary in paintings, the temporal sequence of haptic practice is suspended and the three-dimensional experience of touch is withdrawn. However, it is precisely in this context that paintings can emphasize their ability to evoke three-dimensionality and haptic perceptibility, and possibly also an action’s associated temporality. The assumption of ancient authors that all senses are modifications of the sense of touch is reflected in Aristotle’s theory of rays of sight. The idea that the eye ’grasps’ its object of perception by means of an emitted visual ray can be directly linked to artistic attempts to translate the material nature of the world into an image. To what extent is a faithfulness to nature in detail, for example as is seen in a Jan van Eyck, less a product of visual mimesis, but rather the equivalent of a haptic exploration of the world ?
Session 16 : Objects Within Rituals of Touch. Provocation, Negation and Substitutes of Tactile Experience of Salvation
Session organiser : Jochen Hermann Vennebusch (Hamburg)
Ancient pre-Christian as well as biblical texts reveal a tradition of ritualized encounters between people and objects that center on touch, through which especially sacred rites like ordination and veneration could be articulated. Therefore, rituals of touch became a constitutive element of Christian liturgy. This session asks whether and how objects and liturgical utensils, which were involved in these rituals of touch during the Middle Ages, were adapted in different ways and for different interpretations of touch. Furthermore, the session seeks to investigate how these objects as well as their contexts provoke, negate, regulate, ward, depict, or interpret a tactile encounter.
In the case of numerous sacral and liturgically used objects, the fact that they would be touched within ritual performances was taken for granted during their conception and shaping. While sometimes practical reasons were taken into consideration, the faithful’s need for physical closeness and salvation had an outsized impact on an object’s formation and use. Thus, potential contact points were highlighted in order to provoke haptic veneration or corporeal participation in the sacred. In this context, the materiality of reliquaries, images, and statues, as well as their “framing” played an important role, either by potentially inviting believers to a sensual experience of salvation or, on the contrary, by fending them off.
In cases when the direct access of the faithful to objects or to holy places was limited or even prohibited, alternative practices and substitutes often emerged, staging a certain closeness and granting a kind of tactile gaze without providing any direct contact to the image or the relic. Therefore, this session also wants to explore the different ways of compensating for factual touch of the sacred and the particular objects and substitutes being used for a haptic experience of salvation, if the immediate encounter with the sacred was restricted.
Session 17 : Sensing the Devine : Relics, Remains and Traces in Medieval Islam
Session organiser : Sara Kuehn (Aix-en-Provence / Tübingen)
Since the time of the Prophet Muhammad, the sensory experience of physical relics and artifacts of the Prophet and his followers has been cultivated in Islamic culture. In addition to the various ‘traces’ (athar) left by Muhammad, such as hairs, fingernails, teeth, clothing, sandals, utensils, accoutrements, weapons, and especially footprints, the veneration of saintly remains, which were often enshrined, were considered an integral part of medieval Islamic worship and popular piety.
Deriving their meaning from sensory engagement involving diverse practices of consumption (ingestion, touching, viewing, smelling), such relics and artifacts invoked bodily as well as spiritual, and individual as well as communal, sensory experiences. Highlighting the effects and consequences of these religious sensations, this panel aims to bring together papers that explore the sensory role of prophetic and saintly relics in medieval Islam. Addressing the role of relics in the various ways in which the senses were instrumentalized in the performance of Islamic piety, miraculous healing, socio-political events, and the creation of new centers of sacrality (thereby serving to extend and establish the territorial boundaries of Islam), enables us to access not only contextual atmospheres and human representations but also motivations of action. Seen as materials that directly contributed to and were conditioned by their ‘staging’, these harbingers of spiritual power and authority permit a reconstruction of medieval Sunni and Shiʿi sensorial experiences across time, space, and cultures. Studying such powerful sites of intercession and transformation in different contexts can provide further inroads into a multisensory understanding of prophetic and saintly relics in medieval Islam. Discussions of these material ‘mediators’ of the human-divine dyad at pilgrimage places that ‘shared the sacred’ between the three Abrahamic religions, as well as cross-cultural perspectives are particularly welcome. The panel further aims to open up discussion around how sensory experiences of medieval Islamic relics and artifacts can be captured and reproduced in a contemporary museum context, offering insights into diverse understandings of the senses as ‘knowledge forming’.
Session 18 : The Sensorial Experience of Saints’ Tombs in Late Antiquity and the Early Middle Ages
Session organisers : Sabine Feist (Halle) / Patricia Strohmaier (Düsseldorf)
The sensuous experience of martyrs was a precondition for and an integral part of their veneration in early Christianity, as is evident from probably the earliest known martyrological report about Bishop Polycarp. After his death at the stake, the parish of Smyrna collected his remains, as they considered them "more precious than the most exquisite jewels, and more pure than gold" and wanted them to be buried "in a fitting place". In the martyrological report, these passages about the treatment the bishop’s body received are of particular interest, as the veneration of the saint’s remains, his relics, became central for the veneration of Christian saints in the centuries to follow. Thanks to religious freedom, Christians were henceforth allowed to exercise their belief publicly, without the danger of being persecuted or even killed for their faith. Thus, apart from the few so-called Holy Men, found only in the Eastern part of the Roman Empire, and early medieval missionaries on the periphery and beyond the Empire’s borders, an immediate experience of saints and sainthood was no longer possible the way it was in Polycarp’s time. As a consequence, new modes of perception and new strategies for the sensuous experience of martyrs and saints had to be found.
One possibility was offered by the lavish adornment of saints’ tombs that were made accessible to the reverent crowds. Although this was happening in Rome already during the reign of Constantine, the pontificate of Damasus I is considered to be the crucial turning point for the staging of venerated tombs. His actions can be traced through many funereal epigrams he had inscribed at the martyrs’ burial sites. Furthermore, the Roman bishop had the tombs architecturally framed, adorned with images, and had their lighting changed. According to Gregory of Tours, tombs such as that of Saint Martin received visual emphasis through marble plates, screens, candles, and textiles. Clerics washed the tombs and read the saint’s vita on their feast day. Pilgrims touched and kissed the tombs, cried, called on the saints, and spread fragrant herbs.
Such insights about the staging of saints’ tombs offered by archaeological and textual sources reveal how multisensory experiences were offered around the sacred tombs that were not limited to visual stimulation alone. This panel will focus on this broad and multifaceted range of sensuous experiences of saints’ tombs. Among other things the following questions will be addressed :
• How did pilgrims prepare for a tomb that was accessible ? What do archaeological findings tell us, e.g. about sign-posting indicating the tombs’ locations, or about their lighting and funereal epigrams (to be read aloud ?) ? What can be learned about all of this from early pilgrims’ reports ?
• Are there further decorative elements of the tombs that can be reconstructed, e.g. textile covers, censers, votive offerings, or ephemeral mise-en-scène from special occasions ?
• How is the ambivalence of the saint’s presence and absence in their grave made palpable ?
• What sensory practices do believers carry out at the saints’ tombs ?
• What happens when tombs themselves remain invisible ? What strategies are then used to offer a sensuous experience of the saint ?
• How are relics staged and displayed during translation ?
Session 19 : Sensual Encounters with the Medieval Coin
Session organisers : Jacqueline Marie Lombard (Pittsburgh) / Luke A. Fidler (Chicago)
Small sculptures that circulate through networks of power and exchange, coins are also material and ritual objects that solicit, and are in turn activated by, the five senses. For instance, medieval beholders attended to the optic and haptic qualities of coinage when they authenticated specie, the sounds of jingling pennies accompanied the offertory portion of the Mass, obols were buried in corpses’ mouths, and mints generated all the smells and sounds associated with spectacular metal production. Art historians, archaeologists, and numismatists have long recognized the significance of coins for dating finds and have carefully scrutinized their appearance for iconographic and epigraphic clues. This panel, however, seeks to follow the lead set recently by numismatists in examining the material, and by extension sensual, qualities of coins. How did these qualities reinforce or undermine money’s economic and social functions ? How were these functions activated or altered by specific bodily encounters with the coin ? Acknowledging the fundamentally interdisciplinary enterprise of studying medieval coins, we invite papers that attend to coinage’s capaciously sensual properties and performative modes. Proposals might discuss (but are not limited to) the following topics :
• Material properties of coins (color, conductivity, weight, etc.)
• Journeys, biographies, and transformations of specific coins
• The abstraction and materialization of labor
• Relations between value and sensory tokens
• Ritual and performative uses of coins (e.g. the Royal Touch, burial practices, offerings)
• Strategic modification of coins through procedures of bending, cutting, folding, and melting
• Metaphoric uses of coinage in fiction, sermons, and vitae
• Coins as sites of artistic experimentation
• Religious and social boundaries on money-handling
Session 20 (This session takes place within the accompanying programme) : Actually, It Could Only Have Been Like This – Dating and Reconstruction in Carolingian and Ottonian Architecture and Its Church Furnishings
Session organiser : Guido Faccani (Basel)
The eminent role that dating and reconstruction play in the fields of archaeology, architectural research, art history, and other historical research disciplines, especially when it comes to studying the early Middle Ages, might be best described as ‘carrying water into the Main’. Dating and Reconstruction are essential for contextualization, functional understanding, and for comparative analyses. In the worst cases, they are also starting points for circular reasoning. It has always been a self-evident principle in critical research that temporal approaches and supplementary proposals of the individual disciplines should be developed first on their own and only then combined for evaluation and further interpretation. But is that really always the case ? Are the disciplines in sufficiently direct exchange ? Do mutual perceptions and understandings of the disciplines really exist ?
The region around Frankfurt offers a density of early medieval buildings where the above-mentioned research concerns can be addressed. Historical sites that have already been researched are being considered in new ways, such as St. Justin’s Church in Frankfurt-Höchst or the Palatinate of Frankfurt. Long-term projects such as the research on the Palatinate of Ingelheim are being made accessible in on-going reports from the excavation team, and the architectural sculpture there has been discussed in monographic form. In the ongoing excavation at St. John’s Church in Mainz, older results are being supplemented and corrected by new research, and the city’s history is being enriched in essential ways, but there are still serious gaps in the architectural material.
In these works mentioned as representative examples, there is, as is elsewhere also the case, the claim that the proposed reconstructions can be traced back and that the datings have a secure foundation. Is this so ? How far may a preliminary report go in interpreting findings that have not yet been examined ? How does it make sense to profitably compare supra-regional technical and material features – or is that not possible at all ? Can liturgical or courtly ceremonial events be seen in archaeological findings ? What do written sources tell us about builders and their artistic, formal, and functional intentions ? Can linear developments be proven ? Where can discontinuities be found ?
These questions will be investigated using case studies from the Carolingian and Ottonian periods. Sacred and profane architecture, architectural sculpture, stucco and architectural ceramics will provide the basis for discussion. Gaps are to be detected and named, and limits of evidence are to be drawn. The role of the (no longer) new media with their virtual spaces and animations as well as related scientific disciplines (AMS / C14 etc.) should also be given space.
The conference is a homage that the “Raffaele Pettazzoni” Museum of Religions pays to the person and works of the anthropologist Enrico Comba, who unfortunately passed away prematurely, victim of the pandemic, in the course of 2020. The study meeting will not only be a place to remember Enrico and reflect in general on his research and his accomplishments, but also a place to deepen and carry on the interdisciplinary investigations he started and promoted, also in collaboration with the Museum of Religions, about the myths, the knowledge and the symbolisms connected with animals.
The initiative will therefore be articulated in two parts, one in which papers dedicated specifically to the person and works of Enrico Comba may be presented, even for a simple personal memory of the scholar, while the other part will be reserved to the central theme of the conference. As to this second section, the discussion among researchers will be predisposed along two guidelines and as an occasion of interdisciplinary reflection between human sciences and disciplines that study the ethology and physiology of animals.
The guidelines are the following :
1) Method matters : how does one study the myths, beliefs and the symbolic potential of animals according to the exegetic perspectives of one’s discipline ? What are the problems ? How have studies tackled these themes so far ?
2) Single case studies on myths, knowledge and symbologies about the following types of animals : bear, cat, dog, lion, snake, tiger, wolf.
Scientific committee
Fabio Armand (Université Catholique de Lyon)
Igor Baglioni (Museum of Religions “Raffaele Pettazzoni”)
Stefano Beggiora (Università Ca’ Foscari - Venezia)
Attilio Carapezza (Università degli Studi di Palermo)
Cristiana Franco (Università per Stranieri di Siena)
Pietro Li Causi (Università degli Studi di Palermo)
Marco Masseti (Università degli Studi di Firenze)
Alessandro Minelli (Università degli Studi di Padova)
Vesa Matteo Piludu (University of Helsinki)
Lia Zola (Università degli Studi di Torino)
Administration
Caterina Agus (Università degli Studi di Torino), Margherita Amateis (Università degli Studi di Torino), Igor Baglioni (Museo delle Religioni “Raffaele Pettazzoni”).
The scholars who would like to contribute may send a one-page abstract (max 2.000 characters) to Igor Baglioni, the director of the museum by April 20, 2021.
Attached to the abstract should be : the title of the paper ; a short biography of the authors ; email address and phone number, and it must specify which part of the conference the author would like to take part in.
Papers may be written and presented in English, French, Italian and Spanish.
The acceptance of papers will be communicated by email only to the selected contributors by 2021, April 30.
There is no attendance fee. The participants who don’t live in Rome or surroundings will be accommodated in hotels and bed-and-breakfasts which have an agreement with the Museum of Religions Raffaele Pettazzoni to offer discounted prices.
Papers may be published on Religio. Collana di Studi del Museo delle Religioni “Raffaele Pettazzoni” (Edizioni Quasar). All the papers will be peer-reviewed.
The conference will be held in person and outdoors, respecting the security norms valid at the time. Date and place of the meeting may vary based on the evolution of the pandemic and the subsequent government and local regulations.
In the evenings there will be free-of-charge visits to the museums and monuments of various towns in the Castelli Romani area. The excursion programme will be presented at the same time as the conference programme.
Versione in italiano :
https://drive.google.com/file/d/10pC7XbuNCftYJKKek15Jrk8V8T6Ve96s/view?usp=sharing
English version :
https://drive.google.com/file/d/1qKuQZXPmH14LQLp285c0Uh2s5naDYjC8/view?usp=sharing
Université de Lausanne, 22-23 octobre 2020
Depuis les années 1960 au moins, l’enluminure est pleinement reconnue comme un secteur important des arts et fait partie intégrante des sciences historiques du livre. Son étudea toute sa place, non seulement dans les bibliothèques et dans les archives, mais aussi dans les universités, avec ses chaires dédiées, ses revues spécifiques, ses propres instituts de recherche et ses congrès. La spécialisation croissante ne doit toutefois pas faire oublier que ce domaine de la production artistique n’a jamais été coupé des autres. Au contraire, tout au long de l’histoire de cette technique les liens entre les arts du livre et les autres arts ont été profonds, continus et féconds. Des peintres ont pratiqué leur métier à la fois sur parchemin, sur panneau, sur verre ou sur mur ; la nature composite et complexe de l’objet livre a souvent encouragé les artistes travaillant dans ses pages et à sa reliure (que ce soit des orfèvres ou des ivoiriers) à s’inspirer mutuellement. Les commanditaires de manuscrits et les enlumineurs·resses baignent dans la même culture que leurs homologues engagé·e·s avec d’autres techniques, si bien que des inventions formelles, des solutions iconographiques, des compositions ont pu circuler depuis et vers les codex. Si les travaux abordant ces questions ne manquent pas, il paraît souhaitable de créer une occasion de discussion et de réflexion collective portant entièrement sur cette problématique. Le colloque voudrait ainsi explorer la complexité de ces interactions multiples sur l’ensemble de la période médiévale et jusqu’à la Renaissance, dans toute leur étendue géographique, en prenant en compte également la dimension historiographique.
Les organisateurs·trices invitent donc à soumettre des propositions de communication portant sur tout aspect significatif de cette thématique, tant sous la forme d’étude de cas représentatifs que sous celle de synthèses explorant le phénomène à grande échelle. Les analyses montrant les échanges entre l’enluminure et d’autres arts sont bien entendu avant tout sollicitées, mais il semble important de prendre en compte aussi les épisodes de résistance ou d’autonomie, là où, en raison de leur singularité, les arts du livre prennent un chemin différent pour des motifs qu’il faudra alors éclairer. Une attention particulière devrait être portée aux moments de rupture, là où un rééquilibrage entre techniques de pointe, une restructuration des modes de production et de consommation, une mutation de la demande ou d’autres facteurs induisent un changement dans les rapports entre enluminure et autres arts.Seront notamment bienvenues des propositions portant sur :
le statut, la carrière, le métier, l’organisation du travail d’enlumineur·resse, illustrant la fréquente polyvalence ou au contraire expliquant l’éventuel isolement ;
la circulation de modèles entre l’enluminure et les autres arts ;
la copie directe d’œuvres ou d’objets, dans les deux sens ;la transmission de schémas iconographiques, choix stylistiques, solutions ornementales entre l’enluminure et d’autres arts ;
l’utilisation de miniatures en dehors du livre manuscrit, en les intégrant dans d’autres ensembles ;
l’impact des demandes des commanditaires et des attentes des publics sur les rapports entre enluminure et autres arts ;
l’histoire des études sur les échanges entre l’enluminure et les autres arts, avec ses acteurs·trices, ses modes, sa chronologie, ses cadres culturels et institutionnels.
Seront prises en considération les soumissions en français, en allemand, en italien et en anglais.Le colloque aura lieu à l’Université de Lausanne les 22et 23octobre 2020.
Les organisateurs·tricespourront prendre en charge une partie des frais de déplacement et d’hébergement.
Les propositions, d’une page maximum et accompagnées d’un CV de cinq lignes, doivent être envoyées jusqu’au 19 avril 2020 à l’adresse melissa.nieto@unil.ch et seront soumises à l’évaluation du comité scientifique.
Une publication est envisagée.
Organisation
Michele Tomasi (UNIL), avec la collaboration de Melissa Nieto (UNIL)
Comité scientifique
Laura Alidori Battaglia (chercheuse indépendante)
Luca Di Palma (UNIL)
Melissa Nieto (UNIL)
Nathalie Roman (UNIL)
Brigitte Roux (UNINE et e-codices/UNIFR)
Michele Tomasi (UNIL)
Sabine Utz (MCAH, Lausanne)
Université de Nantes, Laboratoire L’AMo, L’Antique, le Moderne
Si la question de la mémoire a largement retenu l’attention de la critique médiévale, que ce soit son importance dans l’apprentissage et dans la production d’idées (M. Carruthers) ou la volonté des écrivains de (re)mettre en mémoire ou de conserver ce qui n’est plus ou ce qui risque de disparaître, on l’a moins souvent reliée à la matérialité, voire au visuel, alors que Richard de Fournival fait de la vue l’un des accès à la Maison de Mémoire. Comment la mémoire peut-elle s’ancrer dans la matière, et comment celle-ci conserve-t-elle la mémoire d’un événement ? Cette journée d’étude vise à interroger les modalités de fonctionnement de la mémoire matérielle au Moyen Âge, en examinant les matières que l’événement doit « empreinter » pour parvenir jusqu’à celui qui saura les déchiffrer. À ce titre, nous convoquons la notion de trace en tant qu’élément concret, autour duquel se déploient deux dynamiques différentes : une entreprise d’archéologie de sa production d’une part, l’entreprise herméneutique qu’elle implique d’autre part.
La définition même du mot « trace » renvoie à une pluralité intrinsèque. Non seulement les supports comme les événements marquants sont innombrables, mais la trace se situe a minima dans une temporalité double puisqu’elle est ancrée dans le présent et tournée vers le passé : à sa dimension matérielle s’ajoute une dimension mémorielle. Il convient donc d’interroger la façon dont la trace s’inscrit dans une chaîne de transmission, depuis son engendrement jusqu’à sa conservation, tout en questionnant le degré d’intentionnalité et les motivations des différents acteurs de cette chaîne.
Cette dernière peut d’ailleurs être altérée, notamment sur le plan sémantique si, durant le laps de temps qui sépare l’événement et la découverte de la trace, il y a eu rupture dans la transmission de son « génitif intrinsèque » : dans ces conditions, le spectateur n’est plus en capacité de reconnaître ou décoder le signe qui s’offre à lui.
Afin de mettre en lumière les différents enjeux qu’implique la trace, entre matière et mémoire, nous nous concentrerons sur les trois axes suivants qui sont loin d’épuiser le sujet et qui restent ouverts à toute proposition pertinente :
AXE 1 : TRACES DU LIVRE : MANUSCRITS, SIGNES, MARQUES
Papier et parchemin conservent aussi bien les traces de la manuscripture – qu’il s’agisse des auteurs ou des copistes - que celles de l’appartenance – que les propriétaires soient des particuliers ou des institutions. Ces marques, nombreuses et variées, pourront par exemple nous faire suivre la piste des marginalia et de tout ce qui, à la périphérie du texte, témoigne de l’action d’un manipulateur, des effets de la « corpo-réalité », de l’autorité des ex libris ou des sceaux... Traces de
lieux, d’époques ou de personnes, les manuscrits portent les marques de leurs conditions de fabrication et de leur circulation : on peut parler d’une forme de traçabilité. Toutefois, le manuscrit est un support fragile et périssable, exposant les traces qu’il abrite au danger de la disparition ou de l’altération, et obligeant les érudits à reconstruire cette littérature à partir de lambeaux. Il serait donc intéressant de considérer le texte du Moyen Âge comme une trace fragmentaire et fragmentée. Quelles en sont alors les implications en matière de poétique ?
AXE 2 : TRACES DU TEXTE : INSERTIONS, INTERPOLATIONS, LANGAGES
Nous aimerions ici nous concentrer sur la matière verbale, elle-même « impressionnée » selon différentes modalités. On pourra alors questionner, de manière non exhaustive, la présence d’œuvres étrangères au sein d’un texte, en se penchant notamment sur le phénomène de l’interpolation. Comment ce phénomène « d’effraction textuelle » peut-il devenir une trace alors même qu’il est censé relever d’une pratique quasi-intraçable exigeant l’acuité d’un lecteur averti ? En outre, il sera intéressant d’examiner, d’un point de vue linguistique ou stylistique, dans quelle mesure la langue elle-même peut être impactée par un événement. Comment un événement peut-il créer des mots, modifier des acceptions ou conditionner le style d’un auteur ?
AXE 3 : TRACES DANS LES ŒUVRES : TRACES CORPORELLES, TRACES MATÉRIELLES
Enfin, au sein de ses œuvres, la littérature médiévale semble hantée par l’expérience de la trace, qu’elle se plaît à mettre en scène. On pourra ainsi s’intéresser à la performance de personnages occupés à la création d’une trace ou à son déchiffrement. Quelle place la trace occupe-t-elle alors dans le récit ? Est-elle un frein ou un embrayeur d’aventure ? Ouvre-t-elle au lecteur des pistes de compréhension ou verrouille-t-elle au contraire l’interprétation de l’œuvre ? Dès lors qu’elle touche à la construction de la personne, la trace revêt une fonction identitaire. Quelles formes physiques peut-elle prendre ? Que nous apprend-elle alors sur ces personnages ? Quels enjeux poétiques soulève-t-elle ? Ces personnages, qui exposent ou regardent des traces, font parfois figure de doubles de l’auteur ou du lecteur, manifestant alors le rôle que peuvent ou doivent tenir ces derniers.
MODALITÉS PRATIQUES
La journée d’étude se déroulera le 31/03/2022 à l’Université de Nantes, sur le campus du Tertre et proposera des communications en français. Il est prévu que la manifestation ait lieu en présentiel sauf si l’évolution de la situation sanitaire oblige à une organisation en distanciel total ou partiel.
Les communications n’excéderont pas 20 minutes et seront suivies d’un temps d’échange. On privilégiera les études portant sur des œuvres en langue d’oïl, langue d’oc et latin sans s’interdire toutefois des communications portant sur d’autres œuvres de langue romane.
Les propositions de communication, d’une page maximum (résumé et titre de la présentation) et accompagnées de renseignements institutionnels (statut, établissement de rattachement, domaine de recherche) sont à envoyer par mail avant le 10/12/2021 aux trois organisateurs de la manifestation.
ORGANISATEURS
Caroline BLOT (L’AMo, Université de Nantes)
Lyon, les 17 et 18 juin 2021
Report de l’événement et nouvel appel à communication
Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, les Deuxièmes rencontres lyonnaises des jeunes chercheurs en linguistique historique, qui devaient se tenir les 15 et 16 juin 2020, ont été repoussées aux 17 et 18 juin 2021. Nous en profitons pour ouvrir un nouvel appel à communications, de manière à offrir au plus grand nombre l’occasion de nous rejoindre.
L’association lyonnaise Diachronies contemporaines, vouée à la promotion de l’activité scientifique des jeunes chercheurs en linguistique historique, organise les Deuxièmes rencontres lyonnaises des jeunes chercheurs en linguistique historique. Après une première édition dédiée spécifiquement aux langues gallo-romanes, cette seconde édition entend s’ouvrir également à l’étude des langues anciennes indo-européennes. L’objectif de l’événement est de permettre aux jeunes chercheur·ses travaillant sur l’histoire des langues anciennes et gallo-romanes de présenter leurs travaux et d’échanger à ce sujet. La forme de ces rencontres est celle d’un colloque traditionnel à la suite duquel des actes seront édités ; les actes de l’année dernière sont disponibles en ligne, sur le carnet de l’association et sur HAL-SHS.
Thèmes, objets et perspectives
Sans exclusive théorique, les Rencontres lyonnaises acceptent des présentations mettant en pratique toutes les approches de la linguistique : syntaxe, morphologie, phonologie, phonétique, sémantique, lexicologie, pragmatique, sociolinguistique, dialectologie, etc. Les communications devront traiter soit de l’évolution de la langue en diachronie, soit d’un état synchronique révolu.Nous encourageons fortement les travaux appliquant et/ou permettant des analyses computationnelles telles que la linguistique de corpus, la philologie numérique, la textométrie ou tout autre approche d’humanités numériques dont le résultat peut intéresser la communauté linguistique. À ce titre, les études qui s’intéressent à la conception et/ou à la diffusion de corpus adaptés à l’analyse linguistique et/ou philologique sont les bienvenues.
Les présentations devront s’inscrire dans l’un des axes suivants.
Axe A : langues anciennes
Par l’appellation « langues anciennes », nous entendons le latin (du latin archaïque jusqu’au néo-latin), le grec (du grec archaïque jusqu’au grec byzantin) et les autres langues anciennes relevant traditionnellement des études indo-européennes (sanskrit, hittite, tokharien, vieux perse, etc.).
Axe B : langues gallo-romanes
Par l’appellation « langues gallo-romanes », nous entendons les langues issues du latin et présentes historiquement sur le territoire gallo-roman, pris dans son extension maximale : occitan, oïl et francoprovençal, mais aussi catalan et langues rhéto-romanes.Sont également acceptées les présentations traitant de langues non-romanes historiquement présentes sur le territoire de la Gallo-Romania, particulièrement si l’étude aborde des phénomènes de contact avec les langues gallo-romanes.
Format
Les présentations seront d’une durée de 20 minutes, suivies de 10 minutes de discussion. Les langues de communication seront le français et l’anglais.
Conditions
Ces rencontres se tiendront à Lyon, les 17et 18juin 2021. Elles sont en priorité destinées aux jeunes chercheur·ses, c’est-à-dire aux doctorant·es, ATER, post-doc et docteur·es jusqu’à la première année de CDI (maître de conférence ou équivalent). Les étudiant·es en fin de master recherche peuvent également proposer une communication. Des frais d’inscription de 25,00€ seront demandés. Des exonérations pour les jeunes chercheur·ses non financé·es sont prévues.
Soumission
Des résumés d’une page maximum, à l’exclusion d’éventuelles figures ou tables et d’une bibliographie, devront être envoyés en deux versions, l’une anonyme et l’autre non, à l’adresse diachro2020@gmail.com avant le 30/11/2020. Les documents devront être en format Word (.doc, .docx) ou PDF. Dans la version non-anonyme, merci de préciser votre statut et votre affiliation. Une réponse sera communiquée en janvier 2021. Les deux versions devront indiquer clairement, en en-tête,dans quel axe (Aou B) s’inscrit la communication proposée. Une fois votre communication sélectionnée, si vous souhaitez publier un article dans les actes des rencontres, vous devrez envoyer une première version de votre article avant les rencontres. Vous disposerez ensuite d’un mois pour apporter des modifications à cette version avant publication. Les articles devront faire entre 8 et 10 pages, bibliographie, notes, tables et figures incluses. Un modèle de document Word et OpenOffice vous sera envoyé pour réaliser votre mise en page. Toutes les questions doivent être adressées directement à l’adresse de l’événement : diachro2020@gmail.com. Toutes les informations sont à retrouver sur notre carnet Hypothèses : https://diachro.hypotheses.org/1401.
Comité d’organisation
Timothée Premat | Coordinateur de l’événement | Univ. Paris 8, UMR 7023 (SFL)
Piotr Pɫocharz | Trésorier | ENS de Lyon, UMR 5317 (IRHIM) ; ATER Univ. Aix –Marseille, UMR 7309 (LPL)
Joséphine Vauthier | Référente axe A | Univ. Jean Moulin Lyon 3, UMR 5189 (HISOMA)
Fabian Zuk | Référent axe B | Univ. Jean Moulin Lyon 3 & Univ. de Montréal, EA 1663 (CEL) ; ATER Univ. de Tours François Rabelais, UMR 7270 (LLL)
Ariane Pinche | Univ. Jean Moulin Lyon 3, UMR 5648 (CIHAM) ; ATER École Nationale des Chartes, EA 3624 (centre Jean Mabillon)
Lucas Rascle | Univ. Lumière Lyon 2, UMR 5189 (HISOMA) ; ATER Univ. Lille
Vincent Surrel | Univ. Paris 8 & École nationale des chartes, UMR 7023 (SFL)
Comité scientifique
Le comité scientifique, sous réserve de modifications (apparaît ci-après le comité scientifique du premier appel à communications), est constitué des membres de l’association Diachronies contemporaines auxquels s’ajoutent les universitaires suivants :
Adèle Jatteau | Univ. Lille, UMR 8163 (STL), MCF
Alexey Lavrentev | CNRS, UMR 5317 (IRHIM), ingénieur de recherche
Bruno Bureau | Univ. Jean Moulin Lyon 3, UMR 5189 (HISOMA), professeur
Céline Guillot-Barbance | ENS de Lyon, UMR 5317 (IRHIM), MCF (HDR)
Christian Nicolas | Univ. Jean Moulin Lyon 3, UMR 5189 (HISOMA), professeur
Cyril Aslanov | Univ. Aix –Marseille, UMR 7309 (LPL), professeur
Daniel Petit | ENS-Paris, UMR 8546 (AOrOc), professeur
Fabio Armand | UCLy, Institut Pierre Gardette, MCF
Gilles Van Heems | Univ. Lumière Lyon 2, UMR 5189 (HISOMA), MCF
Isabelle Boehm | Univ. Lumière Lyon 2, UMR 5189 (HISOMA), professeure
Jean Hadas-Lebel | Univ. Lumière Lyon 2, UMR 5189 (HISOMA), MCF (HDR)2
Michel Banniard | EPHE & Univ. Toulouse Jean Jaurès, EA 4116 (SAPRAT) & UMR 5136 (Framespa), directeur d’étude émérite et professeur émérite
Michela Russo | Univ. Jean Moulin Lyon 3, UMR 7023 (SFL), professeure
Michèle Fruyt | Sorbonne Université,EA 4080 (Centre Alfred Ernout), professeure
Patrick Sauzet | Univ. Toulouse II Jean Jaurès, UMR 5263 (CLLE), professeur
Philippe Boula de Mareüil | CNRS, UPR3251 (LIMSI), directeur de recherches
Romain Garnier | Univ. Limoges, EA 1087 (EHIC), MCF (HDR)
Université de Poitiers – CESCM – CNRS, en collaboration avec la Société de langues et littératures médiévales d’oc et d’oïl, 21-23 janv. 2021
La question du réel est tout entière celle des lettres médiévales : de leur réalité matérielle et intellectuelle, de leur horizon de production et de réception, de leurs auteurs affichés ou anonymes, de leur vocation. Mais qu’est-ce que le réel au Moyen Âge ?
Qu’il s’agisse de la matérialité de l’œuvre, de sa paternité, des commanditaires ou des destinataires qui en éclairent l’existence, des faits de langue qui la connotent, la localisent, la datent, l’inscrivent dans un continuum linguistique, des enjeux intellectuels, politiques ou religieux qui la subsument ou de la création poétique ou fictionnelle qui en fait une réalité littéraire à la fois subsidiaire et autonome par rapport à l’horizon temporel dans lequel le texte est écrit, la recherche est confrontée à l’éternel calibrage de la bonne distance critique. Si ce que l’on doit comprendre est déjà en partie compris dans le texte, il est alors indispensable pour l’herméneute de savoir reconnaître ce que l’intention des auteurs a voulu faire apparaître dans l’œuvre pour qu’elle soit ainsi comprise, de savoir identifier ce que s’y est glissé et qui constitue la partie résiduelle du cercle herméneutique que seuls le temps et la recherche peuvent espérer mettre au jour.
Le premier de ces deux réels, que Roland Barthes a baptisé « effet de réel », paraît signaler des processus esthétiques qui jouent sur les ressorts de l’illusion référentielle et de la suspension d’incrédulité. Le second, que Nancy Regalado a appelé avec une formule heureuse « effet du réel », semble désigner les traces plus ou moins conscientes des relations biunivoques que le texte entretient avec la réalité extratextuelle. Ainsi posés l’un en face de l’autre, ces deux réels semblent recouvrir la presque totalité des lettres médiévales. Rares sont en effet les œuvres où l’auteur n’a pas essayé d’entraîner le lecteur vers un monde en trompe l’œil ; encore plus rares sont les textes qui ne révèlent pas des signes, du moins à nos yeux, de la réalité historique, linguistique ou intellectuelle dont ils sont à la fois le reflet et le creuset.
Or la notion de réel n’est évidemment pas la même au Moyen Âge et aujourd’hui ; elle est aussi très différente pour un auditeur de la matière de Bretagne ou des chansons de geste au XIIe siècle ou pour un lecteur de Charles d’Orléans et de François Villon à la moitié du XVe siècle.
Les lettres médiévales posent à l’herméneute une multitude de questions qui gravitent autour de ces deux réels et de leurs seuils. Qu’est-ce qui est réel et qu’est-ce qui ne l’est pas pour un lecteur médiéval qui croit davantage aux merveilles et aux miracles qu’à la réalité qui l’entoure ? En lisant le Roman d’Eneas, dont l’auteur ne revendique pas la source réelle, le lecteur médiéval reconnaît-il dans ce silence une volonté de dissimuler l’effet du réel, une sorte de refus de l’effet de réel ou un effet du réel poétique ? Et que pense ce même lecteur devant ce que nous appelons le topos du livre source qu’il rencontre dans un grand nombre de romans arthuriens ? Effet de réel ou effet du réel, ou les deux, selon que l’on se situe du côté de l’auteur ou d’un lecteur pas toujours suffisant ? Que perçoit au juste ce lecteur de l’effet du réel ? Les enjeux historiques, idéologiques, dynastiques qui traversent les lettres médiévales et qui expliquent en partie les choix des auteurs, sont-ils compris comme des effets du réel par des lecteurs qui seraient en dehors du cercle des commanditaires ou destinataires ? L’effet de réel du lecteur médiéval est-il le même que croit reconnaître aujourd’hui l’herméneute en quête d’illusion référentielle ? Et, a contrario, comment se façonne pour un auteur médiéval et pour son propre lecteur la perception du réel ? Robert de Clari décrivant Constantinople reflète-t-il ce qu’il voit ou témoigne-t-il de la diffusion de la matière d’Antiquité dans son milieu culturel ? Y a-t-il une langue pour les effets de réel et une langue propre à l’effet du réel ? Ces deux effets sont-ils l’un et l’autre associés spécifiquement à des motifs, à des genres, à des matières ? L’illusion référentielle opère-t-elle de la même manière dans un poème en vers ou dans un récit en prose ? La réalité psychologique et la réalité historique peuvent-elles modifier l’interaction entre ces deux réels jusqu’à parfois les confondre ? Enfin, comment la réalité plurielle du texte médiéval s’articule-t-elle avec ces deux expressions de la subjectivité littéraire ?
Il ne s’agit là que de quelques-unes parmi les interrogations que pose la question du réel, sous toutes ses formes, dans les textes médiévaux. Ces questions seront abordées lors des deux journées de communications et dans les conférences du samedi ouvertes au grand public : au réel de la ville. Le colloque sera structuré en quatre séances qui recouvrent les principales questions ici évoquées et qui correspondent à autant d’approches du sujet : épistémologique, historique et historiographique, linguistique, esthétique.
Les propositions de communication (titre et résumé), seront soumises au comité scientifique du colloque. Elles sont à adresser à colloqueCESCM2021@gmail.com, avant le 30 avril 2020.
Comité d’organisation
Claudio Galderisi
Vladimir Agrigoroaei
Christelle Chaillou
Pierre-Marie Joris
Pierre Levron
Cinzia Pignatelli
Comité scientifique
Martin Aurell
Joëlle Ducos
Jean-Marie Fritz
Claudio Galderisi
Nancy Regalado
Jean-Claude Schmitt
Jean-René Valette
Jean-Jacques Vincensini
Fabio Zinelli
Michel Zink
Les traditionnelles Journées d’étude organisées par les JCM de l’Université de Genève se tiendront cette année à l’Université de Fribourg (7-8 mars 2022). À cette occasion, elles adopteront une formule bilingue français-allemand.
Les journées se consacreront aux êtres spirituels (anges, démons et esprits) qui occupent une place prépondérante dans l’art et la culture de l’Europe médiévale. Ambassadeurs des hiérarchies célestes et infernales, les anges et les démons incarnent avant tout l’opposition entre bien et mal. En outre, les représentations des acolytes de la divinité et des compagnons du diable au sein de la philosophie, de la théologie, de la littérature, des arts, de l’histoire et de la musique nous éclairent aussi sur les échanges interculturels médiévaux. En effet, l’imaginaire chrétien associé aux anges et aux démons repose sur des modèles antiques, notamment platoniciens, mais se définit et se construit aussi par rapport aux cultures païennes, polythéistes et orientales.
Dans cette perspective, il s’agira de s’interroger sur la manière dont les textes, les images et la musique présentent ces créatures : lieux de séjour (Cieux, Purgatoire, Enfer), relations au sein de ces espaces (hiérarchie interne, rapport à Dieu et au Diable, rivalités, etc.) et compétences (capacités surnaturelles, métamorphoses, polymorphisme, etc.). On pourra également envisager les modalités de figuration des anges et des démons (caractéristiques physiques, bestiaires, mises en scène, rôles symboliques, etc.) et leur potentiel métaphorique. Questionner ces représentations invite finalement à se pencher sur le rapport de ces êtres au monde des hommes. Anges et démons endossent en effet différentes fonctions, allant de l’adjuvant à l’opposant : protecteur, intercesseur, messager, guide, tentateur, trompeur, etc. Par ailleurs, les réflexions pourront être enrichies par une analyse de leurs conditions d’apparition et de communication (visions, songes, manifestations physiques, possession, etc.). Ces pistes d’investigation, envisageables selon différentes perspectives méthodologiques, visent à nourrir l’interdisciplinarité de ces Journées d’étude. Nous invitons toutes les jeunes chercheuses et tous les jeunes chercheurs médiévistes à nous faire parvenir leurs propositions de contribution en français ou en allemand, d’une demi-page environ, accompagnées de renseignements pratiques (statut, institution de rattachement, domaine de recherche), en format PDF, d’ici au mercredi 1 décembre 2021 à l’adresse jde.med22@gmail.com.
Colloque international, 18-21 novembre 2021
Le XIIIe siècle a constitué une période privilégiée en matière d’expansion territoriale des grandes principautés en Europe et dans une partie du monde méditerranéen. Pour ces pouvoirs souverains, le contrôle des territoires par des maillages de forteresses répondait à une véritable nécessité, face à des populations peu acquises aux élites dominantes, ou aux prétentions d’autres puissances souveraines. Remplaçant les lieux de l’ancien pouvoir, ces ensembles fortifiés devaient assumer un rôle militaire, administratif, juridique, mais aussi symbolique pour incarner les nouveaux maîtres du territoire.
Pour ces pouvoirs souverains en pleine expansion, et parfois en confrontation entre eux, la gestion cohérente – et souvent centralisée – des territoires nécessitait une rationalisation des processus, d’où la création et le développement d’outils administratifs de plus en plus efficaces, tant au niveau central que régional. Conséquence ou accompagnement du phénomène, on constate le développement d’un nouveau type d’architecture fortifiée, reflet exact de cette nouvelle organisation du pouvoir et des préoccupations de leurs commanditaires. Ainsi virent le jour de grands ensembles fortifiés tels que les châteaux et les villes de Philippe Auguste dans la moitié nord de la France ; les forteresses d’Édouard Ier d’Angleterre au Pays de Galles ; les superbes châteaux-palais de Frédéric II en Italie et en Sicile ; les fortifications royales de Carcassonne et des Corbières ; et bien d’autres encore, en Aragon, en Flandre, en Castille,en Bohème, et jusque dans les États latins d’Orient.
Ce colloque international vise à confronter les recherches les plus récentes en la matière, de façon à appréhender les similitudes de ces politiques administratives et architecturales souveraines à travers l’Europe, leurs interactions dans un contexte de confrontation, mais aussi leurs singularités et leurs différences, en fonction des contextes politiques, géographiques et artistiques propres à chacune, tout en examinant les questions de circulation des modèles et des concepts. Pour atteindre ces objectifs, la rencontre devra privilégier une vision pragmatique et concrète, basée sur l’histoire des sources comme sur l’analyse de l’architecture, mais aussi sur la compréhension des géographies des terroirs et du fait urbain. Pour mieux embrasser les phénomènes à l’œuvre, on délaissera le champ purement monographique pour privilégier les communications de synthèse et d’analyse transversale. Ce sera donc l’occasion de confronter les visions d’historiens, de géographes, d’architectes et d’archéologues.
Projets de sessions
1 – De la confrontation à la conquête : stratégies de maîtrise du territoire et de ses confins
2 – Pouvoirs souverains et gestion administrative des territoires
3 – La construction : économie du chantier et hommes de l’art
4 – Architectures du pouvoir : standardisation, adaptation et symboles
5 – Châteaux, villes et bourgs : le contrôle des populations
6 – Les forteresses en temps de paix armée et de guerre
Les propositions de communications (titre et résumé de 300 mots maximum) sont à remettre avant le 31 janvier 2021 à anais.monrozier@aude.fr. Les propositions feront l’objet d’une sélection par le comité scientifique du colloque. Celui-ci se réserve la possibilité de proposer aux candidats une communication par le biais d’un poster dans la salle de congrès.
Renseignements pratiques
2 jours ½ de communications, encadrés par des visites de terrain, du jeudi 18 novembre après-midi au samedi 20 novembre, avec visites optionnelles le dimanche 21 novembre.
Lieux : Cité de Carcassonne et châteaux sentinelles associés de l’Aude et de l’Ariège (Lastours, Peyrepertuse, Quéribus, Termes, Aguilar, Puilaurens,Montségur)
Direction scientifique : Jean Mesqui (Docteur ès Lettres) et Denis Hayot (Docteur en Histoire de l’Art et archéologie)
Frais de déplacement
Les frais de déplacement, d’hébergement et de restauration seront pris en charge pour les communications retenues.
Publication
Les Actes du colloque feront l’objet d’une publication.
Journées d’étude internationales La Fabrique des récits médiévaux (XIIIe-XVIe siècles), Université Bordeaux Montaigne, UR 4593 CLARE – Université Littoral Côte d’Opale, UR 4030 HLLI (Boulogne-sur-Mer), 12 mai 2021 et 11 février 2022
Organisatrices :
Grace BAILLET, Priscilla MOURGUES
Présentation du projet
Cette manifestation scientifique répartie sur deux journées les 12 mai 2021 et 11 février 2022 proposera une réflexion sur la fabrique du texte médiéval, sa matérialité et l’évolution des procédés de mise en forme du XIIIe siècle au XVIe siècle en se fondant sur différents types de récit. Dans le cadre d’autres réflexions, des chercheurs se sont attelés à analyser les techniques d’écriture dans les récits médiévaux et ont appréhendé ces textes pour comprendre les modalités de transmission et de diffusion de la culture française. Pour aborder cette thématique sous un angle plus neuf, dans une double perspective, diachronique et comparatiste, nous envisagerons de sonder la structuration des récits médiévaux classiques et tardifs en laissant de côté les problèmes que peut rencontrer l’éditeur actuel lors de l’élaboration d’une édition critique pour mieux nous concentrer sur le texte dans son époque.
Argumentaire
Les recherches menées sur les récits médiévaux et leur élaboration ont bien souvent permis d’éclairer l’esthétique et les divers enjeux, poétiques, littéraires et historiques, subordonnés à la tradition de ces textes. Déjà dans les années 1970, Paul Zumthor adoptait dans son Essai de poétique médiévale un point de vue formaliste en décrivant et en analysant par la forme des modèles d’écriture. À la même époque, le théoricien du langage Henri Meschonnic esquissait la notion de « forme sens » en avançant l’idée que l’œuvre crée sa propre forme. Ce concept sera repris quelques décennies plus tard dans le domaine des études médiévales et développé dans les travaux de Danièle James Raoul, notamment dans « Forme-sens : du legs de la tradition à la modernité créatrice » (2002), dans la mesure où celui-ci permet d’envisager le sens des textes médiévaux, en particulier la matière arthurienne, à partir de la forme qu’ils adoptent. Ce constat prouve le besoin d’inscrire le texte dans une forme pour mieux l’éprouver.
D’autres études de ce début du XXIe siècle ont tendu à présenter les textes dans une structure. En 2001, Alberto Varvaro s’interrogeait ainsi sur l’« Élaboration des textes et modalités du récit dans la littérature française médiévale » pour comprendre le mélange des genres dans les manuscrits des XIIe et XIIIe siècles et la mouvance des textes narratifs. Dans une perspective plus générale, en 2008, Pierre Chastang, dans son article sur « L’archéologie du texte médiéval », définit deux niveaux d’études complémentaires du texte pour mieux le contextualiser : le premier stade est la restitution d’une stratification textuelle grâce à l’examen du manuscrit ; le second est la nécessité de « situer le matériel dans son environnement ». Sans toutefois sonder les procédés de mise en forme du récit lui même, de telles données abordent de plus en plus la notion de structure et démontrent l’intérêt de repositionner le matériel dans son époque.
Par ailleurs, la multiplication des manifestations scientifiques de la dernière décennie témoigne une fois encore du désir de saisir avec exactitude l’esthétique et les techniques d’écriture à une époque définie. Nous songeons, entre autres, aux nombreuses contributions de Maria Colombo Timelli sur les mises en prose et aux manifestations qui furent consacrées à ce phénomène (Mettre en prose aux XIVe et XVIe siècles) en combinant des approches diversifiées sur le sujet (linguistiques, philologiques, littéraires, etc.). Nous pensons également aux études qui, dans un but similaire d’approfondissement, se concentrent plus spécifiquement sur l’art de la mise en prose dans un atelier localisé, tel celui du Maître de Wavrin, qui a fait l’objet d’un ouvrage collectif, L’Art du récit à la cour de Bourgogne, coordonné par Jean Devaux et Matthieu Marchal (2018). Dans la lignée de ces manifestations, des journées d’étude et colloques ont prolongé la réflexion en interrogeant la transmission et la diffusion de ce fonds littéraire médiéval au tournant de la fin du Moyen Âge et de la première Renaissance, en lien avec le changement de média que constituent les premiers imprimés (Les premiers imprimés français et la littérature de Bourgogne (1470-1550), colloque organisé en 2015 par Jean Devaux, Matthieu Marchal et Alexandra Velissariou à l’Université du Littoral). Ce regard renforcé sur ces œuvres, manuscrites et imprimées, a contribué également à enrichir le domaine de l’édition critique actuelle en exposant les potentialités que ces deux types de témoins peuvent offrir pour soulever les difficultés qu’implique l’élaboration d’une édition (L’édition des textes médiévaux de langue française et les imprimés anciens, journée d’étude, 2016). Nous remarquons dès lors que l’étude du texte médiéval est souvent subordonnée au travail de l’éditeur actuel sans que soit considérée pour autant la matérialité du texte replacé dans son époque.
D’une part, à notre connaissance, excepté quelques articles qui analysent et qui approfondissent à certains égards la question des procédés de structuration des récits médiévaux, il n’existe pas d’ouvrage de synthèse ou de collectif se consacrant uniquement à cette thématique. D’autre part, il peut être intéressant d’examiner cette problématique sur la longue durée, sans se borner au traditionnel tournant des XVe et XVIe siècles et sans non plus exclure cette période, pour pouvoir établir des passerelles entre les différentes époques. Ainsi ce projet, « La Fabrique des récits médiévaux (XIIIe XVIe siècles) », peut venir à l’appui des recherches amorcées depuis les années 2000 en les complétant et en les éclairant sous des angles moins étudiés.
Afin de pouvoir combiner plusieurs types d’approches (littéraire, historiographique, paléographique, etc.) et d’avoir un panel représentatif de récits médiévaux, en vers ou en prose, au fil des siècles, pour examen, nous optons pour le corpus suivant : les chroniques, les romans, les récits de voyage, les récits hagiographiques, les mises en prose, les récits brefs et les nouvelles.
Axes de recherches
Pour analyser les processus de structuration des récits médiévaux et leur évolution du XIIIe siècle au XVIe siècle, les pistes d’exploitation proposées ci-dessous s’articuleront autour de l’étude de la macrostructure et de la microstructure des textes : la composition d’un recueil, la dispositio du texte, les épisodes, la mise en page, les rubriques, les colonnes, les paragraphes, les miniatures, les bois, les sauts, les blancs, les différents marqueurs du texte, la ponctuation, etc.
Axe 1 – Identification et analyse de procédés de structuration
Le repérage de procédés de structuration à petite et grande échelles dans les manuscrits et dans les imprimés permettra de déceler ce qui appartient spécifiquement ou non à une époque ou encore de définir ce qui relève d’une catégorie de texte (par exemple, l’écriture sous forme d’épisode dans les récits brefs). Ainsi on pourra analyser les principes qui s’installent.
Par ailleurs, on pourra s’intéresser aux normes des œuvres fabriquées dans un même atelier et milieu culturel pour définir des pratiques spécifiques ou originales de mise en forme et pour en comprendre les particularités.
Axe 2 – La question de la frontière générique par la forme
Pour compléter le premier axe, il s’agira de croiser les techniques appliquées à différentes catégories de textes. Si l’on songe, par exemple, à la question de la mise en recueil, certains manuscrits ou imprimés regroupent parfois des textes assez différents. La présentation matérielle de récits de même catégorie possédant des caractéristiques communes ou au contraire très variées peut également être examinée. Les réflexions sur un corpus constitué de récits du même genre, envisagés sur une longue période peuvent aussi apporter des compléments à cette question.
Axe 3 – L’adoption d’usages et de réflexes de structuration et les écarts
Pour pouvoir mesurer l’écart de normes entre les récits médiévaux, on pourra s’interroger sur les réflexes adoptés au cours des processus d’écriture, de mises en forme et de structuration : ces gestes sont-ils comparables ou existe-t-il un fossé entre deux époques bien distinctes ? Doit-on les évaluer sur le même plan ? Les usages sont-ils toujours respectés ? Dans quelles conditions ? De même, ces questions peuvent se poser pour des productions créées à des périodes moins éloignées dans le temps, voire composées au même siècle.
Si l’on pense également à la question des formats manuscrit et imprimé, il peut être intéressant de comparer les pratiques structurelles pour la composition d’une même histoire, que ce soit pour une tradition uniquement manuscrite, pour une tradition transmise par les seuls imprimés ou pour une transmission mixte du récit, pour évaluer le degré d’aménagement et pour en saisir les raisons.
Axe 4 – Les effets de l’évolution des pratiques
Enfin, pour parfaire les trois axes précédents, il convient d’observer les impacts et effets que peut produire l’évolution des pratiques de mise en forme lors de la fabrique du texte. Ces observations peuvent se situer au niveau de la diffusion. Pour quelles raisons un texte est-il fondu dans une forme déterminée ?
Les constats peuvent aussi s’effectuer à partir de la réception des structures des récits médiévaux par les contemporains de ces textes. Quelles sont les conséquences de l’accès de plus en plus large au livre et à l’écrit ? Quelles perceptions sont décelables à la lecture d’un récit sous une forme nouvelle ? Cela entraîne-t-il de nouvelles pratiques de lecture ? Dans une époque donnée, quels ont été les effets des transformations des pratiques de lecture sur l’écriture et la structuration des récits ?
En outre, l’attention peut aussi se porter sur le rapport à la matérialité du texte du point de vue de l’auteur et du lecteur. Si l’on songe au système de balisage des textes, au rôle structurant des images qui insinue un dialogue texte-image dans la page ou encore aux indices textuels laissés par l’auteur pour son lecteur, un commerce lie de manière certaine le lecteur à son livre et à celui qui participe à sa constitution. Quels rapports peut entretenir le lecteur avec l’espace du livre ? Comment est-il sollicité ? Comment le livre permet-il d’établir une relation de communication entre le lecteur et les divers acteurs gravitant autour de la fabrique des récits (auteur, éditeur, imprimeur, libraire) ? Le lecteur a-t-il finalement une influence sur la fabrication du produit qu’il lira et quels en sont les impacts sur la production ?
D’autres réflexions peuvent bien sûr venir étayer les quatre axes de recherche précédemment exposés.
Les propositions de communication accompagnées d’un argumentaire d’une dizaine de lignes et d’un bref curriculum vitae sont à envoyer aux organisatrices avant le 20 novembre 2020.
Grace BAILLET
Priscilla MOURGUES
Comité scientifique
Maria COLOMBO TIMELLI, Professeur à l’Università degli Studi di Milano, Langue et littérature françaises du Moyen Âge
Jean DEVAUX, Professeur à l’Université du Littoral Côte d’Opale, Littérature française du Moyen Âge et de la Renaissance
Nadine HENRARD, Professeur à l’Université de Liège, Littérature française du Moyen Âge
Danièle JAMES-RAOUL, Professeur à l’Université Bordeaux Montaigne, Langue et littérature du Moyen Âge
Colloque international organisé dans le cadre du projet HALA, Chambéry – Turin (12-15 octobre 2022)
La problématique des politiques linguistiques conduites par les pouvoirs médiévaux a déjà fait l’objet de plusieurs études publiées durant la première décennie du XXIe siècle.
Le colloque « La parole du pouvoir » entend examiner ces thématiques de politique linguistique en les situant dans un cadre territorial précis et une perspective de longue durée. Bénéficiant d’une excellente tradition archivistique désormais bien explorée, les États de Savoie nous apparaissent comme particulièrement pertinents pour une telle étude de cas ; ils n’ont pour l’instant été que très peu étudiés dans cette perspective, si l’on excepte quelques articles. Situées de part et d’autre des Alpes occidentales, ces régions ont été soumises dès le XIe siècle à l’action unificatrice des comtes (puis ducs) de Savoie qui a débouché au XVe s. sur un État princier, élevé ensuite à la dignité royale au début du XVIIIe s. en tant que royaume de Piémont-Sardaigne.
Toute personne intéressée à faire une communication est invitée à envoyer d’ici le 15 octobre 2021 un titre avec une brève présentation (10–15 lignes) à Bernard Andenmatten, Jean-Louis Gaulin et Laurent Ripart.
Conditions pratiques : le colloque aura lieu à Chambéry (12 et 13 octobre 2022) puis se déplacera à Turin (14 et 15 octobre 2022) ; les organisateurs souhaitent que les congressistes puissent se libérer pour assister à l’ensemble de ces 4 journées et participer à l’ensemble des discussions. Les frais de transport, de logement et de restauration seront pris en charge par les organisateurs. Les actes du colloque seront publiés.
La problématique des politiques linguistiques conduites par les pouvoirs médiévaux a déjà fait l’objet de plusieurs études publiées durant la première décennie du XXIe siècle. On peut citer la monographie de S. Lusignan sur « La langue des rois » (2004), la mise au point de T. Brunner sur le passage du latin aux langues vernaculaires dans la documentation administrative (2009) ainsi que les contributions de deux colloques organisés tous deux en 2003 et publiés en 2005, consacrés respectivement à « La langue des actes » et à « La résistible ascension des vulgaires ».
Le colloque « La parole du pouvoir » entend examiner ces thématiques de politique linguistique en les situant dans un cadre territorial précis et une perspective de longue durée. Bénéficiant d’une excellente tradition archivistique désormais bien explorée, les États de Savoie nous apparaissent comme particulièrement pertinents pour une telle étude de cas ; ils n’ont pour l’instant été que très peu étudiés dans cette perspective, si l’on excepte quelques articles3. Situées de part et d’autre des Alpes occidentales, ces régions ont été soumises dès le XIe siècle à l’action unificatrice des comtes (puis ducs) de Savoie qui a débouché au XVe s. sur un État princier, élevé ensuite à la dignité royale au début du XVIIIe s. en tant que royaume de Piémont- Sardaigne.
Cette longue construction territoriale a englobé des populations très hétérogènes sur les plans linguistique et culturel, alors même que l’administration employa pendant très longtemps le latin ; par ailleurs, les ambitions européennes de la dynastie la mirent en contact avec des univers linguistiques divers et parfois lointains. Ces caractéristiques sont à la base des trois axes principaux du colloque.
1) Situés entre des aires linguistiques et culturelles multiples (français, italien, francoprovençal, occitan, allemand), les États de Savoie ont été soumis à des influences diverses, selon une intensité et un rythme qu’il conviendrait de préciser. Le transfert progressif du centre de gravité savoyard du côté italien s’est par exemple accompagné d’une dilatation de l’espace étatique en direction de la Lombardie et, au XVIIIe s., de la Sicile et surtout de la Sardaigne, ce qui nous amènera à nous interroger sur la politique linguistique de la dynastie envers ces nouveaux territoires. Il s’agira aussi de déterminer dans quelle mesure certaines frontières linguistiques ont pu coïncider avec les limites de l’expansion savoyarde, à l’exemple de la césure qui sépare les Romands des Alémaniques en Suisse, alors que dans d’autres cas le critère linguistique ne semble pas opérant, à moins qu’il n’ait constitué un élément d’identité régionale (Vallée d’Aoste, Nice), sans que soit remis en cause le rattachement à l’ensemble savoyard. Dans le même état d’esprit, peut-on considérer que le franco-provençal aurait constitué, du moins sur le versant occidental, un facteur d’unité linguistique dont l’essor aurait été entravé par le développement du français4 ? Mais dans ce cas pourquoi n’a-t-il pas davantage été utilisé comme langue de chancellerie ?
2) Cette diversité linguistique est-elle, précisément, une des causes du très long maintien du latin comme langue administrative aux dépens des vernaculaires ? Si l’édit de Rivoli de 1561, imposant l’usage du français et de l’italien dans les actes administratifs, constitue évidemment un tournant essentiel qu’il faudrait situer dans son contexte politique, la chronologie de l’emploi du latin durant les périodes antérieures doit être précisée. Il est probable que, à l’instar de ce qui a pu être observé ailleurs, cette évolution n’a pas été linéaire. Alors que des indices attestent des premiers emplois de vernaculaire durant la seconde moitié du XIIIe s., le latin reste pourtant largement majoritaire jusqu’à la fin du XVe s. S’agit-il toujours du même niveau de langage ? Dans quelle mesure celui-ci est-il conditionné par la typologie documentaire ? On pense évidemment ici aux différences entre les chartes d’une part, la comptabilité et les inventaires de l’autre. Peut-on retrouver des éléments du langage originel des sujets lorsque ceux-ci s’expriment à la première personne (serments de fidélité, enquêtes, reconnaissances foncières, dépositions judiciaires, etc. ) ? Dans quelle mesure l’usage constant du latin – et son éventuelle qualité formelle – sont-ils liés à la formation juridique supérieure progressivement acquise par les élites administratives savoyardes ? Enfin, faut-il lier cette persistance du latin aux échanges de personnels administratifs entre offices princiers et offices ecclésiastiques ?
3) Les usages linguistiques de la cour et la dynastie constitueront le troisième volet du colloque. Par sa richesse documentaire (comptes d’hôtel, inventaires, missives diplomatiques et privées, chroniques), la cour constitue un lieu privilégié pour observer la variété des usages linguistiques. Les ambitions affichées par la dynastie la conduisirent à partir du XIVe siècle à conclure des alliances matrimoniales prestigieuses mais parfois fort éloignées de sa base alpine : la France bien sûr, mais aussi l’Italie, le Saint-Empire et l’Orient grec (Constantinople, Achaïe et Chypre) et, au début de l’époque moderne, le Portugal et l’Espagne. L’arrivée de ces princesses et de leur entourage à la cour de Savoie, mais aussi l’envoi des filles de la dynastie dans des cours étrangères provoquèrent un intense échange de courriers et expliquent certaines expéditions militaires lointaines (Italie du Sud, croisade, Chypre). Peut-on évaluer les compétences linguistiques acquises alors par les Savoie et leur entourage ainsi que d’éventuelles répercussions sur l’exercice de leur pouvoir ? Comment s’organisèrent les traductions entre les différentes langues utilisées à la cour et dans la principauté ?
Les questions sont nombreuses et il n’est pas certain qu’il soit possible de trouver à chaque fois des réponses précises. Pour éviter une trop grande dispersion des interventions, nous souhaiterions que les interventions s’insèrent dans au moins un des trois axes exposés ci- dessus ; elles pourront développer un point précis ou aborder une question plus large et déjà connue, mais sous l’angle nouveau et spécifique du langage.
Toute personne intéressée à faire une communication est invitée à envoyer d’ici le 15 octobre 2021 un titre avec une brève présentation (10–15 lignes) à Bernard Andenmatten, Jean-Louis Gaulin et Laurent Ripart.
Conditions pratiques
Le colloque aura lieu à Chambéry (12 et 13 octobre 2022) puis se déplacera à Turin (14 et 15 octobre 2022) ; les organisateurs souhaitent que les congressistes puissent se libérer pour assister à l’ensemble de ces 4 journées et participer à l’ensemble des discussions. Les frais de transport, de logement et de restauration seront pris en charge par les organisateurs. Les actes du colloque seront publiés.
En savoir plus sur le projet HALA : http://ciham-digital.huma-num.fr/hala/
Angers, UCO, 13-14-15 octobre 2021
Le colloque international, organisé conjointement par la DRAC des Pays de la Loire, l’Université catholique de l’Ouest, l’Université de Nantes et l’Université de Poitiers, a pour objet le portail polychrome de la cathédrale Saint-Maurice d’Angers dont la restauration s’est achevée en 2019, après dix années d’études et de travaux. Les trois journées de colloque serviront tant à présenter les modalités et les résultats de cette restauration qu’à faire le bilan des connaissances sur le portail et à mettre en lumière les avancées offertes notamment par la redécouverte des polychromies médiévale et moderne, conservées dans des proportions rares.
Réalisé au cours du milieu du XIIe siècle, le portail de la cathédrale Saint-Maurice présente un décor monumental caractéristique du premier art gothique. Son récent nettoyage a permis de redécouvrir sa polychromie, une polychromie double puisque datée à la fois du milieu du XIIe siècle, donc accompagnant la mise en œuvre du portail, et du XVIIe siècle, période au cours de laquelle il fut restauré et repeint. À la suite d’un premier nettoyage mené en 2009,une importante restauration a été engagée par la DRAC des Pays de la Loire, qui a permis de remettre en évidence une œuvre d’une grande qualité à la fois stylistique et iconographique. Ce colloque international et pluridisciplinaire aura donc pour but de partager les découvertes issues de ces travaux de restauration et de faire toute la lumière sur ce portail ainsi que sur le chantier qui l’a vu naître. Son objectif est double : celui de revisiter la mise en œuvre matérielle, stylistique et iconographique du portail, mais aussi celui de présenter les méthodologies choisies au XXIe siècle pour restaurer un portail peint et repeint, et déjà plusieurs fois restauré par le passé. Il donnera la parole aux acteurs de cette restauration, afin de mettre en avant leurs techniques et leurs découvertes. Ce sera aussi un moment privilégié pour parler des portails polychromes, tant ceux qui furent peints dès leur mise en œuvre, que ceux qui furent repeints à l’époque moderne. Enfin, le choix d’une structure contemporaine de protection offrira l’opportunité de faire le point sur cette question en abordant les solutions médiévales (porche, galerie, auvent...) et les propositions préventives mises en place aux XX-XXIe siècles en France et en Europe.
Axes de recherche
Les interventions ont ainsi pour objectif d’enrichir l’étude du portail de la cathédrale Saint-Maurice d’Angers en proposant une mise en perspective et une mise en valeur de ses spécificités et particularités, tant au sein du territoire angevin qu’à l’échelle de l’Occident médiéval. Les chercheurs intéressés peuvent aborder le sujet du colloque suivant plusieurs axes :
Le portail Saint-Maurice au regard du premier art gothique (peinture et sculpture) : mise en perspective du décor monumental
Les portails sculptés peints : polychromie médiévale et/ou polychromie moderne
La question des porches et protections au-devant des portails
Enjeux et méthodologie de la restauration des portails sculptés polychromes
Il est prévu de publier une partie des communications du colloque et des études liées à la restauration du portail dans un volume monographique au cours de l’année qui suivra.
Modalités de soumission des propositions
Les trois journées de colloque se tiendront les 13, 14 et 15 octobre 2021 à l’UCO, à Angers. Les propositions de communication de 20 min (300 mots maximum en français ou en anglais) sont à envoyer avant le 1er octobre 2020, accompagnées d’une brève bio-bibliographie (une page max.) à l’adresse suivante : saintmauriceangers@gmail.com
Les résultats de la sélection seront communiqués au plus tard le 15 novembre 2020.
Comité d’organisation
Bénédicte Fillion-Braguet, Université de Poitiers
Jean-Marie Guillouët, Université de Nantes
Guy Jarousseau, Université Catholique de l’Ouest, Angers
Nathalie Le Luel, Université Catholique de l’Ouest, Angers
Clémentine Mathurin, Direction régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire, Nantes
Jehanne Roul, Université Catholique de l’Ouest, Angers
Ambre Vilain, Université de Nantes
Comité scientifique
Bénédicte Fillion-Braguet, Université de Poitiers
Manuel Castiñeiras, Université autonome, Barcelone
Valérie Gaudard, Direction régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire, Nantes
Jean-Marie Guillouët, Université de Nantes
Nathalie Le Luel, Université Catholique de l’Ouest, Angers
Clémentine Mathurin, Direction régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire, Nantes
Robert Maxwell, Institute of Fine Arts, Université de New York
Philippe Plagnieux, Université de Paris 1
Eliane Vergnolle, Université de Franche-Comté, Besançon
Ambre Vilain, Université de Nantes
Journées d’étude internationales, 8 octobre 2021 - Université de Lille ; 15 décembre 2021 - Université Catholique de Louvain
Organisation
Naïs Virenque - Université Catholique de Louvain
Raphaël Demès - Université de Lille
Angélique Ferrand - Université de Nantes
Antoine Paris - Sorbonne-Université / Université de Montréal
Résumé
Ce projet, qui s’articule autour de deux journées d’étude, croise l’histoire formelle et figurative des animaux, l’histoire de la modélisation de la pensée, l’histoire des arts de la mémoire et les études diagrammatologiques. Il vise à explorer la manière dont des formes empruntées à l’imaginaire zoologique servent de matrices exégétiques et mnémotechniques dans des textes, des images et/ou des objets iconotextuels de l’Antiquité au XVIe siècle. En se fondant sur des réflexions transversales et sur des études de cas, il s’agira de comprendre les raisons qui conduisent mnémotechniciens et exégètes à recourir aux animaux comme outils heuristiques et cognitifs, et de caractériser les occurrences de ce procédé en les replaçant dans leur contexte intellectuel, spirituel, épistémique, figuratif et littéraire.
Argumentaire
Durant les dernières décennies, l’histoire sociale, culturelle, épistémique, littéraire et figurative des animaux a fait l’objet d’études de plus en plus nombreuses, souvent interdisciplinaires, qui ont souligné le rôle majeur que l’imaginaire zoologique joue depuis l’Antiquité dans l’histoire des idées et de leur mode d’expression. Parallèlement, l’histoire de la pensée figurative, des diagrammes, des modèles de raisonnement, de même que l’iconologie, la sémiologie et les sciences cognitives se sont attachées aux notions de « structure » et de « matrice » afin de comprendre leur rôle dans la constitution des discours, des savoirs et des imaginaires. En revanche, aucune étude panoramique approfondie ne s’est concentrée sur l’interaction entre les deux. Afin de contribuer à une meilleure connaissance de cette interaction, les deux journées d’étude proposent d’envisager, dans une perspective diachronique qui s’étend de l’Antiquité au XVIe siècle,et de façon interdisciplinaire, le recours aux animaux et à l’imaginaire zoologique à des fins matricielles dans la composition mnémotechnique et/ou exégétique de productions verbales (écrites, lues, chantées ou encore écoutées), figuratives (toute sorte d’arts visuels, éventuellement dans leur rapport à l’architecture) et/ou iconotextuelles (toute sorte de figures, diagrammes ou graphes). Elles ne visent donc pas à s’interroger sur les animaux et l’imaginaire zoologique en tant que tels, mais sur la manière dont ils régissent, modélisent, matérialisent des progressions mentales,afin d’optimiser l’activité de la mémoire et de soutenir l’investigation exégétique. On entendra donc l’expression d’« animaux matriciels » à travers le sens que le CNRTL attribue au terme de « matrice », à savoir ce « qui est considéré comme étant à l’origine de quelque chose ». À la différence de la structure, qui organise une production de pensée, la matrice, susceptible d’être elle-même structurée, régit la forme que prend cette production de pensée.
Les deux journées d’étude s’intéresseront aux modalités selon lesquelles les animaux, par leur corporéité, leur variété ou encore leur capacité de transformation, pris dans leur globalité ou décomposés en fonction de leurs parties, ont pu servir de matrices mnémotechniques et exégétiques à des fins didactiques, spirituelles, parénétiques, axiologiques, épistémiques ou encore généalogiques. D’une part, en effet, les corps des animaux fournissent à qui veut se souvenir une structure solide et fiable pour localiser mentalement des idées sous la forme de textes et d’images, puis, selon le principe de l’art de la mémoire formulé dès l’Antiquité, les retrouver dans l’ordre dans lequel il les a mémorisées. D’autre part, et à l’appui de l’art de la mémoire, les corps des animaux disposent d’une efficacité symbolique et sociale considérables, qui en font des outils utiles aux exégètes pour examiner en profondeur des objets textuels et/ou visuels à des fins épistémiques ou spirituelles.
L’objectif de ces journées sera de proposer des réflexions d’ordre général, d’examiner des études de cas et de s’interroger sur l’évolution de la manière dont les corps des animaux constituent des matrices mnémotechniques et/ou exégétiques, capables de produire ou de mettre au jour des réseaux de sens dans des textes, des images et/ou des iconotextes. Dans la prédication médiévale, il est fréquent, par exemple, que l’introduction d’un discours soit associée à la tête de l’animal, chaque partie de son développement à une ou plusieurs de ses pattes, et sa conclusion, à sa queue. De même, les nageoires, les ailes, les cornes, les bois ou encore la langue de certains animaux, mais aussi les vermines, les créatures aux extrémités serpentines, les gueules léonines et les animaux d’inspiration mythologique sont autant de modèles susceptibles de constituer des lieux et/ou des images de mémoire, comme dans le cas de figures animales associées à des constellations à des fins mnémotechniques dès l’Antiquité grecque. Les extrémités du corps de l’animal, ses particularités, mais aussi son hybridité constituent ainsi des réservoirs inépuisables d’astuces, de modèles, de symboles utiles aux mnémotechniciens et aux exégètes.
Axes et pistes de réflexions
Formes et figurations : En tant que matrice exégétique et mnémotechnique, l’animal revêt des formes et des figurations dont il s’agira de prendre en compte les caractéristiques et la diversité. Les animaux exercent-ils une fonction matricielle grâce à leur corps entier, ou à une ou certaines de ses parties ? Certaines de leurs caractéristiques anatomiques,voire physiologiques, ou encore symboliques, sont-elles ignorées ou privilégiées ? Dans quelle mesure leur forme et leur figuration sont-elles mimétiques, ré-imaginées, fantasmées ou seulement suggérées ? En quoi et comment les animaux exercent-ils une fonction matricielle dans des textes, et en quoi cette fonction contribue-t-elle à produire une image mentale chez le lecteur ? Les animaux sont-ils présents à travers leur identité nominale ou font-ils partie d’un ensemble anonyme ? Sur quels procédés – énumération, évocation de leurs parties, accumulation d’attributs... – repose leur fonction matricielle ?
Réciprocités des variations, des transformations et des adaptations : La fonction matricielle des animaux dans les textes, les images et les iconotextes se caractérise par des variations, des transformations et des adaptations des uns et/ou des autres. Quelles actions réciproques s’exercent entre les animaux d’une part, et les textes, les images et/ou les iconotextes d’autre part ? Les formes et les figurations animalières s’adaptent-elles, voire se modifient-elles pour se conformer au texte, à l’image et/ou à l’iconotexte ? Au contraire, ces derniers s’agencent-ils en fonction de la physionomie de l’animal, qui exerce alors pleinement une fonction de matrice ? Animaux, textes, images et/ou iconotextes subissent-ils tous des changements de forme et/ou de structure pour favoriser leur efficacité mnémotechnique et/ou exégétique ?
Corporéités animales ; corporalités textuelles, visuelles et iconotextuelles : Lorsqu’il sert de matrice exégétique ou mnémotechnique, l’animal, et plus particulièrement son corps, rencontre le corps du texte, de l’image et/ou de l’iconotexte lui-même. Le corps de ces derniers peut se définir par sa cohérence et son intégrité visuelle, sémique et/ou plastique. Par quels procédés – description, énumération, mise en page, syntaxe, jonction plastique, distinction de champs visuels... – s’opère le lien entre le corps de l’animal et le corps du texte, de l’image et/ou de l’iconotexte ? Le corps de l’animal, voire l’animal lui-même, conserve-t-il son intégrité,voire son identité, lorsqu’il est utilisé en tant que matrice mnémotechnique et/ou exégétique, par exemple dans le cas où il sert de modèle formel à un diagramme ? Recourir à l’animal comme matrice présuppose-t-il de détruire son corps, voire son essence même ?
La diversité et les catégories animalières à l’épreuve de l’exégèse et de la mnémotechnie : Les animaux choisis pour exercer une fonction matricielle diffèrent selon le contexte exégétique et/ou mnémotechnique. Quelles raisons président au choix de tel ou tel animal ? Certains animaux sont-ils plus souvent utilisés que d’autres pour des raisons qui ne sont pas (ou pas seulement) symboliques ? L’insertion de l’animal dans une catégorie préexistante – épistémique, spirituelle, sociétale... – joue-t-elle un rôle dans leur élection comme matrice exégétique et/ou mnémotechnique ? Si oui, quelles oppositions sont à l’œuvre ? Celle, en grec, entre zôon et thèrion ? Celle, d’inspiration augustinienne, entre pecus et bestia ? Celle qui distingue les animaux indigènes des animaux exotiques ? Les animaux réels et les animaux imaginaires ou mythiques ? Les animaux purs et les animaux impurs selon, par exemple, les catégories du Lévitique ? Quelle est la place des animaux hybrides, voire des hybrides d’humains et d’animaux ou de divers animaux parmi les animaux matriciels exégétiques et mnémotechniques ?
Spécificités des matrices animales : Les animaux ne sont pas les seuls à inspirer formellement et figurativement les exégètes et les mnémotechniciens. D’autres éléments de la nature – comme les plantes, et plus spécifiquement les arbres – mais aussi produits de la main de l’homme – comme les architectures, les roues, les chandeliers – sont susceptibles de jouer des rôles matriciels dont l’opérativité exégétique et mnémotechnique est proche de celle des animaux. Dès lors, quelle est la spécificité des matrices animales ? Dans des contextes similaires, existent-elles concurremment à d’autres modèles formels et figuratifs ? Quelles raisons justifient de les privilégier, ou au contraire de les négliger, par rapport à d’autres ?
Modalités de soumission des propositions de communication
La date limite de soumission des propositions de communication est fixée au 31 mai 2021. Les propositions doivent contenir un titre, un résumé d’environ dix lignes en français ou en anglais, ainsi que les coordonnées institutionnelles de l’intervenant. Le comité d’organisation répartira les communications sur les deux journées d’étude en fonction de critères scientifiques,mais les intervenants sont invités à préciser s’ils préfèrent absolument intervenir dans l’une ou l’autre des journées.
Lieux
IRHiS, Université de Lille (Campus du Pont de Bois)
GEMCA, Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve)
Paris, École normale supérieure & École nationale supérieure des Beaux-Arts, 15-16 juin 2020
Colloque international organisé par le centre d’excellence Jean Monnet IMAGO (Paris, École normale supérieure), en partenariat avec l’université de Genève (Chaire des Humanités numériques), Purdue University et les Beaux Arts de Paris.
Si les circulations des artistes et des œuvres occupent l’histoire de l’art depuis de nombreuses années, celles des images soulèvent des difficultés. Comprises, au sens large, comme des « représentations ou reproductions d’un objet ou d’une figure » (Larousse.fr), les images peuvent être à la fois matérielles, artificielles, mentales, numériques, et perceptives. C’est peut-être la variété de ces supports qui rend l’étude de leur circulation si difficile.
Comment va-t-on ne serait-ce que d’une image mentale à une image imprimée, en passant par une image peinte, elle-même inspirée peut-être d’une image photographique ? La circulation des images a-t-elle nécessairement besoin de supports matériels (une image numérique étant aussi matérielle, dans la mesure où elle doit, pour être perçue, être affichée d’une manière ou d’une autre) ? Sait-on, par ailleurs, à quelle vitesse les images circulent, selon les époques, les cultures, les modes de transport ? Une image qui circule finit-elle par s’épuiser, comme le suppose l’artiste Hito Streyel, porte-parole des “Pauvres images” (https://www.e-flux.com/journal/10/61362/in-defense-of-the-poor-image/), ces fichiers abimés d’avoir trop circulé, comme les tableaux qui sont passé par trop de mains finissent par tomber en miettes ?
Si la question des circulations d’images semble relever surtout d’approches descriptives, qui nous permettraient de déterminer ce qui circule, comment cela circule, où cela circule, et quelles sont les conséquences matérielles d’une circulation d’images, s’y attaquer c’est immédiatement entrer dans le domaine des études culturelles, politiques et géopolitiques. Car les circulations d’images ont toujours accompagné la mondialisation - elles ont même probablement contribué à ces rencontres, ces confrontations comme à ces métissages que trente années d’études de la mondialisation n’ont pas réussi à clarifier. La remarque de Sanjay Subrahmanyam,"Par-delà l’incommensurabilité : pour une histoire connectée des empires aux temps modernes,” Revue d’histoire moderne et contemporaine, 54-4 bis (2007) : 34-53, selon laquelle les images étaient le vrai défi des études globales, reste encore valable et risque de l’être longtemps.
Ce colloque s’attaquera pourtant à la question, en invitant les participant-e-s à mêler, croiser, ou au moins faire dialoguer les approches très diverses de l’analyse monographique et formelle, l’approche numérique (quantitative, cartographique, visuelle), l’étude esthétique - pour faire le bilan de ce que la circulation fait aux images, et ce que les images font lorsqu’elles circulent.
L’appel à proposition s’adresse à des profils volontairement divers : artistes, historien-ne-s de l’art, spécialistes d’études visuelles, spécialistes de vision artificielle, historien-ne-s de la mondialisation, spécialistes d’études cognitives. Les candidatures à plusieurs voix sont les bienvenues. Les propositions pourront, de manière non exclusive, aborder les enjeux suivants
Quelles sont les images qui circulèrent et circulent actuellement le plus et le mieux ? - et comment les repère-t-on ? Comment expliquer les raisons de leur succès, et auprès de quel public ?
Comment mesurer la circulation des images et ses différentes vitesses de diffusion, selon les époques, les différents procédés techniques de reproduction et les territoires ?
Comment les images circulent-elles, selon quels vecteurs et par l’intermédiaire de quels acteurs et prescripteurs ?
Que fait la circulation à une image ?
Le colloque se déroulera à l’École normale supérieure le 15 juin 2020, aux Beaux-Arts de Paris le 16 juin 2020. Il est financé par le centre d’excellence Jean Monnet IMAGO, en partenariat avec la Chaire des Humanités numériques de l’université de Genève, Purdue University et l’École nationale supérieure des Beaux-arts (ENSBA).
Calendrier de l’appel
Les propositions (500 mots au plus) devront être envoyées au plus tard le 25 mars 2020, accompagnées d’une courte bio-bibliographie à imago.conference@gmail.com.
Date limite d’envoi des propositions : 25 mars 2020.
Les participants recevront une réponse avant le 15 avril 2020
Comité d’organisation
Marie-José Burki (ENSBA), Grégory Chatonsky (www.chatonsky.net), Catherine Dossin (Purdue University), Béatrice Joyeux-Prunel (Université de Genève, Chaire des Humanités numériques) et Léa Saint-Raymond (École normale supérieure).
Tours, 30 juin-2 juillet 2022
L’histoire des élites nobiliaires a longtemps été circonscrite aux cadres territoriaux des États, ne dépassant ceux-ci qu’à l’occasion de phénomènes conjoncturels précis : arrivée de nouvelles dynasties sur des trônes laissés vacants, installation de suites de princesses étrangères, périodes de conflits et conséquences de ceux-ci sur le tracé des frontières aboutissant à redéfinir des loyautés ou à susciter des mobilités. Ce point de vue conduisait à restreindre l’importance du caractère transnational des noblesses, de leurs ancrages multiples et, au-delà, l’idée d’une « internationale » aristocratique. L’influence de l’histoire connectée a été décisive pour aborder à nouveaux frais les mobilités nobiliaires, en sortant du cadre national et en renouvelant les échelles d’approche. L’individu et la famille ont dès lors été pensés sous l’angle de solidarités gigognes (Dynasticism). Les relectures de l’État moderne, envisagé comme une entité moins centralisatrice que coordonnatrice, ont également permis de réviser sa relation aux élites nobiliaires. Ce n’est donc pas un hasard si les premiers laboratoires de cette nouvelle approche sont les espaces où l’État demeurait faible et les fidélités plus lâches : les Pays-Bas espagnols puis autrichiens, la péninsule italienne, la monarchie autrichienne. Ces études ont mis en valeur la capacité de certaines familles à dépasser les frontières pour tisser des relations avec d’autres souverains et d’autres groupes nobiliaires dont l’altérité, à géométrie variable, peut toutefois s’avérer rédhibitoire. Le fait de concevoir la famille dans sa substance (R. Descimon), comme une entité juridique, au capital pluriel (social, politique, culturel, économique, symbolique), met en lumière la grande variété des leviers d’action qui sont potentiellement à la disposition du lignage. Les apports des sciences sociales, et notamment de l’anthropologie historique, ont permis, quant à eux, de questionner celui-ci au travers de paradigmes telles l’alliance, la transmission ou l’économie de la parenté pour mesurer la capacité d’action de ces familles face à un statut nobiliaire dont les règles d’accès et de maintien sont souvent très strictes, variables selon les lieux et assorties d’une reconnaissance mutuelle qui n’a rien de pérenne.
Le caractère « transnational » des familles nobiliaires trouve généralement son origine dans des mariages internationaux ou à travers l’engagement à servir des souverains « étrangers » (charges militaires, diplomatiques, juridiques ou administratives). Dans le cadre des « monarchies composites » (J. H. Elliott), le service royal peut aussi prendre plus naturellement une dimension transnationale s’articulant sur divers territoires. Dans ces différents cas, les relations nouées peuvent déboucher sur l’acquisition et/ou la transmission de biens et de distinctions qui contribuent à enraciner matériellement et symboliquement la famille dans d’autres États (terres, fiefs, titres nobiliaires, statuts spécifiques, ordres dynastiques, etc.). Il est significatif que les lignages transnationaux les plus étudiés appartiennent à la couche supérieure des élites nobiliaires, une aristocratie suffisamment puissante pour savoir monnayer sa fidélité et élaborer son emprise territoriale en faisant fi des frontières, débordant des Pays-Bas vers le royaume de France ou l’Empire et jouant de ces appartenances plurielles au gré des conjonctures pour maintenir une politique opportuniste de fidélités multiples. Mais ces lignages ne représentent-ils que des cas particuliers, ou bien leurs comportements peuvent-ils être plus diffus qu’il n’y paraît au sein des noblesses ? Toujours est-il qu’ils tissent les trames d’un large réseau matrimonial appelé à unir bon nombre de lignages dont les généalogies et les alliances se retrouveront dans l’almanach du duché de Saxe-Gotha et invitent à s’interroger sur la genèse de ce « gotha » européen transnational à l’époque moderne, voire plus en amont dès l’époque médiévale, ainsi que sur ses persistances et réinventions à l’époque contemporaine.
En étudiant les pratiques et les marqueurs de la « transnationalité », cette rencontre a pour objectif de questionner les processus de formation et de persistance de noblesses inscrites dans des espaces pluriels qui se distingueraient des noblesses exclusivement « nationales ». L’inscription transnationale entraîne-t-elle une modification des comportements, des habitudes, des manières de penser ? Il s’agit également d’interroger les enjeux autour de la « transnationalité » qui peut apparaître selon les cas comme un avantage ou un désavantage, comme une opportunité d’ascension ou un choix réalisé par défaut, lorsqu’un individu ne réussit pas à atteindre les positions recherchées au niveau régional ou « national ». S’agit-il d’un choix porteur d’une dimension stratégique ou d’une réalité imposée par les circonstances et subie ? Comment cette situation est-elle vécue par les individus ? Comment est-elle utilisée en mobilisant, selon la nécessité, une appartenance plutôt qu’une autre ?
Les noblesses se caractérisent par un ancrage local important, lié à la possession a priori durable de terres et de fiefs, ainsi que par une relation spécifique au souverain, trouvant ses origines dans la vassalité et prolongée à travers la notion de service et l’attachement courtisan. Il s’agit également d’une réalité sociale étroitement liée à l’institution politique car c’est le prince qui définit la noblesse et contrôle l’intégration à ce groupe, doté par ailleurs d’une forte capacité d’autoreprésentation. Ces caractéristiques peuvent expliquer des comportements différents par rapport aux grands négociants – qui s’inscrivent dans un cadre « transnational » pour d’autres raisons – mais aussi par rapport aux familles régnantes, cette « société des princes » dont le caractère transnational recouvre des enjeux notamment diplomatiques et qui a déjà été largement étudiée.
De même, les seules pratiques des voyages, des formations effectuées à l’étranger ou de l’inscription dans un réseau de correspondance international ne sont pas retenues comme suffisantes pour qualifier un individu de « transnational ». L’approche « transnationale » ici convoquée ne cherche pas à confronter deux réalités nationales, à envisager toutes les circulations qui impliquent le franchissement d’une frontière ou toutes les relations entretenues au-delà de celles-ci. Les propositions doivent se focaliser sur les individus et/ou les familles qui s’inscrivent dans une appartenance plurielle par leurs origines, par l’union avec un(e) étrangèr(e), par leurs propriétés ou titres, par leur engagement au service d’un autre souverain (ou État). Dans le cas des monarchies « composites », les appartenances multiples relevant des différents territoires qui les composent sont retenues comme participant d’un caractère « transnational ». Une attention particulière sera également portée aux familles implantées dans des zones frontalières où les tracés de délimitations territoriales ont pu fluctuer et contribuer à leur conférer une dimension géopolitique particulière.
Le choix de la longue durée doit par ailleurs permettre d’envisager comment l’éclatement confessionnel de l’Europe chrétienne, les évolutions différenciées des formes étatiques, des statuts nobiliaires et du concept de nation ont influé sur la dimension transnationale des familles nobles.
Axes d’étude envisagés
Articulation des lignages et alliances matrimoniales
Au premier abord, une inscription « transnationale » permettrait d’accumuler biens, honneurs et dignités et représenterait un capital social, politique, économique et culturel pour la famille qui la met en œuvre. Elle pose toutefois la question des modalités d’articulation des différentes appartenances qui en résultent au sein des divers lignages et individus qui composent une Maison – au sens anthropologique du terme qui renvoie à la possession d’un domaine composé de biens matériels et immatériels, qui se perpétue par la transmission du nom, de la fortune et des titres (C. Levi Strauss). La coexistence de branches familiales implantées dans plusieurs pays semble le cas le plus fréquent, mais encore faut-il que la « Maison » conserve une solidarité lignagère sur la longue durée qui maintienne au nom son caractère transnational et ne soit pas victime des extinctions démographiques qui touchent massivement les familles nobles. La division observée chez certains lignages flamands et centre-européens, entre une branche (le plus souvent) aînée à laquelle incombe la dimension transnationale et les autres branches qui privilégient un ancrage plus régional et cultivent des fidélités plus exclusives, se retrouve-t-elle ailleurs ? Quel rapport entre le « rang » nobiliaire et la dimension transnationale ? Celle-ci permettrait-elle de délimiter une sorte d’élite nobiliaire dont le terrain d’action déborde le cadre local ?
Il ne faut cependant pas sous-estimer les freins à cette ouverture : homogamie et endogamie semblent rester la règle, qu’il s’agisse de choix délibérés de se maintenir dans un groupe à l’identité forte, même si elle n’est pas exclusive, ou de contraintes imposées par l’appartenance à des institutions (chapitres, ordres militaires, cours princières…) dont les règles d’intégration tendent à régir massivement les alliances matrimoniales et à imposer de les contracter dans un écosystème socio-culturel spécifique. Leurs exigences en termes de qualité d’ascendance noble reposent bien souvent sur le maintien dans des cercles familiaux plus ou moins étroits qui cultivent une reconnaissance mutuelle sur le long terme, facteur de stabilité sociale de ces institutions. Cette étude des alliances conduit ainsi à s’interroger sur le rôle spécifique des femmes à l’intérieur de ces familles.
Ces questionnements sont à replacer dans un cadre social mouvant et éclaté : celui d’une Europe où les statuts nobiliaires sont extrêmement diversifiés et encore mal fixés à la fin du Moyen-Âge. Dans quelle mesure divers facteurs intérieurs comme extérieurs peuvent-ils favoriser un processus d’homogénéisation des statuts nobiliaires (centralisation des États, rôle des ordres militaires, etc.) ? Comment contribuent-ils à la formation d’une « internationale nobiliaire », ce fameux gotha qui existait peut-être dans les consciences bien avant la date de publication de l’almanach ? Quel rapport entre le développement de la primogéniture et les stratégies territoriales des aristocraties ? Il s’agit également de s’interroger sur les conséquences de l’éclatement des statuts nobiliaires après la Révolution française et la période napoléonienne.
Noblesses transnationales et formations étatiques
La question des élites « transnationales » est inséparable de celle du rapport à l’État, à la nation ou aux frontières territoriales. Comment la notion de fidélité à un souverain et/ou à la patrie s’articule-t-elle dans ces cadres ? Cette question apparaît particulièrement sensible pour la noblesse, par essence très présente dans les charges militaires, auliques ou civiles, au plus haut niveau de l’appareil d’État.
La constitution d’élites « transnationales » fut également une politique délibérée des empires et « monarchies composites » qui cherchaient à cimenter par là des territoires aux provenances variées : les souverains espagnols des XVIe-XVIIe siècles s’efforcèrent ainsi d’intégrer les élites de leurs États à travers des mariages internationaux, étroitement surveillés depuis la cour de Madrid, ou par l’usage de distinctions telles la Toison d’or ou le titre de Grands d’Espagne qui contribuèrent à former une noblesse « impériale ». Quels parallèles pourraient-être réalisés avec d’autres formations impériales qui s’inscrivent dans des cadres temporels plus larges (Saint-Empire) ou plus réduits (Empire napoléonien) ? Le cas du Saint-Empire, qui cultive des régimes étatiques singuliers permettant l’élaboration d’États « incomplets », pensés individuellement (principautés) ou collectivement (dans le cadre des Cercles notamment), sécrète-t-il une capacité transnationale particulière ? Cette « transnationalité », indissociable du morcellement politique, constitue-t-elle une force, (l’immédiateté pouvant servir de tremplin ou de facteur pseudo-uniformisateur par le caractère générique qu’il confère) ou une faiblesse ? À cet égard, le titre de « prince du Saint-Empire » peut permettre d’occulter d’autres possessions placées sous un régime médiat (on assiste alors à une transposition scalaire de la logique des monarchies composites), mais peut aussi masquer un écartèlement politique susceptible d’être un facteur de fragilité, comme tendrait à le démontrer la médiatisation massive des principautés allemandes au moment de la dissolution du Saint-Empire, puis du Congrès de Vienne.
Les importantes reconfigurations géopolitiques et religieuses sont enfin à l’origine de mobilités nobiliaires et contribuent donc au caractère transterritorial de certaines Maisons. Les phénomènes d’exils et d’émigrations, les confiscations de biens sont directement responsables de nouveaux équilibres et de nouveaux agencements territoriaux. Les fidélités dynastiques peuvent ainsi connaître d’importantes reconfigurations à l’issue des guerres successorales, des partages territoriaux, des vagues de répression ou de la chute des Empires.
Le choix de la longue durée vise ainsi à saisir des permanences ou des évolutions dans les stratégies des familles et des États sans pour autant négliger les singularités de chaque contexte et de chaque cadre politique. Il permet, par exemple, de remettre en perspective les phénomènes de résistance à l’intégration de familles venues de l’extérieur et les processus de conciliation qui pouvaient en découler. On pourra ainsi notamment s’intéresser aux marges de manœuvre fluctuantes qui ont pu être laissées aux dynasties étrangères dans le recrutement de conseillers extérieurs au Royaume et aux réactions qu’elles ont pu susciter (cf. Bohême, Brabant, Tyrol, etc.).
Appartenances et perspectives culturelles
L’inscription dans des espaces transnationaux fut génératrice d’une manière d’être, de se comporter ou de penser particulière – en d’autres termes, d’un habitus dont il s’agit d’interroger la singularité. Comment ces appartenances multiples furent-elles vécues par les membres de la famille, et perçues par les extérieurs ? Quelle image ces familles cherchent-elles à donner d’elles-mêmes ? Si la réponse diffère bien évidemment selon les contextes et les configurations dynastiques, il est aussi certain que les moments de crise peuvent occasionner des tensions particulières. La question des représentations suscite donc un intérêt particulier dans le cadre de cette rencontre. Les décalages linguistiques ou religieux, plus ou moins importants, peuvent aussi complexifier les situations. L’appartenance au gotha se substitue-t-elle à des identités collectives ou à des appartenances multiples préalables ? La transnationalité constitue-t-elle une forme de fragilisation et de dilution identitaire, ou bien donne-t-elle lieu à l’articulation de plusieurs appartenances, voire à des identités coexistantes ? Est-elle une caractéristique structurelle ou conjoncturelle, qu’il s’agisse des politiques matrimoniales qui cherchent au-delà de l’environnement proche ou de translations lignagères complètes ou partielles, ponctuelles ou définitives dans d’autres États ?
La question de l’éducation et de la formation intellectuelle et culturelle de ces élites transnationales suscite également l’intérêt, qu’il s’agisse d’un idéal théorique ou d’une réalité pratiquée. L’apprentissage des langues n’est certes pas leur domaine réservé (et il n’est pas davantage un critère suffisant pour parler de transnationalité), mais il est indéniable qu’il doit occuper une place particulièrement importante, tout comme la connaissance de l’histoire et de la géographie des différents pays auxquels la famille est liée. Comment les noblesses transnationales participent-elles à l’émergence d’une langue et d’une culture dominantes dans certains contextes ? Dans quelle mesure les convergences linguistiques et culturelles dont elles peuvent être partie prenante favorisent-elles le processus d’internationalisation ?
La pratique des voyages, injonction du cosmopolitisme des Lumières, n’est peut-être plus tant à envisager ici comme une opportunité de formation qu’en tant que pratique courante liée à l’administration des patrimoines, à la réactivation ou à l’entretien des liens de parenté et à la fréquentation des cours. Le rôle des familles transnationales dans les sociabilités internationales et les circulations culturelles (composition des collections et bibliothèques, pratique du mécénat) pourrait ainsi être éclairée.
On peut aussi penser aux pratiques et traces scripturaires qui matérialisent et rendent visible cette dimension internationalisée, à l’instar des publications de listes de curistes dans les grandes villes d’eaux européennes, des almanachs et gazettes ou des chroniques mondaines dans la presse du tournant des XIXe et XXe siècles. L’héraldique pourrait constituer un autre champ d’investigation à cet égard.
Dans l’étude de ces différentes thématiques, une attention particulière sera accordée aux lieux et à l’inscription dans l’espace des phénomènes étudiés. Comment gérer la pluralité des ancrages ? La multi-territorialité peut-elle être synonyme d’ubiquité ? Par ailleurs, dans l’environnement polycentrique qui est, par excellence, celui des noblesses transnationales et qui ne se réduit pas à l’échelle du patrimoine familial, quels sont les pôles (cours, villes-capitales, villégiatures…) qui sont susceptibles d’être des vecteurs d’accélération ou d’amplification de la transnationalité ? Les noblesses transnationales y ont-elles des pratiques spécifiques, distinctives et/ou exclusives par rapport à d’autres composantes élitaires ? Autre laboratoire d’observation envisageable, la frontière, potentiellement source de contraintes et obstacle aux circulations, ne peut-elle pas apparaître aussi comme un opportun facteur de transnationalité ?
Organisateurs
Albane Cogné (Université de Tours)
Bertrand Goujon (Université de Reims)
Eric Hassler (Université de Strasbourg)
Partenaires
CETHIS (Tours), ARCHE (Strasbourg), CERHIC (Reims), Institut universitaire de France, Fondation d’Arenberg.
Modalités de soumission des propositions
Les propositions de communication sont à retourner par mail aux trois organisateurs pour le 15 décembre 2021.
La proposition précisera le corpus étudié, les sources mobilisées et les principales perspectives considérées (texte de 5000 à 7000 signes ou 1000 à 1200 mots).
Les propositions, tout comme les communications, seront de préférence en français ou en anglais.
Comité scientifique
Eloise Adde (Université Saint-Louis de Bruxelles) ; Nicolas Bourguinat (Université de Strasbourg) ; Jean Boutier (EHESS, Marseille) ; Nancy L. Green (EHESS) ; Mark Hengerer (Ludwig Maximilians Universität München) ; Paul Janssens (Ghent University) ; Petr’ Mat’a (Österrreichische Akademie der Wissenschaften) ; Marco Meriggi (Università degli studi di Napoli-Federico II) ; Thierry Pécout (Université d’Aix-Marseille) ; Lina Scalisi (Università degli studi di Catania) ; Violet Soen (KU Leuven) ; Jonathan Spangler (Manchester Metropolitan University) ; Anne-Catherine Wagner (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) ; Martin Wrede (Université Grenoble-Alpes) ; Bartolomé Yun (Universidad Pablo Olavide de Sevilla).
Journée d’études, 29 octobre 2021, organisée par le Centre d’Études des Textes Médiévaux.
Morgane, Mélusine et Viviane sont les trois fées les plus emblématiques du Moyen Âge. Elles s’inscrivent pourtant dans des traditions textuelles différentes, Mélusine n’étant pas une fée arthurienne, ce qu’elle est parfois devenue dès le XVIe siècle. Elle accompagne ainsi par exemple Gargantua en Avalon avec « Gain la phée » dans les Chroniques gargantuines. Dans les textes médiévaux, Mélusine et Morgane ne sont associées qu’allusivement, au détour d’une périphrase : Jean d’Arras précise que la fée Présine, mère de Mélusine, se réfugie en Avalon, chez sa sœur, la Dame de l’Ille Perdue, que l’on peut identifier à Morgane. Pourtant, ce duo sonne juste à l’oreille du médiéviste : c’est que la recherche en littérature médiévale, et bien sûr au premier chef le livre de Laurence Harf-Lancner, Les fées au Moyen Âge : Morgane et Mélusine, La naissance des fées, a largement contribué à construire ce couple emblématique de fées, qui sont souvent considérées comme des doubles inversés. Mélusine intègre – provisoirement – le monde des hommes, y dispensant ses bienfaits et y engendrant un glorieux lignage historique, celui des Lusignan. Morgane, dont l’identité est instable au Moyen Âge, n’est mère que dans certains récits, d’Yvain et/ou de Mordred, fils adultérin qu’elle conçoit avec son frère Arthur, et elle enlève et enferme ses amants dans l’Autre monde. Pour Laurence Harf-Lancner, les noms des deux fées recouvrent en fait deux structures narratives qui s’opposent.
Une troisième figure, Viviane, vient complexifier le réseau des représentations féériques féminines au Moyen Âge et dans les siècles suivants. Viviane et Morgane, dans la mémoire collective, sont opposées, l’une étant présentée comme l’adjuvante, et l’autre comme l’opposante d’Arthur. Pourtant, comme Morgane, elle est insaisissable, se dédouble, a plusieurs noms, et ses représentations varient selon les textes. Au contraire, Mélusine est fermement associée, au Moyen Âge, à un récit rapporté, avec peu de variations, dans deux romans, de Jean d’Arras (1393) et de Coudrette (c. 1401). En France, c’est le texte de Jean d’Arras qui s’impose dans les éditions et qui peut donc être considéré comme l’hypotexte matriciel des œuvres littéraires et picturales des siècles suivants. Mais l’autorité de ce texte premier s’est diluée, d’une part parce que ce texte, après avoir été publié de façon continue dans des éditions assez fidèles à leur hypotexte mais de plus en plus populaires jusqu’à la fin du XVIIe siècle, a été expurgé dans la Bibliothèque Universelle des Romans puis confiné dans des éditions essentiellement destinées à des spécialistes ; d’autre part parce que la figure mythique s’inscrit dans une culture de plus en plus médiatique et de moins en moins littéraire. Morgane et Viviane s’inscrivent également dans cette culture médiatique, qui remet en cause l’autorité des textes littéraires. Cette dilution des hypotextes médiévaux se manifeste cependant autrement pour ces deux fées arthuriennes, notamment par l’émergence et la répétition d’un récit qui tend à l’unicité, occultant la polyphonie qui caractérise la tradition arthurienne.
Il faudra s’interroger - que les relations entre les œuvres ou entre les personnages étudiés tiennent de l’hypertextualité ou de la transfictionnalité - sur les évolutions des représentations de ces fées et des récits qui leur sont associés dans différents genres littéraires – poésie, théâtre, bande dessinée... - dans différents media – cinéma, opéra, peinture, sculpture... - mais aussi dans des écrits critiques, d’historiens ou de mythologues notamment. Sur le plan littéraire, que deviennent les oppositions structurelles relevées par Laurence Harf-Lancner entre Morgane et Mélusine après le Moyen Âge ? Sont-elles fermement associées à ces figures mythiques ? Comment les relations entre les trois fées évoluent-elles après le Moyen Âge ? Sont-elles rapprochées ou, au contraire, opposées, et dans quels contextes littéraires et culturels ? On pourra aussi réfléchir à leur représentation au sein de la recherche en littérature médiévale, de façon à rappeler, à travers elles, quelques grandes inflexions de la médiévistique et pour étudier la manière dont la critique nourrit les représentations figurales de ces trois fées. Parce qu’elles
sont toutes les trois liées à un homme – Merlin ou Raymondin – elles permettent en outre d’interroger les relations entre les genres.
Dans une perspective comparatiste, les représentations de Morgane, Mélusine et Viviane pourront être étudiées, du XVIe au XXIe siècle :
dans une œuvre picturale, littéraire ou critique particulière, qui s’attache aux moins à deux de ces fées
dans l’ensemble de l’œuvre d’un artiste donné
chez un même éditeur ou dans une même collection éditoriale, que l’on parle de la Bibliothèque bleue, de la Bibliothèque Universelle des Romans ou de Flammarion
ou encore au sein d’un même mouvement, entendu au sens large, et pouvant donc recouvrir à la fois une tendance critique, le celticisme par exemple, un courant littéraire, comme le romantisme, ou un ensemble d’idées politiques et sociales, comme le féminisme.
On pourra aussi proposer des études sur la façon dont ces trois fées permettent d’interroger les relations entre les genres et entre les espèces, ou une réflexion sur des fées qui tiennent de plusieurs modèles (Morgane, Mélusine, Viviane), qui combinent leurs traits et témoignent ainsi d’un phénomène de coalescence de plusieurs figures mythiques. Des approches qui montreraient l’arthurianisation éventuelle de Mélusine, qui se tiendrait alors aux côtés de Morgane et Viviane dans le panthéon des fées arthuriennes, seraient également bienvenues. Cette journée d’études sera ainsi l’occasion d’étudier la réception à la fois créative et critique de trois figures féminines et merveilleuses médiévales, de mieux saisir l’évolution des questionnements qu’elles cristallisent du point de vue du genre, de constater la permanence ou le renouvellement des scénarios associées à ces figures mythiques littéraires dans le jeu des transferts génériques, de la transfictionnalité et de la transmédialité.
Les propositions de communication (avec une brève notice bio-bibliographique), n’excédant pas une page, sont à envoyer avant le 15 juin 2021 aux organisatrices : Christine Ferlampin-Acher ; Fabienne Pomel, Joanna Pavlesvski, Adeline Latimier.
Comité d’organisation :
Christine Ferlampin-Acher, Professeure en langue et littérature médiévales à l’Université Rennes 2 – CELLAM - CETM
Adeline Latimier-Ionoff, chercheuse associée au CELLAM – CETM
Joanna Pavlevski-Malingre, ATER en langue et littérature médiévales à l’Université Rennes 2 – CELLAM - CETM
Fabienne Pomel, Maîtresse de conférences HDR en langue et littérature médiévales à l’Université Rennes 2
La journée d’études est envisagée en présentiel à l’Université Rennes 2. Une formule hybride ou un passage au distanciel est possible, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire et des contraintes des intervenants. Selon le nombre de propositions, une seconde journée pourrait être organisée postérieurement.
Journée d’Étude Jeunes Chercheurs Lettres / Histoire / Sciences Humaines, Mercredi 7 avril 2021, Université du Littoral Côte d’Opale - Centre universitaire du Musée (34 Grande Rue ; 62200 Boulogne-sur-Mer).
Comité scientifique
Jean Devaux, Professeur à l’ULCO, Littérature française du Moyen Âge et de la Renaissance
Xavier Escudero, Professeur à l’ULCO, Études hispaniques
Jean-Louis Podvin, Professeur à l’ULCO, Histoire ancienne, Directeur de l’UR HLLI
Comité organisateur
Grace Baillet, Virginie Picot et Cécile Rault (doctorantes en Lettres et en Histoire à l’Université du Littoral Côte d’Opale)
Les interventions de cette journée d’étude se centrent sur le concept, fort sémantiquement, de restauration d’une œuvre perdue. Cette dernière est à entendre en tant qu’œuvre altérée ou ruinée, à savoir toute œuvre historique ou littéraire ayant subi les sévices du temps et/ou de l’homme. Ces œuvres en perdition impliquent une redécouverte, une métamorphose, voire un total renouveau, en définitive, que l’œuvre perdue ait été pansée au sens presque médical, à savoir réparée, rétablie ou repensée. Il s’agit ici de réévaluer ces œuvres à leur juste place et de les penser comme un terrain propice à la sauvegarde du patrimoine culturel et historique.
Sous une double approche, historique et littéraire, les questionnements suivants seront abordés :
Comment et pourquoi faire revivre un modèle perdu ?
Comment une œuvre est-elle perçue quand elle est réintégrée dans son flux historique ? Qu’apprenons-nous sur la période historique considérée ?
Convient-il de reconstituer pour mieux reconstruire ou pour mieux préserver ?
Comment la nouvelle œuvre est-elle appréhendée lorsque nous sommes encore en possession de l’œuvre originale ?
Programme
8h45 Accueil
9h00 Ouverture
9h00-10h05 – Session 1
9h15 Estelle Berlaire Gues (Université de Lille), Livie, la femina restitutor
9h35 Hugo Chatevaire (École des Pratique des Hautes Études en Sciences Sociales et Licia Buttà de l’Universitat Rovira i Virgili de Tarragone), Découverte et restauration des plafonds peints médiévaux à Barcelone : de la préservation à l’oubli historiographique et patrimonial
9h55 Discussion
10h05 Pause
10h35-11h25 – Session 2
10h35 Justine Gain (École du Louvre – EPHE – INHA), Histoires de restauration, l’œuvre polymorphe de Jean-Baptiste Plantar
10h55 Thomas Thisselin (Institut de recherche en musicologie – CNRS), La restauration des Tableaux d’une exposition orchestrés par Maurice Ravel
11h15 Discussion
11h25-12h15 – Session 3
11h25 Julien Lefebvre-Bier (Université de Picardie Jules Verne), Interpréter l’œuvre : réinscrire ou reconstruire ? La polémique entre Raymond Picard et Roland Barthes
11h45 Ariane Loraschi (Université de Strasbourg), Dario Fo et la réintroduction du Mystère médiéval. Mystère bouffe : restauration, réintégration, révolution ?
12h05 Discussion
12h15 Déjeuner
14h00-15h40 – Session 4
14h00 Bénédicte Chachuat (Université Toulouse Jean Jaurès), La place des conjectures dans l’édition de la Pharsale de Lucain : l’édition entre restauration et correction
14h20 Chiara Tavella (Università degli Studi di Torino / Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3), Restauration comme reconstruction : la tradition imprimée du Mystère de la Résurrection d’Arnoul Gréban à la lumière de sa tradition manuscrite
14h40 Marine Mazars (Université Toulouse Jean Jaurès), Du Tractatus de Purgatorio sancti Patricii à La fabuleuse aventure de Ramon de Perilhos, ou comment rester sous les feux de la rampe
15h00 Florentin Machut (Université de Lille), La tradition de la fin’ amors dans la poésie médiévale castillane : vers la restauration d’un Âge d’or ?
15h20 Discussion
15h40 Pause
16h10-17h25 – Session 5
16h10 Mathilde Greuet, (Université de Lille), Repenser les bâtiments détruits par faits de guerre dans les Hauts-de-France au xXXe siècle
16h30 Solène Scherer (Université Toulouse Jean Jaurès), Un pansement du présent sur une blessure du passé ? Insertion d’architectures contemporaines dans le bâti ancien détruit comme alternative à la restauration à l’identique
16h50 Cécile Rault (Université Littoral Côte d’Opale), La notion de résilience dans l’œuvre de la reconstruction, l’exemple portuaire de Dunkerque
17h10 Discussion
17h25 Arnaud Timbert (Professeur des universités en Histoire de l’art, Doyen de l’UFR Arts – Université de Picardie Jules Verne), Conclusions de la journée et ouverture
17h55 Clôture de la journée
Rome, École française de Rome, 16-17 November 2020
The project SCISMA together with École française de Rome and the Finnish Institute in Rome organizes a workshop discussing the ways in which the religious communities in Rome reacted to the peculiar circumstances created by the Schism. In many cases, the Roman religious communities were forced to rethink their loyalties in a precarious situation between the two, and finally three, papal obediences. They were faced with fluctuating economic conditions, frequent military threats to the city, and, potentially, the questioning of their authority in religious matters. However, the Schism also created opportunities and intimated that a brighter future might lay ahead for those enduring the present tribulations. It is the intention of this conference to bring together academics working on different religious communities in Rome, to increase dialogue and exchange, in order to help better understand the effects of the Schism in the city.
We understand religious community broadly as any community defined by its relation to faith (such as different Christian or Jewish orientations), or to religious institutions (such as confraternities, religious orders, and houses).
Submit abstracts (300-400 words) for 20-min. papers to marika.rasanen[at]utu.fi by August 26, 2020.
In case of another wave of COVID-19, the workshop will be organized in the form of a webinary.
More details here.
Colloque international dans le cadre du programme "FULMEN"
FULMEN 3 - Sanctions spirituelles et politique dans la catholicité, des origines à l’époque contemporaine Colloque international organisé par l‘École française de Rome, le CIHAM/UMR 5648, l’Université Lumière de Lyon et l’ENS de Lyon
Rome, École française de Rome, 29-30 octobre 2020
Présentation
Après les journées inaugurales de Lyon (8-9 octobre 2018), consacrées aux Formes comparées de la coercition, de l’exclusion et de la réinclusion dans les traditions des trois monothéismes abrahamiques, et celles de Rome (14-15 janvier 2019), centrées sur Le lancement, les relances et la levée des sanctions spirituelles, ce troisième colloque international du cycle de recherches FULMEN aborde un aspect thématique majeur de l’histoire du « glaive spirituel » : sa place et ses usages dans la sphère politique à travers les âges, aussi bien dans les relations internationales que dans la vie intérieure des collectivités nationales ou locales.
Au plan de la géopolitique d’abord européenne, puis mondiale, les contributions permettront de mesurer la force et les limites de ces moyens d’action spécifique de la papauté que constituent l’excommunication et l’interdits, moyens qui renvoie directement à sa mission spirituelle – et dont l’usage expose donc toujours le Siège apostolique à l’accusation de dévoiement dans la poursuite d’intérêts trop matériels. Très peu examinées dans leurs caractères spécifiques (domination du flou et de la flexibilité, diffraction du pouvoir de sanctionner au sein du clergé, temporalité lente et marquée par l’itération, engagement des consciences individuelles, etc.) malgré le développement récent d’un certain intérêt historiographique, les sanctions spirituelles forment également des objets d’étude privilégiés pour aborder les phénomènes de confrontation, de conjonction et de tension entre autorité spirituelle et puissance séculière au sein des sociétés politiques. Leur étude offre en outre un point de vue de longue durée sur le dualisme qui caractérise le pouvoir en Occident au moins jusqu’aux Lumières et sur les jeux dialectiques afférents – qu’il s’agisse de poussées des tendances théocratiques ou de « sécularisation » par la sacralisation des pouvoirs princier : à un âge d’or du gouvernement par les sanctions canoniques aux XIIe et XIIIe siècles, conditionné entre autres par la juridicisation des censures, succède un très lent recul, qui va de pair avec celui de l’universalité de la juridiction ecclésiastique.
Comment les usages et les effets socio-politiques de l’excommunication et de l’interdit persistent-ils et se reconfigurent-ils au fil du temps, selon les contextes politico-religieux ? Ce colloque s’efforcera de mettre en parallèle des situations plus ou moins éloignées dans le temps et des exemples contemporains, tirés de contextes où l’Église conserve une forte emprise sociale, par exemple en Italie ou en Amérique latine.
Les propositions de communication (1000 à 2000 signes) sont à envoyer en allemand, anglais, espagnol, français ou italien à l’adresse julien.thery(at)univ-lyon2.fr avant le 30 juillet 2020.
Louvain-la-Neuve, November 20 and 21, 2020
On both sides of the Mediterranean sea animals and zoological knowledge were the subject of intense circulation in the Middle Ages. Syriac and Arabic translators took the Aristotelian zoological corpus in handvery carefully, and this involvement gave rise to translations, followed by Arabic commentaries and summaries. The Arabic version of the Aristoteles’ treatises was, in turn, transferred in the opposite direction, through Latin translations at the beginning of the thirteenth century. However,many other types of "animal" texts have had a similar destiny : one thinks of hunting treatises, agronomic and veterinary texts, fables, medical or magical writings giving way to animals, certain forms of bestiaries, etc.
On the other hand, the direct contacts that were established during travels and pilgrimages, or through commercial or diplomatic exchanges between courts, led both to transfers of animals or natural and artistic products and to the writing of stories by authors interested innaturalia.
This Conference aims at highlighting this circulation and import-export of knowledge and natural and figurative products between East and West, as well as the sharing of practices and representations. It is organized in close collaboration with the Zoomathianetwork and the ERC PhilAnd.
The conference will take place over two days, Friday 19 and Saturday 20 November 2020, at the Catholic University of Louvain. Papers are limited to twenty minutes and will be followed by a discussion. The languages of communication will preferably be French or English. A publication of the texts is not foreseen at this stage.
Accommodation costs for two nights will be covered by the organization, as well as travel expenses, as far as possible, if speakers cannot arrange for them to be covered by their institution. We would be grateful if you could make a request to your institution and inform us of the outcome if your paperis accepted.
Responses to this CfP are expected by March31,2020. Responses will include a title of the paper and a short summary, of ten to fifteen lines, in French or English. The program will be fixed as soon as possible after this deadline. Please send your proposal to the following e-mail address : baudouin.vandenabeele@uclouvain.be
Organisation committee
Baudouin VAN DEN ABEELE
Godefroid DE CALLATAŸ
Antonella SCIANCALEPORE
Meyssa BENSAAD
Arnaud ZUCKER
Center for Medieval and Renaissance Culture
Online event
Wednesday 19 January 2022
This interdisciplinary conference will focus on the figure of the enemy, and the concept of enmity in the pre-modern world (c. 500-c. 1700). We will explore the notion of enmity and how the concept affected social, political, legal, and diplomatic relationships throughout the pre-modern world. Who was the enemy and what did enmity involve ? How did concepts of enmity relate to individuals, nations, and other groups ? We will examine how pre-modern societies understood the perception, labelling and declination of enemies and enmity, and how powerful and pervasive a rhetorical figure the enemy was in political and religious discourse. How well defined were the status of enemy and enmity, and how did it relate to the rebel, the traitor or indeed the heretic ? We will also consider the legal implications and social structures involved in the concept of enmity, and observe the evolution of these concepts in the pre-modern world. How did understandings and realities of enmity changed through time and throughout territories ?
We are now inviting proposals for papers that engages meaningfully with the concept of enemy and enmity, including, but not limited to, the themes of :
We welcome proposals from scholars at any stage of their career. General queries and abstracts of no more than 200 words should be sent to Rémy Ambühl by 30 September 2021.
Programme committee
Ms Kirsty Bolton, Dr Andy King, Dr Chloë McKenzie, Dr Rémy Ambühl.
Journée d’étude, École française de Rome, jeudi 28 avril 2022.
Résumé
La prise de parole en assemblée caractérise la vie politique et institutionnelle de l’Italie communale. Pour autant, notamment en raison du manque de discours conservés, les travaux consacrés à la transcription de l’oralité politique et à la diversité de ses expressions (au-delà de l’assemblée) sont encore rares. Cette journée d’étude, qui se tiendra à Rome le 28 avril 2022, est envisagée comme un atelier d’échange permettant la mise en commun de travaux réalisés ou en cours sur cette thématique. Elle a pour but d’engager des chercheurs et chercheuses aux approches méthodologiques distinctes dans une lecture collective de la spécificité des sources écrites transmettant une oralité politisée. L’objectif est de dégager des grilles d’analyse conjointes, des problématisations transversales et de nourrir une réflexion commune sur les apports et les limites d’une histoire du monde communal fondée sur ces documents.
Argumentaire
Depuis les années 1990, la concomitance de composantes culturelles écrites et orales au sein de la société médiévale a été au cœur de nombreuses réflexions historiques et philologiques (H. Keller, P. Zumthor), pour partie influencées par une lecture anthropologique (J. Goody). La coexistence d’une transmission orale de l’information et d’une communication (ou d’un enregistrement) par l’écrit est pensée comme structurante de la vie sociale, politique et culturelle de l’Occident médiéval. Dans le cadre italien, l’interaction de ces deux types de langage a été particulièrement bien étudiée à travers, d’une part, une approche littéraire et linguistique d’un corpus regroupant des œuvres de composition, narratives comme poétiques (M. Oldoni, A. Fassò) et, d’autre part, une étude contextualisée des sources de la prédication (I. Lazzarini, R. M. Dessì). À l’inverse, la bivalence orale et écrite d’une parole d’administration ou d’une parole d’opinion a été peu prise en considération. Lorenzo Tanzini en a proposé une première approche, transpériode et centrée sur les échanges marchands, à travers le cas sarde (Oralità, scrittura, potere, Viella, Roma, 2020).
La rareté de cette thématique au sein de l’abondante historiographie consacrée à l’Italie communale apparaît, au premier abord, particulièrement surprenante. L’étude de cet espace institutionnel a, en effet, pleinement bénéficié du linguistic turn, par lequel une place toute particulière a été accordée à l’analyse des modalités de langage (idéelles, lexicales ou encore normatives) utilisées par les productions documentaires des communes (A. Petrucci, P. Cammarosano). Parallèlement, les historiens ont pointé la place centrale accordée à l’orateur politique au sein d’une idéologie communale faisant de la délibération en assemblée la clé de son identité institutionnelle (L. Tanzini). Pourtant, malgré l’intérêt porté tant à la “révolution documentaire” des communes italiennes (J.-C. Maire Vigueur) qu’à la valorisation – parfois considérée “anthropologique” (E. Artifoni) – de l’éloquence qui s’y déploie, peu d’études traitent des spécificités à la fois techniques, idéologiques, légales ou linguistiques de la transcription de la parole politique dans ce contexte institutionnel (D. Lett). Comment et pourquoi l’écrit rend-il l’oral ? Comment l’écrit peut-il signifier l’oral ? Les marqueurs d’oralité dépendent-ils de la destination des textes ?
Par les modalités de la transcription des paroles politiques, ce projet entend interroger les catégories et les modes d’analyse à disposition de l’historien pour étudier tant les propos rapportés que les motivations de l’enregistrement, tout comme les biais d’une lecture moderne. Il invite à examiner les pratiques langagières de l’écrit et de l’oral dans leurs dimensions anthropologique, interactionniste et cognitive, en contextualisant les expressions décrites. Il s’agit donc de proposer, à partir d’un champ encore peu investi par l’historiographie, une approche méthodologique pertinente pour éclairer à la fois l’histoire culturelle, l’histoire sociale et l’histoire politique des communes italiennes. Dans ce but, le projet entend réunir des chercheurs et des chercheuses relevant de disciplines complémentaires (histoire, philologie, sciences du langage) autour d’études thématiques. Cet échange permettra de faire interagir les valeurs symboliques et pragmatiques attribuées à la transcription de l’oralité politique, ses usages, de même que la matérialité des documents qui en résultent.
Axes thématiques
Par « oralité politique », on entend les paroles participant de la gestion institutionnelle des communes (édilité, relations diplomatiques, contrôle judiciaire, etc.) ou transmettant une opinion ou une information sur cette dernière. L’étude se concentre sur les transpositions dans l’écrit d’une oralité performée, telle qu’elle peut être lue dans les sources de la pratique et dans les récits historiques. Les normes encadrant cette prise de parole (statuts communaux et didactique de la rhétorique) sont exclues. Les domaines et perspectives suivants structureront la réflexion :
les techniques de la transcription (abordées à travers la diglossie, la sémiologie de l’écrit, la place du scripteur et la valeur probatoire accordée à l’enregistrement) ;
la différenciation médiévale de ces techniques - et, à travers elles, la différenciation des pratiques langagières - en fonction des catégories auxquelles sont associés les acteurs de la performance oratoire (homme/femme, parole individuelle/parole de groupe, voix de la Commune/voix du contado).
Modalités de soumission
Les propositions de communication, sous forme d’un résumé de 250 à 300 mots accompagné d’un bref CV, doivent être envoyées par courriel avant le 17 décembre 2021 à ces deux adresses : chloe.tardivel(at)univ-cotedazur.fr et carolemabboux(at)yahoo.fr
Les langues de la journée d’étude seront le français et l’italien. La durée prévue des communications est de 20 minutes. Celles-ci donneront lieu à une publication, sous forme de dossier thématique proposé à une revue spécialisée.
Comité de sélection
Chloé Tardivel (Université Côte d’Azur)
Carole Mabboux (CIHAM)
Cette journée d’étude est organisée par l’École française de Rome, avec le soutien des laboratoires ICT (EA 337) et CIHAM (UMR 5648).
Colloque international, Boulogne-sur-Mer, Centre universitaire du Musée, 19-21 octobre 2022
Université Littoral Côte d’Opale, UR 4030 HLLI
Organisateurs : Jean Devaux, Elena Koroleva, Grace Baillet
Cette manifestation scientifique s’inscrit dans le prolongement des rencontres internationales consacrées à la littérature bourguignonne qui se sont tenues depuis 2005 à l’Université Littoral Côte d’Opale. Au cours du colloque qui se tiendra à Boulogne-sur-Mer du 19 au 21 octobre 2022, il s’agira d’explorer l’imaginaire politique bourguignon et de réfléchir sur les modalités et les finalités de l’appropriation du passé dans la littérature écrite à la cour de Bourgogne entre la fin du XIVe et le début du XVIe siècle. Le corpus sur lequel porteront les analyses pourra s’étendre aux histoires universelles et chroniques régionales retraçant l’histoire des diverses principautés bourguignonnes, aux œuvres épiques, romanesques et théâtrales ainsi qu’aux textes relevant de l’histoire immédiate.
Axes de recherche
Exploiter les grandes figures du passé
Dans L’Automne du Moyen Âge (1919), Johan Huizinga soulignait déjà le rôle qu’avait revêtu « le culte du héros » au sein de la noblesse des derniers siècles du Moyen Âge : « La vie chevaleresque est une imitation ; imitation des héros du cycle d’Arthur ou des héros antiques, peu importe ». Les vertus du prince étant considérées comme le fondement même du bon gouvernement, la littérature écrite à la cour de Bourgogne pourra être envisagée sous l’angle de sa dimension exemplaire et de sa portée didactique. On se penchera dans cette perspective sur les œuvres bourguignonnes consacrées aux grandes figures du passé, dont Alexandre, Girart de Roussillon, ou encore Charlemagne, qui offraient aux ducs et aux seigneurs de leur entourage des modèles de comportements chevaleresques et princiers.
Au-delà de l’exemplarité personnelle, les personnages de l’Antiquité gréco-romaine ainsi que ceux de l’histoire nationale ou locale apparaissent aussi et avant tout comme des héros fondateurs. L’on songe par exemple à l’instauration des tournois et de la chevalerie par Alexandre dans le Perceforest ou à la fondation des pays de l’Occident par des rescapés troyens, thème de nombreuses chroniques et compilations d’histoire ancienne écrites pour les ducs et leurs héritiers, comme la Fleur des histoires de Jean Mansel et les Illustrations de Gaule et singularitez de Troyes de Jean Lemaire de Belges. C’est cette dimension politique conférée aux grandes figures du passé qu’il s’agira de déceler dans le cadre du colloque. Seront particulièrement bienvenues les contributions portant sur les récits de fondation incorporés aux chroniques régionales, comme la traduction de la Chronographia de Jean de Beka, relatant l’histoire des comtés de Hollande et de Zélande, ou les Chroniques de Hainaut de Jean Wauquelin.
(Ré)inventer le passé
Selon Paul Ricœur qui a analysé les manipulations de la mémoire pratiquées par les détenteurs du pouvoir dans le chapitre 2 de son essai La mémoire, l’histoire, l’oubli, celles-ci se réalisent avant tout dans le récit, « l’idéologisation de la mémoire [étant] rendue possible par les ressources de variation qu’offre le travail de configuration narrative ». Il conviendra d’examiner les choix narratifs des auteurs de la cour de Bourgogne qui réimaginent le passé en fonction des besoins du moment présent. On s’intéressera au processus de transformation du texte au terme de l’opération de réécriture, de traduction et/ou de compilation effectuée par les écrivains, en identifiant les nouveaux éléments introduits par rapport aux sources et en se demandant dans quelle mesure les œuvres littéraires ainsi produites se conforment à l’idéologie ducale et contribuent à l’élaboration du mythe politique bourguignon. À titre d’exemple, citons la création, dans les années 1440-1470, de tout un corpus de textes exploitant le voyage des Argonautes en quête de la Toison d’or, un thème dont le succès est directement lié aux activités de l’ordre de la Toison d’or, fondé par Philippe le Bon en 1430. D’autres textes offrant une image du monde grec pourraient être examinés, comme la version « littérale » de l’Histoire d’Apollonius de Tyr, qui, tout en restant proche du texte latin, aborde des thématiques politiques pouvant susciter l’intérêt des lecteurs du milieu culturel de la cour de Bourgogne.
On étudiera également le discours que les écrivains tiennent sur leur propre travail de réappropriation du passé dans les parties liminaires, en particulier dans les prologues, mais aussi dans des commentaires dispersés au sein de leur récit. Il sera par exemple opportun d’aborder en ce sens le corpus des prologues rédigés par David Aubert pour les ouvrages qu’il transcrivit pour le duc Philippe le Bon.
Représenter le passé
Dans le cadre de cet axe, il s’agira de s’interroger sur le rôle des représentations du passé dans la mise en scène du pouvoir. Soucieux d’affirmer leur puissance politique, les ducs de Bourgogne cherchaient à l’exhiber avec ostentation. Diverses célébrations offraient un environnement propice pour déployer les fastes : « joyeuses entrées » dans les différentes villes de leurs territoires ; banquets et réceptions solennelles ; chapitres de l’ordre de la Toison d’or ; festivités en rapport avec les grands événements familiaux, à l’instar du mariage de Philippe le Bon et d’Isabelle de Portugal (1430), faits politiques importants, comme le congrès d’Arras (1435). Les figures et événements glorieux de l’histoire ancienne sont souvent convoqués dans l’historiographie d’actualité afin de marquer ces occasions et d’établir des parallèles entre les héros du passé et les représentants de la dynastie ducale. Si plusieurs études, notamment celles de Marie-Thérèse Caron, ont déjà été consacrées au célèbre Banquet du Faisan de 1454, ce colloque offrira l’occasion d’examiner sur de nouveaux frais les entremets de Jason mis en scène lors du banquet, afin de mieux cerner leur place dans le paysage culturel de l’époque et leur influence sur la production littéraire de la seconde moitié du XVe siècle. L’on pourra aussi mener des études sur le corpus théâtral bourguignon, d’abord sur les pièces de théâtre dont le sujet est puisé à la « mythistoire », comme les Epitaphes d’Hector et d’Achille de George Chastelain, montées lors des fêtes de Nevers en 1454, mais aussi sur les dialogues et les débats impliquant des personnages illustres du passé et destinés à être joués ou au moins déclamés, même si l’on ignore aujourd’hui les circonstances exactes de leur production scénique.
Enfin, les contributions pourront explorer la relation texte-image dans les manuscrits enluminés de la bibliothèque ducale et des collections des seigneurs appartenant à l’entourage des ducs, afin d’examiner comment les représentations du passé participent de la construction de l’imaginaire politique bourguignon.
Comité scientifique international
Catherine Gaullier-Bougassas, Professeur à l’Université de Lille
Jean-Claude Mühlethaler, Professeur à l’Université de Lausanne
Anne Schoysman, Professeur à l’Université de Sienne
Graeme Small, Professeur à l’Université de Durham
Les propositions de communication accompagnées d’un argumentaire d’une dizaine de lignes et d’un bref curriculum vitae sont à envoyer aux organisateurs avant le 15 octobre 2021 : Jean Devaux, Elena Koroleva, Grace Baillet.
5-6 mai 2022, Université de Liège (Belgique)
Les 5 et 6 mai 2022, se tiendra, à l’Université de Liège, la sixième édition des journées doctorales internationales de l’Unité de Recherches Transitions. Moyen Âge et première modernité de l’ULiège. Organisées en partenariat avec le CESCM (Centre d’études supérieures de civilisation médiévale) de l’Université de Poitiers, ces journées seront articulées autour du thème de l’authenticité. Les bornes chronologiques du présent appel sont celles explorées par Transitions (Moyen Âge et première modernité).
L’actualité récente, marquée par de nombreux débats sur la question des fake news et par l’annonce dans certains médias de l’entrée de nos sociétés dans l’ère de la post-vérité, a replacé la question de l’authenticité d’un discours au centre des débats. Ce phénomène ne laisse pas indifférents les chercheurs de nos disciplines, en quête depuis longtemps de méthodes critiques et de « stratégies d’authentification » pour décrypter le sens et les valeurs des traces du passé.
Polysémique par essence, la notion d’authenticité est complexe à définir. L’authenticité d’un objet, d’un texte, d’une œuvre d’art, d’une pensée, voire même d’un acte, sera analysée différemment selon qu’on l’envisage à travers un prisme archéologique, historique, littéraire, artistique ou philosophique. Dans son orbite gravitent en outre une série de notions satellites qui lui sont parfois liées étymologiquement (autorité, auteur, « autorialité », authentification, etc.) ou par proximité sémantique (originalité, légitimité, crédibilité, sincérité, vérité, etc.).
Ces journées doctorales se donnent ainsi pour objectif d’interroger l’authenticité dans ses acceptions et ses approches méthodologiques plurielles, propres à différents domaines de recherche. Les présentations seront orientées selon deux axes distincts, mais complémentaires.
● Premier axe : L’objet à l’épreuve du temps
Toute source, qu’elle soit textuelle, iconographique, musicale, ou autre, est conservée sur un support physique, irrémédiablement soumis aux aléas du temps. Au fil de sa transmission, cette source a pu subir des altérations, qu’elles soient volontaires (restaurations, émendations textuelles, palimpsestes, contrefaçons, etc.) ou non (patine, erreurs de copiste, accidents, etc.). En résulte la nécessité pour le chercheur de recourir à une critique d’authenticité pour tenter d’approcher, souvent par la reconstruction, parfois par la déconstruction, l’œuvre originelle. Quoiqu’indispensable à la (re)connaissance d’une œuvre, ce travail herméneutique imprime toujours à cette dernière l’intervention du spécialiste. Où tracer la frontière entre authenticité et inauthenticité ? De quelles méthodes disposent le philologue, l’historien de l’art ou le musicologue pour recomposer ce qui n’est plus ? Dans une copie, quelle est la part d’originel ? Une intervention non autographe, que l’on pourrait qualifier d’inauthentique, n’est-elle pas aussi la trace authentique du contexte de transmission de l’œuvre, dont il s’agit de comprendre les enjeux ? À quel degré d’authenticité peut prétendre une édition ou une restauration moderne ? La question des faux, des attributions à un auteur ou encore, toute réflexion liée, de près ou de loin, à la problématique de la traçabilité d’une œuvre seront autant d’autres pistes qui pourront être envisagées dans ce premier axe.
● Second axe : L’authenticité, gage de vérité ?
L’authenticité ne relève pas seulement de la réalité matérielle d’une trace et de sa restitution. Elle intervient également lorsqu’il s’agit d’analyser les discours dont sont porteuses les productions du passé. Pour définir le concept d’authenticité, plusieurs dictionnaires mobilisent la notion de « vérité ». Or, l’interconnexion, le recouvrement partiel, voire l’interchangeabilité des notions d’authenticité et de vérité méritent d’être interrogés. Une œuvre jugée authentique est-elle forcément vraie ? A contrario, une œuvre vraie est-elle toujours authentique ? La compréhension d’un discours ancien ne peut jamais s’opérer autrement qu’à l’aune de la triple historicité qui le rattache au contexte de production qui l’a vu naître, à celui de sa réception, et à celui de son examen par le spécialiste moderne. Dans quelle mesure l’interprétation contemporaine d’une œuvre du passé peut-elle prétendre révéler l’authentique démarche créative de son concepteur ? Quelle valeur d’authenticité attribuer aux discours anciens que nous étudions : un écrit historiographique est-il plus authentique ou plus vrai qu’un récit littéraire inspiré d’une réalité historique ? Quelle considération donner à une traduction, à une parodie ou à une imitation ? Qu’en est-il des faux-semblants ou des discours visant à délégitimer la parole d’autrui en la qualifiant de fausse ou d’inauthentique ? De la vérité au mensonge, de l’orthodoxie à l’hérésie, où placer le curseur ?
Modalités pratiques
Les communications sont acceptées en français ou en anglais. Elles peuvent être individuelles (20 minutes, suivies d’échanges avec le public à l’issue de la session) ou s’inscrire au sein d’ateliers spécifiques de type « table ronde » autour d’une thématique, d’un axe ou d’une problématique déterminés (2 ou 3 communications de 15 minutes, suivies d’échanges avec le public).
Les propositions sont attendues pour le 20 janvier 2022 au plus tard, sous forme d’un dossier pdf, adressé par courriel à l’UR Transitions. Ce dossier comprendra les coordonnées (nom, prénom, université) du doctorant et de son directeur de thèse, son CV, le titre de sa thèse, son année d’inscription au doctorat, l’intitulé de la communication, et un résumé d’une quinzaine de lignes (max 300 mots) en français ou en anglais. Les candidats seront informés des résultats de la sélection le 10 février 2022.
À l’issue des deux journées, une attestation de participation sera délivrée sur demande.
Les déjeuners et les pauses café des deux journées seront offerts. Les frais relatifs au transport et au logement seront en revanche à charge des participants.
Comité organisateur :
Francesca CRESCI ; Mathilde KAISIN ; Sandra OTTE
Avec la collaboration de : Aurélien BOURGAUX ; Julien RÉGIBEAU ; Charlotte TASSIN ; Aleuna MACARENKO ; Émilie MARGAIX ; Romane MASSART ; Stefania TULLIO CATALDO ; Gaylen VANKAN
Comité scientifique :
Émilie CORSWAREM ; Francesca CRESCI ; Ingrid FALQUE ; Mathilde
KAISIN ; Émilie MARGAIX ; Christophe MASSON ; Francesco MONTORSI ; Sandra OTTE ; Gianluca VALENTI
CETM, Centre d’études des textes médiévaux
Rennes 2, CELLAM
Le Séminaire du CETM s’est longtemps attaché aux objets, entre realia et poétique. Dans la continuité de cette recherche, il s’intéressera entre 2021 et 2026 à la manière dont les textes médiévaux disent la relation sexuelle comme acte engageant le corps. « Parler de foutre » (titre tronqué du fabliau La demoiselle qui ne pooit oïr parler de foutre) met l’accent sur la question du mot et de la chose. Comment dire ou ne pas dire ? Entre tabou, ellipse, métaphore, euphémisme ou litote, comment les divers genres littéraires médiévaux construisent-ils une poétique associée au corps, à l’acte sexuel ou la pratique sexuelle ? Quelle articulation entre dire, faire, voir et imaginer ? Il s’agira d’étudier le vocabulaire, les dispositifs métaphoriques ou narratifs, et leur place dans la senefiance des œuvres et leur caractérisation générique.
On examinera aussi quelle a été la réception de ce traitement du sexe dans la littérature, du Moyen Âge à aujourd’hui, dans les pratiques de réécriture, d’édition, de traduction et de commentaire d’œuvres médiévales. Sans prétendre à l’exhaustivité, le séminaire se concentrera donc sur le sexe comme réalité corporelle, anatomie et acte, et sur les rapports entre sexe et langue, sexe et langage, mais aussi sur les enjeux de la réception, procédant par sélection, censure, ou reconstruction d’un Moyen Âge fantasmé...
Dans un dernier temps, on élargira les questions de réceptions pour examiner comment aujourd’hui se construit un imaginaire du sexe médiéval dans d’autres arts et médias (BD, films, séries ou autres). Dans une actualité où la question de ce qui peut se dire, s’entendre, s’enseigner se pose à partir de réactions provoquées par la présence de mots ou d’images, les manières de dire le sexe au Moyen Age et la réception postérieure des œuvres qui en proposent une représentation suscitent des interrogations pouvant éclairer le présent.
Le séminaire proposera environ 8 séances par an :
Années 1 et 2 : Le sexe médiéval dans la littérature du Moyen Âge (intégrant le cas échéant les enluminures)
Année 3 et 4 : Le sexe médiéval dans l’histoire littéraire (Moyen Âge- XXIe s)
Année 5 : Le sexe médiéval dans les arts MA-XXIe s.
Au terme de cette recherche, un ouvrage sera publié, reprenant les conférences assorties d’une introduction et d’une conclusion enrichies par les discussions menées au long de ces 5 ans.
Les propositions sont à adresser, avec un résumé et une notice bio-bibliographique à Fabienne Pomel et Christine Ferlampin-Acher.
Les 61e Rencontres du Centre européen d’Études bourguignonnes se tiendront du 24 au 27 septembre 2020 à Enghien, au sein des anciennes écuries érigées par la famille d’Arenberg. Le thème retenu sera celui de la présence, de la cohabitation et des représentations du monde animalier – familier, sauvage, exotique ou imaginaire – au cours des XIVe-XVIe siècles. À titre d’exemple, l’on peut notamment songer au cheval et à sa place dans la vie sociale et militaire, aux pratiques d’élevage, aux animaux de compagnie, aux ménageries, à la chasse et à la pêche, aux « nuisibles » (tels que le rat ou le loup par exemple), à l’iconographie d’animaux réels ou imaginaires, aux représentations héraldiques, aux bestiaires et aux encyclopédies, aux traditions populaires et à la symbolique… Ce faisant, la place de l’homme et de l’animal, au sein de leur environnement – ou en dehors de leur environnement habituel – offre un angle de réflexion très intéressant que la recherche a singulièrement mis en évidence ces dernières années.
Les personnes désireuses de présenter une communication ou désireuses d’obtenir plus d’informations sont invitées à s’adresser au Prof. Alain Marchandisse, secrétaire général du CEEB, à l’adresse suivante : alain.marchandisse@uliege.be en fournissant le titre et un bref résumé (5 à 10 lignes) de la communication proposée avant le 18 janvier 2020 au plus tard. La liste des interventions retenues par le Comité exécutif du CEEB sera établie au mois de février 2020 et chaque candidat en sera averti personnellement.
Colloque scientifique organisé par la Direction Régionale des Affaires Culturelles Hauts-de-France et le laboratoire TRAME (EA 4284) de l’Université de Picardie Jules Verne,
en partenariat avec la Société des antiquaires de Picardie
Amiens, 22-24 novembre 2018
Le 20e anniversaire de l’inscription au titre du Patrimoine mondial de l’UNESCO du bien « Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France » offre l’occasion d’approfondir la connaissance scientifique sur les pèlerinages (dont celui à Saint-Jacques de Compostelle) et de valoriser le patrimoine des sanctuaires dans une région qui a jusqu’ici moins retenu l’attention : les Hauts-de-France et ses abords (Normandie, Ile-de-France, Champagne, Belgique selon la terminologie moderne).
Il s’agit d’un espace de transit pour les pèlerins qui en partent ou qui le traversent pour se rendre vers des sanctuaires éloignés (Saint-Jacques de Compostelle, Rome, Jérusalem – même dans le cadre d’une croisade –, etc.), mais aussi d’un espace qui contient des sanctuaires nombreux, au rayonnement variable vers lesquels on se rend ou on se rendait (par exemple la cathédrale d’Amiens, Notre-Dame de Boulogne, Notre-Dame de Brebières à Albert, la sainte chandelle d’Arras, Notre-Dame de Liesse, Longpré-les-Corps-Saints, Saint-Quentin, etc., sans parler d’une multitude de pèlerinages locaux).
A partir du IVe siècle dans les régions christianisées de l’Empire romain ont commencé à se multiplier les sanctuaires en lien avec le développement du culte des saints et des reliques (tombeau de saint Quentin honoré dès la fin de l’Antiquité ; 198 reliques acquises par Angilbert pour le monastère de Saint-Riquier sous Charlemagne). Cette forme de piété impliquait des déplacements de la part des fidèles et ces voyages ont acquis, par les difficultés pratiques et économiques qu’ils impliquaient, un caractère pénitentiel qui les intégrait pleinement à la démarche religieuse d’approfondissement spirituel et de conversion.
Les évolutions historiques doivent autant que possible être prises en compte, tant au niveau régional qu’international. Pèlerinages et sanctuaires ont chacun leur histoire, avec des phases de développement et de déclin relatif ou définitif. Cela tient à la conjoncture et au dynamisme des acteurs locaux, mais aussi à des phénomènes de plus grande ampleur : insécurité durant les guerres franco-anglaises puis franco-espagnoles des XIVe-XVIIe siècles, remise en cause des pratiques catholiques par les protestants à partir du XVIe siècle, critiques des philosophes des Lumières, chamboulements de la Révolution, destructions des conflits mondiaux du XXe siècle, etc.
Mais le phénomène pèlerin n’a jamais disparu et il a connu à plusieurs époques des formes de renouveau original, avec la volonté de certains clercs ou communautés religieuses de dynamiser leur pèlerinage, en particulier dans le mouvement de la Réforme catholique aux XVIIe-XVIIIe siècles, de la recatholicisation après la période révolutionnaire au XIXe siècle et plus récemment en contrepoint d’une déchristianisation croissante et en association avec des activités touristiques plus développées. Ces évolutions séculaires impliquent sans cesse une redéfinition de la hiérarchie des sanctuaires et des pèlerinages, au moins dans le coeur des fidèles sinon dans les aspects institutionnels.
Les communications pourront aborder particulièrement ou conjointement différents aspects de la question :
architecture des sanctuaires et aménagement des lieux pour les cultes (chapelles, cryptes, tombeaux, armoires à reliques et reliquaires, autels, statuaire et iconographie, fontaines miraculeuses, etc.).
promotion des cultes et politiques pastorales, compétition pour les reliques, translations, exposition des reliques, procession des reliques, liturgie, indulgences, récits hagiographiques, récits de miracles, récits de pèlerinage.
aspects spirituels et rites : pénitence pour le pardon des péchés (et par conséquent éventuellement la guérison du corps), pèlerinage volontaire ou imposé par un tribunal (ecclésiastique ou civil), cérémonie de départ, costumes et insignes, sanctuaire de destination finale et mise en réseau (individuelle ? organisée ?) de sanctuaires sur le trajet, formes de piété (prière, bains, veillées, jeûnes, ex voto), confréries (pour le service des pèlerins, pour rassembler d’anciens pèlerins).
dimensions politiques de la promotion et du déroulement des pèlerinages.
logistique du voyage : routes, hospices.
dimension économique : offrandes, production et vente d’objets souvenirs, activités et infrastructures touristiques associées.
Ce vaste thème peut faire l’objet d’approches disciplinaires diverses et complémentaires faisant appel à l’histoire, l’archéologie, l’histoire de l’art, l’anthropologie, la théologie, la littérature, etc.
Soumission des propositions de communication
Les communications seront lues, en français ou éventuellement en anglais, par leur auteur (les présentations par Skype ne seront pas possibles), pendant 20 à 30 minutes (en fonction du nombre d’intervenants), permettant ensuite 5 à 10 minutes de questions et de discussion. La salle de conférence sera sonorisée et offrira la possibilité de projeter des images.
Le financement de la publication des actes du colloque, après examen des textes par le comité scientifique, est d’ores et déjà prévu. Les frais de transport, d’hébergement et de restauration des communiquants à Amiens seront pris en charge par l’organisation du colloque.
Les propositions de communication doivent être soumises avant le 30 juin 2018, avec un résumé (2500/3000 signes) et un court CV (maximum une page, mentionnant entre autres la position institutionnelle éventuelle et les travaux scientifiques), aux adresses courriel suivantes : mickael.courtiller@culture.gouv.fr et pascal.montaubin@u-picardie.fr.
Le Comité scientifique sélectionnera les propositions pour la fin juillet 2018 et informera immédiatement les intéressés. Des précisions sur le programme, l’inscription et les facilités d’hébergement seront communiquées à l’automne.
Comité scientifique
• Xavier Boniface, professeur d’histoire contemporaine, Université de Picardie Jules Verne, membre résident de la Société des Antiquaires de Picardie.
• Édina Bozoky, maître de conférences honoraire en histoire médiévale, Université de Poitiers, membre du Comité scientifique du bien « Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France ».
• Mickaël Courtiller, chargé d’études documentaires, correspondant patrimoine mondial pour le bien « Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France » à la DRAC Hauts-de-France.
• Christophe Leduc, maître de conférences en histoire moderne, Université d’Artois.
• Bruno Maes, maître de conférences HDR en histoire moderne à l’Université de Lorraine.
• Pascal Montaubin, maître de conférences en histoire médiévale, EA 4284 TRAME, Université de Picardie Jules Verne, président de la Société des Antiquaires de Picardie.
• Catherine Vincent, professeur d’histoire médiévale à l’Université Paris-Nanterre, directrice de l’inventaire des sanctuaires et lieux de pèlerinage chrétiens en France.
Comité d’organisation
• Mickaël Courtiller, DRAC Hauts-de-France.
• Pascal Montaubin, Université de Picardie Jules Verne.
• Aurélien André, secrétaire annuel de la Société des Antiquaires
Groupe de Recherches en Iconographie Médiévale / IMAGO
Treizièmes Rencontres du GRIM
Mercredi 27 mai 2020 - Paris, INHA, salle Vasari
Le GRIM – Groupe de Recherches en iconographie médiévale – est un collectif académique fondé par Christian Heck, qui s’intéresse à l’analyse et l’interprétation des œuvres du Moyen Âge, mais aussi aux corpus et bases d’images qui les rendent possibles. Il est dorénavant lié à IMAGO, association d’historiens de l’art sise au CESCM de Poitiers, et porté par un nouveau comité scientifique : Isabelle Marchesin, conseillère scientifique du domaine histoire de l’art médiéval, INHA ; Charlotte Denoël, Conservateur en chef, service des manuscrits médiévaux, BnF ; Anne-Orange Poilpré, MCF, Université Paris 1/HiCSA ; Cécile Voyer, Pr, Université de Poitiers/CESCM).
Le GRIM organise des conférences ponctuelles (Les rencontres Imago, au CESCM de Poitiers) et des journées d’études (à l’Institut national d’histoire de l’art, à Paris), qui sont ouvertes à tous, tout en donnant une place notable aux doctorants et aux jeunes chercheurs (dès le Master 2).
Comme pour les précédentes journées du GRIM, les communications dureront 20 mn. Elles seront dédiées aux questions de méthodologie et d’historiographie, et non à la présentation générale des fruits d’une recherche. Elles éviteront les longues descriptions énumératives, pour se concentrer sur des dossiers précis, et s’attacheront à en expliciter les cadres théoriques.
La journée d’étude s’intitule : Les états du corps en images.
Détail de l’argumentaire
Les propositions de communications se feront par retour du formulaire ci-joint en courrier attaché avant le vendredi 24 janvier 2020, à l’adresse.
CALL FOR PAPER
INTERNATIONAL CONFERENCE : Late Romanesque Sculpture in European Cathedrals. Sceneries, Narratives, and Materiality (Tarragona - Spain)
November 18-20, 2015
Plus d’informations ici
Cornell University, Ithaca NY – September 8-10, 2017
In collaboration with the research network ZOOMATHIA
Greek and Roman culture is replete with verbal and visual descriptions and depictions of animals, from Herodotus’ gold-digging ants or Pliny’s bestiary to Greek vase painting or the decoration of Roman houses and gardens. Research on ancient zoological knowledge has traditionally centered on identifying animal species in texts and images, determining the various sources of such knowledge, and relating these inquiries to their broader socio-historical and philosophical contexts. While these approaches can be fruitful, they often operate on the assumption that verbal and pictorial testimonies always record and illustrate specific information, echoing concrete ancient zoological knowledge.
This conference takes a decisively different approach. We propose to consider depictions and descriptions of animals as methods of inquiry in and of themselves, rather than illustrations of knowledge ex post facto. Thus, for instance, Aristotle’s account of gregarious animals at the start of Historia Animalium may serve as a mode of understanding humans’ position within the animal world, rather than an account of ancient discoveries. In addition, ancient zoographers’ views might have been shaped by encounters with animals in contexts and media other than ’scientific’ study or simple observation in nature. In this sense, do we seek to consider visual and textual sources as creative and active modes of representation and thereby forms of knowledge production, rather than reflections of it.
Contributions may focus on a single ancient description or depiction of an animal, or on a group of cases. We particularly welcome contributions that engage with cognitive or media studies in their approach to texts or images. We also encourage contributors to consider ways in which ancient and medieval European zoological knowledge was produced differently from that of other cultures.
Papers Submissions may address the following questions :
How do ancient descriptions and depictions of animals work as forms of inquiry to produce knowledge ?
How do visual and verbal studies of animals interact with each other ?
How do descriptions and depictions of animals reflect human observation and experience ?
How do rhetorical images or metaphors work function as methods of inquiry ?
How do common knowledge vs. specialized inquiry influence depiction and description ?
(How) do sources distinguish between mythical and real animals ?
If depiction and description of animals create knowledge, do they shape literary or artistic styles ? How do they relate to concepts of aesthetics and rhetoric ?
How do shifts in historical and cultural context affect animal description and depiction ?
What is the reception of famous depictions or descriptions (e.g. Herodotus’ crocodile, Aristotle’s elephant, Myron’s cow ?)
Please send abstracts of no more than 250 words by February 1, 2017 to the conference organizers :
Annetta Alexandridis (aa376@cornell.edu) and Athena Kirk (aek238@cornell.edu).
À l’occasion de son numéro 100, la revue Études Médiévales Anglaises (ÉMA) vous invite à soumettre un article consacré à la question du temps dans les Îles Britanniques au Moyen Âge. Les articles, en anglais ou en français, sont à envoyer à Fanny Moghaddassi et Martine Yvernault avant le 10 janvier 2022 (informations ci-dessous). Nous recommandons aux auteurs intéressés de faire parvenir un titre et une brève description du contenu de leur article dès que possible.
Au fondement de l’expérience humaine, le temps opère la jonction entre phénomènes naturels et formes culturelles. Au Moyen Âge, « le temps lié aux rythmes naturels, à l’activité agraire, à la pratique religieuse, reste le cadre temporel primordial » écrivait Jacques Le Goff en 1977 (Pour un autre Moyen Âge, 75). En effet, les sociétés médiévales construisent le temps du travail comme celui de la prière et des célébrations liturgiques –temps de l’Église – en lien et parfois en contraste avec les temps naturels et agricoles qui s’imposent aux hommes. Le temps médiéval n’est pas un temps mesuré et compté avec exactitude comme celui de la Première Modernité, mais un temps vécu dans son étalement et la rythmicité des pratiques agricoles, tout autant que par l’articulation de l’ordinaire du quotidien avec l’exceptionnel, sous la forme du rituel et de la fête, qui souvent intègrent la musique et son rapport particulier et complexe à la mesure du temps.
Mais Le Goff souligne que l’avènement du « capitalisme commercial » (Pour un autre Moyen Âge, 47) induit un clivage dans la conception médiévale du temps : d’une part, le temps de l’Église « qui n’appartient qu’à Dieu », fondé sur une linéarité qui ne conduit qu’à Dieu, ce que Gourevitch définit comme « la fusion avec l’éternité » (Catégories de la culture médiévale, 96) ; d’autre part, le temps du marchand qui s’organise selon l’échéance, la durée, la conjoncture, la prévision ou, au contraire, l’aléa économique et l’aléa météorologique. Dans une perspective écocritique, les transformations souhaitées, accomplies ou redoutées des espaces naturels en espaces domestiques constituent autant de jalons temporels marquants dont la littérature médiévale se fait notamment l’écho.
Aaron Gourevitch rappellela vision mythologique du monde qui structurait la conception du temps et de l’espace centrée sur le passé et le cycle dans les cultures païennes polythéistes, avant l’avènement du christianisme. Le christianisme fonde le temps sur un seul Dieu et introduit la notion d’éternité tout en intégrant certaines formes et certains repères hérités du temps païen. Comme Le Goff, Gourevitch montre que le temps du marchand et de la production résulta de l’essor des villes et du développement d’une nouvelle vision du monde, et donc du temps. Les horloges furent installées au sommet des hôtels de ville ; le temps séculier, fondé sur l’acte et la fabrication, vint à concurrencer le temps théologique rythmé par les clochers. Découpe et mesure distinguent alors de manière claire temps matériel et temps théologique (Schmitt, « Le temps. ‘Impensé’ de l’histoire ou double objet de l’historien ? », 46-7). L’exacerbation de cette approche du temps avec l’industrialisation grandissante aux 18èmeet 19èmesiècles a par ailleurs conduit penseurs, artistes et écrivains à réinventer un Moyen Âge d’avant le temps productif.
Gourevitch insiste encore sur le lien qui existe entre le temps et l’espace, perçus de manière à la fois objective et subjective. Il montre que le rapport de l’homme au temps et à l’espace, de l’Antiquité au Moyen Âge, à la Renaissance et aux temps modernes, s’est profondément transformé avec l’accélération du rythme de la vie et le rétrécissement du monde dû à sa découverte progressive (Catégories, 34-5). Paul Ricoeur, lui, identifie une
même correspondance entre l’espace (« vécu, géométrique, habité ») et le temps également soumis à une approche dialectique distinguant « le temps vécu », « le temps cosmique » et « le temps historique » –l’objectif de datation rappelant l’objectif de localisation (Ricœur, La mémoire, l’histoire, l’oubli, 191).
Les pratiques et conceptions médiévales du temps ont toujours fait l’objet d’un intérêt critique soutenu tant dans le domaine historique, que théologique, philosophique ou littéraire. L’historiographie récente montre un intérêt pour les pratiques différenciées du temps en fonction du critère du genre, cherchant à documenter le temps spécifiquement féminin à travers par exemple les rites de l’accouchement mais aussi les rythmes du quotidien (E. Cox, L.H. McAvoy & R. Magnani, 2015). Les critiques se sont aussi intéressés àla reconstruction historique du passé dans la période médiévale (Rouse,2005), à la mémoire du passé dans son rapport singulier au futur (Critten, 2019), et aux conceptions de l’avenir (Boyle, 2015).
À l’occasion de ce numéro anniversaire, Études Médiévales Anglaises invite à réfléchir non seulement à la mesure du temps, mais aussi au « hors-temps » que représentent les célébrations, réjouissances et fêtes ritualisées qui viennent ponctuer le temps ordinaire du quotidien, voire en inverser les hiérarchies, comme dans le carnaval ou le charivari. Les communications pourront aborder les représentations matérielles du temps et les techniques liées à sa mesure, mais aussi le rapport singulier qu’entretiennent dans la littérature médiévale passé, présent et futur. Les ailleurs figés de la romance, par exemple, conjuguent plusieurs temps superposés qui coexistent dans l’esprit des lecteurs (Rouse, 2019, 163).
Études Médiévales Anglaises vous invite à soumettre des articles sur le temps au Moyen Âge dans les Îles Britanniques, sans exclusivité de champ disciplinaire. On pourra ainsi s’intéresser à :
Les articles, en anglais ou en français, seront à envoyer avant le 10 janvier 2022 à Fanny Moghaddassi et Martine Yvernault. Ils donneront lieu à une évaluation en double aveugle. La feuille de style est disponible sur le site de l’AMAES.
Ce numéro d’Images re-vues vise à interroger les figurations multiples du sentir. Il a pour ambition de questionner, dans un même mouvement, les représentations visuelles de la perception et l’expérience sensible mobilisée lors de leur création et réception. Les contributions proposées s’inscriront dans le prolongement de recherches interdisciplinaires menées sur l’expérience sensible au cours des dernières décennies.
L’émergence de l’histoire des sens dans les années 1980 est contemporaine de celle de l’histoire des cultures visuelles, dont l’étude concerne à la fois le sens de la vue et les productions adressées au regard. Croisant ces approches, plusieurs travaux, qui s’inscrivent dans la lignée des recherches du médiéviste Carl Nordenfalk (1976), ont été consacrés à l’iconographie des cinq sens, faisant dès lors entrer les images parmi les matériaux de l’histoire du sensible. Ces études pionnières, dont le catalogue de l’exposition Immagini del sentire : i cinque sensi nell’arte (Ferino-Pagden, 1996) est un exemple, ont permis d’identifier, notamment, les allégories et symboles associés aux différents sens dans les cultures visuelles. Les évocations du sensorium – le plus souvent aristotélicien –, que l’on rencontre, par exemple, chez Floris et Cort (Les cinq sens, 1561), Brueghel l’Ancien et Rubens (Allégories des cinq sens, 1617) ou encore dans les riches collections d’emblèmes qui se développent à la Renaissance, sont aujourd’hui bien connues. Il s’agit, par exemple, d’un miroir pour la vue, d’un cerf ou d’un instrument musical pour l’ouïe, de fleurs pour l’odorat, d’un singe et de mets pour le goût ou encore de l’évocation d’un contact, avec du tissu, par exemple, pour le toucher, dont la finesse est symbolisée par celle de l’araignée. De telles études ont également permis de mettre en évidence les fonctions attribuées à chaque sens ainsi que les descriptions du fonctionnement des organes sensoriels. En s’appuyant à la fois sur cette tradition historiographique et sur les développements récents des sensory studies, inspirés par le dialogue fécond noué entre l’histoire des sens et l’histoire des émotions (Bodicce et Smith, 2020), cet appel à communications propose d’étudier les figurations du sentir en tant que relais de l’expérience sensible du monde.
Plutôt que les registres symboliques associés aux sens, nous souhaitons considérer les représentations visuelles des actes de la perception, qu’il s’agisse de représentations artistiques ou d’imageries scientifiques, en dialogue avec l’expérience sensible qui entre en jeu lors du processus de création et de réception de celles-ci. Analyser la façon dont la perception sensorielle, qui relève de l’invisible et s’inscrit dans le présent, a pu être représentée, nous amènera à prêter attention aux gestes, mais aussi aux appareils (tel le cornet acoustique ou le lorgnon) liés à l’acte de sentir, tout aussi bien qu’à son éventuelle impossibilité causée par une défaillance des sens, une perspective qui pourra s’enrichir de l’apport des disability studies. Nous envisagerons également les images en rapport avec les gestes sensibles de la création, en analysant la sensorialité de l’artiste lui-même et les possibilités de résonance de ses perceptions avec leurs représentations. Parallèlement, la réception des images du sentir et les réponses émotionnelles du spectateur face à la figuration de la sensation (dégoût, rire, plaisir) seront aussi prises en considération. Envisager les représentations visuelles du sentir comme expérience sensible du monde impliquera de réfléchir à l’intersensorialité implicite de ce genre de production, ainsi que d’évaluer la mobilisation, au niveau imaginatif, des sens du spectateur, nous conduisant à considérer tant la production que la consommation des œuvres. Nous interrogerons ainsi la dimension résolument esthésique (< aesthesis, la sensation) des figurations du sentir (Boutaud, 2012).
Une approche globale des figurations de la perception sensorielle permettra de mieux comprendre la construction des pratiques et des savoirs liés à l’acte de sentir, tout autant que les modèles sensoriels qui ont gouverné notre rapport au monde. La prise en considération de différents supports visuels (peintures, gravures, dessins, sculptures) et domaines culturels (arts, sciences naturelles, médecine, gastronomie, musique, religion) permettra d’interroger les fonctions de ces représentations et leur contribution à une esthétisation, une objectivation ou une réflexion sur l’expérience des sensations. L’absence de limites chronologiques et l’ouverture à toutes les ères culturelles nous donnera l’occasion d’explorer la diversité des réponses qui ont pu être données à ces questions, voire de nourrir une approche comparative des figurations du sentir.
Parmi les pistes de recherches pouvant être explorées, mentionnons :
Les enjeux artistiques, religieux, économiques, philosophiques ou politiques que les représentations de la perception sensorielle peuvent revêtir, ainsi que les enjeux liés à la caractérisation sociale, genrée ou racisée des sujets de ces figurations.
L’articulation entre les hiérarchies sensorielles et les cultures visuelles : les sensorialités réputées basses constituent-elles des sujets de prédilection pour les genres considérés comme inférieurs, telle la caricature ? Ou bien leur représentation nécessite-t-elle un détour allégorique ?
Les stratégies visuelles permettant de figurer l’intensité des perceptions sensorielles.
Les représentations visuelles d’autres imaginaires sensoriels que celui des cinq sens relevant du sensorium défini par Aristote. L’art pré-hispanique (Cruz Riviera, 2019) ou celui de l’islam médiéval (Le Maguer, 2013) invitent à d’autres exemples et analyses des figurations du sentir.
Les lieux communs et les gestes du sentir inhérents aux imaginaires figuratifs sensoriels d’une culture et d’une époque données, comme, par exemple, les représentations de dissections anatomiques ou de banquets à l’époque moderne, ou encore les figurations fin-de-siècle des jeunes filles humant une fleur d’un air rêveur.
Les représentations visuelles du sentir empruntant à d’autres systèmes de conventions qui, comme les cartes sensorielles ou les visualisations de l’activité cérébrale, échappent aux codes de représentation habituellement convoqués par les arts visuels.
Les propositions d’articles (750 mots maximum) en français, en anglais ou en italien précisant la problématique abordée et le corpus analysé devront être adressées à Marta Battisti, Viktoria von Hoffmann et Érika Wicky avant le 30 juin 2021. Les articles rédigés en anglais, en français ou en italien (entre 30 000 et 60 000 signes) seront attendus pour le 1er février 2022. Conformément aux pratiques habituelles de la revue, chaque article fera l’objet d’une double évaluation par le comité de rédaction puis par le comité scientifique d’Images re-vues.
Coordination : Reine-Marie Bérard, Vincent Chollier
La mort est bien souvent le prisme par lequel les chercheur·euse·s abordent les sociétés anciennes. La sépulture et son mobilier, les supports mémoriels et les textes religieux, ainsi que les restes des défunt·e·s eux-mêmes sont autant de sources utilisées aujourd’hui pour étudier les sociétés du passé, à la fois dans leur organisation sociale et dans leur rapport à la mort. Pourtant, ces sources sont aussi un miroir déformant qui ne reflète la vie des Anciens que de manière partielle, idéalisée, voire trompeuse.
Pour ce sixième numéro, Frontière·s propose aux auteur·rice·s d’aborder la question des modalités de séparation des individus dans et à travers la mort. Les contributions pourront aborder ce thème selon différentes approches complémentaires comme la matérialisation des frontières entre monde des morts et monde des vivants, la délimitation entre espaces funéraires et civils, la représentation du passage vers l’au-delà, ou encore la distinction sociale des individus dans la mort selon leur sexe, leur genre, leur âge, leur classe sociale, etc.
Calendrier
20 décembre 2021 : date limite de soumission des articles complets
1er mars 2022 : retours des évaluations aux auteurs
15 avril 2022 : date de retour des versions corrigées
Juin 2022 : parution du numéro
Modalités de soumission
Les auteur·rice·s adresseront leur contribution à frontiere-s@msh-lse.fr, en précisant leur statut et leur organisme de rattachement.
Les contributions prendront la forme d’un texte en français ou en anglais comptant jusqu’à 22 000 caractères (espaces non compris), accompagnés de résumés en français et en anglais (entre 800 et 1 200 caractères, espaces non compris) et de mots-clés en français et en anglais.
Frontière·s. Revue d’Archéologie, Histoire & Histoire de l’art se destine à offrir un espace de réflexion épistémologique en Open Access aux chercheur·se·s dont les travaux portent sur les sociétés antiques et médiévales autour du terme polysémique et débattu de « frontière ». Pour son numéro inaugural, « Dépasser la frontière », la revue aborde les thématiques associées au franchissement des frontières, quelles qu’elles soient.
Frontière·s. Revue d’Archéologie, Histoire & Histoire de l’art aims at providing an Open Access epistemological framework for Ancient and Medieval scholars. It focuses on the polysemous and discussed term ‘border’. The matter of crossing borders – of any kind – will be addressed in its opening issue, ‘Exceeding the Border’.
Présentation de la revue Frontière·s. Revue d’Archéologie, Histoire & Histoire de l’art
À ce jour, peu d’espaces dédiés à la réflexion épistémologique sont disponibles en Open Access dans les sciences de l’Antiquité et du Moyen Âge. C’est de ce constat que sont nés le laboratoire junior et la revue Frontière·s. Son objectif est de proposer à la communauté scientifique un support de publication rapide tout en garantissant la rigueur scientifique de l’évaluation par les pairs. Cette initiative est portée par de jeunes chercheurs de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, principal soutien du projet, en partenariat avec la Pépinière de revues de l’Université Jean Moulin (Lyon 3).
Dans les études menées sur les sociétés anciennes, la notion de frontière est bien souvent restreinte au sens de limite géopolitique. Pourtant, la polysémie du mot permet d’envisager une multitude de réflexions portant sur les modalités de séparation, concrètes ou abstraites, naturelles ou construites. C’est le sens de la revue Frontière·s : embrasser les différentes acceptions du mot frontière, en tant que limite, non seulement géophysique, étatique ou politique, mais aussi sociale, culturelle, symbolique, linguistique, métaphysique, etc. En d’autres termes, les contributions pourront interroger tous les éléments qui créent des séparations entre les individus au sein des sociétés antiques et médiévales.
Archéologues, historiens et historiens de l’art trouveront dans la revue un cadre pour appréhender la frontière comme objet transdisciplinaire. Celle-ci adoptera le format de synthèses semestrielles, articulées autour de grandes problématiques.
Appel en cours : « Dépasser la frontière »
Ce numéro inaugural propose aux auteur·e·s d’interroger le thème « Dépasser la frontière ». Toutes les acceptions du verbe « dépasser » pourront être abordées, sans restriction sémantique. On pourra l’entendre dans le sens de franchir, surmonter, transgresser, surpasser, etc. Le dépassement de la frontière induit ainsi un large spectre d’acteur·rice·s et de manifestations. Les auteur·e·s aborderont librement la question selon différentes approches :
Sémantique et discours
Culture matérielle et matérialité
Caractère volontaire ou subi du franchissement
Transgression de la Loi et des normes
Acteurs individuels et mises en réseaux
Rythmes, temporalités et dynamiques
Intermédiaires et agents
Coordination du numéro
Vincent CHOLLIER (HiSoMA) et Gaëlle PERROT (HiSoMA)
Calendrier
• 10 janvier 2019 : appel à contributions
• 10 juin 2019 : date limite de soumission des articles complets
• 1er septembre 2019 : retours des évaluations (double aveugle) aux auteurs
• 1er novembre 2019 : date de retour des versions corrigées
• décembre 2019 : parution du numéro
Modalités de soumission
Les auteurs adresseront leur contribution avant le 10 juin 2019 à frontiere-s@mom.fr, en précisant leur statut et leur organisme de rattachement.
Les contributions prendront la forme d’un texte en français comptant jusqu’à 22 000 caractères (espaces non compris), accompagnés de résumés en français et en anglais (entre 800 et 1200 caractères, espaces non compris) et de mots-clés en français et en anglais.
Les normes éditoriales sont disponibles ici.
Les normes bibliographiques sont disponibles ici.
English version
Argument
Nowadays, Open Access frameworks dedicated to epistemology in Ancient and Medieval fields remain far too few. The main objective of the journal Frontière·s. Revue d’Archéologie, Histoire & Histoire de l’art is to provide an efficient publication support to the scientific community based on the peer review. This project, led by junior researchers, is housed by Maison de l’Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux and supported by Jean Moulin University (Lyon 3).
In the field of Ancient studies, the common understanding of ‘border’ is often restricted to geopolitical limits. However, it is possible to understand ‘border’ in a wider way according to the modes of separation. Though, depending on the way of splitting, it could encompass any meanings : concrete or abstract boundaries, built or natural ones, etc. Authors are invited to consider every kind of separation between individuals, not only geophysical, state or political ones, but also social, cultural, symbolic, linguistic, metaphysical boundaries.
Frontière·s provides a cross-sectoral framework to archaeologists, historians and art historians, and moreover, a work tool published on a semestrial basis.
Ongoing CFP : ‘Exceeding the Border’
For the current issue, authors are invited to focus on the process of ‘Exceeding the Border’, without any semantic restriction : crossing, overcoming, transgressing, outreaching, etc. Exceeding borders thus implies a broad range of actors and expressions. Authors will freely question this issue :
Semantics and speech
Material culture and materiality
Wilful or enforced crossing
Law and Norms infringement
Individuals and networks
Frequencies and dynamics
Agents and brokers
Editorial committee
Vincent CHOLLIER (HiSoMA) et Gaëlle PERROT (HiSoMA)
Timeline
December 10th 2019 : call for papers
June 10th 2019 : submission deadline
Septembre 1st 2019 : reviewers’ feedback
Novembre 1st 2019 : deadline for submitting corrections
December 2019 : issue publication
Submission guidelines
English and French submissions are both accepted.
All paper proposals (max. 22,000 signs) must be submitted to : frontiere-s@mom.fr by 10 December 2019 accompanied by a short abstract in French and English (max. 1200 signs) and 5–10 key words. Please also include your institutional affiliation, position and name.
Le prochain numéro 37 de Perspectives Médiévales sera consacré à un état des lieux de la recherche médiévale en Amérique du Nord.
N’hésitez pas à faire des propositions de contribution et à diffuser
largement cet appel autour de vous.
Colloque international La lettre dans son environnement (péninsule Ibérique et Occident latin, IVe-XIe s.)
Casa de Velázquez, Madrid, 14-17 janvier 2015
Texte de l’appel
Vos propositions (titre de la communication et résumé d’une dizaine de lignes) sont à retourner avant le 30 avril 2014 à nathanael.nimmegeers@casadevelazquez.org.
Universidad de Burgos (Spain), 9th-11th December 2020.
The Gregorian Reform led to a reframing of the role of bishops and diocesan institutions that cemented their power and ultimately permitted the construction of the great Gothic cathedrals of Europe. To mark the 800thanniversary of the Cathedral of Burgos, we propose to explore the dynamics, strategies, institutions and personnel behind the construction of the medieval diocese leading to the building of the temples we admire today. Our focus will be on the period 1150-1250, culminating as it does in the construction of the Cathedral of Burgos, but we welcome papers on other parts of Europe and set in other medieval periods thatexplore the following themes related to the emergence of the mature medieval diocese :
• Territorial consolidation : diocesan borders, inter-diocesan hierarchies and conflicts.
• Structural consolidation : network of parishes, fiscality, ecclesiastical offices and benefices.
• Institutional consolidation : cathedral chapters, use of archdeaconries, archpriesthoods and secular abbeys.
• Intra-diocesan conflict : monasteries, collegial churches etc.
• The agents : bishops, chapter, clergy (bishop-chapter conflict, patronage and client networks, diocesan reforms, education, cultural production).
Submissions
Proposals no longer than 300 words for either individual papers or panels should be submitted by August 1st to burgensis2020@gmail.com
Languages : Spanish, English
Registration Fee : 50 euros
Key Dates
• Deadline for submissions, August 1st
• Confirmation of acceptance, September 15th
• Registration opens, October 1st
• Registration ends, November 30th
Venue
Facultad de Humanidades, Universidad de Burgos
Convenors
Susana Guijarro (Univ. Cantabria), David Peterson (Univ. Burgos)
Organised by : Área de Historia Medieval (Univ. de Burgos) & Grupo de I+D de la Universidad Cantabria Cultura, Sociedad y Poder en la Castilla Medieval y Moderna.
Depuis 1998, le colloque de Paray-le-Monial réunit chaque année, en octobre, chercheurs, universitaires et professionnels du patrimoine autour de thèmes liés à l’histoire de l’art et à l’archéologie en Europe occidentale. L’édition 2019 a innové avec :
– La création de ce carnet de recherches,
– Un appel à publications à l’attention des jeunes chercheurs (masterants, doctorants, jeunes docteurs) invités à proposer un article en lien avec le thème du colloque. Les articles retenus par le comité de lecture seront publiés dans le Carnet.
– Un appel à posters, à l’attention des jeunes chercheurs également, portant sur le thème du colloque : les posters sont exposés le jour du colloque et, éventuellement, lors d’autres manifestations scientifiques ou culturelles, et ils sont publiés dans le Carnet.
Thème de l’édition 2020 : Reliques et pèlerinages
Le corps, un vêtement, le tombeau, un peigne liturgique, la trace d’un pas … tout fait relique, directement ou par contact. Les reliques possèdent une puissance rémanente qui, en l’absence du saint dont elle est consubstantielle, répond aux vœux des pèlerins par une intercession salvatrice, des petits miracles du quotidien à la guérison miraculeuse d’un mourant. Dans leurs humbles prières, les fidèles n’hésitent pas à gratter subrepticement la pierre du tombeau saint pour en rapporter chez eux une poussière chargée de pouvoir. Et il arrive même qu’on gratte, dans un manuscrit, la figure d’un saint pour en récupérer la peinture comme un talisman ou un remède, à prendre mêlé à une boisson ou de la nourriture. L’édifice religieux qui abrite la relique se charge lui-même de cette puissance, à en être spontanément illuminé jour et nuit, comme le montre Venance Fortunat au VIe siècle pour la cathédrale de Nantes. Relique insigne dans la Gaule chrétienne, la chape que saint Martin a partagée avec un pauvre a donné aussi son nom à la petite église qui la contenait : la chapelle.
Insignes ou modestes, les reliques attirent des fidèles en demande de secours surnaturel. Dès lors qu’ils quittent leur habitation pour gagner l’église du saint, ils deviennent pèlerins. Ils inscrivent ainsi leur histoire personnelle dans le grand livre de l’humanité. Le pèlerinage est en effet le propre de l’homo viator, l’homme voyageur. Il est aussi l’image de la vie qui est parcourue du berceau au tombeau comme un chemin, et pour lequel il faut préférer un cheminement difficile et périlleux, gage d’un accès au Paradis, au parcours facile et voluptueux qui conduit, lui, en enfer. Aux grands pèlerinages qui ont structuré le monde chrétien – Rome, Compostelle, Terre Sainte – durant le Moyen Âge répondent aujourd’hui les itinéraires ressuscités de leur effacement, comme les Routes de Saint-Jacques, ou les créations contemporaines, comme la Via Columbani. Une nouvelle manière de se redécouvrir.
Les propositions d’articles et de posters peuvent concerner toutes les périodes mais doivent privilégier des sujets liés à l’Europe occidentale.
Modalités de soumission des articles (date limite : 30/06/2020)
Les articles seront rédigés en français et ils seront publiés sur le Carnet à partir d’octobre 2020. Le carnet possède un ISSN et est donc référencé dans le catalogue d’OpenEdition, le catalogue général de la BnF, WorldCat et ROAD.
Vous mentionnerez vos titre et organisme de rattachement.
Votre article contiendra 25 000 signes maximum (espaces compris) et 15 illustrations maximum.
Vous indiquerez la légende et l’auteur des illustrations (soyez vigilants sur les droits d’auteur). Toutes les illustrations devront être citées dans le texte comme suit : (fig. 5).
Les références bibliographiques apparaîtront en note sous la forme suivante :
Pour un ouvrage : Phalip, Bruno, Auvergne romane, Dijon, Faton, 2013.
Pour un article : Arlaud, Catherine, Burnouf, Joëlle, « L’archéologie du bâti existe-t-elle ? », Les nouvelles de l’archéologie, 1993, n° 53-54, p. 67-69.
Les articles étant destinés à une publication en ligne, nous vous remercions d’utiliser le système de double parenthèse pour les notes de bas de page. Dans votre texte, à l’endroit où vous souhaitez que l’appel de notes apparaisse, ouvrez une double parenthèse, puis écrivez votre note, puis fermez par une double parenthèse. Prenez soin de laisser un espace entre le texte et la première parenthèse ouvrante. Plus d’explications en suivant ce lien : https://maisondescarnets.hypotheses.org/533
Votre proposition sera envoyée par voie électronique, sous la forme d’un fichier Word ou Open Office Writer. Les illustrations seront envoyées aux formats jpg ou png.
Date limite de soumission : 30 juin 2020.
Adresse pour l’envoi : anelise.nicolier@orange.fr
La liste des membres du comité de lecture se trouve sur ce Carnet, dans l’onglet “Comités”.
Modalités de soumission des posters (date limite : 30/06/2020)
Les posters seront exposés à l’occasion du colloque de Paray-le-Monial, le 3 octobre 2020.
Une maquette graphique est imposée afin d’uniformiser l’exposition, et l’Association des Amis de la Basilique se charge de l’impression des posters. Chaque poster contiendra :
Vos nom, prénom, photo.
Votre adresse mail, si vous le souhaitez.
Un titre (100 signes max. espaces compris).
Une introduction précisant le contexte et les problématiques de votre recherche (450 signes max. espaces compris).
Un paragraphe intitulé “Méthodologie” présentant les méthodes mises en oeuvre pour mener vos travaux (1700 signes max. espaces compris).
Un paragraphe “Résultats” soulignant l’apport de votre recherche (1250 signes max. espaces compris).
Quatre illustrations avec leur légende et la mention de l’auteur.
Le logo de votre institution de rattachement (université, école, laboratoire).
Votre proposition sera envoyée par voie électronique, sous la forme d’un fichier Word ou Open Office Writer. Les illustrations, votre photo et le logo seront envoyés aux formats jpg ou png. Date limite de l’envoi : 30 juin 2020. Adresse de l’envoi : anelise.nicolier@orange.fr
LOGOS 2020 : Passeurs et passages. École doctorale transfrontalière en Sciences humaines et sociales / Grenzüberschreitende Doktorand/innenschule in den Geistes- und Sozialwissenschaften
Université de Liège, du 2 au 4 juillet 2020
Qu’est-ce que Logos et comment participer ?
Créée en 2005 sur la base d’un réseau doctoral transfrontalier qui existait depuis 2000, l’École doctorale transfrontalièreLogos regroupe les structures doctorales en sciences humaines et sociales des Universités de Liège (B), Lorraine (F) (École Doctorale Humanités nouvelles-Fernand Braudel), Luxembourg (L), la Sarre (D), Trèves (D) et Mannheim (D). Instituée sous ce nom en 2011, elle est l’un des projets-pilotes de l’Université de la Grande Région.
Logos organise tous les ans des Journées doctorales qui permettent aux doctorant.e.s en sciences humaines et sociales des différents pays de présenter leurs recherches en cours puis d’en discuter avec leurs pairs et avec les enseignant.e.s et directeurs.trices de thèse présent.e.s. Les journées sont introduites par deux conférences magistrales, l’une en français, l’autre en allemand, données par des spécialistes de la thématique retenue. Volontairement choisi pour son caractère inter- et transdisciplinaire, le thème annuel se veut ouvert aux pratiques et méthodes les plus diversifiées, tout en demeurant lié aux notions d’identité et d’interculturalité qui constituent les fondements de Logos.
Tou.te.s les doctorant.e.s des universités partenaires sont invité.e.s, dans le cadre de ce colloque, à présenter un exposé et à participer aux discussions scientifiques.
Passeurs et passages
Volontairement polysémique, le thème de ces journées doctorales vise à explorer les multiples facettes de la figure du passeur et de l’acte qu’il pose. Cinq axes majeurs peuvent être dégagés :
1) Le passage comme action :
la transmission d’un savoir, d’un savoir-faire, d’une compétence, d’une tradition, d’une culture, d’une croyance, d’une idéologie... ;
la redécouverte, la réappropriation d’un style, d’une technique en littérature, en art, en architecture... ;
la médiation / la vulgarisation ;
l’intertextualité ;
les effets de réception d’un texte ou de ses différentes éditions, tout comme le processus de « canonisation » des ouvrages littéraires ;
l’adaptation d’une œuvre sous une autre forme et/ou à l’attention d’un autre public ;
la muséalisation.
Pourront aussi être envisagés :
les conséquences du passage et ses enjeux politiques (quels rapports de force dans les traductions d’œuvres ?, par ex.) ;
le passage comme sélection, avec les risques de perte (comment et pourquoi s’effectuent les choix de numérisation de sources littéraires ou historiques ? Avec quel risque d’oblitération des sources non numérisées ?) mais aussi l’opportunité de gain (redécouverte de sources, possibilité d’analyse informatisée de larges corpus, nouvelles possibilités d’édition multimédia...).
2) Le passage comme processus spatial ou temporel, par exemple :
la périodisation en histoire, en histoire de l’art ou en littérature, dont il convient d’interroger le caractère conventionnel. Procède-t-elle par rupture brusque ou par des phases de transition ?
les remakes, « sequels », « prequels » / présuites, qui peuvent être interprétés comme des passages d’œuvres spatiaux et/ou temporels, tissant des liens entre plusieurs générations et/ou offrant l’opportunité d’incorporer de nouvelles possibilités technologiques.
les usages transhistoriques et les réinterprétations de textes littéraires.
3) Le passeur comme individu, groupe d’individus, réseau ou institution, qu’on l’envisage sur le plan intellectuel (passeur culturel, traducteur, éditeur, « passeur de mémoire », reconstitueur, enseignant, journaliste, écrivain, artiste, think tanker, illustrateur, ministre du culte...) ou matériel (passeur d’hommes, contrebandier, commerçant, inventeur, travailleur transfrontalier, chasseur...).
4) Le passeur comme support : journal, revue, livre, œuvre audiovisuelle, bref tout espace éditorial ou relevant plus largement de la production culturelle et intellectuelle qui fait office de passeur d’idées, de courants intellectuels, d’œuvres, soit au sein de la communauté productrice, soit via les communautés de récepteurs.
5) Bien entendu, plusieurs types de passages et de passeurs évoqués dans les axes précédents peuvent également être envisagés en tant que motifs, figures visuelles ou narratives dans l’art, les discours médiatiques, la littérature et les différents types de spectacles (vivant ou enregistré). Objets de représentations (visuelles ou écrites), ils peuvent alors être interrogés en fonction notamment des problèmes spécifiques qu’ils posent à la mise en récit ou à la représentation, par exemple : le passeur comme figure furtive ou fuyante (mise en scène de sa nature évanescente), le passage comme expérience subjectivée ou incarnée par le lecteur/spectateur (récit en « je », déambulation en FPS dans le jeu vidéo, installations VR, etc.), la figuration ou la narration du passage par un changement de registre de discours (de réaliste à onirique, de documentaire à fictionnel, etc.), le passage comme processus diffus et non-matérialisé (figuration visuelle de l’invisibilité du passage), le passeur comme figure moralement ou idéologiquement ambiguë (libérateur et exploiteur), etc.
Organisation
LOGOS est bilingue (français – allemand) mais il n’est pas nécessaire de maîtriser les deux langues : les propositions peuvent être faites en allemand comme en français ; les présentations et discussions ont lieu dans les deux langues. Le comité organisateur attend les propositions des doctorant.e.s pour le lundi 30 mars 2020 au plus tard, sous la forme d’un dossier PDF à adresser à aude.meziani@univ-lorraine.fr. Ce dossier comprendra les nom, prénom, université, adresse électronique, discipline, titre du projet de communication, nom du promoteur, date d’inscription en doctorat, titre de la thèse et certificat d’inscription à la thèse pour l’année 2019-2020 des candidats, un résumé d’une page (3000 signes maximum), en français ou en allemand, un bref curriculum vitae (2000 signes maximum) ainsi qu’une bibliographie d’une dizaine de titres. Les personnes sélectionnées seront informées au plus tard le 4 mai 2020. Chaque exposé de 20 minutes sera suivi d’une discussion avec le public (20 minutes également). Pour favoriser les interactions interdisciplinaires, les contributions devront se concentrer sur des questions de méthode. Les concepts clés et les grandes articulations du propos feront l’objet d’une présentation Powerpoint ou d’un résumé dans l’autre langue de travail, à envoyer le 20 juin au plus tard à aude.meziani@univ-lorraine.fr.
Outre la possibilité de présenter ses travaux en ateliers, Logos offre celle de rencontrer de manière individuelle ou en petit groupe un.e scientifique du réseau en vue d’une discussion approfondie (il s’agit de ce que l’on appelle « masterclass »). Une liste des thématiques de ces « masterclasses » et de leur format sera communiquée avec le mail d’acceptation de la contribution.
Les participant.e.s sont attendu.e.s à Liège le 2 juillet à 14h. La clôture des journées aura lieu le 4 juillet en début d’après-midi. Le 2 juillet auront lieu les conférences inaugurales en séance plénière et les « masterclasses » ; les 3 juillet (matin et après-midi) et 4 juillet (matin), les présentations doctorales se dérouleront en ateliers parallèles. Une discussion en plénière clôturera la manifestation le 4 en fin de matinée.
Plusieurs universités reconnaissent la participation au colloque doctoral „Logos“ comme partie d’une formation doctorale structurée. Renseignez-vous auprès de votre université d’origine. Tou.te.s les doctorant.e.s recevront, à la fin de la manifestation, un certificat attestant leur participation. Ils/Elles pourront publier leur communication remaniée, avec l’accord de leur encadrant.e, sur la page internet de Logos. Les frais de séjour des participant.e.s sont assumés par l’organisateur.
Les frais de déplacement sont à la charge des universités d’origine. Une demande peut être adressée par chaque doctorant à son institution.
Rejoignez-nous sur notre page Facebook : https://www.facebook.com/EDTlogos/.
Evénement Facebook : https://www.facebook.com/events/211657813186869/.
Comité organisateur
Université de Liège : Prof. Dr. Alvaro Ceballos Viro (Langues et littératures espagnoles), Prof. Dr. Geoffrey Geuens (Médias, culture et communication), Dr. Jeremy Hamers (Médias, culture et communication), Prof. Dr. Catherine Lanneau (Histoire), Prof. Dr. Céline Letawe (Langues et littératures germaniques), Prof. Dr. Dominique Longrée (Langues classiques), Amour D’Haene (décanat de la Faculté de Philosophie et Lettres).
Université de Lorraine : Aude Meziani.
Comité scientifique
Université de Liège : Prof. Dr. Alvaro Ceballos Viro (Langues et littératures espagnoles), Prof. Dr. Geoffrey Geuens (Arts et Sciences de la Communication), Dr. Jeremy Hamers (Arts et Sciences de la Communication), Prof. Dr. Catherine Lanneau (Histoire), Prof. Dr. Céline Letawe (Langues et littératures germaniques), Prof. Dr. Dominique Longrée (Langues classiques).
Université de Lorraine : Prof. Dr. Nicolas Brucker (Littérature française), Prof. Dr. Jean El Gammal (Histoire), Prof. Dr. Françoise Lartillot (Littérature germanique), Prof. Dr. Reiner Marcowitz (Études germaniques, histoire), Prof. Dr. Anne Piponnier (Sciences de l’information et de la communication), Prof. Dr. Jacques Walter (Sciences de l’information et de la communication).
Université du Luxembourg : Prof. ass. Dr. Christoph Brüll (Histoire), Prof. Dr. Sylvie Freyermuth (Littérature française), Prof. adj. Dr. Jeanne Glesener (Littératures luxembourgeoises, Littérature comparée), Prof. adj. Dr. Sonja Kmec (Histoire, Etudes culturelles), Dr. Christian Wille (Border Studies, Interculturalité).
Universität Mannheim : Prof. Dr. Justus Fetscher (Germanistische Literaturwissenschaft), Prof. Dr. Claudia Gronemann (Romanische Literatur- und Medienwissenschaft), Prof. Dr. Hiram Kümper (Geschichte), Prof. Dr. Johannes Müller-Lance (Romanische Sprach- und Medienwissenschaft).
Universität des Saarlandes : Prof. Dr. Gabriele Clemens (Geschichte), Prof. Dr. Dietmar Hüser (Geschichte), Prof. Dr. Hans-Jürgen Lüsebrink (Romanische Kulturwissenschaft und interkulturelle Kommunikation, Geschichte), Prof. Dr. Patricia Oster-Stierle (Französische Literaturwissenschaft), Prof. Dr. Christiane Solte-Gresser (Allgemeine und Vergleichende Literaturwissenschaft), Prof. Dr. Romana Weiershausen (Frankophone Germanistik).
Universität Trier : Prof. Dr. Franziska Bergmann (Germanistik), Dr. Eva Bischoff (Geschichte), Prof. Dr. Lukas Clemens (Geschichte), Dr. Alex Demeulenaere (Romanistik), Prof. Dr. Christian Jansen (Geschichte), PD Dr. Massimiliano Livi (Geschichte).
Call for contributions : Francophone Literature in the Low Countries (ca. 880 -1600). A special issue of Queeste, Journal of Medieval Literature in the Low Countries
In 2015, we concluded the introduction of our special issue on Literature and Multilingualism in the Low Countries with a renewal of Queeste’s ‘commitment to the varied and multilingual culture of the Low Countries’. And indeed, in the five years since then, Queeste has continued to publish scholarly articles on the production and circulation of literature in Dutch, French, and Latin, on translation, and on multilingual text collections and reading culture in the Low Countries.
While the editors applaud this continuous attention to multilingualism and language contact, we also feel that Queeste often approaches these issues from a distinctly Dutch-language perspective. This poses the risk of downplaying the actual impact of the literature in French (and Latin) that was written, copied and disseminated in the Low Countries. Following up on the earlier issue on multilingualism, we therefore aim to publish a new special issue of Queeste devoted solely to current scholarship on medieval francophone literature in the Low Countries, to appear in 2021.
Since Queeste actively seeks to deliver the diversity that is implied in the journal’s subtitle, this special issue should be seen as another step towards a more balanced and accurate representation of the region’s multilingual literary culture. We therefore hope that this collection of essays will mark the beginning of a steady supply of articles on the medieval francophone literature produced and received in the Low Countries.
We invite reflections on any aspect of the authoring, copying, and reception of French literary texts in the area covering modern-day Belgium, the Netherlands, Luxembourg and Northern France. As we aim for a wide and diverse panorama, we welcome general overviews as well as case studies, written from a varied range of theoretical and methodological perspectives (literary theory, codicology, stylometry, etc.), with a diachronic, comparative or contextualizing approach, and discussing texts from a broad spectrum of genres (lyric, epic, theatre, but also religious, moral-didactic, scientific, and practical writing).
Contributors should by no means feel confined to the textual production in the principally francophone regions and social circles of the Low Countries, but are encouraged to (also) discuss examples of French literature in reception contexts and parts of the area that have not been typically associated with francophone culture.
Abstracts (300 words or less) should be sent to the editorial board of Queeste before 30 April 2020. (b.j.m.caers@hum.leidenuniv.nl), after which authors will be notified by 15 May.
Contributions of ca. 8000 words (including notes and bibliography) should be delivered before 31 October 2020 and will be, as always, subject to double blind peer review. Contributors are requested to follow the journal’s stylesheet (https://queeste.verloren.nl/guidelines).
For any further questions, please contact the editors of this special issue directly :
Alisa van de Haar or Dirk Schoenaers.
Queeste is a multilingual journal and accepts articles written in Dutch, English, French, and German.
Find out more at : https://queeste.verloren.nl/
Au croisement de plusieurs champs disciplinaires comme la sociologie, l’histoire et l’anthropologie, les études de genre interrogent les limites identitaires de chacun·e. Construction sociale propre à chaque culture et chaque groupe humain, la notion de genre est au cœur des normes sociales qu’elle contribue à définir et redéfinir. À travers les cultures et les époques, les genres et les sexes ont rarement été limités à la seule dualité masculin-féminin. Dans ce numéro, les auteur·rice·s sont invité·e·s à s’intéresser à ce qui se situe sur ce spectre mais aussi au-delà de cette frontière binaire du genre. Peuvent être appréhendés, à la liberté des auteur·rice·s, les axes suivants : transidentité, androgynie, intersexuation, fluidité, travestissement, castration, etc. Les articles pourront aborder ces thèmes et d’autres à travers les sources archéologiques, épigraphiques, iconographiques, par l’étude des mythes ou des constructions sociales, mais aussi questionner le regard porté par les études historiques et archéologiques modernes sur le genre et la sexuation dans les sociétés anciennes et médiévales.
Coordination du numéro
Loubna AYEB (Archéorient) et Élise PAMPANAY (HiSoMA)
Modalités de soumission
Les auteurs adresseront leur contribution à frontiere-s@mom.fr en précisant leur statut et leur organisme de rattachement. Les contributions prendront la forme d’un texte en français ou en anglais comptant jusqu’à 22 000 caractères (espaces non compris), accompagnés de résumés en français et en anglais (entre 800 et 1200 caractères, espaces non compris) et de mots-clés en français et en anglais.
Normes éditoriales et bibliographiques : https://publications-prairial.fr/frontiere-s
Calendrier
• 20 juin 2021 : date limite de soumission des articles complets
• 1er septembre 2021 : retours des évaluations aux auteurs
• 1er novembre 2021 : date de retour des versions corrigées
• décembre 2021 : parution du numéro
Frontière·s, Revue d’archéologie, histoire & histoire de l’art, est une revue en Open Access soutenue par la Maison de l’Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux et hébergée par la pépinière de revues Prairial. Elle s’adresse aux chercheurs dont les travaux portent sur les sociétés antiques et médiévales. Son objectif est de proposer à la communauté scientifique un support de publication rapide et interdisciplinaire tout en garantissant la rigueur scientifique d’une revue à comité de lecture.La finalité de la revue est d’appréhender la frontière comme objet transdisciplinaire et d’observer de quelle manière elle est abordée par des archéologues, historiens de l’art et historiens. Le comité de rédaction de Frontière·s invite les auteur·rice·s à traiter des problématiques renouvelées tous les semestres. Les chercheur·euse·s peuvent aussi proposer des articles « au fil de l’eau » qui intégreront la section varia de chaque numéro. Des comptes-rendus d’ouvrages traitant des frontières, des limites, des modalités de séparation, etc. peuvent également être proposés.
Revue Frontière·s, revue d’Archéologie, Histoire & Histoire de l’art, numéro coordonné par Blandine Besnard (Archérorient), Aldo Borlenghi (ArAr) et Sébastien Nieloud-Muller (ArAr)
Par sa nature, ses cycles et la diversité de ses états, l’eau matérialise différentes notions de la frontière. Elle peut représenter et signaler une limite, une rupture, une séparation entre les espaces et les groupes humains. À l’inverse, elle est également vectrice d’échanges et de contacts entre les communautés et agit comme un élément de passage entre les mondes terrestre et spirituel.
Pour ce septième numéro, les auteur·rice·s sont notamment invité·e·s à s’interroger sur :
les frontières physiques de l’eau en tant qu’obstacles topographiques et hydrographiques (glaciers, mers, océans, lacs, cours d’eau et milieux humides), ainsi que leur évolution en raison des oscillations climatiques et des pressions anthropiques ;
les frontières politiques et territoriales, en s’intéressant aux « eaux frontières » comme limites administratives, mais aussi aux « guerres de l’eau » visant à l’accaparement et au contrôle de ressources aquatiques ;
les frontières sociales de l’eau en abordant la question de son accès et de ses usages selon les groupes sociaux ou les moyens mis en œuvre pour se protéger face aux risques qu’elle génère (inondation, contamination) ;
les frontières symboliques fondées sur les valeurs attachées à l’eau. Il pourra notamment être question de son usage dans le cadre de rites favorisant les contacts avec des entités extrahumaines, mais également des récits mythico-religieux où l’eau incarne une limite, un point de rupture ou une transition.
Calendrier
20 juin 2022 : date limite de soumission des articles complets
1er septembre 2022 : retours des évaluations aux auteurs
1er novembre 2022 : date de retour des versions corrigées
Décembre 2022 : parution du numéro
Le volume 24 de PECIA. LE LIVRE ET L’ÉCRIT (BREPOLS) sera consacré aux livres manuscrits et incunables (Xe –XVe siècle) en tant que composants d’une entité sur des thèmes comme : Collectionneurs et collections / Bibliothèques anciennes / Inventaires et listes de livres / Unicum / etc…
Résumé de quelques phrases et CV à envoyer jusqu’au 15 octobre à Jean-Luc Deuffic.
Coordination : Nessim ZNAIEN et Philippe BOURMAUD.
Souvent perçu dans cette région, pour reprendre le mot de Fernand Braudel, comme un « voyageur clandestin infatigable », l’alcool fait régulièrement l’actualité dans les sociétés du nord de l’Afrique et du Moyen-Orient, sous la forme de vagues de prohibition, ou d’affaires d’empoisonnement au méthanol. Pour autant, la littérature scientifique sur le monde arabe et musulman s’est relativement peu penchée sur cet objet, comme si le préjugé faisant des musulmans des individus nécessairement abstinents avait freiné le processus de recherche sur la question. Un décalage flagrant existe entre la recherche sur les débuts et la période classique de l’islam, bien étudiés de ce point de vue, et les périodes plus récentes, depuis l’avènement des Ottomans et des Safavides en particulier. La recherche s’est attachée en particulier à la construction subjective, ressentie de l’alcool, présente aussi bien en littérature (et dans ce cas souvent comme un éloge du boire) que dans les disciplines juridiques où la norme réprouvant la consommation de boissons alcoolisées est l’objet d’un processus constitutif très progressif et jamais pleinement consensuel.
Dans la lignée de certains travaux récents (comme ceux d’Omar Foda ou encore François Georgeon), et dans le cadre d’une historiographie des drinking studies en pleine essor (avec les récentes synthèses d’histoire mondiale de l’alcool de Hames Gina d’une part, et Kim Anderson et Vicente Pinilla d’autre part) , il s’agit ici d’étudier les boissons alcoolisées au prisme des normativités multiples qui s’y sont attachées à mesure que les processus modernes et contemporains de mondialisation se sont faits sentir dans les mondes musulmans. L’originalité de ce projet consiste à tenter de confronter dans un même ensemble l’origine et la fonction de ces normes liées à l’alcool à plusieurs époques, depuis l’époque classique jusqu’à l’époque contemporaine. Nous faisons ainsi commencer notre réflexion à partir du XVe siècle, où la constitution de l’Empire ottoman peut produire des nouvelles formes d’administration, et la constitution de nouvelles élites. Nous adopterons la conception la plus large possible des « mondes musulmans », permettant d’interroger différentes branches de l’Islam (sunnisme, chiisme), différents cadres géographiques (Méditerranée, Moyen-Orient, Extrême Asie, Péninsule arabique) et différents contextes (islam majoritaire, islam de diaspora), afin d’enrichir l’analyse.
Les normativités dont il s’agit sont d’abord celle du religieux, relativement incontournable pour l’analyse des consommations d’alcool dans le monde arabe et musulman. Il ne s’agit pas de considérer les effets d’une prohibition exclusivement inhérente à l’islam, mais d’examiner comment les normes islamiques s’articulent et se confrontent à des pratiques normatives plus ou moins strictes et des manières de concevoir les politiques publiques également perméables à d’autres enjeux comme la géopolitique ou les circulations commerciales.
L’alcool est un outil qui produit et perpétue des formes changeantes de domination et de dépendance, en même temps qu’il est la clé de régulations sociales multiples. Par normativités ou normes, nous entendons le triple sens d’instrument de coercition, de l’état de l’habitude, et enfin de phénomène de standardisation des produits (normes alimentaires). Il s’agira d’étudier la construction de normes alimentaires autour de l’alcool, dans la perspective d’une co-construction entre différents groupes et non simplement comme le résultat d’une décision « vue d’en haut ». Plusieurs thématiques nous permettront de tenter d’articuler une réflexion interdisciplinaire autour de l’alcool.
L’histoire des normes
Nous proposons d’interroger la recomposition des normes liées à la consommation d’alcool, sous l’effet des processus migratoires, du phénomène de mondialisation marchande à partir du Moyen-Âge, et de contacts appuyés entre des sociétés musulmanes, chrétiennes et juives. Les problématiques de consommation d’alcool permettent de mettre en lumière cette diversité de situation, notamment juridique entre les différentes confessions et communautés, de ces sociétés. Tour à tour pourchassées par le pouvoir, ou laissées à une certaine permissivité selon les périodes, les boissons alcoolisées semblent être le marqueur de mouvements religieux, des contextes politiques ou des enjeux sociaux.
Il vaut la peine de s’interroger sur la fonction et les pratiques des entrepreneurs de morale, les buveurs, et d’une manière générale les catégories d’acteurs impliqués dans la mise en œuvre des normes. La consommation des boissons alcoolisées peut servir d’argument pour construire ou déconstruire des réputations de notables dans les sociétés médiévales et modernes. Nous proposons également d’interroger les périodisations des mutations des systèmes normatifs consacrées par l’historiographie, telles que le règne du sultan ottoman Mahmoud II (1808-1839), dont le successeur vida la cave dans le Bosphore, ou les colonisations successives à partir de 1830. Ainsi que l’a montré François Georgeon, boire devient une marque de la modernité pour certaines élites de la Turquie ottomane. Cependant, tous les notables et tous les fonctionnaires ne deviennent pas buveurs, et la boisson n’est pas nécessairement liée à une perception globale des réformes et du rapport à l’Europe. Régulièrement vitrine de l’entreprise coloniale (Algérie, Tunisie, Liban) aux XIXe et XXe siècles, la promotion de boissons « locales » comme certains vins, ou alcools forts, est quant à elle mise au service de l’économie et du roman national de certains États indépendants souhaitant afficher leur ouverture culturelle et leur capacité à accepter toutes les pratiques de consommation (Tunisie, Egypte). Pour autant, de nombreux chefs d’État indépendants ont souhaité mettre en avant leur sobriété, comme pour mieux rompre avec l’élément européen (Khadafi). Ni la colonisation, ni la modernisation, ni la décolonisation ne constituent des ruptures absolues. Nous encourageons les propositions dont le cadre chronologique porte interrogation sur ces périodisations admises.
Les dimensions de la mémoire et du patrimoine seront, elles aussi, à prendre en compte. De quelle manière sont prises en compte les périodes de permissivité ou au contraire de prohibition, liées aux périodes anté-islamiques ou islamiques, dans les mémoires et les imaginaires des sociétés contemporaines ? Ainsi les questions de la « modernité » ou de l’attachement à des « traditions » renvoient toujours à des passés fantasmés mais facteurs de légitimités pour des discours contemporains Mais la question du patrimoine ne renvoie pas seulement à l’art de la question. Elle fait également échos aux savoirs concernant les techniques de fabrication de l’alcool, la transmission de ceux-ci et leurs appropriations par les différents acteurs selon les époques.
Les lieux du boire
Les lieux du boire renvoient à la dichotomie entre espace public et espace privé. En étudiant la place de l’alcool dans l’espace public, on mettra en lumière sa dimension marginale, ou clandestine, ou au contraire ostentatoire dans les lieux les plus permissifs. Il s’agit également d’interroger par cette problématique l’accès des individus à l’espace public, notamment concernant les femmes. Si l’accès à l’espace privé est régulièrement plus difficile, pour des raisons de source, il sera pertinent d’interroger a minima les représentations autour des consommations dans cette sphère et la construction d’une dichotomie public/privé au sein des sociétés musulmanes.
Cette question de la distribution des normes selon les espaces cristallise les différentes souverainetés administratives à l’œuvre, entre échelon local, régional, étatique ou international, dans la gestion quotidienne des pratiques de consommation. À une échelle plus globale, les lieux du boire renvoient aussi aux représentations et aux espaces vécus associés à des États jugés plus permissifs ou au contraire plus prescripteurs, et aux liens que ces États entretiennent entre eux sur cette question. Ces lieux peuvent être mouvants, et c’est au sein de cette réflexion que nous pourrons interroger les influences des processus migratoires sur les géographies de consommations, notamment par l’empreinte que les diasporas peuvent provoquer sur les pratiques de consommation d’alcool.
Les pratiques du boire
Les pratiques du boire interrogent quant à elles la sociabilité et le développement des liens entre les individus, selon les valeurs attribuées à la boisson, le genre, les classes sociales ainsi que les moments de cette consommation (consommation nocturne/diurne par exemple). Une attention particulière sera portée à l’intégration des pratiques de consommation d’alcool au sein de rituels religieux, notamment de communautés soufies ou au sein de certaines sectes de l’islam. Ces pratiques du boire interrogent plus généralement une histoire du goût et des sensibilités, qui va au-delà de l’utilisation utilitariste et d’une boisson pour une pratique cultuelle
Enfin, il s’agira de déterminer dans quelle mesure la consommation, la vente ou la production d’alcool s’avèrent être au centre de certaines politiques publiques spécifiques, associées à des enjeux religieux (en lien, par exemple, avec la Nahda (réveil) ou le réformisme islamique d’un Afghani et d’un Rida), sanitaires (lutte contre les intoxications liées aux alcools frelatés, lutte contre l’alcoolisme ou certaines maladies cardio-vasculaires), économiques (politiques de taxation ou au contraire de libéralisation de certaines activités de production ou de commerce d’alcool) ou politiques (prohibition ou permissivité liées à des enjeux de contrôle public, ou de sécurité routière).
Nous invitons en particulier les contributions examinant les effets de la « scientisation » des discours publics et de « l’expertisation » des politiques publiques en la matière. Dans le cas où l’alcool ne serait pas au centre de ces politiques, il s’agira de se demander si le tabou associé à l’alcool impose d’autres modes d’action publique plus détournés ou indirects, qu’il s’agirait de préciser.
Calendrier
Les propositions d’article (4000 signes maximum), accompagnées d’une courte notice biographique, sont à envoyer avant le 1er septembre 2020 à Nessim ZNAIEN.
Les auteurs seront contactés au cours du mois suivant. Les articles, rédigés en français ou en anglais et d’un volume maximal de 45000 signes, doivent être soumis au plus tard le 1er Avril 2021.
Pour plus d’informations concernant les règles de rédaction et le processus éditorial, voir ici.
Comité scientifique de la revue
Fariba Adelkhah (Ceri/Paris),
Denise Aigle (Ephe Islam médiéval/Paris),
Sohbi Bouderbala (Ifao/Le Caire),
Thierry Boissière (Gremmo/Lyon),
Olivier Bouquet (Université Nice-Sophia Antipolis/Nice),
Myriam Catusse (Iremam/Aix-en-Provence),
Jocelyne Dakhlia (Ehess-Iismm/Paris),
Stéphane Dudoignon (Cetobac/Paris),
Iman Farag (sociologue du politique et chercheuse indépendante/Le Caire),
Andrée Feillard (Case/Paris),
Masashi Haneda (Center of Oriental studies, Todei University/Tokyo),
James Mac Dougall (Université d’Oxford/Oxford),
Éric Gobe (Centre Jacques Berque/Rabat),
Élisabeth Longuenesse (Ifpo/Beyrouth),
Élise Massicard (Ifea/Istanbul),
Sabrina Mervin (Ceifr/Paris),
Arietta Papaconstantinou (Université de Reading/Reading),
Hassan Rachik (Faculté des Sciences Juridiques, économiques et Sociales de l’Université Hassan II/Casablanca),
Christian Julien Robin (Laboratoire d’études sémitiques anciennes/Paris),
Vincent Romani (Université du Québec/Montréal),
Ahmed Skounti (Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine/Rabat),
Dominique Valerian (Université Lumière-Lyon 2 – Ciham/Lyon),
Jean-Pierre Van Staëvel (Université de Paris 4/Paris),
Éric Verdeil (Environnement, ville, société/Lyon),
Mercedes Volait (InVisu, Cnrs/Inha/Paris)
Bibliographie
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Bessaoud, O., « La viticulture oranaise, au cœur de l’économie coloniale » in BOUCHENE A, PEYROULOU, JP, SIARI T, and THENAULT S (dir.) Histoire de l’Algérie coloniale. Paris, La Découverte, 2013, p. 426.
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BOURMAUD, P., « Exporting obligations : evolutionism, normalization, and mandatory anti-alcoholim from Africa to the Middle East (1918-1939) », in ARSAN, Andrew, SCHAYEGH, Cyrus, The Routledge Handbook of the History of the East Mandate, 2015, p. 76-87.
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SEMERDJIAN, E., Off the Straight Path : Illicit Sex, Law, and Community in Ottoman Aleppo, Syracuse 2008.
ZNAIEN, N., Les raisins de la domination. Histoire sociale de l’alcool en Tunisie sous le Protectorat (1881-1956), Thèse de l’Université Paris I, 2017.
Investir la frontière, dir. Marine Lépée (ArAr) et Gaëlle Perrot (HiSoMA), parution en juin 2021.
La frontière n’est pas seulement une limite ou une interface entre deux réalités. Elle constitue également un espace construit et organisé où s’investir ou à investir de manière plus ou moins pérenne. Pour ce quatrième numéro, les auteur·rice·s sont invité·e·s à s’interroger sur les modalités d’appropriation de la frontière et ses formes d’occupation, en portant une attention particulière aux acteurs et aux dynamiques centres-périphéries.
La thématique pourra être abordée librement selon différentes approches :
* investissement matériel : habiter ou aménager des espaces intégrés ou à la marge, investir des moyens financiers, humains, structurels
* investissement territorial : maîtriser et étendre les limites d’un territoire religieux, agricole, étatique, etc.
* investissement militaire : engager des forces militaires afin d’occuper/conquérir un espace ou une population
* investissement symbolique : revêtir la frontière d’un droit, d’un pouvoir, d’une dimension honorifique, d’une juridiction, d’une identité territoriale ou nationale
* investissement intellectuel : considérer une frontière ou un territoire frontalier comme un horizon de la connaissance, un espace à cartographier ou à explorer.
Calendrier
20 décembre 2020 : date limite de soumission des articles complets
15 mars 2021 : retours des évaluations (double aveugle) aux auteurs
15 avril 2021 : date de retour des versions corrigées
juin 2021 : parution du numéro
Modalités de soumission
Les auteur·rice·s adresseront leur contribution avant le 20 juin 2020 à frontiere-s@mom.fr, en précisant leur statut et leur organisme de rattachement.
Les contributions prendront la forme d’un texte en français ou en anglais comptant jusqu’à 22 000 caractères (espaces non compris), accompagnés de résumés en français et en anglais (entre 800 et 1200 caractères, espaces non compris) et de mots-clés en français et en anglais.
Lors d’une première journée d’études qui s’est tenue le 5 mai 2017, médiévistes, spécialistes de littérature française, d’histoire de l’art (iconographie), historiens de l’Espagne et spécialistes de littérature espagnole moderne se sont retrouvés pour réfléchir ensemble, selon une pluralité d’approches thématiques et méthodologiques, sur les manifestations de la parole démoniaque dans le champ narratif. Tout en dégageant les spécificités de diverses aires géographiques (France, Espagne, Italie et Allemagne) et en inscrivant la réflexion dans une chronologie significative (du Moyen Âge au XVIIe siècle) faisant apparaître éléments de continuité et points de rupture, les réflexions proposées ont exploré les spécificités de cette parole en tant qu’élément dialogique, qu’opérateur narratif, et que procédé ou dispositif rhétoriques.
Les communications présentées dans ce cadre ont remis au centre de la réflexion la nature profondément ambivalente d’un personnage caractérisé par une malignité synonyme de duplicité, conformément à la signification néo-testamentaire du nom du démon, le diviseur (Muchembled, Une histoire du diable, 10). Traduction stylistique des effets de son discours, la figure du paradoxe, dans sa récurrence, a mis en évidence la profondeur herméneutique des apparitions du diable. Par définition, la parole du tentateur ne saurait être une, pas plus que son interprétation n’est unilatérale. Terrifiant ou grotesque selon les époques et les lieux où il se manifeste, le diable possède donc une parole frappée au coin de la subtilité et de la versatilité. Que ces qualités se donnent à voir directement dans la rutilance et l’ambivalence inhérentes au verbe démoniaque ou dans son inscription au coeur de décors et de dispositifs textuels complexes et subtils, le discours du diable pousse à la quête herméneutique. De ce fait, cette parole, ou celle de ses substituts divers, devient un vecteur de choix pour tout discours oblique de disciplinement des âmes et des esprits, tout discours ne pouvant s’épanouir librement – dans une perspective inspirée des théories de Leo Strauss dans La persécution ou l’art d’écrire –, ou tout discours ayant encore intérêt à s’exprimer sous un voile opportun pour ne s’adresser qu’aux seuls initiés, à une élite. La démultiplication et/ou diffraction du sens, l’apparition de la discordance, préludes à l’affleurement du détour, conduisent à l’épanouissement d’un ou de plusieurs autres discours.
Il paraît donc intéressant, pour ce second volet de Diabolus in littera, de renverser la perspective. Il s’agit à présent de considérer le/les point(s) d’articulation entre les stratégies rhétoriques à l’oeuvre au coeur de la parole démoniaque et les discours variés qui leur sont associés. L’approche retenue ici ne se réduit pas au simple recensement des interactions entre fond et forme. Il s’agit en réalité de chercher des lignes de faîte et des points de rencontre particuliers entre une parole démoniaque qui possède une
physionomie propre et un propos suffisamment plastique pour s’y couler. Pour ce faire, il conviendra :
de mettre au jour des/les discours confiés de façon récurrente à la parole du diable ;
d’identifier des contextes particuliers favorisant cette rencontre (temps de controverses
intellectuelles ou religieuses, d’oppositions idéologiques, etc.) à travers les époques ;
de rechercher si certains procédés rhétoriques peuvent être associés à des développements thématiques particuliers, notamment par la comparaison entre des oeuvres d’une même période.
D’autres voies pourront être explorées pour entreprendre d’ébaucher une cartographie multiple sur laquelle placer des apparitions de la parole démoniaque
selon des aires géographiques et des périodes significatives
selon des préoccupations idéologiques délimitant autant de champs thématiques
selon des traditions rhétoriques et poétiques propres à ces espaces et à ces périodes, à une communauté ou à une aire géographique, ou encore à une époque donnée.
Cette journée d’études intitulée Diabolus in littera (2) : le vertige herméneutique se déroulera à l’Université Paul Valéry-Montpellier 3 le 5 octobre 2018.
Les propositions de communications sont à envoyer à Catherine Nicolas (catherine.nicolas@univ-montp3.fr) et Fabrice Quero (fabrice.quero@univmontp3.fr) avant le 1er juin 2018.
Janua, association des étudiants en Master et des doctorants de l’Université de Poitiers antiquisants et médiévistes, rattachés respectivement aux laboratoires HeRMA (Hellénisation et Romanisation dans le Monde Antique) et CESCM (Centre d’Études Supérieures de Civilisation Médiévale), organise le 13 avril 2017 une journée d’étude à destination des jeunes chercheurs (étudiants en Master Recherche, doctorants, docteurs ayant soutenu depuis moins de trois ans). Le thème retenu cette année est celui de la corporalité, entendue au sens large : qu’elle soit personnelle ou collective, matérielle, spirituelle, liée à la nomenclature des gestes, à la question des comportements, à l’idée de norme, etc.
La corporalité, concept central de nos sociétés, facteur clé pour la compréhension de l’homme et de ce qui l’entoure, se situe au carrefour de nombreuses disciplines : psychologie, histoire, histoire de l’art, archéologie, philosophie, littérature, sociologie, anthropologie, etc., pour ne parler que des sciences sociales. De par son rapport étroit à la spiritualité, au concept d’âme, le corps se trouve au cœur du discours médical, littéraire, philosophique et théologique médiéval. L’Antiquité a elle aussi longtemps disserté sur cette notion ; pensons simplement au corps homérique, à ce qu’en dirent Hippocrate, Platon et Aristote, ou Ovide.
La recherche s’est depuis longtemps intéressée à cette thématique foisonnante, qu’il s’agisse de la question de l’expérience corporelle, de la connaissance du corps et de ses pratiques, du rapport à son corps et à celui des autres, du corps comme support d’identité individuelle et collective. Qu’il soit corps biologique, corps spirituel, corps social, corps en puissance, corps en représentation, ces différents aspects de la corporalité antique et médiévale ont fait l’objet d’études ponctuelles et d’approches plus larges. De nombreux travaux ont déjà permis de faire avancer la recherche : Une histoire du corps au Moyen Âge, de Jacques Le Goff et Nicolas Truong en 2003 ; Penser et représenter le corps dans l’Antiquité, publié en 2006 sous la direction de Francis Prost et Jérôme Wilgaux aux Presses Universitaires de Rennes ; ou tout récemment l’ouvrage de Jérome Baschet sur la relation entretenue entre le corps et l’âme au Moyen Âge.
L’objectif de cette rencontre est donc de faire le point sur les différentes dimensions de la corporalité antique et médiévale, de jeter des ponts entre les deux périodes. Loin du discours classique opposant le corps spirituel, philosophique, entendu comme « corporalité », et le corps matériel, plus concret, incarné, il conviendra de se situer dans l’interstice de ces deux notions afin d’envisager le corps comme un tout, sous toutes ces facettes. Les axes de recherche de cette journée d’étude peuvent être multiples et impliquer plusieurs disciplines ; nous nous contenterons d’évoquer ici quelques-unes d’entre elles : le corps « archéologique », envisagé sous l’angle funéraire, anthropologique, mais aussi rituel ; le corps comme objet de connaissances, notamment au prisme de la littérature savante ; le corps « social », comme expérience de soi et dans son rapport aux autres comme fondement de la société ; le corps spirituel, plus particulièrement dans son rapport avec l’âme, où se pose également la question du corps mystique, eucharistique ; enfin le corps comme représentation littéraire ou artistique. Perméables entre eux, tous ces aspects invitent à une approche interdisciplinaire.
Tout jeune chercheur spécialisé dans l’étude des civilisations antique et médiévale peut faire une proposition de communication. Les contributions apportées lors de cette journée ont vocation à être publiées l’année suivante dans les Annales de Janua (http://annalesdejanua.edel.univ-poitiers.fr/). Les propositions de communication peuvent être rédigées en français ou anglais et sont à envoyer à l’adresse association.janua@gmail.com sous la forme d’un résumé/abstract d’environ 500 mots avant le vendredi 16 décembre 2016 (inclus) ; elles doivent être accompagnées d’un curriculum vitae.
Comité scientifique :
Martin Aurell (Professeur d’Histoire médiévale, directeur de l’UMR 7302 CESCM)
Lydie Bodiou (Maître de conférences en Histoire grecque)
Nadine Dieudonné-Glad (Professeure d’Archéologie antique, directrice de l’EA 3811 HeRMA)
Estelle Ingrand-Varenne (Ingénieure d’études au CNRS, Histoire médiévale)
Pierre-Marie Joris (Maître de conférences en Littérature médiévale d’oc et d’oïl)
Éric Palazzo (Professeur d’Histoire de l’art du Moyen Âge)
Ghislaine Stouder (Maître de conférences en Histoire romaine)
Alexandre Vincent (Maître de conférences en Histoire romaine)
Encontra-se aberto o Call for Papers da Revista Medievalista do Instituto de Estudos Medievais da Faculdade de Ciências Sociais e Humanas da NOVA.
O número temático é dedicado ao Bestiário.
Apresentação de teses
A Medievalista, tem ainda uma secção regular intitulada Apresentação de Teses, destinada a dar a conhecer sinopses de dissertações académicas de doutoramento ou mestrado na área dos Estudos Medievais. Esses artigos são elaboradas pelos próprios autores, visando uma maior divulgação da sua investigação da realização das suas provas académicas.
Todos os artigos podem ser redigidos em vários idiomas (português, inglês, francês, castelhano, italiano, alemão), devem respeitar as normas e o modelo de artigo da revista.
Os interessados deverão enviar os seus artigos até Dezembro de 2019 para medievalista@fcsh.unl.pt .
+ info. http://www2.fcsh.unl.pt/iem/medievalista/informations.html#cal
Instituto de Estudos Medievais FCSH - UNL
Universidade Nova de Lisboa
Av. Berna 26C, 1069 061
Lisboa, Portugal
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Présentation de la revue
À ce jour, peu d’espaces dédiés à la réflexion épistémologique sont disponibles en Open Access dans les sciences de l’Antiquité et du Moyen Âge. C’est de ce constat que sont nés le laboratoire junior et la revue Frontière·s. Son objectif est de proposer à la communauté scientifique un support de publication rapide tout en garantissant la rigueur scientifique de l’évaluation par les pairs. Cette initiative est portée par de jeunes chercheurs de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, principal soutien du projet, en partenariat avec la Pépinière de revues de l’Université Jean Moulin (Lyon 3).
Dans les études menées sur les sociétés anciennes, la notion de frontière est bien souvent restreinte au sens de limite géopolitique. Pourtant, la polysémie du mot permet d’envisager une multitude de réflexions portant sur les modalités de séparation, concrètes ou abstraites, naturelles ou construites. C’est le sens de la revue Frontière·s : embrasser les différentes acceptions du mot frontière, en tant que limite, non seulement géophysique, étatique ou politique, mais aussi sociale, culturelle, symbolique, linguistique, métaphysique, etc. En d’autres termes, les contributions pourront interroger tous les éléments qui créent des séparations entre les individus au sein des sociétés antiques et médiévales.
Archéologues, historiens et historiens de l’art trouveront dans la revue un cadre pour appréhender la frontière comme objet transdisciplinaire. Celle-ci adoptera le format de synthèses semestrielles, articulées autour de grandes problématiques.
Appel en cours : « Imaginer la frontière »
Toute frontière fait l’objet d’un imaginaire. Quelle qu’en soit la nature, une frontière a en effet suscité une réflexion qui en a déterminé les modalités, selon des besoins et des croyances préétablies. Avec le numéro « Imaginer la frontière », les auteur·e·s sont invité·e·s à s’interroger sur les imaginaires qui ont mené à l’établissement de frontières ou qui en ont résulté, leurs acteur·rice·s et leur(s) temporalité(s). Les axes de recherches pourront appréhender aussi bien les frontières religieuses (interdits, rites de passages...), sociales (élites, clergé...), physiques (bornes, murs, fleuves...) ou encore heuristique (aires d’études, périodisation de l’histoire...). La réception pourra être également être un axe d’étude (imaginaire politique actuel de frontières dites antiques ou médiévales).
Coordination du numéro
Fabien BIÈVRE-PERRIN (IRAA) et Vincent CHOLLIER (HiSoMA)
Calendrier
• 20 décembre 2019 : date limite de soumission des articles complets
• 1er mars 2020 : retours des évaluations (double aveugle) aux auteurs
• 15 avril 2020 : date de retour des versions corrigées
• juin 2020 : parution du numéro
Modalités de soumission
Les auteurs adresseront leur contribution avant le 20 décembre 2019 à frontiere-s@mom.fr, en précisant leur statut et leur organisme de rattachement. Les contributions prendront la forme d’un texte en français ou en anglais comptant jusqu’à 22 000 caractères (espaces non compris), accompagnés de résumés en français et en anglais (entre 800 et 1200 caractères, espaces non compris) et de mots-clés en français et en anglais.
Normes éditoriales et bibliographiques : https://www.mom.fr/qui-sommes-nous/les-laboratoires/frontiere-s
Depuis 1998, le colloque de Paray-le-Monial réunit chaque année, en octobre, chercheurs, universitaires et professionnels du patrimoine autour de thèmes liés à l’histoire de l’art et à l’archéologie en Europe occidentale. L’édition 2019 innove avec :
La création d’un carnet de recherchehébergé par la plateforme Hypothèses et intitulé Carnets parodiens d’histoire de l’art et archéologie : https://carnetparay.hypotheses.org
Un appel à publications à l’attention des jeunes chercheurs (masterants, doctorants, jeunes docteurs) invités à proposer un article en lien avec le thème du colloque. Les articles retenus par le comité de lecture seront publiés dans le Carnet.
Un appel à posters à l’attention des jeunes chercheurs également et portant sur le thème du colloque : les posters seront exposés le jour du colloque et, éventuellement, lors d’autres manifestations scientifiques ou culturelles, et ils seront publiés dans le Carnet.
Thème de l’édition 2019 : Palais et châteaux
Palais et châteaux, deux histoires monumentales entremêlées. Construites sur le mont Palatin, qui a donné́ le mot palais (Pfalz, palace, palazzo, palacio), les demeures des empereurs romains réunissaient dans leurs murs l’habitation, la religion, la culture, le sport et le pouvoir. Au IXe siècle encore, Charlemagne confiait à sa chapelle les archives de l’empire et aux thermes d’Aix ses heures d’exercices physiques. Les empereurs germaniques, les rois des royaumes d’Europe ont conservé́ l’union architecturale du politique et du religieux. D’origine plus récente, le château est né avec la féodalité́, commençant modestement par des constructions de bois sur motte. Édifiés sur de plus grandes dimensions et augmentés d’une chapelle castrale (comme à Châteauneuf), les châteaux de pierre dominaient de petits territoires ou de plus vastes contrées, ils gardaient aussi des passages routiers, des ponts, des cols, des gués ... Au XVe siècle, on a construit encore de vastes châteaux inutiles – l’artillerie les a rendus obsolètes – pour maintenir intact l’imaginaire du bon vieux temps. Emblème du pouvoir seigneurial, la vieille tour du Moyen Âge a pu être utilisée jusqu’aux XVIIe et XVIIIe siècles, où elle a été́ parfois incorporée au château classique ou a servi aux grands nobles de décor monumental pour rendre la justice. Les propositions d’articles et de posters peuvent concerner toutes les périodes mais doivent traiter de sites en Europe occidentale. Les édifices peuvent être conservés en élévation ou détruits.Palais et châteaux
Appel à contributions - Appel à posters
Lien vers le programme du colloque : https://carnetparay.hypotheses.org/56
Modalités de soumission des articles (date limite : 01/10/2019) :
Les articles seront rédigés en français et ils seront publiés sur le Carnet entre octobre et décembre 2019.
Le carnet possède un ISSN et est donc référencé dans le catalogue d’OpenEdition, le catalogue général de la BnF, WorldCat et ROAD.
Vous mentionnerez votre titre et organisme de rattachement (ex. doctorant en histoire de l’art moderne à l’Université Lyon 2 sous la direction de Mme N.).
Votre article contiendra 25000 signes maximum espaces compris et 10 illustrations maximum.
Vous indiquerez la légende et l’auteur des illustrations(soyez vigilants sur les droits d’auteur). Toutes les illustrations devront être citées dans le texte comme suit : (fig. 5).
Les références bibliographiques apparaîtront en note sous la forme suivante :
Pour un ouvrage : Phalip, Bruno, Auvergne romane, Dijon, Faton, 2013
Pour un article : Arlaud, Catherine, Burnouf, Joëlle, « L’archéologie du bâti existe-t-elle ? », Les nouvelles de l’archéologie, 1993, n° 53-54, p. 67-69
Les articles étant destinés à une publication en ligne, nous vous remercions d’utiliser le système de double parenthèse pour les notes de bas de page. Dans votre texte, à l’endroit où vous souhaitez que l’appel de notes apparaisse, ouvrez une double parenthèse (( puis écrivez votre note puis fermez par une double parenthèse )). Prenez soin de laisser un espace entre le texte et la première parenthèse ouvrante.
Plus d’explications en suivant ce lien : https://maisondescarnets.hypotheses.org/533o
Votre proposition sera envoyée par voie électronique :
Sous la forme d’un fichier Word ouOpen Office Writer.-Les illustrations seront envoyées aux format jpg ou png.
Avant le 1er octobre (attention, si vous souhaitez aussi proposer un poster, la date limite de sa soumission est le 20 août2019).
Adresse de l’envoi : anelise.nicolier@orange.fr
Modalités de soumission des posters (date limite : 20/08/2019)
Les posters seront exposés à l’occasion du colloque de Paray-le-Monial, le 5 octobre 2019.
Une maquette graphique est imposée afin d’uniformiser l’exposition, et l’Association des Amis de la basilique se charge de l’impression.
Chaque poster, rédigé en français, contiendra :
Vos nom, prénom, photo.
Votre adresse mail, si vous le souhaitez.
Un titre(100 signes max. espaces compris).
Une introduction précisant le contexte et les problématiques de votre recherche (450 signes max. espaces compris).
Un paragraphe intitulé « Méthodologie » présentant les méthodes mises en œuvre pour mener vos travaux (1700 signes max. espaces compris).
Un paragraphe intitulé « Résultats » soulignant l’apport de votre recherche (1250 signes max. espaces compris).-Quatre illustrations avec leur légende et la mention de l’auteur.-Le logo de votre institution de rattachement (université, école, laboratoire).
Votre proposition sera envoyée par voie électronique :
Sous la forme d’un fichier Word ou Open Office Writer contenant toutes les données textuelles, y compris les légendes des illustrations.
Les illustrations et votre photo seront envoyées aux format jpg ou png.
Avant le 20août 2019.
Adresse de l’envoi : anelise.nicolier@orange.fr
Comité scientifique
Élise Baillieul (MCF Lille), Franck Chaléat (UMR 5138), Pierre Durix (CEP), Magali Guénot (UMR 5138), Bernard Hours (PR Lyon 3), Daniel Odon-Hurel (UMR 8584), Florence Margo-Schwoebel (UMR 5138), Bruno Phalip (PR Clermont), Juliette Rollier (UMR 5138), Christian Sapin (UMR 6298), Arnaud Timbert (PR Amiens), Catherine Vincent (PR Paris Nanterre).
Comité d’organisation
Géraldine Ballot (Directrice OT), Étienne Couriol(UMR 5190), Anelise Nicolier(UMR 5138), Nicolas Reveyron (PR Lyon 2).
« Un temps pour pleurer, un temps pour rire, un temps pour se lamenter, un temps pour danser ». Cette citation de l’Ecclésiaste (3,4) nous rappelle que l’existence de l’individu, d’un groupe humain et de la collectivité postule un temps de la fête imposé par la société ou suggéré par la circonstance.
Associer d’entrée la fête et le temps, c’est à la fois souligner les contraintes temporelles qui limitent la fête en matière de licence et de convenance, et rappeler que le temps lui-même pousse à la fête, à travers leurs hyponymes communs (anniversaire, occasion, événement voire avènement, saison...). On s’intéressera tout particulièrement à l’articulation entre les pratiques sacrées et profanes, à la fonction identitaire des célébrations (au niveau de l’individu, de la corporation, de la communauté urbaine et du pouvoir) et à l’articulation entre ordre et désordre (à l’exemple du temps carnavalesque, ou du charivari qui révèle les aspects les plus inquiétants de la fête et les tensions sociales).
Les relations entre fête et temps pourront s’organiser autour de trois problématiques :
fête et calendrier : la fête comme indice calendaire et organisateur temporel
Le calendrier tant rural qu’urbain alterne jours ouvrés et jours chômés (fériés) : la fête structure l’année individuelle, familiale et sociale, de manière à la fois cyclique et périodique. Ainsi la nouvelle année ou le retour des beaux jours déclenchent-ils une saison de réjouissances particulières (étrennes, bals), alors même que d’autres périodes, tel le Carême, limitent très sévèrement les réjouissances. On pourra s’interroger sur le caractère mobile ou fixe des fêtes régulières (le temps pascal, les fêtes agraires), ainsi que sur les fêtes exceptionnelles (joyeuse entrée, naissance royale), l’événement exceptionnel pouvant devenir lui-même, à travers sa commémoration, une fête récurrente (anniversaire du siège d’Orléans).
le rythme de la fête : temporalités et diversité internes
Objet non homogène, la fête peut se découper en différentes séquences s’identifiant parfois à des chorégraphies (tableaux des entrées royales se poursuivant à travers l’espace urbain), ou trahissant les antagonismes entre les pratiques festives de différents publics, comme on les retrouve encore dans l’ouverture de Notre-Dame de Paris de Hugo. La fête peut ainsi fonctionner selon un protocole établi d’avance, se fragmenter en diverses manifestations spontanées ou dégénérer dans des célébrations débridées contrevenant à l’ordre social établi.
fête et temps psychologique : le vécu de la fête
Moment déterminé dans le temps, la fête est l’occasion pour l’individu de se redéfinir au sein de sa communauté familiale, sociale et politique. La fête permet de faire corps et renouvelle les représentations collectives lors de commémorations de batailles ou d’hommages au souverain, voire dans un cadre plus restreint autour d’une danse connue de tous ou représentative d’une élite. Encourageant la symbiose en imposant une éthique des émotions collectives (la jubilation alternant avec la solennité et le recueillement), la fête peut, en négatif, mettre au jour les décalages, les marginalités : celles de l’individu dont l’état d’esprit entre en contradiction avec le temps festif (comme Charles d’Orléans dans ses poèmes de Saint-Valentin), celles des groupes isolés exclus de la vie sociale commune.
Quatre ou cinq contributions seront présentées lors de deux séances du séminaire du groupe Questes qui auront lieu les vendredis 14 février et 14 mars 2014 entre 18h et 20h à la Maison de la Recherche, 28 rue Serpente (salle D 223). Sont privilégiées les contributions de doctorants, d’élèves de master et de jeunes post-doctorants. Les présentations en langue française peuvent toucher à l’histoire, la littérature, l’histoire de l’art ainsi qu’à la philosophie et la théologie médiévales.
Les contributions pourront faire l’objet d’une parution dans le bulletin de l’association Questes au cours de l’année suivante (http://questes.hypotheses.org/category/bulletin). Certaines contributions qui n’auront pas fait l’objet d’une présentation pourront également être proposées directement sous forme d’article pour figurer dans la version électronique élargie du bulletin sur la plate-forme revues.org. Les propositions sont à envoyer aux adresses suivantes : sarah.delale@wanadoo.fr et jddelle@ehess.fr avant le 30 janvier 2014.
« Postérités européennes de Quinte-Curce : Transmissions et réceptions, de l’humanisme aux Lumières (XIVe-XVIIIe siècle »)
APPEL À CONTRIBUTIONS POUR UN VOLUME COLLECTIF À PARAÎTRE DANS LA COLLECTION ALEXANDER REDIVIVUS CHEZ BREPOLS FIN 2017
Pendant des siècles, Quinte-Curce a été l’un des historiens latins les plus lus et son Historia a circulé dans une grande partie de l’Europe. Les manuscrits conservés attestent une diffusion modeste jusqu’au XIVe siècle. À partir de la fin du XIIe siècle, l’Alexandreis de Gautier de Châtillon, adaptation épique de l’Historia, déploie certes magistralement son influence, mais contribue sans doute à sa relative occultation, même si une translation inachevée voit le jour en Allemagne au XIIIe siècle (Rudolf von Ems). C’est à partir du XIVe siècle et surtout au XVe siècle que la transmission du texte latin est réactivée grâce à la lecture et à la plume d’humanistes italiens, à commencer par Pétrarque, et les copies manuscrites deviennent très abondantes, tandis que s’écrivent les premières traductions en langue vernaculaire dans les langues romanes (italienne, française, castillane, puis portugaise) et qu’apparaissent les premiers imprimés. La diffusion s’amplifie encore très nettement du XVIe au XVIIIe siècle, avec la multiplication des éditions, des traductions dans les langues romanes, en anglais, en allemand…, des réécritures et aussi des adaptations fictionnelles.
Le volume « Postérités européennes de Quinte-Curce : Transmissions et réceptions, de l’humanisme aux Lumières (XIVe-XVIIIe siècle) » se donne pour objet d’étude les modalités de ces différentes formes de transmission, de circulation et de réception du texte en Europe, leurs acteurs – copistes, éditeurs, imprimeurs, illustrateurs, traducteurs, auteurs – et les lectorats visés et impliqués, ainsi que les exploitations esthétiques, politiques et éthiques du texte au fil des siècles, ses usages culturels et sociaux dans des contextes d’écriture divers.
Il s’agira d’analyser son implication et le rôle actif que le texte exerce dans des réflexions et des débats qui parcourent plusieurs siècles : une réflexion politique et éthique sur le pouvoir royal et la conquête guerrière, avec l’exploitation de la figure d’Alexandre au service d’intérêts de souverains particuliers, un discours pédagogique de mise en garde ou bien parfois une critique de l’absolutisme et même une dénonciation des dangers du texte ; une réflexion sur les méthodes et l’art de la traduction, la promotion des langues d’écriture et l’affirmation d’un modèle linguistique et esthétique ; une réflexion sur l’écriture et la vérité historiques, dont l’évolution montre en France un renversement du jugement sur la valeur historique du texte de Quinte-Curce. Sont ainsi envisagées :1) La transmission du texte latin, ses copies manuscrites, puis ses éditions imprimées : la matérialité des manuscrits et des imprimés, les pratiques concrètes de publication et les effets de sens induits, les pièces de paratexte, les compléments apportés aux lacunes du texte (depuis certains manuscrits médiévaux jusqu’à Johann Freinsheim), les possesseurs des livres et leurs circulations, les manuscrits et imprimés annotés, témoins de lecture (Pétrarque, Erasme, Montaigne…), les illustrations, les mises en recueil avec d’autres textes, la fragmentation en anthologies…
2) Les traductions manuscrites et imprimées dans les différentes langues européennes, supports d’une réflexion sur l’art de la traduction et sur l’illustration de la langue choisie (Decembrio en italien, Vasque de Lucène en français, Lluis de Fenollet, Alphonse de Liñan et un traducteur anonyme en castillan, un anonyme en portugais, Johann Gottfried en allemand, John Brende en anglais pour les premières, puis les retraductions, Seguier, Soulfour, Lesfargues, Vaugelas, Robert Codrington, Hans Friedrich von Lehsten…) :
- les choix des traducteurs, leurs conceptions et pratiques de la traduction, les prologues et autres éléments de paratexte, les compléments apportés aux lacunes, les illustrations, enluminures des manuscrits, gravures des imprimés, la circulation des manuscrits puis des imprimés, les milieux d’écriture des traducteurs, les mécènes ou dédicataires.
- tout un éventail d’appropriations selon différentes conceptions de la traduction, depuis la traduction humaniste, avec le respect philologique du texte et la recherche de la fidélité, jusqu’à l’idéal de la « belle infidèle » et la conception de la traduction comme travail esthétique et création, et comme support d’une réflexion sur la langue.
En France, de Vasque de Lucène à Vaugelas, une succession de traductions remodèle ainsi le texte et joue un rôle important dans la réflexion sur la traduction et sur l’idéal de la langue, d’autant que Vaugelas écrit ses Remarques sur la langue française parallèlement à sa traduction de Quinte-Curce et que cette dernière fait l’objet au XVIIIe siècle d’un débat de l’Académie française sur le bon usage et la normalisation de la langue.3) Les exploitations politiques du texte de Quinte-Curce et de ses traductions dans une réflexion sur le pouvoir royal et la conquête guerrière :
- exploitations concertées du texte par des rois, reines ou princes dans des contextes historiques précis, au cœur de la création de « mythologies » de la royauté (Louis XIII, le duc d’Enghien, Louis XIV, Christine de Suède, Charles XII, Philippe V…)
parallèles élogieux tracés par les éditeurs, traducteurs, auteurs, entre des souverains mécènes et Alexandre
- pédagogie et moralisation, mises en garde, critiques de l’absolutisme…
c’est-à-dire toutes les formes d’actualisation du texte et de l’exemple d’Alexandre, force toujours vivante dans le temps présent de l’écriture, tous les procédés d’instrumentalisation.4) La réception de Quinte-Curce et les réflexions sur l’écriture historique. De l’historiographie humaniste à l’historiographie des Lumières :
- la valorisation du texte par des auteurs humanistes qui l’exploitent comme modèle de récit historique, pour en revenir à la vérité sur Alexandre en faisant table rase des affabulations héritées du Pseudo-Callisthène (Pétrarque, Decembrio, Vasque de Lucène) et par les éditeurs et traducteurs de la fin du XVIe et du XVIIe siècle qui œuvrent à sa diffusion comme témoignage historique de premier plan
- l’émergence de sa remise en cause au XVIIIe siècle : la naissance d’une lecture critique qui condamne le texte comme œuvre romancée / romanesque et qui établit une nouvelle hiérarchisation des historiens au profit d’Arrien, du moins pour la France (Voltaire, baron de Sainte-Croix en réponse au débat lancé par l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres sur les historiens d’Alexandre au XVIIIe siècle)
- durant ces siècles, les emprunts à Quinte-Curce pour l’écriture de différentes œuvres historiques (intégration de fragments du texte à des histoires universelles, des anthologies sur les hommes ou les femmes illustres, de nouveaux récits de la vie d’Alexandre (par exemple Paganino Gaudenzio ou Samuel Clarke…) et les jugements portés sur Quinte-Curce dans des ouvrages critiques sur les historiens antiques (Mascardi, La Mothe le Vayer, Gaudenzio, Bayle, Voltaire, Montesquieu, baron de Sainte-Croix…)
5) Les adaptations de Quinte-Curce : mises en fiction et transpositions théâtrales, romanesques et visuelles.
Dès la fin du XVIe siècle, au moment même où le texte de Quinte-Curce est célébré comme modèle de récit historique, il sert aussi de matrice à des textes qui joignent la fiction à l’histoire. Il devient le support de la création de nouvelles fictions, qui prennent corps dans de nouvelles formes d’expression sur Alexandre.
Certaines de ces adaptations viennent ainsi relancer le processus de fictionnalisation sur Alexandre que les éditions et traductions du texte de Quinte-Curce avaient contribué à arrêter après les libertés médiévales :- les adaptations théâtrales qui se réclament de Quinte-Curce, avec souvent conjointement la revendication de la vérité historique et le travestissement de l’histoire (l’exemple le plus célèbre est sans doute l’Alexandre de Racine, avec sa critique au nom de la vérité historique par Saint-Évremond)
- les adaptations romanesques ou épico-romanesques : des poèmes de la Renaissance italienne du XVIe siècle (Triompho Magno de Falugio, Alessandro Magno in ottava rima du ms. de Rome, San Martino ai Monti) ; au XVIIe siècle, le roman héroïco-historique Cassandre de La Calprenède (lui-même traduit en italien et en anglais, adapté au théâtre par Nathaniel Lee dans The Rival Queens)… : la mise en fiction d’Alexandre et de ses compagnons/compagnes, la création de héros fictifs comme doubles d’Alexandre.
- les transpositions visuelles de scènes de Quinte-Curce, entre fidélité et recréation : tapisseries, peintures, gravures (tapisseries flamandes, peintures italiennes, œuvres de Charles le Brun, peintures pour Philippe V…)
Nous souhaitons que l’ouvrage réunisse des analyses sur la circulation du texte en Europe pour une comparaison de ses modalités de publication et de réception, ainsi que de ses usages culturels, politiques et sociaux, dans les différentes aires linguistiques européennes.Ce volume prolonge le programme de recherches ANR, qui a été mené sur la création d’un mythe d’Alexandre le Grand dans les littératures européennes (Xe- début du XVIe siècle) de 2009 à 2014 (direction : Catherine Gaullier-Bougassas, ANR, programme blanc 2009 ; présentation sur le sitehttp://mythalexandre.meshs.fr/). Il fait partie du projet de Catherine Gaullier-Bougassas (2014-2019) dans le cadre de l’Institut Universitaire de France.
Les articles seront publiés chez Brepols Publishers dans la collection « Alexander redivivus », où sont parues les publications du programme ANR (dir. Margaret Bridges, professeur à l’Université de Berne, Corinne Jouanno, professeur à l’Université de Caen, Jean-Yves Tilliette, professeur à l’Université de Genève, et Catherine Gaullier-Bougassas, professeur à l’Université de Lille 3) : http://www.brepols.net/Pages/BrowseBySeries.aspx?TreeSeries=AR
Les articles sont à rendre pour le 15 février 2017. Leur longueur maximale est de 40000 signes (espaces et notes compris).Les propositions d’article (en français ou en anglais) sont à adresser à Catherine Gaullier-Bougassas avant le 15 décembre 2015 à l’adresse : catherine-bougassas@orange.fr
Bergers et bergères sont des personnages récurrents de la littérature médiévale. Du XIIe siècle à la fin du XVe siècle, le motif pastoral s’épanouit dans le paysage littéraire et artistique et devient peu à peu incontournable. Il se rencontre de plus en plus fréquemment dans les poèmes, textes narratifs et pièces de théâtre, mais également dans les écrits scientifiques tels que les traités agronomiques dont notamment le Bon berger de Jean de Brie, qui aurait été rédigé à la suite d’une commande du roi Charles V.
Toutefois, la figure du berger n’est pas univoque : certains mènent une existence paisible dans un cadre éloigné du reste du monde, des rituels de cour comme du chaos des champs de bataille. Telle la « pastoure » du Dit de Christine de Pizan qui cherche à s’isoler, à « seulete estre », les bergers se montrent parfois indifférents à toute préoccupation politique, morale ou religieuse, vivent proches de la nature, au rythme de journées qui se ressemblent toutes, entrecoupées de fêtes, de danses, de festins improvisés à l’ombre des arbres. Rien ne semble, en apparence, pouvoir menacer l’harmonie de leur univers, ni la faim, ni la maladie, ni la mort. Pourtant, tel le célèbre « Et in Arcadia ego » qui connaîtra un grand succès en peinture aux XVIe et XVIIe siècles, certains détails font surgir le souvenir d’une violence implicite.
Pour d’autres, cette dernière se fait au contraire explicite : les viols sont très présents dans les pastourelles françaises, de même que la guerre, dans le Pastoralet de Bucarius, par exemple, ou dans les bergeries, ces pièces destinées aux entrées princières. Les pâtres abandonnent leur réserve pour y exposer un jugement parfois virulent sur les affaires de leur temps : entre les guerres et les pillages, l’âge d’or semble bien lointain.
L’univers pastoral se révèle ainsi un lieu de tensions et d’affrontements, entre nature et civilisation, monde paysan et monde courtois, gouvernants et gouvernés. Il peut constituer l’un de ces " mondes possibles " dont parle par exemple Françoise Lavocat, lieu d’une réalité alternative, parfois utopique, se faisant le miroir critique ou flatteur de la réalité. Il soulève donc également des enjeux politiques et polémiques qui invitent à interroger la place de la littérature pastorale au sein des enjeux et conflits de la société.
Cet appel à communication s’inscrit donc dans une perspective diachronique. Il offre un point de rencontre entre les divers éléments qui composent un univers pluriel et participent au dynamisme d’une forme littéraire hybride, narrative et dialoguée, qui ressortit à la fois au registre « aristocratisant » et « popularisant » selon les termes de Pierre Bec3, recouvre le domaine de la poésie lyrique, mais répond aussi aux nécessités de la scène théâtrale.
Afin d’orienter les débats, nous mettons ici une liste possible de thèmes qui pourraient être abordés :
Quels rapports l’univers pastoral dessine-t-il entre nature et culture ?
Comment représenter la violence et la sexualité ?
Dans quelle mesure le motif pastoral est-il caractérisé par sa transgénéricité ? Comment se traduit le passage d’un genre ou d’une forme à l’autre ? Quels liens peut-on par exemple établir entre les pastourelles et d’autres formes de lyrique non pastorale, ou entre les bergeries et d’autres formes dramatiques ?
Comment la littérature pastorale s’inscrit-elle dans une dynamique de réécriture ? Existe-t-il des sources antiques ou médio-latines du corpus médiéval ?
Cet appel à communication est ouvert aux jeunes chercheurs de toutes les disciplines. Il se tiendra le jeudi 18 octobre 2018 à l’université Grenoble-Alpes. Il sera suivi d’une publication sur la plate-forme L’Ouvroir Litt&Arts de l’Université Grenoble-Alpes.
Les propositions de communication (250 mots max.) devront être rédigées en français, et accompagnées d’un C.V académique. Elles devront être retournées conjointement aux trois organisateurs : Marielle Devlaeminck (marielle.devlaeminck@gmail.com), Charlotte Guiot (charlotte.guiot@ens-lyon.fr), ou Maxime Kamin (maxime.kamin@univ-grenoble-alpes.fr) au plus tard le 28 juin 2018, date limite de soumission des dossiers.
Appel à communication pour une journée d’étude La chevalerie en représentation
19 avril 2016
Lieu : Institut historique allemand, 8 rue du Parc-Royal, 75003 Paris
Date limite des candidatures : 15 mars 2016
Journée organisée à Paris le 30 mai 2020 par Elisabeth RUCHAUD (Faculté des Lettres, département d’histoire de l’art) et Emanuele IEZZONI (Faculté de Philosophie), de l’Institut catholique de Paris
Le but de cette journée d’étude est d’arriver à rapprocher les études en philosophie, esthétique et histoire de l’art selon une même approche. Depuis Platon et Aristote la conception du Beau et de l’Art se dessine sous les termes de mimesis et de reproduction. L’art est alors une imitation de la nature, une reprise de la réalité sensible mais son caractère de « copie » rend la production artistique trompeuse en ce qu’elle engendre une expérience esthétique qui éloigne de la réalité et de la vérité. L’émotion esthétique est ainsi un leurre et une illusion dont l’homme doit se méfier.
Au-delà de cette interprétation néoplatonicienne du Beau, c’est la construction intellectuelle et spirituelle du langage artistique avec l’avènement du Christianisme qu’il est important de souligner. Au Moyen Age, l’image acquiert une valeur théologique nouvelle qui se dessine autour de la notion d’imago. Le passage des Écritures sur la
création de l’Homme « secundum imaginem Dei » (Gn I, 27) s’accompagne d’une importante et très riche réflexion exégétique et théologique qui nourrit profondément la création iconographique et esthétique et définit la relation existante entre le Créateur et
l’Homme et au-delà entre l’image et son contenu. L’image médiévale devient alors un medium exégétique et théologique fondée sur l’interaction entre la création visible (matérielle) et l’œuvre divine (immatérielle) par l’emploi des règles d’harmonie, de
proportion, de symétrie et de clarté.
Reprenant notamment les études menées par Edgar de Bruyne (Études d’esthétique médiévale, 1946) sur la construction des diverses doctrines de l’Art au Moyen Age et surtout celle d’Erwin Panofsky faisant le lien entre le renouveau aristotélicien de la scolastique et l’architecture gothique (1967), cette journée explorera, en introduction
à la création d’un séminaire de master, l’importance des études esthétiques et de la pensée philosophique dans la constitution des normes artistiques de la chrétienté occidentale.
Conditions de soumission
Toutes propositions de communication, tant de chercheurs confirmés que de jeunes docteurs et doctorants en histoire de l’art, philosophie et esthétique, sont les bienvenues.
Chaque intervention devra durer 25 minutes environ et sera suivie d’une discussion avec les auditeurs et les autres acteurs de la journée d’étude. Toute personne intéressée peut envoyer son projet de communication (court CV + synopsis d’une page maximum), par voie électronique, à l’adresse suivante : icpphiloart@gmail.com avant le 20 janvier 2020.
Ateliers internationaux de formation doctorale « Pouvoirs, sociétés, imaginaires dans les villes du monde méditerranéen (XIIe-XVe siècle). Pour une approche historico-anthropologique de la ville médiévale ».
IIe Atelier doctoral San Gimignano (Sienne), 25-29 juin 2018, organisé par le Centro di Studi sulla civiltà comunale de la Deputazione di Storia Patria per la Toscana, en association avec :
l’Université de Florence
l’Université de Sienne
l’École française de Rome,
l’Université Paris-Sorbonne
Cet atelier de formation doctorale s’inscrit dans le prolongement direct de la Scuola di alti studi dottorali qui, de 2004 à 2016, a constitué un lieu de formation de pointe pour les jeunes chercheurs consacrant leurs recherches à l’étude de la culture locale. Promu par le Centro di Studi sulla civiltà comunale de la Deputazione di Storia Patria per la Toscana, l’école s’est signalée comme l’une des « écoles d’été » les plus qualifiées au niveau international : sur plus de 180 participants, plus de 40 provenaient d’universités non-italiennes.
L’objectif des ateliers est l’étude des sociétés urbaines du Moyen Âge, en mettant l’accent sur les systèmes politiques et les différentes manifestations de l’imaginaire urbain et en portant le regard sur toutes les villes du bassin méditerranéen – celles de l’Occident chrétien, celles de la zone d’influence byzantine et celles des régions sous domination islamique. Les ateliers offrent un environnement stimulant pour les échanges intellectuels entre spécialistes établis et jeunes chercheurs en formation, pour favoriser, à travers des moments de discussion et d’échange, le renouvellement de la recherche et l’élargissement des perspectives comparatives.
Les participants doivent être des étudiants doctorants, boursiers de recherche et boursiers post-universitaires dans les disciplines historiques et de « médiévistique » de toutes les universités italiennes et étrangères et de toute nationalité.
La participation à l’atelier est réservée à 14 (quatorze) jeunes chercheurs, choisis à la discrétion du Comité scientifique sur la base d’une évaluation des diplômes et des programmes présentés. Les participants en surnombre ne sont pas autorisés.
Les ateliers ont un caractère résidentiel. Les personnes admises sont tenues d’assister assidûment à toutes les réunions et de conduire durant l’atelier un séminaire sur leurs recherches, selon le programme qui sera rendu officiel au début de l’atelier. Au terme de celui-ci, un certificat de participation sera remis aux participants. Nous nous réservons le droit de refuser un certificat à ceux qui, sans justification, n’auront pas suivi les cours avec assiduité.
L’hospitalité complète est offerte aux candidats retenus, à l’exclusion des frais de déplacement.
Les candidats doivent soumettre :
– une demande d’admission avec les coordonnées du candidat, l’indication de son niveau d’études et de son statut général et professionnel actuel, une adresse postale, un numéro de téléphone et un courrier électronique, en utilisant le formulaire prévu à cet effet
– une brève description du projet de recherche en cours (en utilisant le formulaire mentionné ci-dessus) ;
– un curriculum vitae de deux pages maximum présentant les études suivies et les activités scientifiques ;
– éventuellement, la copie des publications.
On ne prendra pas en compte les demandes omettant de fournir une description du projet de recherche ou dépourvue du formulaire de candidature.
Les demandes doivent être adressées sur la boîte cescc.2011@gmail.com, avec les documents requis en pièces jointes, au plus tard le 15 avril 2018.
Les candidats admis à l’atelier seront informés par courrier électronique avant le 5 mai 2018.
Comité scientifique :
Élisabeth Crouzet-Pavan (Université Paris-Sorbonne),
Jean-Claude Maire Vigueur (Università di Roma Tre),
Giuliano Pinto (Deputazione di Storia patria per la Toscana),
Pierre Savy (École française de Rome)
Andrea Zorzi (Università di Firenze).
Ce projet se veut le fruit de la rencontre de deux domaines de recherche fortement renouvelés ces dernières années en histoire ancienne : l’histoire des aristocraties, par la définition d’un groupe social, de ses modalités de représentations et des questions de prestige, d’honneur et de déshonneur qui lui sont associées[1] ; et celle du corps, et particulièrement du corps, blessé, souffrant, atteint[2]. Un premier colloque (« Blessures aristocratiques (I) : du corps à l’honneur ») s’est tenu à l’Université Bretagne Sud les 19 et 20 septembre 2019. Il avait pour vocation d’étudier cette notion de blessure, pour l’Antiquité romaine, dans son acception la plus large : à la fois en tant que lésion, compromission de l’intégrité du corps, mais aussi comme atteinte morale et coup porté à l’amour-propre. Associée à une catégorie sociale particulière, celle des aristocrates, la blessure apparaissait comme pourvoyeuse de questionnements scientifiques pertinents pour l’historien de l’Antiquité.
Les pistes thématiques explorées étaient variées : l’atteinte au corps des aristocrates, leurs blessures mentales et psychiques, qu’elles soient la résultante d’un traumatisme ou d’une dégénérescence ; mais aussi les coups portés à l’honneur. Le souhait était de se pencher sur les conséquences de ces phénomènes, pour une société donnée, en envisageant, notamment, le rôle des blessures dans la construction de soi et dans l’élaboration des individualités, leur fonction dans l’édification de mémoires corporelle et familiale, ainsi que dans la fabrique d’une identité valorisée, voire d’exempla (comme les blessures honorables des « héros » des premiers temps de la République romaine) ou au contraire du déshonneur et de la déchéance (en raison du regard du corps social et des pairs).
Si le point de départ du questionnement portait sur l’Antiquité romaine (en raison du champ disciplinaire dans lequel s’inscrivent les initiatrices du projet, toutes deux MCF en Histoire romaine) et plus spécifiquement sur la République romaine, même si la période impériale n’était pas exclue, il apparaît désormais pertinent d’élargir le questionnement et d’interroger également ces thématiques pour les autres périodes chronologiques, ainsi qu’au prisme de disciplines autres que l’Histoire.
En effet, si les communications présentées lors du premier colloque ont pu mettre en évidence les mécanismes de construction, de déconstruction, voire de destruction d’un ethos aristocratique spécifique aux Romains de l’Antiquité, des processus similaires, bien que revêtant des manifestations différentes, sont identifiables au cours du temps pour des espaces et des sociétés variés. Cette enquête sera aussi l’occasion de revenir sur la définition même qui peut être donnée au terme d’aristocratie et qui est sans aucun doute contingente des communautés considérées.
C’est pourquoi la deuxième édition du colloque « Blessures aristocratiques » se propose désormais d’approfondir et d’élargir le propos en souhaitant susciter des « regards pluridisciplinaires » sur la thématique initiale. Il s’agira de faire appel à des contributions issues de toutes les disciplines littéraires et des sciences humaines et sociales (Anthropologie, Histoire, Histoire de l’Art, Philosophie, Sociologie…).
Les propositions de communications pourront s’inscrire dans les axes suivants, sans exclusive cependant, ceux-ci pouvant d’ailleurs ponctuellement se recouper (les propositions suggérant d’autres axes sont également les bienvenues) :
* Les dommages corporels (physiques et mentaux) et leurs conséquences.
* La mémoire corporelle et familiale. Les grandes lignées aristocratiques se caractérisent notamment par des normes comportementales marquées propres aux communautés et aux espaces envisagés. La question des défaillances, des blessures, des infirmités et de la vieillesse mérite alors d’être posée. La revendication et l’instrumentalisation de cet héritage ancestral nécessitent des stratégies identitaires spécifiques.
* L’injure de l’invective physique à la blessure d’amour-propre. La question de la vulnérabilité physique et psychique des membres de l’aristocratie pourra être plus particulièrement examinée.
Comme lors de la première édition, cette réflexion se veut l’occasion de donner la parole et de faire dialoguer des chercheurs confirmés et de jeunes chercheurs (doctorants et jeunes docteurs). Tous peuvent donc proposer une contribution. Les communications auront vocation à être publiées.
Notes
[1] Des actes de colloque ont récemment réinvesti la notion de prestige (F. Hurlet, I. Rivoal et I. Sidéra, Le prestige. Autour des formes de la différenciation sociale, Paris, 2014). Pour l’importance de l’honneur, cf. M. Jacotot, Question d’honneur. Les notions d’honos, honestum et honestas dans la République romaine antique, Rome, 2013.
[2] Les références sont nombreuses, citons simplement quelques publications collectives récentes en langue française : F. Collard, É. Samama (dir.), Handicaps et sociétés dans l’Histoire : l’estropié, l’aveugle et le paralytique de l’Antiquité aux temps modernes, L’Harmattan, Paris, 2010 ; L. Bodiou, V. Mehl, M. Soria (dir.), Corps outragés, corps ravagés de l’Antiquité au Moyen Âge, Brepols, Turnhout, 2011 ; A. Allély (dir.), Handicaps, malformations et infirmités dans l’Antiquité. Dossier paru dans la revue Pallas, 106, 2018.
Modalités de soumission
Les propositions de communication doivent être rédigées en français et sous la forme d’un résumé de 500 mots maximum. Ces propositions doivent être accompagnées d’un bref curriculum vitae et d’une attestation du directeur de recherche pour les doctorants. Le dossier doit être envoyé à Caroline Husquin (HALMA, UMR 8164, Université de Lille) et à Cyrielle Landrea (TEMOS, FRE 2015, Université Bretagne Sud).
Date limite d’envoi des propositions : 01 décembre 2019
Réponse pour la participation au colloque : autour du 15 janvier 2020
Le colloque aura lieu à l’Université de Lille, à Villeneuve d’Ascq, campus Pont de Bois en Maison de la Recherche (salle des colloques), sur deux journées, les 25 et 26 mai 2020. L’hébergement, à hauteur d’une nuitée, et les repas sont pris en charge par les organisateurs.
Comité scientifique
Bertrand Cosnet, Faculté des Humanités, Université de Lille, laboratoire IRHiS (UMR 8529), département d’Histoire de l’Art et d’Archéologie.
Mariannick Guennec, Faculté Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales, Université Bretagne Sud (Lorient), laboratoire HCTI (EA 4249), département langues étrangères appliquées.
Morgan Guyvarc’h, Faculté Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales, Université Bretagne Sud (Lorient), laboratoire HCTI (EA 4249), département de Lettres.
Caroline Husquin, Faculté des Humanités, Université de Lille, laboratoire HALMA (UMR 8164), département d’Histoire.
Cyrielle Landréa, Faculté Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales, Université Bretagne Sud (Lorient), laboratoire TEMOS (FRE 2015), département d’Histoire.
Gabrielle Radica, Faculté des Humanités, Université de Lille, laboratoire STL (UMR 8163), département de Philosophie.
Philip Rieder, Faculté de médecine, Université de Genève (Suisse), Institut éthique Histoire, Humanités.
Hélène Vu Thanh, Faculté Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales, Université Bretagne Sud (Lorient), laboratoire TEMOS (FRE 2015), IUF (institut universitaire de France), département d’Histoire.
Call for Papers for the 19th Annual Medieval Postgraduate Student of the ColloquiumThe Courtauld on Saturday 1 February 2014
19th Annual Medieval Postgraduate Student Colloquium
Boundaries in Medieval Art and Architecture
Saturday 1 February 2014
Kenneth Clark Lecture Theatre, The Courtauld Institute of Art, Somerset House, Strand, London WC2
CALL FOR PAPERS
This colloquium aims to question the assumption that medieval art was governed by categories and boundaries by highlighting the fluidity and flexibility that existed within art and architecture at the time. The colloquium will explore the issue of the creation and articulation of boundaries, and how art ventured to transgress visual, architectural, and cultural divisions. This can include conventions and their adaptations both within one specific medieval culture, such as Islamic or Byzantine, or in a wider, trans-regional context. Participants are invited to interpret boundaries in the wider sense of the word, encompassing geographical locations, artistic media, architectural spaces, or cultural traditions, and to examine their visual and spatial subversion. This theme can be expanded to include questions of in-betweenness and hybridity, where boundaries are kept intact or become blurred without being fully discarded.
Possible topics may include, but are not limited to :
· architectural boundaries and their significance or violation
· geographical and cultural boundaries
· transgression of artistic media
· visual representations of boundaries
· in-betweenness and hybridity
· the visual articulation of liminality and marginality
The Medieval Colloquium offers the opportunity for Research Students at all levels from universities across the UK and abroad to present and promote their research. We cannot fund travel for speakers, and therefore students from outside London are encouraged to apply to their institutions for subsidies to attend the colloquium.
Please send proposals for 15 to 20-minute papers of no more than 250 words and a CV to lara.frentrop@courtauld.ac.uk and maria.rossi@courtauld.ac.uk no later than Friday 22 November 2013.
For further information : http://www.courtauld.ac.uk/researchforum/events/2013/autumn/feb1_19AnnualMedievalPostgraduateStudentColloquium.shtml
Call for contribution – IMC Leeds 2016
The Monastic Refectory and Spiritual Food
The CESCM (University of Poitiers and CNRS) will sponsor three sessions that explore topics dealing with “The Monastic Refectory and Spiritual Food” for the International Medieval Congress 2016 in Leeds (UK).
The theme for the IMC Leeds 2016, “Food, Feast and Famine,” presents an opportunity to explore the relationship between monastic refectories and food. At the heart of communal life, the refectory was an area where monks gathered, nourished their bodies but also strengthened their soul.
How did bells, silence, readings, prayers, refectory decorations such as paintings, sculpture and inscriptions, and ritual work together to sanctify the monastic meal ? What were the links between the communal dining room and the church, the place of the Eucharistic celebration and the prefiguration of the Celestial banquet ? How did each monastery build, decorate and conceive of its refectory in this aim ? Did the relationship between communal repasts and spiritual nourishment in monastic life have echoes in the community of canons, lay society or in chivalry ? Art historic, archeological, epigraphic, historic and literary approaches are welcome.
Submission guidelines
Proposals (title and abstract) are due by September, 15th to Martin Aurell, Pascale Brudy and Estelle Ingrand-Varenne.
Proposals will be evaluated by CESCM’s members. Papers may be published after the IMC in the Cahiers de civilisation médiévale.
Pour la troisième année consécutive, le CESCM, en association avec l’IMS-Paris, organise des sessions au Congrès international des médiévistes de Kalamazoo qui se tiendra dans le Michigan (USA) du 9 au 12 mai 2019. Les sessions porteront sur les transferts de produits culturels entre la France et l’espace méditerranéen au cours des XIIe et XIIIe siècles .
Les propositions de communication (titre et résumé de 300 mots) peuvent être adressées à Estelle Ingrand-Varenne (estelle.ingrand.varenne@univ-poitiers.fr) avant le 10 septembre 2018, en français ou en anglais.
Call for papers - IMC Leeds 2016
Medieval Equestrianism : Theory and Practice
We invite paper proposals on all aspects of medieval equestrianism, for complimentary sessions highlighting :
1) theoretical approaches to medieval equestrian studies ;
2) practical applications of medieval equestrian studies, whether as part of re-enactment, live demonstration or public engagement activities, as well as the application of equestrian practices to academic studies of the Middle Ages.
In addition, there will be a Making Leeds Medieval on Horseback session, to round up the findings of the previous sessions with thematic demonstrations.
As the special strand of the IMC Leeds 2016 is Food, Feast and Famine, we particularly encourage to submit proposals engaging with both horses and food : food for horses and horses as food, as well as other associations between horses and nourishment. However, proposals on all other aspects of medieval equestrian studies are equally welcome.
Please send us proposals of under 200 words for 15-20 minute papers by 15 September, 2015.
Anastasija Ropa, PhD and Timothy Dawson, PhD
Described below are the three sessions open for submission of individual papers, and you are encouraged to take over the organization of a session yourself if you find it compelling.
Each session consists of three 20-minute papers. Please send a title and abstract of 200 words or less to Susan L’Engle (lengles@slu.edu) by February 15, 2014.
1) Captions and their Functions in Medieval Manuscripts
Captions may be found in a variety of manuscript genres and fulfill a range of functions. Papers could address their roles in explicating or defining texts and images and their transmitted messages—or could suggest and discuss their alternate dimensions.
2) The Good, the Bad, and the Ugly : Depicting (and Stereotyping) Gender and Race
Papers in this session will focus on visual, rather than textual representations, drawing on images that illustrate chronicles, maps, narratives, and other expository works.
3) Games People Played
Medieval leisure hours were frequently spent in recreational activities : board and dice games, sporting events, and hunting and trapping excursions. Rather than simply describing these games and their activities, this session could be devoted to exploring the material and conceptual technology supporting these pursuits : traps, weapons, jousting equipment, dice and chess/checker pieces ; strategies, procedures, and techniques—as expressed in medieval and Renaissance manuscripts.
Looking forward to hearing from you,
NOTE : Traduction Française à venir
Late Call for Papers for the session "Eating Others: Symbolic and Actual Cannibalism Towards Other Human Groups in Medieval Storytelling"
Sponsoring institution: CEMR (Université catholique de Louvain)
Tuesday 4 July 2017 : 14.15-15.45
While medieval fiction and travel writing teem with cannibal monsters, only few texts show Western characters performing real or symbolic cannibalism on a perceived Other. However rare, this ’European’ cannibalism had great emotional and conceptual power in medieval texts, where it shuffled civilisation/savagery boundaries and staged control and incorporation of otherness. This session aims to explore the topic across medieval culture and storytelling, aiming to restore the significance of the practice of the symbolism of anthropophagy as an ambiguous place of negotiation of the Other and its body.
We are presently looking for one paper to complete our 3-paper session. The communication should be approximately 20 minutes long and should be delivered preferably in English.
We welcome papers in any discipline of medieval studies, like anthropology, archaeology, history, history of art, literature.
If interested, please send the title of the proposed paper and a 5-lines abstract to the address Antonella.sciancalepore@uclouvain.be by April 20th 2017.
Call for Papers
Special on Sessions Medieval Equestrianism at the International Medieval Congress 2017, Leeds
Dates : 3-6 July 2017
Texte de l’appel
It is intriguing to reflect that everyone in the Middle Ages, as a matter of course, must have been able to guess the social rank of every horse that came in sight, just as they recognized ranks of people. Horses and people intermingled everywhere, locked in a relationship that made indispensable to each other.(Joan Thirsk, ‘Foreword’ to Ann Hyland, The Horse in the Middle Ages)
Following the success of Medieval Equestrianism Sessions at the IMC Leeds 2016, we invite papers for special sessions on medieval equestrian history for the International Medieval Congress at Leeds in 2017. We welcome papers on theoretical and practical aspects of medieval equestrianism, as well as for the special strand of IMC 2017, ‘Otherness’. We also accept papers using experimental and reconstruction approaches building on profound scholarly research.
In particular, we seek papers in the following fields :Archaeology and archaeozoology ;
Economics and medieval agriculture ;
Environmental studies and climatology ;
Animal studies and human-animal encounters ; and
Other approaches to medieval equestrianism in the fields of arts and humanities.
Inspired by the public interest in the horse riding display by Levantia at IMC Leeds 2016, we will once again organise a display of medieval saddlery and equestrian equipment as part of Making Leeds Medieval Festival (6 July 2017).
In addition, we intend to publish a volume on the medieval horse, with the majority of chapters based on the papers presented at IMC Leeds 2016 and 2017.
The deadline for conference paper proposals is 25 September 2016. The deadline for the volume chapters is 31 June 2017.
Please send an abstract of not more than 500 words and a short CV to the session organisers : Dr. Timothy Dawson (levantia@hotmail.com) and Dr. Anastasija Ropa (Anastasija.Ropa@lspa.lv). Please indicate whether you are submitting for the IMC session, the publication or both.
Between 11 and 13 January 2017, Illuminare – Centre for the Study of Medieval Art (University of Leuven) is organizing an international conference on Utopian thinking and Northern Renaissance art.
Call for papers
Time and Temporality in Medieval and Early Modern Art
The Open University of Israel, Raanana, 18–19 May 2016
Deadline : 31 December 2015
IMAGO – The Israeli Association for Visual Culture of the Middle Ages, and the Department of Literature, Language and Arts, The Open University of Israel
See the attached document for more information.
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CONFERENCE ANNOUNCEMENT & CALL FOR POSTERS
INSIDE ILLUMINATIONS. Art Technical Research & the Illuminated Manuscript
Brussels, Thursday 5 June 2014
Venue : KIK-IRPA, Lecture Room
Researching the components and technology of Western Manuscript Illuminations in the laboratory has become more widespread during the last decade. The great diversity of techniques, materials and tools used by illuminators to illustrate and decorate texts has become a challenging topic for scholars of manuscripts and medieval painting. Art technical research on illuminated manuscripts provides insights into provenance, workshop practice and the interrelationships between painting on parchment and painting on panel, wall and cloth. For conservators of manuscripts, moreover, collaboration with laboratories of scientific imaging and non-destructive material testing has become an important factor in making decisions about treatments and interventions. The conference Inside Illuminations is intended to advance interdisciplinary research on technical art history and the medieval illuminated manuscript by providing a forum for scholars working on specific manuscripts, on illuminators’ practice and on recently developed research tools and databases.
Confirmed speakers are Nancy Turner (J.P. Getty Museum, Los Angeles), Stella Panayotova and Paola Ricciardi (The Fitzwilliam Museum, Cambridge), Doris Oltrogge and Robert Fuchs (Cologne Institute of Conservation Sciences), Christina Duffy (British Library), Maria João Melo (New University of Lisbon), Aurélie Mounier (IRAMAT-CRPAA, Bordeaux), Anne Dubois (Université catholique de Louvain, FRS-FNRS), Lieve Watteeuw (Illuminare) and Marina Van Bos (Royal Institute for Cultural Heritage).
On Friday morning 6 June 2014, there will be an optional visit for maximum 15 participants to the Manuscript Department of the Royal Library of Belgium or to the Leuven University Library.
During the one-day conference there will be a poster presentation of research projects in the field of technical manuscript studies (Call for Posters). We kindly invite you to submit an abstract of 250 words and a short cv before 6th of January (mail to marina.vanbos@kikirpa.be).
The conference is organized by the Royal Institute for Cultural Heritage (Brussels), Illuminare (Centre for the Study of Medieval Art, KU Leuven) and UCL (Louvain-la-Neuve).
The Proceedings of the conference will be published in the Series Corpus of Illuminated Manuscripts of Illuminare, KU Leuven (Peeters Publishers, Leuven).
More informations on the website
Marina Van Bos (KIK-IRPA)
Lieve Watteeuw (KUleuven, Illuminare)
Anne Dubois (UCL, Incal- FRS-FNRS)
Troisième Forum Kunst des Mittelalters, Hildesheim, 16-19 septembre 2015, section 18
Organisation : Philippe Cordez (Munich) / Rebecca Müller (Francfort sur le Main)
L’histoire de l’art, par rapport à la longue durée de ses objets, est un type de récit et d’interprétation assez jeune et également spécifique. Ses questions principales restent très marquées par sa propre histoire, qui remonte selon l’opinion commune au xvie siècle – soit à l’époque à partir de laquelle on accorda en particulier à la figure de l’artiste une importance croissante. Que nous enseigne dès lors une enquête sur des récits plus anciens, datant du Moyen Âge, à propos de l’origine d’objets privilégiés, de matériaux admirés, ou de techniques particulières ?
De tels récits d’origine n’expliquent pas seulement quand et comment un objet, un matériau, une technique sont apparus et d’où ils proviennent : ils peuvent également faire le constat d’une distance, reconnaître un certain statut, et déterminer un contexte local d’admiration ou de culte, voire d’autres formes d’appréhension.
Cette section du troisième « Forum Kunst des Mittelalters » à Hildesheim entend étudier des récits explicitant l’origine 1. d’objets singuliers, 2. de catégories entières d’objets, 3. de matériaux ou encore 4. de techniques. Dans quelles situations ces récits sont-ils apparus et avec quelles intentions ? À quelles sources ont-ils puisé, peut-on reconnaître dans leur production des principes récurrents ou des stratégies particulières ? Quel rapport existe-t-il entre les récits d’origine portant sur des objets réels, et ceux qui concernent des objets fictifs et des créations littéraires ? Comment les récits d’origine ont-ils été transmis et communiqués, oralement, ou via quels genres d’écrits et de textes, ou encore sous quelles formes artistiques ou performatives ? Dans quelle mesure l’histoire de ces récits est-elle liée à celle du développement des usages de l’écriture, de l’historiographie, de la production des savoirs, et à quel point étaient-ils finalement à même d’interpréter narrativement des objets concrets, et de les situer ainsi culturellement dans les sociétés concernées ?
Veuillez soumettre un résumé de 1800 signes au maximum avant le 20 octobre 2014 à Philippe.Cordez@kunstgeschichte.uni-muenchen.de.
Les langues de la section sont l’allemand, l’anglais, le français et l’italien.
Informations complémentaires sur le Forum Kunst des Mittelalters : http://www.kunsthistoriker.org/mittelalter.html
NOTE : Traduction Française à venir
Submission Deadline: May 9, 2014
Historic Preservation and Changing Architectural Function
Maile Hutterer, Rutgers University. Email: maile.hutterer@rutgers.edu
This session explores shifts in the visual and physical experience of pre-modern buildings and monuments as a consequence of their preservation, which intrinsically alters the way historians and visitors interact with those spaces. Sometimes this intervention might come in the form of fences or newly created parvis, and other times by means of changed accessibility, signage, or purpose. The session welcomes papers on subjects from all geographical locations. It seeks to understand more fully how structures operate as records that reflect changing social practice and how that social practice might be reconstructed. Papers might consider: If the function of a monument changed, for what purpose was it adapted and was there any resulting amendment to the fabric? Does its preservation obscure or highlight the full range of activities for which it was used and why or how might it do so? How do the theories and practices of architectural preservation and landmark status account for the intrinsically transformative nature of restoration and conservation?
International Medieval Congress, Kalamazoo 2014 (May 8-11, 2014)
The past few years have seen a renewal of interest in ivory sculpture from the Gothic period, in part fostered by the launch, in 2010, of the Gothic Ivories Project at the Courtauld Institute of Art (www.gothicivories.courtauld.ac.uk). This online catalogue, now containing over 3100 objects, has brought to light a large number of little-known ivories dating from the early 13th to the early 16th century, as well as numerous neo-Gothic pieces, scattered in collections around the world.
To showcase this new wave of research in the field, papers are sought on a broad range of subjects related to the material, makers, users, iconography, and other aspects of current interest. These may range from the focused study of individual objects or groups from a physical, iconographic or stylistic standpoint, to more synthetic approaches seeking to contextualise ivory carving in terms of its relationships to other media, ownership or use. Any discussion of Gothic ivories often raises the issue of authenticity, restoration and forgeries, and proposals for papers on these topics will also be welcomed.
Please send your paper proposals (maximum 300 words), a CV and a completed Participant Information Form (http://www.wmich.edu/medieval/congress/submissions/index.html#Paper) by September 15, 2013 to : catherine.yvard@courtauld.ac.uk
11th Annual Symposium of the International Medieval Society (IMS-Paris)
Call for Papers
Location : Paris, France
Dates : Thursday June 26th - Saturday June 28th 2014
Keynote speaker : Dominique Boutet
Deadline for submissions : February 10th 2014
The International Medieval Society Paris (IMS-Paris) invites paper proposals and session themes for its upcoming symposium centered on “Charlemagne after Charlemagne.”
A looming presence during the Middle Ages and beyond, this Frankish king and emperor, who died in 814, had a cultural afterlife that far exceeded any other medieval historical figure. The symposium for 2014 seeks to examine the medieval reception (and representation) of Charlemagne on the 1200th anniversary of his death, as he became a model sovereign, a literary personage, and a saint. This holy emperor was venerated in a complex though limited manner, resulting in the elaboration of a distinct hagiographical discourse and the composition of a liturgical office.
The literary fortunes of Charlemagne, highlighted as early as 1865 by Gaston Paris, experienced multiple permutations. Latin and vernacular literature (French, Italian, German, English, etc.), produced divergent associations and separate developments, from historical works to chansons de geste. These literary representations went hand in hand with visual portrayals in manuscripts, stained glass, sculpture, and architecture. Charlemagne was also conjured as a figure of pilgrimage and a founder (real or imagined) of monasteries, cities, and universities, attached to these institutions through stories and forged documents to which his name was affixed. The figure of Charlemagne served to construct and define an ideal, which was shaped and reshaped by different eras according to their respective needs.
For its 2014 symposium, the International Medieval Society seeks to mark this anniversary through a reevaluation of Charlemagne’s legacy during the medieval period. Although the geographic area of France will be given priority, comparisons with other regional ‘Charlemagnes’ are certainly possible. We invite papers that deal with material from after Charlemagne’s death in 814 to the end of the Middle Ages.
Proposals of 300 words or less (in English or French) for a 20-minute paper should be e-mailed to ims.paris.2014@gmail.com no later than February 10th 2014. Each should be accompanied by full contact information, a CV, and a list of audiovisual equipment you require.
Please be aware that the IMS-Paris submissions review process is highly competitive and is carried out on a strictly blind basis. The selection committee will notify applicants of its decision by e-mail by February 26th 2014.
Titles of accepted papers will be made available on the IMS-Paris web site. Authors of accepted papers will be responsible for their own travel costs and conference registration fee (35 euros, reduced for students, free for IMS-Paris members).
The IMS-Paris is an interdisciplinary, bilingual (French/English) organization that fosters exchanges between French and foreign scholars. For the past ten years, the IMS has served as a centre for medievalists who travel to France to conduct research, work, or study. For more information about the IMS-Paris and the programme of last year’s symposium, please visit our website : www.ims-paris.org.
IMS-Paris Graduate Student Prize
The IMS-Paris is pleased to offer one prize for the best graduate student paper proposal.
Applications should consist of :
1) symposium paper abstract/proposal
2) current research project (Ph.D. dissertation research)
3) names and contact information of two academic references
The prizewinner will be selected by the board and a committee of honorary members, and will be notified upon acceptance to the Symposium. An award of 350 euros to support international travel/accommodations (within France, 150 euros) will be paid at the Symposium.
NOTE : Traduction Française à venir
Kalamazoo Medieval Studies Congress, May 9-12, 2019
"Classical Philosophy in the Lands of Islam and its Influence (A Workshop)," sponsored by the Aquinas and the ‘Arabs’ International Working Group.
Those who wish to present a talk for a thirty-minute session on either (a) philosophers within the Lands of Islam prior to the 14th century or (b) their influence upon the Latin West should send a CV, a one-page title and abstract to Nicholas Oschman, by 11:59PM on 9/15/2018.
Appel à communication. Journée d’étude "Clio en cartes 2 - Y-a-t-il des cartes impossibles ?" Université de Haute Alsace/ Atlas historique d’Alsace (CRESAT-UHA Fonderie).
La journée invite à poursuivre le travail méthodologique de croisement entre sciences humaines et cartographie, initié lors de la rencontre "Clio en cartes-1" du 18 novembre 2013. Certaines thématiques semblent en effet inadaptées, voire rebelles, à toute traduction cartographique. De ce va-et-vient entre espaces abstraits et traduction visuelle, peut-on attendre une meilleure appréhension des phénomènes ? Le message délivré par la carte fait-il rebondir la recherche ?
Toutes les périodes historiques ont leurs cartes impossibles et la journée d’étude accueillera également toutes les disciplines. Vos propositions sont à envoyer avant le 15 septembre à odile.kammerer@evhr.net
145e congrès national des sociétés historiques et scientifiques, 22-25 avril 2020, Nantes
Selon Krzysztof Pomian, la collection relèverait d’un « fait universel, coextensif dans le temps à Homo sapiens et attesté, fût-ce sous une forme rudimentaire, dans toutes les sociétés humaines ». Pour le muséologue Georges-Henri Rivière également, « premier peintre d’images rupestres et sculpteur de figurines sacrées, l’homme du Paléolithique est aussi le premier “collectionneur ». L’influence des travaux d’André Leroi-Gourhan est ici manifeste. Dans la grotte d’Arcy-sur-Cure, le préhistorien a pu discerner l’introduction par l’homme de Néandertal d’objets naturels (des fossiles et des minéraux) dans son habitat. Ces « dépôts volontaires » formeraient, selon Leroi-Gourhan, la forme la plus ancienne discernée de collection, avec toutes les dimensions symboliques portées par un acte de ce type : choix conscient de pièces, constitution d’embryons de séries et d’ensembles, souci de conservation et de protection du tout, représentation transcendant la matérialité et la valeur d’usage des objets. En rassemblant quelques menus objets, l’homme préhistorique aurait exprimé une réalité ontologique : la collection serait le propre de l’homme, une archive de sa relation au monde.
Dans l’histoire, le Mouseion d’Alexandrie, la Pinacothèque d’Athènes, les collections des rois attalides ou celles des empereurs romains représentent autant d’expressions de ce trait distinctif et autant de jalons primitifs de futures collections publiques. Ces collections sont alors signe de pouvoir. Les trésors des princes et de l’Église au Moyen Âge (objets liturgiques et pièces d’orfèvrerie, reliques et livres ornés, pierres précieuses et bijoux), entre sphère privée et domaine public, vont ajouter une dimension spirituelle et vénale à ces collections. L’émergence des cabinets de curiosités, à la Renaissance, leur donne une configuration nouvelle. Il ne s’agit plus seulement de rassembler tableaux, livres, cartes et sculptures, mais aussi d’associer naturalia et artificialia dans un projet de connaissance. La collection est, à partir de la Renaissance, un sujet de représentations. Dans le même temps, elle bénéficie du développement du mécénat au profit de vastes collections d’art. Les souverains et leurs proches achètent en grand nombre des œuvres d’art et des objets, et des dynasties de collectionneurs se signalent. Apparaissent peu à peu la figure classique du collectionneur et des procédés nouveaux de circulation des pièces, comme la brocante sous la Régence. La période moderne semble essentielle pourpenser et constituer les collections, celles-ci posent la question de l’ordre du savoir, de la chronologie, de l’histoire, de l’ordonnancement du vivant. La Révolution française, en sécularisant les biens du clergé et en confisquant ceux des aristocrates émigrés, favorise le rattachement de nombreuses collections privées dans le patrimoine public et la circulation des objets – on estime à plus de dix millions le nombre de livres alors mis sur le marché. Les collections royales sont ainsi à l’origine de celles du musée du Louvre, de la Bibliothèque nationale, les naturalia de cabinets de curiosités rejoignent les collections du tout nouveau Muséum d’histoire naturelle.
L’histoire culturelle montre que la pratique de la collection se développe et se démocratise de façon importante dans la première partie du XIXe siècle. Ce mouvement se dessine notamment sous l’influence des sociétés savantes, et au premier chef du CTHS avec sa Collection des documents inédits sur l’histoire de France, qui se multiplient à cette époque et encouragent cette pratique. La collection participe du bouleversement des hiérarchies sociales et de leurs expressions.
Au XIXe siècle, lorsque la puissance financière change de mains, la constitution et la possession d’une collection intéressent d’autres classes sociales. Elle devient un marqueur social offrant au collectionneur un certain prestige. Elle illustre également la place nouvelle accordée à la sphère privée et au domicile en particulier. Elle prend place dans ce que l’historien Alain Corbin appelle le « musée intérieur » ou, sous d’autres formes, ce qu’Anne Muxel désigne à travers l’expression d’ego-musée, suggérant des enjeux identitaires plus discrets et intimes.
Les travaux récents menés sur les conservations domestiques, des papiers de famille aux restes industriels, interrogent le devenir des patrimoines familiaux, locaux et collectifs, et donnent accès à des collectes et des collections d’autres types. Ces travaux montrent comment la pratique et la matérialité des collections, et les techniques d’attachement qui les animent, ouvrent des perspectives sur la construction du sujet et sur la narration de soi. Les objets collectionnés et conservés constituent des supports d’expression des identi- tés individuelles, familiales et collectives de petits groupes, exposés ou non au regard des autres, mais qui entrent cependant dans une appréhension plus intime et plus discrète des pratiques de collection.
D’autres éléments participent également à l’essor des phénomènesde collection, comme les progrès techniques en matière de transports et de communications, le développement en parallèle des sciences de l’homme (archéologie, ethnologie, etc.). Chacun ouvre de nouveaux espaces et champs de curiosité.
Dans le même temps, la collection devient objet public en entrant dans ces lieux de présentation, de démonstration et de conservation que sont les musées institutionnels (d’État ou autres) ou les sociétés savantes, dont certaines constituent leur propre musée local.
Si elle est originellement liée au collectionneur et à sa liberté de constituer sa collection au gré de règles partagées ou personnelles, voire de ses rêveries, la collection, tant sur le plan des modalités d’acquisition des pièces que sur le plan de leur appropriation et de leur conservation, est aujourd’hui généralement soumise à un ensemble de règles strictes qui dépassent la seule question primordiale du respect du droit de propriété. Normes nationales et supranationales régulent dans un nombre important de domaines cette activité. Il s’agit par exemple des conventions internationales pour la protection de la faune sauvage (liste rouge de l’Union internationale pour la conserva- tion de la nature, Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, etc.) ou des biens culturels en cas de conflit (Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, etc.), des restrictions à la circulation et à l’exportation des œuvres d’art, etc. En France, le principe d’inaliénabilité du domaine de la Couronne, hérité des lois fondamentales de l’Ancien Régime, se voit consacré à partir de la Révolution à travers la notion de patrimoine, valeur identitaire collective et nationale. Les collections des musées publics se trouvent alors placées sous la protection du principe d’inaliénabilité du domaine public, ce que consacrera le développement de la législation et de la réglementation en matière de patrimoine jusqu’à la loi du 4 janvier 2002 relative aux musées de France.
Ce principe d’inaliénabilité n’est d’ailleurs pas propre à la France et concerne bien d’autres sociétés, pour lesquelles la définition de ce que l’on garde ou non joue un rôle central dans l’élaboration des identités individuelles et collectives et dans l’organisation des hiérarchies qui les traversent. De la sorte, la collection dans sa généralité et les passions qu’elle suscite conduisent à ce qu’elle soit l’une des activités les mieux partagées au monde, bien qu’elle n’ait pas partout les mêmes formes et ne soit pas dirigée par les mêmes logiques et intentions. Malgré ces différences, à l’heure où le monde est affecté par des transformations majeures, jamais, sans doute, autant de personnes et de dispositifs n’ont visé à conserver et agencer les traces des activités qui s’y déploient ou s’y sont déployées.
En 2020, le congrès du CTHS se fixe pour objectif d’interroger, dans leur individualité ou leurs interactions, les actes, statuts, pratiques et temporalités constitutifs de l’histoire et de l’actualité des objets entrés en collection, quels que soient leur domaine intellectuel de rattachement, leurs formes ou leurs supports. Les termes collecter, collectionner, collections, collectionneurs, conservateurs, retenus comme éléments d’articulation de cet appel à communications, permettent d’envisager des questionnements résultant des perspectives les plus diverses, qu’elles relèvent de l’intime, du collectif, du passé, du présent, du tangible ou du symbolique.
Quatre thèmes principaux guident cet appel à communications :
* Quels objets (qu’est-ce qu’une collection ? Diversité de ces ensembles, etc.) ?
* Quels acteurs (collecteurs, collectionneurs, conservateurs, institutions, etc.) ?
* Quels objectifs et quels processus (genèse des collections entre ambitions, volontés et concours de circonstances, sens et usages, organiser la collection, rendre accessible la collection, collections et territoires, etc.) ?
* Quel devenir pour les collections (histoire et économie des collections, l’ère du numérique, etc.) ?
Collections
Typologies
La diversité infinie des collections existant dans le monde témoigne de l’universalité de ce fait social, aussi bien à l’égard des objets naturels que des objets manufacturés. Le congrès sera l’occasion de saisir les spécificités, dans le temps et dans l’espace, des champs couverts par cette pratique. Ainsi, les collections peuvent être scientifiques, techniques, archéologiques, historiques, artistiques, ethnographiques, bibliophiliques, immatérielles, etc.
Par ailleurs, ne sont pas uniquement à considérer ici les collections publiques, mais aussi les collections privées, qu’elles soient le fait d’un particulier, amateur éclairé ou bien conseillé, ou qu’elles relèvent du seul registre de l’accumulation, même si une frontière nette n’est pas toujours facile à établir ; souvent il y a eu confusion ou entrecroisement dans leur destinée.
Les travaux menés sur les patrimonialisations ou les musées privés ont permis de mettre en évidence les procédures qui conduisent à la reconnaissance d’ensembles institués en collection. A contrario, avec l’essor de la notion de patrimoine culturel immatériel, les musées sont confrontés à l’élargisse - ment des typologies d’objets dignes d’entrer en collection et aux enjeux de leur collecte, s’agissant par exemple d’éléments sonores ou éphémères comme dans le cas de collectes sensorielles.
Si les collections princières ou les figures de grands collectionneurs privés renvoient à la mise en série d’objets jugés extraordinaires, que les œuvres d’art exemplifient, des collections d’objets plus ordinaires, du timbre-poste aux boules à neige, mettent en évidence des usages populaires de la collection.
Celles-ci permettent de poser les différences, les liens et les recouvrements entre la collection comme acte de distinction sociale et l’accumulation comme geste technique de connaissance. Elles ouvrent une vaste enquête comparative sur les motifs et les mobiles des usages des collections d’objets divers qui s’éclairent dès lors plus par les contextes d’apparition et les redéfinitions de leurs statuts. L’histoire des musées d’ethnographie européenne renvoie ainsi au rassemblement d’objets qui, avant d’être institués en collection, ont en premier lieu été accumulés et conservés dans une remise, un grenier ou une résidence secondaire. L’ethnologie du patrimoine a également mis en évidence l’importance du processus qui prélude à la genèse de l’objet de collection, posant la question de ses typologies. Cette attention typologique fait aussi référence de façon générale aux procédés qui sont ceux de la collection, conçue comme modalité par laquelle des objets passent d’un système de classification à un autre.
Lieux fermés, lieux ouverts
Au-delà d’utiles descriptions de ces regroupements d’objets, plusieurs problématiques peuvent être identifiées.
Les caractéristiques, raisons, intentions, pratiques, objets et contextes de la mise en collection doivent être étudiés, de même que les modes de gestion et de valorisation, notamment l’inventaire, la mise en liste, le catalogage, le récolement.
L’accessibilité et les conditions de conservation des collections privées doivent être prises en considération. Lorsque celles-ci sont ouvertes, à quels buts et modalités cet accès obéit-il ?
L’histoire des lieux de collection doit aussi être interrogée. Comment l’identité et les formes de ces lieux ont-elles évolué au cours des derniers siècles, du cabinet de curiosités privé du notable – où le fait de montrer ou dissimuler, de voir ou toucher répondait aussi à des règles de sociabilité – aux institutions scientifiques publiques d’aujourd’hui, jusqu’aux lieux de vie populaires ? Comment la notion de musée, très liée à l’origine à celle d’un patrimoine, dans sa dimension nationale ou locale, émergea-t-elle, puis évolua-t-elle d’un lieu de seule conservation à un lieu de fabrication et de diffusion de la connaissance ? Quelle place est-elle accordée aux publics dans les musées ? Quels sont ces publics dans leurs diversités et leurs rapports aux musées (publics dits éloignés, études des publics, etc.) ? Au total, il apparaît nécessaire de questionner les conditions intellectuelles, politiques, économiques et muséographiques de ces évolutions et leurs développements actuels. D’un modèle élitiste à un musée conçu selon les attentes supposées de ce public, des galeries d’exposition immuables à la vogue des expositions blockbusters, de la primauté scientifique à l’impératif scénographique, de la mission didactique au musée de tous et à l’occultation des collections, c’est la question de l’identité et du rôle du musée dans la société et de ses collections qu’il convient d’interroger.
Cette histoire des lieux doit prendre en compte de nouvelles configurations autour de la localisation des musées dans l’espace, de la manière dont ils contribuent à compléter une offre culturelle, à dynamiser le territoire, à incarner une politique nationale voire internationale. Comment répondre à la notion de zones blanches culturelles (Mission pour la circulation des collections nationales, musées hors les murs, etc.) ? Comment les nouveaux musées permettent-ils de développer de nouvelles centralités culturelles à l’étranger (Louvre Abu Dhabi) ou en province (Louvre Lens, Centre Pompidou Metz) ?
Parce que la collection comporte dans sa définition même la dimension de conservation, celle-ci relève d’intentions et de méthodes qui se sont for- gées au gré du temps et ont connu des évolutions, et dont l’histoire doit être étudiée dans ses principes mais également dans sa matérialité et sa technicité. Les formes matérielles de la conservation et de l’exposition (armoires, vitrines, tablettes, boîtes, etc.) et leurs transformations (déménagements, etc.) peuvent influer sur le sort de la collection, sa perception. La prise en compte de cette archéologie des collections est une condition nécessaire pour mieux comprendre ces ensembles, dans l’enchevêtrement de leurs statuts, classements et reclassements successifs, pertes et manques, et imaginer de nouvelles mises en valeur.
La diversité des lieux pose aussi la question des espaces dédiés aux collections. Quid des encombrements domestiques ou des maisons converties en musées mais aussi des espaces d’archivage numérique, du dossier d’ordinateur aux réseaux sociaux ?
Le modèle des galeries envisagées par les musées comme des lieux tout autant d’exposition que de conservation est aujourd’hui dépassé au profit de solutions fondées sur une logique autre conduisant parfois à l’externalisation des réserves. La mise en collection et la mise en exposition sont devenues des actions distinctes. Qu’en est-il de l’évolution des intentions et des méthodes depuis que des lieux d’exposition existent, quels sont les enjeux actuels ? Quels rapports nouveaux cette dichotomie récente entre exposition et conservation a-t-elle induits ? Quelles influences observe-t-on sur les politiques de gestion (acquisitions, prêts et dépôts) et de valorisation ?
Les collections comme terrains de recherches
En tant qu’ensemble construit, la collection peut donner lieu à des tra- vaux sur les ressorts et les modalités de sa constitution. Les interrogations ne se limitent d’ailleurs pas aux objets réunis ou au lieu de leur réunion, mais peuvent aussi concerner la personne du collectionneur. De plus, il arrive que le collectionneur engage lui-même une démarche d’analyse ou d’enquête, ou que la collection soit le produit d’une telle démarche, comme ce fut particu- lièrement le cas pour les archéologues ou les ethnologues par exemple, sans parler des naturalistes, dont le développement de leur discipline est très lié à la collecte. Cela peut ainsi donner lieu, dans le cadre d’un renouvellement des regards et des problématiques, à ce que l’enquête dont la collection procède devienne elle-même le sujet d’une enquête.
Les collections constituent aussi un matériel (objets, écrits, etc.) sur lequel s’appuient l’historien, le géographe, l’archéologue, l’ethnologue, le naturaliste, de manière ponctuelle mais aussi de manière globale, quand une collection devient le départ d’une problématique scientifique. Dans l’histoire de l’art ou dans l’histoire des techniques, il arrive aussi que le collectionneur se fasse historien, comme dans le cas d’Eduard Fuchs analysé par Walter Benjamin.
À l’instar de Claude Lévi-Strauss ou d’André Leroi-Gourhan, par exemple, des ethnologues peuvent aussi être collectionneurs. Le congrès sera l’occasion de confronter des travaux historiques concernant des périodes ou des thématiques diverses, mais qui sont des témoins de cet aspect de plus en plus important de la recherche historique. En effet, il correspond à un élargissement des ressources historiennes, particulièrement vivace depuis les années 1970. Mais, plus largement,les collections conservées par les institutions muséales scientifiques posent la question de leur pérennité scientifique. Dans leurs modes de gestion et de conservation, l’enjeu est de conserver à des ensembles qualifiés d’historiques ou de patrimoniaux leur pleine valeur d’objets scientifiques et leur place dans les problématiques de la recherche contemporaine. La nécessité de documenter les collections apparaît de plus en plus aux musées comme une étape consubstantielle à leur mission de conservation et le préalable à la recherche. Les dispositifs mis en place par la Bibliothèque nationale de France, le musée du Quai-Branly – Jacques-Chirac ou le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, qui permettent aux chercheurs ou à des artistes de revenir sur les collections pour en documenter l’histoire ou pour en donner une nouvelle interprétation, sont maintenant courants et mériteraient une analyse détaillée. Il en est de même des relectures des collections du passé à la lumière des interrogations scientifiques du présent, de leur enrichissement ou des nouvelles attentes sociétales.
Dans cette perspective, les collections sont un témoin irremplaçable des espèces disparues. Elles sont ainsi devenues un élément pour comprendre, sur un temps long, des processus et des interactions qui concernent plusieurs domaines scientifiques. Le congrès permettra de présenter et de faire un état de cet intérêt nécessaire pour les collections du passé, dont nous mesurons plus que jamais la pertinence d’une longue conservation patiente.
Historicisée, la collection acquiert une dimension supplémentaire. Elle peut alors aborder différemment des questions éthiques, comme la conservation et l’exposition des restes humains, et politiques, les restitutions ou toutes les formes de restauration de monuments ou d’objets qui posent de nombreux problèmes techniques (anastyloses par exemple), juridiques, scientifiques, de conservation, etc.
Objets collectionnés, objets en collection
La collection est aussi fondée sur un rapport particulier aux objets. Elle déplace en effet certains d’entre eux de leur cadre initial et les positionne dans un ensemble qui transforme leurs fonction et sens. Ce travail de déplacement fonctionnel et sémantique vaut tout autant pour les contextes liés à des pratiques ordinaires et à des objets intimes que pour les procédures de la collection dans ses formes instituées. Ces opérations de mise en collection ne font pas que réunir des objets. Elles les constituent aussi en tant que tels, en transformant les relations qu’ils pouvaient avoir avec leurs possesseurs et utilisateurs antérieurs ainsi qu’avec d’autres objets et avec des contextes liés à leur emploi.
Ce travail de séparation et de déplacement, de détachement, qui constitue l’objet en tant qu’objet et en tant qu’objet de collection, amène à ce qu’il soit réinscrit dans des catégories particulières. Il peut être traité comme une sorte de fétiche, comme une curiosité (les mirabilia des cabinets du même nom), comme un spécimen référé à une taxinomie et à une classe d’objets analogues, ou être renvoyé à une singularité dont la valeur est perçue comme universelle, à l’image des objets d’art, qui sont à la fois pensés comme le pro- duit du génie d’un créateur singulier et rapportés à l’universalité accordée à la valeur artistique.
On peut considérer que, loin d’être des classes étanches de traitement des choses, ces catégories d’appréhension de l’objet collecté font système, et que, au cours de leur vie sociale, les objets peuvent passer d’un état à un autre. De même, ce caractère systématique vaut bien sûr pour la collection elle-même qui, en tant qu’unité constituée, peut aussi relever d’une approche biographique. Une telle lecture peut donner lieu à une prise en compte de la capacité qu’ont les objets à participer fortement à la structuration des identités individuelles et collectives. Sous cet angle, sujets et objets de collection se constituent ensemble. Des points de vue de ce type sont donc une invitation à interroger les conditions qui organisent l’évidence de notre rapport aux objets, ainsi que le traitement qui leur est appliqué via les opérations de mise en collection. Ils visent aussi à tenir compte des mécanismes de structuration des relations que ces derniers entretiennent entre eux ainsi qu’à l’égard des acteurs de leur entrée en collection.
Collecter/collectionner, collectionneurs, conservateurs
Collecter/collectionner
Le fait de collecter s’exprime dans de nombreuses activités humaines. L’analyse historique de ce phénomène devra prendre en compte les formes et cadres les plus divers de cette collecte : expéditions et missions de toutes natures (militaires, scientifiques, archéologiques, commerciales, participatives, etc.), fouilles, collectes opportunistes, programmes concertés de collecte d’objets et de témoignages, enquêtes locales ou nationales, etc. Mais il faudra également prendre en considération la place d’autres façons d’appropriation par les voies classiques, comme les échanges, achats, ventes, dons, legs et héritages, etc., ou par des voies moins ordinaires comme les cadeaux diplomatiques (par exemple la girafe de Charles X), les prises de guerre, etc. Enfin, il est important d’étudier la collection et les pièces qui la composent comme des objets donnant fréquemment matière à activité commerciale.
Mais collecter n’est pas forcément collectionner. Collectionner suppose que l’action de collecte soit transformée par le filtre d’intentions, par la vision d’un processus classificatoire aux ressorts complexes que n’envisage pas forcément le collecteur initial.
Le classement est un projet ; il a une histoire, une ontologie aux effets induits – le classement crée des continuités, des discontinuités, des frontières, des exclusions (guides touristiques, guides gastronomiques, etc.) –, un espace (cartographie, inventaire de la biodiversité, réserves et parc naturels, etc.).
Or, malgré une proximité évidente, les regards du collectionneur et du conservateur se nourrissent d’oppositions. Passe-t-on obligatoirement de la collecte à la collection et comment ? Par quels processus matériels et intellectuels ? Le mot collection est polysémique et désigne des situations différentes. D’abord, c’est l’« action de réunir, recueillir, rassembler », puis le résultat de cette action, « ce qui a été réuni, recueilli » ; enfin, un « ensemble d’éléments groupés en raison de certains points communs ». À ce stade interviennent des éléments en relation avec la curiosité du collecteur ou la qualité culturelle, documentaire ou artistique des objets réunis, le mot collection désignant alors un « ensemble non fini (le plus souvent classé) d’objets réunis par un amateur, en raison de leur valeur scientifique, artistique, esthétique, documentaire, affective ou vénale ». Il est intéressant de s’interroger sur le moment charnière où l’on passe de l’« action de réunir, recueillir, rassembler » à l’en- semble constitué d’objets que la mutation du regard porté sur eux, différent et parfois éloigné ou ignorant des intentions du collecteur originel, détourne du marqueur primitivement assigné et patrimonialise en une collection au sens que nous connaissons dans nos actuels établissements de conservation.
De ce point de vue, on peut mettre en parallèle le processus qui aboutit à la collection avec celui de l’archivage. Les archives, certes, sont à l’origine des dépôts secrets et, jusqu’à nos jours, elles fondent leur pratique sur l’antithèse de la collection – l’archiviste n’interviendrait pas avec sa subjectivité dans le choix de ce qui arrive aux archives. Mais, comme le collectionneur, l’archiviste du xixe siècle reclasse, trie, sélectionne, suit et suscite des intérêts nouveaux, multiplie les séries factices. Les activités de nombreux archivistes leur permettent ainsi, à travers la collecte des archives privées et des objets du patrimoine (antiquités et objets d’arts, liens avec des musées, sigillographie, ethnographie, etc.), d’assouvir leur goût de la collection ou de nourrir celui du public, cependant que la législation archivistique enregistre les avancées de la législation patrimoniale et muséale, mouvement accéléré par la création du ministère de la Culture.
Les collectionneurs et les conservateurs forment le bout d’une chaîne et la fin – même si celle-ci peut parfois être provisoire – de circulations. En amont, c’est tout un monde d’acteurs qui est mobilisé pour rechercher, repérer, expertiser, négocier, acheter et acheminer les objets et les produits. Cet ensemble est composé de professions très variées : militaires, personnels diplomatiques, négociants, courtiers, représentants, capitaines de navires, antiquaires, experts, assureurs, commissaires-priseurs, historiens, naturalistes, artistes, porteurs de projets associatifs, professionnels ou amateurs, etc. Saisir les maillons de ces chaînes et leur mise en réseau se situe au cœur de l’analyse de la constitution des collections. Cet éclairage porté sur les acteurs et les circuits d’approvisionnement permet d’envisager la collecte comme un marché où compétition et conflits sont souvent présents, y compris dans la manière de faire collection (sociologie de la collection). Classiquement, ces tensions renvoient à la rareté et la singularité des objets souhaités par les collectionneurs et les conservateurs, à des effets de mode ou de renouvellement des opérations poursuivies par les réseaux marchands. La collection relève aussi de l’histoire économique (constitution, entretien, vente, évaluation, transmission) et technique (bâtiments, pièces, meubles, étiquetage, relations avec l’imprimerie, etc.). Quels dispositifs encouragent les collectes et comment leurs aspirations entrent- elles en relation les unes avec les autres ? Quels liens nouent-ils avec des pratiques scientifiques, des institutions patrimoniales ou des collectionneurs ? Comment sont organisés les principes de cette collecte, qui bien souvent, au sein de diverses activités associatives et de pratiques amateurs, accorde une valeur en soi aux éléments collectés, comme témoignage brut d’une réalité, sans nécessairement référer ces matériaux à un objet scientifiquement construit via un protocole d’enquête, à la façon de l’activité scientifique ?
Les collectionneurs
À la diversité des collections vient s’ajouter celle des types de collectionneurs, encore une fois tant dans le temps que dans l’espace. L’histoire des collectionneurs et l’analyse de leurs intentions peuvent sans doute remonter à la Préhistoire. Si le collectionneur entretient sa relation au monde au travers des objets rassemblés et conservés, en se développant, cette relation a acquis une dimension sociale et politique, comme dans le cas des voyageurs naturalistes et explorateurs (des collecteurs) qui alimentèrent les collections contenues dans les cabinets d’histoire naturelle des souverains ou de personnes fortunées (des collectionneurs), notamment à partir du XVIe siècle. L’action de ces collectionneurs s’intègre donc dans une histoire complexe dont la compréhension est nécessaire pour donner du sens aux collections elles-mêmes.
La collection devenant au XIXe siècle une pratique plus diffuse dans le tissu social, à la fois démocratisée et plus individuelle, il convient de s’interroger sur sa signification en révélant et en analysant les différents traits sociologiques et psychologiques des collectionneurs, y compris dans leurs rapports avec certains intermédiaires (galeristes, commissaires-priseurs, libraires, comptoirs d’histoire naturelle, etc.). Il est impossible de dessiner un portrait-robot du collectionneur. Même si certains archétypes ont été esquissés, le succès des Collections et collectionneurs de Paul Eudel ou celui des Collectionneurs de Maurice Rheims n’entrouvrant en leur temps qu’une fenêtre sur un fait social complexe, ces collectionneurs sont bien loin de constituer, en réalité, une population homogène et spontanément identifiable. Des individualités variées (de l’amateur éclairé au scientifique en passant par le dilettante), avec des psychologies, des formations et des motivations différentes, des usages divers, des réseaux complexes, sont à l’œuvre et en évolution, au gré des modes et des goûts des époques ou des classes sociales. Une relation complexe se tisse entre l’objet et le collectionneur. Comment devient-on collectionneur ? Et pourquoi ne l’est-on pas ? Quelle relation le musée et le collectionneur entretiennent-ils ? Comment envisager le marchand lui-même parfois collectionneur ? Comment et selon quels ressorts psychologiques et sociaux le collectionneur envisage- t-il le devenir de sa collection (dispersion par la vente, don, dévolution successorale) ? L’histoire des collections et des collectionneurs se doit d’analyser cette complexité y compris dans ses évolutions sociales. Si le naturaliste collectionneur du XIXe siècle était issu essentiellement des classes supérieures de la société, celui-ci a aujourd’hui souvent cédé la place à des représentants de classes plus modestes, actant ainsi une démocratisation du savoir.
Les conservateurs
L’institutionnalisation de la pratique de la collection a conduit à la constitution et à la reconnaissance de compétences spécifiques et a fait se développer une véritable professionnalisation de la conservation. Celle-ci possède une histoire longue, dont les débuts ne sont pas sans lien avec le développement des grandes collections, notamment les cabinets d’histoire naturelle.
Les musées, les archives et les bibliothèques appellent donc une histoire des professions qui leur sont associées (conservateurs, restaurateurs, gardiens de salle, médiateurs, etc.) en considérant aussi bien leurs statuts que leurs missions et leurs formations, et l’évolution de celles-ci.
Dans le cadre de cette histoire, le cas des conservateurs revêt une importance particulière, tant il incarne à la fois l’intention et les moyens que l’État attribue aux musées. Mais c’est bien une diversité des soins et regards de tous les professionnels de l’espace muséal sur les collections qui mérite d’être interrogée dans ses interactions (médiation et collections, interventions des conservateurs sur les collections, etc.).
Au-delà, sur le plan de la conservation et de l’accessibilité des collections, de nouvelles interrogations se font jour. Il s’agit, entre autres, des problématiques liées à la dématérialisation des pièces et de leurs attributs (numérisation des objets, indexation, mise en ligne, 3D, etc.), ou du rôle des collections dans la constitution des mémoires et des identités.
À cet égard, les spoliations et les demandes de restitution (œuvres et restes humains conservés dans les collections publiques) viennent aujourd’hui questionner collectivement cette universalité de la collection et des principes de normalisation établis sur les plans national et international.
Références
Valérie Feschet, Les papiers de famille. Une ethnologie de l’écriture, de la mémoire et des sentiments en Provence alpine, Aix-en- Provence, Publications de l’université de Provence, 1998.
Octave Debary, La fin du Creusot ou l’art d’accommoder les restes, Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2002.
Thierry Bonnot, La vie des objets. D’ustensiles banals à objets de collection, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2002.
Sylvain Wenger (dir.), Penser/classer les collections des sociétés savantes, Genève, Slatkine, 2018.
Alain Corbin, « Le secret de l’individu », dans Philippe Ariès, Georges Duby (dir.), Histoire de la vie privée, IV, De la Révolution à la Grande Guerre, Paris, Éditions du Seuil, 1999, p. 389-460.
Anne Muxel, Individu et mémoire familiale, Paris, Nathan, 1996.
Krzysztof Pomian, « Collection. Une typologie historique », Romantisme, no 112, 2001, p. 9-22.
Georges-Henri Rivière, « Musées et collections publiques. Muséologie et muséographie », dans Jean Poirier (dir.), Histoire des mœurs, t. III, vol. I, Paris, Gallimard, 2002 [1991], p. 185-218.
Annette B. Weiner, Inalienable possessions. The paradox of keeping- while-giving, Berkeley, University of California Press, 1992.
Julien Bondaz, Nélia Dias, Dominique Jarrassé, « Collectionner par-delà nature et culture », Gradhiva, no 23, 2016, p. 29-49.
Walter Benjamin, « Eduard Fuchs, collectionneur et historien », dans Œuvres, t. III, Paris, Gallimard, 2000, p. 170-225.
Georges Perec, Penser/classer, Paris, Éditions du Seuil, 2003.
Trésor de la langue française informatisé, article « Collection » [URL : www.cnrtl.fr/definition/collection].
Luc Boltanski, Arnaud Esquerre, Enrichissement. Une critique de la marchandise, Paris, Gallimard, 2017.
Paul Eudel, Collections et collectionneurs, Paris, G. Charpentier et Cie, 1885.
Maurice Rheims, Les collectionneurs. De la curiosité, de la beauté, du goût, de la mode et de la spéculation, Paris, Ramsay, 1981.
Brigitte Derlon, Monique Jeudy-Ballini, La passion de l’art primitif. Enquête sur les collectionneurs, Paris, Gallimard, 2008.
Christian Hottin, Claudie Voisenat (dir.), Le tournant patrimonial. Mutations contemporaines des métiers du patrimoine, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2016.
Voir, entre autres, l’accord de Washington (2001) et la Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations intervenues du fait des législations antisémites en vigueur pendant l’Occupation ; Felwine Sarr, Bénédicte Savoy, « Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle », 2018.
Jean-Claude Ameisen, Pierre Le Coz (rapporteurs), « Avis no 111. Avis sur les problèmes éthiques posés par l’utilisation des cadavres à des fins de conservation ou d’exposition muséale », Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé, 7 janvier 2010.
Ont participé à la rédaction de cet appel à communications
* les membres de la section Sciences, histoire des sciences et des techniques et archéologie industrielle, dont Évelyne Barbin, Éric Buffetaut, Marie-Sophie Corcy, Christiane Demeulenaere-Douyère, Arnaud Hurel, Olivier Raveux, Jérôme Tabouelle, Stéphane Tirard ;
* les membres de la section Sciences géographiques et environnement, dont François Bart, Brigitte Bertoncello, Chantal Blanc-Pamard, Olivier Morel, Jean-Claude Raynal, Hélène Richard ;
* les membres de la section Anthropologie sociale, ethnologie et langues régionales, dont Arnauld Chandivert, Véronique Dassié, Cyril Isnart ;
* les membres de la section Histoire et philologie des civilisations médiévales, dont Bruno Laurioux ;
* les membres de la section Histoire du monde moderne, de la Révolution française et des révolutions ;
* les membres de la section Archéologie et histoire de l’art des civilisa-tions médiévales et modernes dont François Blary, Sandra Costa, Judith Förstel, Pierre-Yves Le Pogam, Florian Meunier.
Modalités de soumission
Le congrès est ouvert à tout public.
Les propositions de communications (un résumé de la communication de 1 000 signes, soit une demi-page ; tout texte dépassant 1000 signes sera renvoyé) doivent être adressées avant le 15 octobre 2019 directement en ligne sur le site du CTHS à la page http://cths.fr/co/formulaire.php?ca=12 ou via une fiche d’inscription en lettres capitales et la retourner avant le 15 octobre 2019 à CTHS – 145e congrès – 110 rue de Grenelle 75357 Paris cedex 07 (à partir du 1er septembre 2019 à CTHS, Campus Condorcet, 14, cours des Humanités, 93 322 AUBERVILLIERS Cedex) ou par messagerie électronique à congres@cths.fr.
Le Comité étudiera en novembre 2019 toutes les propositions de communication. Il peut écarter celles ne lui paraissant pas convenir, sans avoir à motiver sa décision.
Les droits d’inscription seront alors remboursés, sur demande, avant le 1er mars 2020 (de même si un congressiste annule sa participation).
Les communications acceptées seront affichées sur le site cths.fr, début 2020, par thème, par jour, par auteur (à la page : http://cths.fr/co/).
Vous serez également informé-e-s personnellement par messagerie électronique.
Les frais de déplacement et d’hébergement ne sont pas pris en charge par le CTHS.
Le temps de parole est fixé à 15 minutes par communication, de manière à laisser place ensuite aux débats (5-10 minutes).
Contact : congres@cths.fr - 06 30 71 35 55. Le secrétariat du congrès est fermé le vendredi et du 13 au 29 août.
Commission congrès 2020
Les membres de la section « Sciences, histoire des sciences et des techniques et archéologie industrielle » présidée par HUREL Arnaud
dont
Mme BARBIN Évelyne
BUFFETAUT Éric
Mme CORCY Marie-Sophie
Mme DEMEULENAERE-DOUYÈRE Christiane
RAVEUX Olivier
TABOUELLE Jérôme
TIRARD Stéphane
Les membres de la section « Sciences géographiques et environnement » présidée par Mme RICHARD Hélène
dont
BART François
Mme BERTONCELLO Brigitte
Mme BLANC-PAMARD Chantal
RAYNAL Jean-Claude Docteur en géographie
Les membres de la section « Archéologie et histoire de l’art des civilisations médiévales et modernes » présidée par BLARY François
dont
Mme COSTA Sandra
Mme FÖRSTEL Judith
LE POGAM Pierre-Yves
MEUNIER Florian
Les membres de la section « Histoire du monde moderne, de la Révolution française et des révolutions » présidée par BOURDIN Philippe
dont
MARTIN Philippe
Les membres de la section « Anthropologie sociale, ethnologie et langues régionales » présidée par Mme CHEVALIER Sophie et CHANDIVERT Arnauld
dont
Mme DASSIÉ Véronique Ethnologue
ISNART Cyril
Les membres de la session « Histoire contemporaine et du temps présent » Présidée par NOUGARET Roger Archiviste-paléographe,
dont
Mme CHARMASSON Thérèse
Mme GAZIELLO Catherine
Les membres de la section « Histoire et philologie des civilisations médiévales » Présidée par LAURIOUX Bruno
Les membres de la section « Préhistoire et protohistoire » Présidée par DUTOUR Olivier
dont
Mme LOUBOUTIN Catherine
Fidèle à une alternance entre Ancien et Nouveau Testaments, le colloque annuel de Graphè portera en 2016 sur un miracle que Jean est seul à rapporter dans une longue péricope (Jn 11, 1-44).
Ils sont trois dans les évangiles à avoir été ramenés à la vie : la fille du notable Jaïre (Mc 5), le fils de la veuve à Naïm (Lc 7) et Lazare, le frère de Marthe et Marie. C’est à ce dernier que sera consacré le colloque que l’on ne confondra pas avec le pauvre de la parabole du mauvais riche (Lc 16). Quatre jours après la mort de son ami, Jésus se rend à Béthanie et demande qu’on enlève la pierre qui ferme le tombeau. Puis, d’une voix forte, il appelle le défunt par son nom et Lazare sort des ténèbres, les mains liées de ses bandelettes et le visage caché dans un suaire.
Le dernier « signe » donné par Jésus met en scène la condition mortelle de l’homme. Cette katabase chrétienne possède une forte charge symbolique. S’il revient à la vie, Lazare n’en demeure pas moins mystérieux et suscite nombre d’interrogations. Porteur d’une espérance fondamentale, il apparaît comme un personnage à la fois historique et éminemment littéraire, d’une rare modernité. Jean Cayrol invente le qualificatif « lazaréen » pour désigner l’errance de ceux qui sont revenus de l’enfer des camps nazis alors que Jean Giono assimile le retour de Lazare à une renaissance généreuse de la nature.
L’attente de Jésus avant de rejoindre Béthanie, ses larmes surprenantes qui s’unissent à l’émotion générale, le silence de Lazare sur son séjour dans l’au-delà font de l’épisode johannique un récit ouvert que la postérité ne manquera pas de questionner et d’interpréter. Le récit est étroitement associé au cycle liturgique pascal et baptismal car la victoire temporelle sur la mort est aussi celle sur le péché. Les Pères de l’Église y voient la préfiguration de la résurrection des morts à la fin des temps. La tradition orientale élève Lazare au rang de premier « évêque » de Chypre quand La Légende dorée rapporte qu’il a évangélisé Marseille, après avoir débarqué en Camargue avec ses sœurs et plusieurs disciples. Le merveilleux s’invite naturellement dans le récit. Dans son Mystère de la Passion Arnoul Gréban accorde une large place au personnage tandis que Bossuet donne à voir le corps de Lazare dans son célèbre sermon sur la mort. Hugo en appellera au ressuscité à des fins politiques et d’aucuns en feront même un « homme nouveau ». L’ombre de Lazare hante l’imaginaire européen jusqu’au fantastique. Mais l’ami de Jésus est aussi considéré comme un personnage négatif, assimilé malgré lui à une espèce de mort-vivant qui a du mal à retrouver sa place parmi ses semblables, à l’instar du colonel Chabert.
On ne s’étonnera pas que la résurrection de Lazare soit l’un des motifs les plus fréquents dans les catacombes et sur les sarcophages antiques. Giotto et Roublev, Caravage, Rembrandt et Van Gogh saisiront l’occasion offerte par le texte évangélique de mettre en image ce retour à la vie terrestre, tout en jouant sur la représentation du tombeau en de subtiles variantes.
Toujours au regard du texte biblique, dans une perspective diachronique et une démarche interdisciplinaire, l’appel à communications porte sur les relectures littéraires et artistiques que la résurrection de Lazare a suscité au fil des siècles dans la culture occidentale.
Les propositions de communications (titre, court résumé et bref C.V.)
sont à envoyer avant le 31 août 2015 à :jmarc.vercruysse@univ-artois.fr
7-9 octobre 2020, Université Toulouse Jean Jaurès.
L’Antiquité, classique ou non, ne disparaît pas avec ce que l’on a coutume d’appeler « la fin du monde antique ». La Grèce et Rome, mais aussi, désormais, en raison de nombreux progrès dans la connaissance historique, la Mésopotamie, l’Égypte, l’Étrurie… constituent pour longtemps encore un legs culturel, politique et esthétique identifiable, fécond. En effet, nous Modernes continuons de le « recevoir », de le mettre en débat, de le repenser ou reformuler sur nos places publiques ou nos écrans, dans nos livres ou notre langue. Nous questionnons et nous représentons ce passé, dans un va-et-vient entre mise à distance et appropriation, et nous analysons ces mémoires diverses à partir d’une question simple qui est au cœur du présent colloque : qu’advient-il de l’Antiquité après l’Antiquité ?
Si les « études de réception » relatives à l’Antiquité sont bien implantées dans le monde universitaire anglophone, l’équipe PLH-ERASME et la revue Anabases. Traditions et réceptions de l’Antiquité sont les seules en France à les avoir mises au cœur de leurs travaux. Pour célébrer les quinze ans de la revue, nous voulons impulser une réflexion collective de fond sur la notion de « réception » qui nous réunit et qui fait encore défaut. Un regard rétrospectif sur les quinze années d’Anabases permet de voir la diversité des époques qui ont pu être abordées, des aires géographiques, des disciplines (histoire, histoire de l’art, archéologie, anthropologie, littératures, droit, musicologie…), des approches et des traditions universitaires nationales ou locales. En effet, l’étude de « l’Antiquité après l’Antiquité » ne peut qu’être interdisciplinaire, transversale, plurielle.
Le terme de « réception », par différence avec celui de « présence » ou d’« influence », désigne un opérateur historique, par lequel on s’efforce de ressaisir les modalités d’appropriation d’une culture – ici l’Antiquité – dans ses prolongements et ses résonances, en fonction des contextes qui l’accueillent et la transmettent. La littérature, la philosophie, l’art sous toutes ses formes, la culture populaire ont affaire avec la capacité de transformation, d’adaptation, de résilience dont l’Antiquité est capable. L’Antiquité est un savoir à géométrie variable, modulable, un savoir qui a lui-même sa propre histoire, ses propres traditions qui varient, par exemple, entre les mondes anglophone, germanique ou latin. Or cette « fabrique de l’Antiquité » est indispensable pour l’étude de son devenir.
Le colloque invitera donc les intervenants à proposer des contributions mettant au cœur de leur propos l’aspect réflexif sur les méthodes, les concepts, les objets en jeu dans les études réceptionnistes. Les communications pourront partir d’exemples et de dossiers particuliers, en servant de tremplin à une réflexion méthodologique plus large. Nous souhaiterions enfin dialoguer avec les chercheurs qui mobilisent ce concept pour l’étude d’autres époques et d’autres disciplines.
Le colloque se déroulera sur cinq demi-journées, les quatre premières reprenant d’abord les trois grandes rubriques de la revue Anabases :
* Historiographie et construction des identités culturelles (sur les discours et récits et les questions de légitimation, d’appropriation, de nationalisme ou d’héroïsation) ;
* Traditions et (ré)inventions du patrimoine antique (par l’étude des textes, des images, des circuits et des passeurs) ;
* Archéologie des savoirs et réseaux savants (analyse des archives et des correspondances, des institutions, des réseaux ou des courants et écoles).
L’après-midi du deuxième jour sera réservé aux posters de doctorants. Enfin la conclusion prendra la forme d’une table ronde sur « les mots de la réception » (anachronisme, appropriations, imagination, réflexivité, invention, présentisme…).
Le colloque aura lieu pour les 7-9 octobre 2020 et sa publication est prévue dans un numéro spécial d’Anabases dans l’année qui suit.
Les propositions de communication ou de poster devront comporter un court CV, un titre, et un résumé (1 500 et 2 500 signes). Ces documents pourront être rédigés dans les langues d’Anabases (français, italien, espagnol, anglais et allemand) et sont à envoyer avant le 31 décembre 2019 aux organisateurs :
Corinne Bonnet (corinne.bonnet@univ-tlse2.fr)
Clément Bur (clement.bur@univ-jfc.fr)
Anne-Hélène Klinger-Dollé (anne-helene.klinger-dolle@univ-tlse2.fr)
Thibaud Lanfranchi (thibaud.lanfranchi@univ-tlse2.fr)
Pascal Payen (payen@univ-tlse2.fr)
Colloque d’Issoire octobre 2018 : animal et animalité à l’époque romane (historiens de l’art, archéologues, historiens). Propositions à soumettre avant le 30 juin.
28e Colloque international d’art roman
Issoire (Puy-de-Dôme)
Animatis – Salle Claude-Nougaro
12, 13, 14 octobre 2018
ARGUMENTAIRE
ANIMAL ET ANIMALITÉ À L’ÉPOQUE ROMANE
L’actualité nous amène souvent à regarder les choses à travers le filtre du passé et à revisiter l’histoire, à réinterroger les sources, et à renouveler le regard sur un sujet pas tout à fait nouveau. Il en va ainsi de l’histoire de l’animal. En effet, des événements survenus au cours des dernières décennies comme l’épidémie de la vache folle, la disparition récemment constatée de nombreux animaux et la menace d’extinction de certaines espèces, dont l’impact risque d’être désastreux sur la biodiversité et sur l’existence de l’homme lui-même, ou encore l’évolution des mentalités et des comportements vis à vis des animaux, qui prennent en compte, par exemple, la souffrance animale, jusqu’au refus par certains de consommer de la viande ou tout produit d’origine animale, remettent périodiquement l’histoire de l’animal sous les feux de l’actualité.
De tout temps, l’animal a côtoyé l’homme, il fait partie de son environnement, il l’accompagne tout au long de sa vie. Et d’une certaine façon, étudier l’histoire de l’animal, c’est aussi envisager les rapports que l’homme établit avec lui, que ce soit sous sa forme vivante ou sous la forme de ses représentations mentales ou figurées. Pour autant la période médiévale bénéficie d’un héritage ancien. À la Préhistoire, les animaux peuplent les parois des grottes, dans une ronde sans fin, objet sans doute de pratiques religieuses dont une grande partie nous échappe aujourd’hui. Dans l’Antiquité égyptienne, certains animaux sacralisés ont même été l’objet d’un culte. Et dans la civilisation gréco-romaine, alors que la figure de l’homme domine, ce dont l’anthropomorphie de la divinité est le signe le plus visible, ils font partie intégrante de la mythologie, les dieux ne refusant pas à l’occasion de se transformer en animal pour jouer à l’homme un de ces tours dont ils avaient le secret. Avec le christianisme, la présence animale et son rapport à l’homme s’enracinent dans la Genèse.
Au Moyen Âge, l’animal est présent partout, et particulièrement à l’époque romane. Créature de Dieu, dont la création est intervenue les 4e et 5e jours et précède celle de l’homme, il n’en revêt une importance que plus grande. Mais lorsqu’Adam acquiert le pouvoir de nommer les animaux, l’homme exerce alors un pouvoir de domination sur lui. Aux XIe et XIIe siècles, accompagnant le paysan et le seigneur, le chasseur et le guerrier dans leurs occupations quotidiennes, il devient aussi le sujet d’un répertoire inépuisable d’images sculptées ou peintes couvrant les murs des églises et donnant lieu à toutes sortes d’interprétations dans lesquelles les artistes ont laissé libre cours à leur imagination.
Du serpent de la Chute à la colombe du Déluge, de l’âne des Rameaux aux Quatre
Vivants de l’Apocalypse, l’animal occupe une place qui dépasse très largement la simple sphère de la vie quotidienne et ne le relègue pas à de simples formes décoratives, ces « belles difformités » tant stigmatisées par saint Bernard comme
objet de distraction, pour ne pas dire de délectation esthétique. Si l’animal pose le problème de son rapport à l’homme, il pose aussi celui de sa place dans la société, dans la communauté, exprimée notamment dans une œuvre comme le Roman de Renart, un regard critique que l’homme porte sur lui-même travers le filtre animal. Enfin sous la plume des philosophes et des théologiens, l’animal devient aussi l’objet d’une réflexion théologique, qui fut initiée dès le début du Moyen Âge par les Pères de l’Église. À la différence de l’animal, l’homme est un être doté de la raison, responsable, pourvu d’une conscience. Du coup l’être non humain est doté d’une pureté originelle. « En réfléchissant sur l’animal, on se trouve donc au cœur de ce qu’il y a de plus incompréhensible dans le mystère chrétien : la souffrance de l’innocent ; nous voilà en présence d’une forme de souffrance encore plus mystérieuse que celle de l’homme
pécheur (racheté par la souffrance du Christ innocent mort pour les fautes de celui-là). La souffrance d’un être pur et innocent – l’animal – nous oblige à projeter sur la bête, des lumières nouvelles. » (Jean Guitton)
Si donc on doit s’interroger sur la place de l’animal dans la vie quotidienne, la vie profane, comme la vie religieuse, l’analyse nous entraîne beaucoup plus loin dans les arcanes de la pensée, dans l’épaisseur des croyances de l’homme roman. De nombreux axes pourront être envisagés, en accord avec l’importance du sujet et la multitude des approches possibles. Toutes les sources, écrites et visuelles, qui sont multiples et diverses pourront être sollicitées.
L’animal : connaissance, classification
Définition de l’animal : étymologie (« anima » = âme, animé).
La connaissance directe par l’archéologie, l’archéozoologie.
Descriptions par la littérature et par la représentation, qui posent le problème du réalisme des œuvres romanes. Sources d’archives.
Dichotomie : animaux domestiques et familiers / animaux sauvages.
Le discours scientifique, classement des animaux par les textes : Bible, Physiologus, Bestiaires, les Étymologies d’Isidore de Séville, Traités, Encyclopédies, Ménageries.
Mise en images de ces textes : illustrations de manuscrits.
La répartition géographique. Les animaux censés vivre dans les marges, dans les pays lointains et inconnus.
Les héritages
L’héritage antique. Par les textes, par les images.
Les rapports Orient / Occident.
L’animal comme enjeu de civilisation entre Orient et Occident.
Le passage par Byzance.
L’animal dans la Bible et l’exégèse
Voir les textes canoniques et les commentaires.
Il y a environ 150 animaux cités dans la Bible. Si certains sont cités parce qu’ils font partie intégrante du récit, sans plus, un certain nombre sont clairement investis d’une valeur symbolique, voire théologique, très forte, dont le sens rejaillit sur
l’ensemble de la vie et de la pensée chrétienne.
La dimension économique, l’animal comme ressource
L’animal comme force de travail : le bœuf (labour), le cheval (déplacement).
La chasse et la pêche.
L’élevage :
utilisation des produits pour la consommation (viande, lait, fromage, œufs, etc.), caractérisations sociologiques,
utilisation des produits pour la fabrication d’objets, produits dérivés : laine, cuir, ivoire, os.
L’animal comme symbole
Entre le Bien et le Mal.
Au Paradis, « le loup habitera avec l’agneau » (Esaïe). Et en Enfer ?
La morale : la fable, reprise des textes antiques.
L’animal miroir de l’homme
C’est essentiellement dans les fables et le Roman de Renart que se développe cette
idée. Pendant populaire de la littérature chevaleresque, cette littérature comme les représentations sculptées ou peintes mettent en scène les animaux dans des com-
portements humains et dénoncent l’hypocrisie de la société.
Animalité / humanité. Altérité
Penser l’animalité et l’humanité revient à toucher le problème des frontières, et d’aborder la métamorphose, l’hybride, la monstruosité.
La physiognomonie. L’homme prenant des caractères animaliers, les animaux prenant l’apparence des humains. L’apparence physique étant le révélateur d’un état moral, tout ce qui déroge à la « normalité » va à l’encontre de la perfection de la Création, signe la présence du Mal. Mais ces hybrides, qui relèvent du monde de l’imaginaire, ne sont-ils pas aussi de simples décors, laissant libre court à la fantaisie et au plaisir de faire, de contempler de belles formes ?
L’humanité et l’animalité au croisement des cultures religieuses et profanes.
L’homme sauvage : retour à l’animalité.
L’animal comme signe
L’animal comme signe du divin :
la colombe, le cerf, le poisson, mais aussi le serpent, l’aspic, la bête sauvage,
les fléaux dus à l’animal, mais aussi l’animal objet de miracle.
L’animal comme signe cosmique et universel : les Signes du Zodiaque.
Armoiries, sceaux, héraldique.
L’animal comme marqueur social : animaux nobles, animaux populaires.
L’animal comme lieu d’évasion
La fantaisie, le mystérieux, le merveilleux.
Ouverture sur l’imaginaire, sur le lointain, l’inconnu.
Rapport entre l’imaginaire profane et le lieu d’insertion religieux. L’église accueillant les monstres.
Modalités
Date limite d’envoi des propositions de communication : 30 juin 2018 (titre de la communication et résumé de 10 lignes maximum en français et en anglais).
Réunion du conseil scientifique et élaboration du programme : 20 juillet 2018. Vous recevrez dans les jours qui suivent un courrier vous avisant de la décision du conseil scientifique.
12, 13 et 14 octobre 2018 : colloque et excursion.
15 mai 2019 : date limite d’envoi des textes pour publication.
Vos propositions de communication sont à retourner avant le 30 juin 2018 par mail à marie.charbonnel@icloud.com et sebastien.fray@univ-st-etienne.fr
Merci d’y préciser vos nom et prénom ; Profession / Structures de rattachement ; Adresses postale et email ; Titre et Résumé (anglais ou français)
Comité scientifique :
Marie Charbonnel, Docteure en histoire de l’art et archéologie médiévale de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, IRAMAT, Université Bordeaux-Montaigne.
Pascale Chevalier, Maître de conférences en histoire de l’art et archéologie médiévale à l’Université Clermont Auvergne (Clermont-Ferrand) - ARTeHIS – CNRS UMR 6298, Dijon.
Martine Jullian, Maître de conférences honoraire en histoire de l’art médiéval à l’Université Pierre Mendès France de Grenoble.
Annie Regond, Maître de conférences honoraire en histoire de l’art moderne à l’Université Clermont Auvergne - Centre d’Histoire Espaces et Cultures - Clermont-Ferrand.
Alessia Trivellone, Maître de conférences en histoire médiévale à l’Université Paul Valéry - Montpellier 3 – Centre d’Études médiévales de Montpellier.
Pierre Deneuve, Attaché de Conservation du Patrimoine à la ville d’Issoire, Responsable adjoint du Centre d’art roman Georges-Duby d’Issoire.
Jean-Luc Fray, Professeur d’histoire médiévale à l’Université Clermont Auvergne – Centre d’Histoire Espaces et Cultures, Clermont-Ferrand.
Sébastien Fray, Maître de conférences en histoire du Moyen Âge à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, LEM-CERCOR UMR 8584
Christian Gensbeitel, Maître de conférences en histoire de l’art médiéval à l’Université Bordeaux-Montaigne, IRAMAT - UMR 5060
Christian Karoutzos, Adjoint à la culture à la ville d’Issoire et secrétaire de l’association Terres Romanes d’Auvergne.
David Morel, Docteur en histoire de l’art et archéologie médiévale de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand - Ingénieur de recherches en archéologie médiévale, bureau d’investigations archéo-logiques Hadès, Cournon d’Auvergne.
Éric Sparhubert, Maître de conférences en histoire de l’art médiéval à l’Université de Limoges, CRIHAM – EA 4270
Renseignements pratiques
Le voyage, les repas et le logement des communicants sont pris en charge par l’association Terres Romanes d’Auvergne sous couvert du rendu effectif de la contribution au volume d’actes. La publication des actes est assurée par l’Alliance Universitaire. Une excursion prévue le dimanche 22 octobre, dont le programme précis reste à définir, vous sera également offerte.
Le colloque sera organisé sur deux journées, les 12 et 13 octobre 2018 à la salle Claude-Nougaro d’Animatis de la ville d’Issoire, située 2 rue Paul-Fournet, 63500 Issoire (Puy-de-Dôme – France).
Les frais de déplacement vous seront remboursés sur les bases suivantes :
Avion : remboursement des frais réels sous couvert d’une prise de billet en classe économique anticipée et après accord préalable de notre part.
Train : remboursement d’un voyage en 2e classe, trajet direct à privilégier ou, à défaut, correspondances limitées.
Véhicule personnel : remboursement sur la base des indications fournies par le site internet ViaMichelin, avec les options suivantes : Trajet recommandé par ViaMichelin pour une voiture compacte roulant au Sans Plomb 95. Prix des carburants basé sur les données fournies par le site gouvernemental au moment du colloque et sur les tarifs des distributeurs locaux. Péages autoroutiers inclus. L’option « voir
cette feuille de route », puis « note de frais » du site Via Michelin vous permettra d’imprimer votre estimation et de nous l’adresser.
N.B : Les frais de transport d’un accompagnant ne sont pas pris en charge.
L’organisation assurera la réservation des hébergements, ainsi que la fourniture des repas du vendredi soir et du samedi midi. Vos frais d’hébergement seront pris en charge à partir du vendredi midi jusqu’au dimanche matin pour les communicants résidant en France, ou du jeudi soir au lundi matin pour les ressortissants européens ou extra-européens.
Pour tout complément d’information, contactez : David Morel : davbmorel@gmail.com, Nathalie Monio : nathaliemonio@gmail.com
Une des prochaines rencontres scientifiques organisées au nom du réseau Ménestrel aura lieu au Canada les 21 et 22 octobre 2019.
Intitulé "Le numérique et les études médiévales : enjeux pédagogiques et formation par la recherche", ce colloque est organisé par Kouky Fianu (univ. d’Ottawa), Davide Gherdevich (DYPAC, univ. de Versailles-Saint-Quentin, univ. de Paris-Saclay), Pierre Chastang (DYPAC, univ. de Versailles-Saint-Quentin, univ. de Paris-Saclay), Hélène Noizet (univ. de Paris-1), Stéphane Lamassé (univ. de Paris-1), Francis Gingras (univ. de Montréal) et Benjamin Deruelle (univ. du Québec à Montréal).
La date limite de réponse à l’appel à contribution est le 15 décembre 2018 ; il faut adresser sa proposition à Davide Gherdevich.
Argumentaire et appel à contribution.
Macerata, 5-6 octobre 2020
Dans le dictionnaire Littré (Paris, Hachette, t. 2, 1874), le mot « esclandre » est ainsi défini : « Bruit scandaleux à propos de quelque accident fâcheux, désagréable ». L’esclandre est en effet relié à ce qui fait du tapage et éclate au grand jour, mais aussi à l’attitude de celui/celle qui agresse et querelle publiquement quelqu’un. Chez La Fontaine, l’esclandre se rapproche de la rixe ou bien de l’attaque menée contre quelqu’un qui n’est pas en mesure de se défendre.
Dès le début, l’emploi du mot esclandre est donc amphibolique : d’un côté, il indique le comportement immoral qui suscite l’émoi de ceux qui assistent à un spectacle reprochable ; de l’autre, il fait référence à tout acte relevant d’une agressivité recherchée, afin de brouiller les pistes. Littré cite l’exemple suivant de Jean Froissart (XIVe siècle) : Et tous ces appareils et l’esclandre qui s’en faisoit estoient pour retraire hors le duc de Lancastre et sa route du royaume de Castille (II, III, 40).
Cette ambiguïté remonte probablement à l’étymologie même du mot, σκάνδαλον /’skandalon/, qui signifie l’obstacle ou le piège (au sens matériel comme au figuré) posé pour faire tomber son rival ou sa proie. Le sens de scandale – ce qui suscite réprobation – est postérieur, mais le terme garde toujours l’aspect d’attaque ou de provocation insidieuse qu’il avait au début. En latin aussi, le sens originel est celui d’obstacle contre lequel on bute, de quelque chose qui s’interpose sur notre chemin.
En italien, comme en latin et en français, scandalo indique tout d’abord ce qui fait obstacle, qui nous empêche de procéder ou qui nous fait tomber. Sur le plan spirituel, scandalo est l’obstacle posé expressément pour faire tomber quelqu’un, pour l’induire au péché. Le scandale a donc un côté ’actif’ – adopter un comportement qui nuit à autrui, le poussant à pêcher – et un côté ’passif’ – le fait de se scandaliser, de s’indigner, ce qui est également un péché, puisque celui qui est innocent ne voit pas le mal partout. On peut rappeler à ce sujet que dans l’Evangile de Mathieu (7, 1-23), les pharisiens accusent le Christ de ne pas respecter la tradition d’un point de vue éminemment formel et se scandalisent lorsqu’il réplique que ce sont eux qui ont hypocritement manipulé les commandements de Dieu.
Le colloque Esclandre/Scandalo, dont les contributions seront réunies dans le n° 2 de la collection Regards croisés, entend explorer les différentes facettes d’esclandre/scandalo dans la littérature et les arts, en France comme en Italie, depuis le Moyen Age jusqu’à l’âge contemporain. Qu’est-ce que l’esclandre dans la représentation artistique ? Ce n’est pas simplement faire étalage de comportements non admis par la morale courante ou mettre en scène l’obscénité ; il s’agit plutôt de briser consciemment certains ’tabous’ relevant de conventions dans le domaine des genres pratiqués, des canons établis. Si l’esclandre est un objet auquel on se heurte, on peut classer sous cette notion toute provocation visant à remettre en question les stéréotypes culturels et sociologiques, les techniques rhétoriques, le principe d’imitation et l’idée même de la finalité de toute création artistique : il s’agira alors du sens actif du mot. D’un autre côté, l’esclandre est aussi la résistance aveugle ou hypocrite contre toute forme de modification, de changement qui pourrait ébranler le statut de monopole culturel, littéraire, idéologique, politique, de groupes ou d’individus : ce sera alors le sens passif qui sera exploré (le fait d’être scandalisé.e.s).
Plusieurs angles d’attaque sont proposés :
1. Esclandre en tant que réaction à des comportements considérés comme inadmissibles, voire nuisibles aux formes de pouvoir confortablement assises. Lorsqu’Alberti, dans sa Protesta, attaque les juges du « Certame Coronario », qui, en 1441, refusèrent de décerner le prix aux concurrents de la compétition en langue italienne, il attaque l’attitude scandalisée des humanistes florentins, persuadés que le vulgaire italien n’avait aucun avenir car seul le latin pouvait prétendre au statut de langue culturelle, et qui, sur la base de ces convictions, boycottèrent la manifestation.
2. Esclandre comme remise en question de codes et principes hérités de la tradition, relativement à la fonction de la littérature. Le scandale constitué par la publication du Décaméron réside moins dans la représentation de l’adultère ou de la sexualité (d’ailleurs bien présents dans toute la littérature médiévale), que dans l’affirmation de l’idée de littérature comme delectare et non comme docere, ce qui va à l’encontre d’une tradition puisant ses sources dans l’Antiquité et adoptée par le Christianisme. Du coup, le scandale est celui que déclenchent certaines œuvres novatrices en leur temps, comme par ex. les pièces théatrales de Victor Hugo : la « Préface de Cromwell » (1827) théorise et défend avec virulence de nouveaux stylèmes formels et une nouvelle poétique ; on peut songer aussi à la « bataille d’Hernani » (1830), tout comme au scandale provoqué par la mise en scène de Ruy Blas (1838), toujours de V. Hugo. La mort de Sardanapale de Delacroix, en 1827, fait scandale par son bouleversement des « règles de la peinture », s’accompagnant de la représentation de la cruauté non dépourvue d’une sensualité troublante. On peut également évoquer les romans de certaines écrivaines africaines francophones (Mariama Bâ et Ken Bugul en premier), qui, au début des années 80, en donnant la voix aux femmes dans l’espace publique, rompent avec certains tabous et schémas tracés par la culture dominante.
3. Esclandre comme remise en question de principes fondateurs de la vie en société. André Gide avec L’immoraliste (1902), Les caves du Vatican (1914), Les nourritures terrestres (1897 mais republié en 1927 avec une préface de l’auteur), propose un rejet de toute morale contraignante ; sa célèbre phrase dans Les Nourritures terrestres, « Familles, je vous hais », explique bien l’anathème qu’il prononce contre une société repliée sur des valeurs qu’il considérait comme dépassées. Dans la même période, Le diable au corps de Radiguet fait scandale à travers une histoire d’amour qui non seulement est adultère, mais se heurte au patriotisme affiché lors de la première guerre mondiale et au style de vie de la petite bourgeoisie.
4. Esclandre comme moteur et dynamique d’un débat explicite, mené autour de points de vue qui s’affrontent. Au XVe siècle, la « querelle des femmes » oppose les tenants d’un idéal courtois périmé, condamnant l’image d’une « belle dame sans mercy » (comme celle chantée par Alain Chartier), et ceux ou celles qui défendent l’image de la femme (Christine de Pizan, Martin Le Franc) ; à la fin du XVIIe siècle, la « querelle des anciens et des modernes » met en perspective les points de vue d’écrivains qui voudraient s’affranchir des modèles d’une littérature encore imprégnée de canons classiques. En ce sens, au XVIIIe siècle, la polémique Orsi-Bouhours, où s’affrontent les partisans du français en tant que langue coïncidant avec la raison cartésienne et les partisans de l’italien, langue expressive et libre sur le plan syntaxique, mais également soucieuse d’une tradition remontant jusqu’à Dante, est le symptôme de la tension entre deux pays, l’un exerçant sa suprématie culturelle, l’autre en quête d’identité et désireux d’affirmer son indépendance au prix du rejet de la culture de son voisin.
5. Esclandre comme représentation – relevant de l’ironie, de la technique du straniamento/distanciation – de situations, individus ou objets, destinée à dénoncer les stéréotypes culturels, les idées reçues, les préjugés de toute sorte. On peut citer à titre d’exemple la représentation de la foule pendant l’assaut aux fournils dans les Promessi Sposi : le « scandale » de l’émeute est mis en scène par le biais de la représentation déformée des individus et des objets qui deviennent, par-là, méconnaissables. La déformation des signes est particulièrement évidente dans le genre médiéval de la fatrasie, habité(e) par toutes sortes de bêtes, baleines ou batraciens, qui met le langage à rude épreuve et peut en quelque sorte rappeler certaines images – scandaleuses en ce sens – des peintures de Jérôme Bosch. L’esclandre se prête aussi à la dramatisation, par sa mise en scène dans le théâtre médiéval (moralités, sotties..).
6. Esclandre comme usage non conventionnel de la langue et des codes formels de la représentation : l’attaque menée par Dante dans la Comédie au clergé corrompu s’appuie à la fois sur les comportements intolérables de l’Église et l’emploi d’un sarcasme acéré. C’est ce langage qui fait scandale, car la dénonciation de la corruption ecclésiastique n’est pas en elle-même une nouveauté entre XIIIe et XIVe siècles. Le langage est d’ailleurs le terrain idéal pour toute expérimentation formelle et signifiante : l’accumulation et la recherche lexicales caractérisent la langue de Joris-Karl Huysmans, qui, en rupture avec le naturalisme de Zola et ses « Soirées de Medan », signe un roman décadent tout à fait exceptionnel : À rebours. Le scandale est parfois dans l’or