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Intruments de travail

  • Présentation

    Véronique JULEROT, 26 septembre 2012 | 25 janvier 2013

    Parmi les instruments de travail utiles à la connaissance du Paris médiéval, nous pointerons plus particulièrement les instruments bibliographiques, les index et les inventaires, et enfin les cartes et plans.
    _ Les premiers constituent les principaux gisements bibliographiques contenant des études historiques sur Paris, principalement médiévales, mais pas uniquement. Les deuxièmes correspondent à des outils de recherche bibliographique ou documentaire sur un thème particulier, tel que la littérature ou l’université. Les troisièmes renvoient soit directement à des documents cartographiques de l’époque moderne ou du XIXe siècle (étant entendu que l’époque médiévale n’en a pas produits), soit à des sites mettant en correspondance ces anciens plans avec l’espace actuel, permettant ainsi de localiser un lieu médiéval.
    Par ailleurs, plusieurs catalogues prosopographiques sont en cours de constitution dans différents projets de recherche : nous les indiquerons lorsqu’ils seront accessibles à tous en ligne.


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  • Instruments bibliographiques

    Véronique JULEROT, 17 juin 2015 | 25 janvier 2013

    - Bulletins de la Société de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France (de 1874 à 1937)
    Les bulletins sont disponibles sur Gallica de 1874 à 1940-41, et sur Archives.org.

    - Mémoires de la Société de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France
    Trois adresses permettent d’accéder aux pages du site archive.org ou au site de la BnF Gallica, sur lequel sont consultables les mémoires de 1875 à 1911. Sur le site de la société, on peut télécharger les tables des publications, classées pour plusieurs années par ordre alphabétique, depuis le tome 1 (1874) jusqu’à 2003.

    - Bibliographie sur l’histoire du parlement de Paris
    Le Centre d’Étude d’Histoire Juridique (CEHJ), dont les locaux sont situés aux Archives nationales, met à la disposition des chercheurs, entre autres instruments de travail, cette bibliographie d’histoire du Parlement aux siècles médiévaux et modernes.

    - Base bibliographique sur Paris au Moyen Âge
    Cette base est administrée par Marc Nortier et propose plus de 3 000 références pour l’étude de la capitale du Ve au XVe siècle. Elle peut aussi être alimentée par les suggestions des visiteurs du site.

    - Cour de France.fr
    « Cour de France » est un espace de publication pour des études scientifiques et documents historiques sur la cour de France, de ses origines au XIXe siècle. Le site accueille des travaux de chercheurs jeunes ou confirmés de toutes les disciplines et de plusieurs langues. Le site sert en outre de portail ; il établit des liens vers plus de 1800 articles et documents historiques disponibles en libre accès sur Internet.


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  • Index et inventaires

    Julie CLAUSTRE, Véronique JULEROT, 21 octobre 2019 | 25 janvier 2013

    - ARLIMA

    Les Archives de littérature du Moyen Âge (ARLIMA) ont été fondées à l’intention des étudiants et chercheurs spécialistes de cette période. Elles constituent une aide précieuse pour élaborer une bibliographie sur un auteur ou un texte, cette tâche étant de plus en plus ardue, en raison de la multiplication non seulement des publications mais également des outils bibliographiques imprimés et électroniques à leur disposition.

    - Base CartulR de l’IRHT Institut de Recherche et d’Histoire des Textes.

    cartulR - Répertoire des cartulaires, Paul Bertrand dir. Orléans-Institut de Recherche et d’Histoire des Textes , 2006. (Ædilis, Publications scientifiques, 3). Base. Première version, décembre 2006.

    - Base BORA

    La base BORA, pour « Base d’Orientation et de Recherche dans les Archives », est accessible à partir du moteur "collections" du Ministère de la Culture. Elle entend recenser tous les fonds privés conservés dans des organismes publics ou privés. Par exemple, en l’état de cette base appelée à s’enrichir, une recherche avec le mot « censier » fait apparaître deux censiers franciliens conservés au AD de l’Essonne.

    - Opération Charles VI

    La base de données "Charles VI" mise en ligne sur ce site offre des renseignements sur les personnes actives sous le règne de Charles VI (1380-1422) dans le royaume de France. Elle est le produit de "l’Opération Charles VI", un programme de recherche du Laboratoire de Médiévistique occidentale de Paris (LAMOP), initié en 2001 (la base de données a été mise en ligne en 2005, après une présentation à l’Institut de France). Elle a pour but de recenser les personnes qui ont déjà été l’objet de recherches biographiques, afin de faciliter la coopération entre chercheurs, de faire connaître les corpus prosopographiques déjà constitués, et de signaler les sources déjà explorées.

    - Studium Parisiense

    Ce projet a pour objectif la réalisation d’un dictionnaire prosopographique et biobibliographique des écoles parisiennes depuis leur origine au XIIe siècle jusqu’à la fin du Moyen Âge et au-delà. Il est réalisé dans le cadre du LAMOP (Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris).

    - Centre d’Étude d’Histoire Juridique (CEHJ)
    Le CEHJ met à la disposition des chercheurs des fichiers et des bases de données en ligne qui indexent les registres du parlement de Paris.
    Compte tenu du fait que les Parisiens et leurs biens sont bien représentés dans les affaires traitées par le Parlement, ces fichiers recèlent un intérêt spécifique pour les historiens de Paris. Il faut noter qu’ils sont d’abord tournés vers une exploitation d’histoire du droit, d’où le choix prédominant, effectué dès son origine par le CEHJ, d’une indexation des matières juridiques illustrées par les procès. On soulignera particulièrement l’intérêt des fichiers onomastiques et/ou toponymiques dactylographiés (registres X1a 11-47, 1343-1400, registres X1a 9190-9200) ou informatisés (X1a 48-68, 1400-1436). L’indexation onomastique des registres d’arrêts du Parlement civil est ainsi continue pour les années 1343-1436, même si une partie seulement de cette indexation est disponible en ligne. Outre des fiches de dépouillement analytique, des fichiers méthodiques par matières existent : indexation matières dans le fichier manuel dit « fichier Timbal » pour les registres X1a5-11 (1319-1350), indexation matières de registres du Parlement criminel X2a 1 et 2 (1311-1328) ; indexation matières des Olim (arrêts rendus de 1254 à 1319), index matières des registres X1a 17-21 (1361-1369), X1a 31-38 (1381-1391) et X1a12-13 (1347-1358).

    - Parlement(s) de Paris et d’ailleurs. XIIIe-XVIIIe s.

    Ce blog de recherche interactif est administré par Isabelle Brancourt. Il a pour sujet - comme son nom l’indique - les Parlements, mais la cour parisienne y occupe une place de choix. On peut y poser des questions, y lire de nombreux articles, consulter une bibliographie consacrée au thème des parlements Bibliographie sur les parlements ainsi que le programme du séminaire qu’Isabelle Brancourt co-dirige avec Frédéric Gabriel et Carine Jallamion sur « Parlement(s) et cours souveraines ».

    - Bases Mérimée (architecture), Palissy (mobilier), Mémoire (images)

    Une seule page d’accueil permet d’accéder à ces bases du ministère de la culture, régulièrement alimentées par les conservateurs du patrimoine et destinées à présenter le patrimoine architectural et mobilier. Paris y a donc sa place même si celle-ci n’est pas très importante. Il faut y faire des recherches par nom du monument ou de l’objet recherchés.

    Selon les cas, le dossier est plus ou moins détaillé. Les critères de recherche correspondent au vocabulaire scientifique établi par les services de l’inventaire depuis plusieurs décennies et, de ce fait, les bases sont peu souples d’utilisation.


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  • Cartes et plans

    Véronique JULEROT, 15 mars 2013 | 25 janvier 2013

    Parmi les sites proposés dans cette rubrique, certains ne présentent aucune source médiévale, mais des sources postérieures utiles cependant à l’étude du Paris médiéval.

    - ALPAGE
    ALPAGE, pour AnaLyse diachronique de l’espace urbain PArisien : approche GEomatique, est un programme de recherche initié en 2006 et coordonné par Hélène Noizet, membre du LAMOP. Son objectif est de créer un système d’information géographique sur l’espace parisien pré-industriel. Non seulement le site met à la disposition du chercheur des plans de Paris à différentes époques, mais encore permet de créer sa propre carte en y insérant les éléments de son choix. Il faut pour cela cliquer sur le lien en bas de la page d’accueil : plateforme cartographique de Paris au Moyen Âge.

    - Carte de Cassini (XVIIIe siècle)
    Ce site est la mise en scène de deux siècles d’évolution des territoires et des populations communales appuyés sur la représentation du paysage français du XVIIIe siècle réalisée par les équipes Cassini. Il met en relation trois types de données :

    • une base de données administratives et démographiques communales ;
    • un fonds des limites administratives de la France actuelle (BD-Carto, IGN) ;
    • un fonds cartographique de la France du XVIIIe siècle (Carte de Cassini).

    - Archives numérisées de Paris. Archives parisiennes en ligne
    Ce site met à disposition environ 6 millions d’images, sources généalogiques et documents iconographiques postérieurs au Moyen Âge, dont des plans parcellaires parisiens du XIXe siècle.

    - Atlas historique de Paris
    Site créé par Michel Huard Architecte-urbaniste.
    L’approche scientifique de l’évolution des différents types d’occupation du sol, ou la construction d’un SIG (système d’informations géographiques) fondé sur des données spatiales géo-référencées, n’ont pas intéressé l’auteur de ce travail. Amateur passionné par les cartes et l’histoire de Paris, il vise plus simplement et plus traditionnellement à donner à voir de façon suggestive l’évolution d’un site et d’un paysage.

    - Cartographie parisienne
    Site créé par Christian Gennerat.
    Le but de ce site est d’apporter une aide à tous ceux qui cherchent à établir une correspondance entre la topographie et la description des lieux faite dans des documents anciens, qu’ils soient d’origine historique ou littéraire. Cela concerne en particulier les généalogistes, mais aussi tous ceux pour qui les lieux et l’histoire sont indissociables. Pour l’instant, on se limite à la période allant de Louis XIV à la fin du Second Empire.


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  • « Prix, salaires et fortunes à Paris (13e-15e s.) : outils pour une histoire économique »

    20 février 2015

    Depuis 2004, dans le cadre du séminaire de l’IRHT sur l’histoire de Paris, Caroline Bourlet a fédéré un groupe de chercheurs autour d’un projet éditorial sur les sources économiques de l’histoire parisienne. Il s’agissait de donner les clés permettant de comprendre et d’utiliser différents types de documents pour étudier les prix, salaires et fortunes à Paris à la fin du Moyen Âge. Si l’entreprise de publication n’a pas été menée à son terme, certains chapitres ont néanmoins été travaillés continûment dans le cadre du séminaire : des pans entiers de l’ouvrage envisagé ont ainsi été rédigés. Comme ils fournissent des renseignements précieux et détaillés sur des réalités compliquées, et qu’ils ont leur autonomie propre, les auteurs des chapitres concernés se proposent de publier ici ces textes sous licence Creative Commons 2.0 BY-NC-ND. De l’entreprise collective initiale, 7 chapitres seront progressivement mis en ligne. Est indiqué ci-dessous l’auteur principal et le nombre de pages de chaque chapitre :
    - 1. Introduction – historiographie : Caroline Bourlet (3 p.)
    - 2. Le marché des denrées : Caroline Bourlet (16 p.)
    - 3. Le marché du travail : Robert Braid (14 p.), Elisabeth Lalou (5 p.)
    - 4. La monnaie : Marc Bompaire (14 p.).
    - 5. Les sources fiscales : Caroline Bourlet (20 p.)
    - 6. Les sources foncières : Boris Bove (34 p., 2 pl.) ; Lexique
    - 7. Les sources judiciaires : Julie Claustre (33 p.)


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  • Lexique : vocabulaire du marché foncier

    Boris BOVE, 20 février 2015

    A _ B _ C _ D _ E _ F _ G _ H _ L _ M _ O _ P _ S _ T _ V

    -> Les sources foncières : Boris Bove (34 p., 2 pl.)


    Accensement
    Action, pour un seigneur de bailler à cens une terre.

    Alleu
    Désigne en théorie une terre sur laquelle la propriété n’a pas été démembrée (ce serait une terre sans seigneur exploitée directement par son propriétaire). Mais en pratique, les terres désignées à Paris comme alleux sont en fait de petites seigneuries laïques indépendantes dont le seigneur n’est vassal de personne, mais qui sont loties de tenures.

    Amende
    Peine pécuniaire punissant une infraction aux ordonnances, prononcée à la suite d’un jugement qui en fixe le montant.

    Amortissement
    Droit de mutation exigé par le seigneur pour ensaisiner un établissement ecclésiastique bénéficiaire d’une tenure. Ce droit est un dédommagement par anticipation de la perte des droits de mutation à venir, puisque l’acquéreur est une personne morale qui ne transmet pas ses biens par héritage.

    Arrérages
    Ce qui est dû, échu d’une rente ou loyer non payé. La lettre de criée précise avec la ou les rente(s) revendiquée(s), la somme des arrérages et parfois le nombre de termes en défaut de paiement.

    Bail à rente
    Action par laquelle le propriétaire utile (et parfois éminent) d’une terre ou d’un immeuble le cède en échange d’un revenu fixe annuel.

    Cens
    Voir rente.

    Censier(s)
    Désigne le seigneur qui perçoit le cens, par métonymie le registre où les versements sont consignés (un censier), et par extension les personnes qui perçoivent des rentes immobilières sur une maison (les censiers, dits aussi rentiers).

    Censitaire
    Tenancier qui prend un immeuble à cens. C’est le propriétaire utile de l’immeuble.

    Censive
    1. Au début du XIIIe siècle, ce terme désigne une tenure concédée par le seigneur moyennant un cens. Il suit donc le sens classique que les historiens donnent à ce terme à partir de la documentation de l’époque.
    2. A la fin du siècle, il désigne dans les documents médiévaux parisiens l’espace où le seigneur exerce ses droits éminents sur le sol, le bâtiment et les hommes, il est donc synonyme de seigneurie ou fief.

    Chef-cens
    Voir rente seigneuriale. Ainsi qualifié parce qu’il est le premier de la liste des rentes grevant une maison.

    Conquest
    Qualification d’un bien acheté, par opposition à un bien reçu en héritage.

    Constitution de rente
    Action par laquelle le propriétaire utile d’une terre ou d’un immeuble obtient la cession d’un capital en échange du versement annuel d’un revenu au bailleur de fonds. La rente est gagée sur la terre ou l’immeuble et peut donner lieu à une procédure de criée de la maison.

    Crier une maison
    Procédure de confiscation d’une maison dont le propriétaire ne paie pas les rentes.

    Crois de cens
    Voir rente (immobilière).

    Cueilloir
    Registre dans lequel sont inscrites les sommes reçues au fur et à mesure de la perception (au moment de la cueillette) du cens.

    Déguerpissement
    Procédure juridique au cours de laquelle un propriétaire accablé par le poids des charges qui grèvent sa maison renonce à sa propriété en demandant le déguerpissement : il remet alors les clefs au représentant du seigneur en présence de témoins. En renonçant au droit de posséder sa maison, il se libère du paiement des charges, hormis celles dues avant cette date.

    Dépouille
    Moisson d’une terre agricole ou coupe d’un bois.

    Détenteur
    Voir censitaire.

    Droits seigneuriaux
    Ils sont divers et reflètent les origines variées des seigneuries. Ils sont le signe de la « domination » du seigneur sur tout ce qui existe et se passe dans sa seigneurie et lui assurent des revenus, des honneurs et des privilèges. Le cens et les lods et ventes (chef-cens ou fonds de terre), acquittés par les tenanciers, reconnaissent son droit éminent sur le sol. Les droits de justice et de police (voirie), les péages et les taxes perçues sur le transport et la consommation de vin (criage, chantelage, rouage) et les banalités du four et du pressoir relèvent du pouvoir politique qu’il exerce sur ses terres, c’est à dire de sa seigneurie banale. Ces redevances, à l’origine en nature, sont converties en numéraire avant le XIIIe siècle. Les banalités dont jouissaient les seigneurs hauts justiciers se sont adaptées à la ville. Depuis Philippe Auguste, les fourniers et boulangers ont pu librement construire des fours pour répondre à la demande, mais ils devaient acquitter une redevance annuelle dit « gueule de four ». Les étals qui empiétaient en partie sur la rue devaient aussi acquitter une taxe annuelle versée au seigneur haut justicier quand celui-ci possède aussi les droits de voierie.

    Échange
    Il est possible d’échanger des biens et des rentes. C’est une procédure avantageuse car elle évite de payer des droits de ventes, puisqu’elle n’est pas onéreuse ; seul le droit de saisine est dû.

    Ensaisinement
    Pour toute transaction foncière onéreuse, le seigneur du sol peut exiger de l’acheteur un droit de saisine, fixe (12 deniers), et un droit de mutation (qualifié de ventes) négociable, en général équivalent à 1/12e ou 1/20e du prix de vente. Après paiement, le seigneur délivre à l’acheteur des lettres de saisine. Si l’acheteur refuse de demander ces lettres – et de payer – le seigneur peut procéder comme si celui-ci ne payait pas le cens. L’ancien propriétaire se « dessaisit en la main » du nouveau propriétaire lors de l’enregistrement de l’ensaisinement auprès du seigneur du sol.

    Fief urbain
    Pour les seigneuries, le terme de fief devrait renvoyer à la seigneurie banale, celui de censive à la seigneurie foncière (après le XIIIe siècle) et celui d’alleu à une propriété libre de tout lien vassalique, mais les chartes emploient indifféremment ces termes, avec celui de terre Untel. Seules les taxes perçues et l’existence d’un hommage peuvent déterminer la nature exacte de la propriété éminente d’une terre.

    Fonds de terre
    Voir rente (seigneuriale ou foncière). Ainsi qualifié parce qu’il est récognitif de la propriété éminente du sol par le seigneur.

    Garnir ou quitter
    Obligation intimée par les censiers au propriétaire d’une maison qui ne paie pas les rentes. Il doit la meubler, c’est-à-dire donner des gages permettant de rembourser les arrérages, ou la quitter, c’est-à-dire abandonner son droit de propriété.

    Héritages
    Patrimoine foncier par opposition aux biens meubles (lat. capitalia). La valorisation, dans l’idéologie féodo-seigneuriale, de la fixité de l’immobilier explique ce rattachement sémantique mais également le sort juridique et fiscal particulier dans la transmission des biens fonciers, moins librement disponibles.

    Hôtise
    Tenure accensée pour un cens avantageux par le seigneur pour attirer des tenanciers (« hôtes ») susceptibles de mettre en valeur son domaine.

    Lettre de criée
    Voir arrérage..

    Livre ou livrée de terre
    Étendue de terre capable de rapporter au propriétaire une rente d’1 £.

    Louage
    Le mot désigne la location d’une maison ou d’une partie de maison. Il désigne aussi, dans la description d’une maison les corps de logis qui sont loués. Enfin il peut désigner aussi le montant du loyer.

    Maison
    Les textes disent aussi hôtel ou manoir sans qu’une réelle différence entre ces mots apparaisse. Ces termes désignent les parties bâties et les espaces non bâtis, préau, cour, jardin. C’est l’ensemble qui est vendu ou baillé à rente. Ce que confirme la formule « avec toutes ses appartenances et dépendances ».
    Mais la vente peut porter sur une partie de cet ensemble, comme un corps de logis dit souvent d’hôtel, une ou plusieurs pièces dites « chambres », un jardin, une allée, un bâtiment annexe comme une écurie dite souvent « étable a mettre les chevaux », éléments d’une maison vendus séparément et rattachés à une autre maison mitoyenne. Une maison peut être totalement partagée en deux ou trois lots, par exemple quand plusieurs héritiers sont propriétaires et qu’ils veulent modifier alors la disposition des lieux. Inversement, plusieurs maisons peuvent être aussi réunies en un seul immeuble possédé par un seul propriétaire. Ces modifications doivent être connues du seigneur foncier pour que puissent être établis sur quoi portent, désormais, le fond de terre et éventuellement les rentes.

    Masure
    En ville, désigne une maison en très mauvais état qui demande d’importantes réparations pour être habitable. A la campagne, désigne sans notion péjorative le terrain entourant la maison, comprenant la place (où sont les bâtiments), ainsi que la cour et courtil, et mesurant en moyenne ½ arpent (2500 m2).

    Menu cens
    Voir rente seigneuriale.. Ainsi qualifié parce que le cens imposé par le seigneur a rarement été réévalué et a été dévalorisé par l’inflation.

    Modération
    Diminution des charges ou des droits dus, accordée à titre exceptionnel par le seigneur du sol.

    Opposition
    Procédure juridique par laquelle les censiers et le propriétaire s’opposent à la criée d’une maison pour conserver leur droit. Ils déclarent le montant de leur rente et celui des arrérages et leurs droits sont classés, au terme de la procédure, selon leur antériorité ou leur postérité.

    Preneur
    Voir censitaire.

    Propriétaire
    Voir censitaire.

    Rente
    Revenu fixe et régulier assigné sur une source de profit, qu’elle provienne d’un immeuble bâti (rente seigneuriale, rente immobilière) ou d’une institution (rente institutionnelle).
    Se dit aussi du revenu tiré d’une terre. Pour les rentes assises sur des bois, on parle de dépouille ou valeur de la coupe. Pour les rentes assises sur des terres agricoles, on parle de livres de terres ou livrées de terre.

    Rente immobilière
    Dite aussi cens, crois de cens, sur-cens. Revenu assigné sur un immeuble. Elle a diverses origines : bail à rente ou constitution de rente. À partir du XIIIe siècle, elle est perpétuelle, divisible et vendable. Elle est en général perçue aux quatre termes accoutumés de Paris (1er oct., 25 déc., Pâques, 24 juin) et porte sur la maison et non sur le sol lorsque la parcelle est bâtie, par conséquent elle peut disparaître avec le bâtiment qui la supporte ou en cas de déguerpissement du propriétaire utile : le seigneur foncier peut récupérer le bien après avoir fait crier la maison.

    Rente institutionnelle
    Revenu assigné sur une source de revenus générée par une institution seigneuriale (Prévôté de Paris, Halles, boîte aux Poissons), municipale (Prévôté des marchands) ou royale (Trésor). Les rentes sur le Trésor peuvent être viagères (ad vitam) ou perpétuelles (ad hereditatem).

    Rente seigneuriale ou foncière
    Dite aussi cens, chef-cens, menu cens, vieux-cens, fond de terre. Redevance due par un tenancier (dit aussi censitaire ou propriétaire), au seigneur de la terre qu’il possède. Le terme primitif est celui de « cens », mais on utilise de plus en plus celui de « cens principal, chef-cens, menu-cens ou fonds de terre » pour le distinguer des rentes créées par le censitaire que l’on peut aussi appeler « cens ». La concession d’une terre « à cens » est le fait du seigneur, qui met ainsi en valeur son domaine en abandonnant la propriété utile mais en conservant la propriété éminente, tandis que la concession « à rente » est celui du tenancier (voire du seigneur) qui abandonne une large part de l’usage et des droits de propriété en échange d’un revenu. Le cens est fixe, mais il peut être réévalué à l’occasion d’un amortissement ou du déguerpissement du censitaire.

    Rentiers
    Voir censier.

    Ruineuse, vide et vague
    Se dit d’une maison abandonnée qui a perdu une grande partie de sa valeur.

    Saisine (droit de)
    Voir ensaisinement.

    Se dessaisir en la main de
    Voir ensaisinement.

    Seigneurie
    Voir fief.

    Servitude
    Obligation grevant la propriété ou plus généralement l’usage privé dans un but d’intérêt général. Les baux à rente et les lettres de criées mentionnent pour les conserver les « droiz de veues, moictoieries, aigoustz, enclaves, et autres servitudes » des parcelles voisines.

    Sur-cens
    Voir rente immobilière

    Tenure à cens
    Terre dont la propriété utile est concédée par un seigneur en échange d’une redevance annuelle fixe (ou cens) récognitive de sa propriété éminente. Le cens est surtout payé en argent dans la ville, mais il peut l’être exceptionnellement en nature. La propriété de cette terre est perpétuelle et héréditaire dès le XIIe siècle. Elle est transférée aux héritiers sans payer de droits. Cette terre est aliénable librement au XIIIe siècle en échange du paiement d’un droit d’ensaisinement et de vente au seigneur et d’un droit d’amortissement si le bénéficiaire est une personne morale. Au début du XIVe siècle, la situation du censitaire est assimilée à celle du propriétaire : il peut démolir sa maison, transmettre librement sa propriété sans taxe, la vendre ou l’échanger sans consulter le seigneur, la grever de rentes constituées et la bailler à rente, et le seigneur ne peut exiger une vente à son bénéfice.

    Termes
    Date d’échéance pour le paiement des charges dues. Les « termes accoutumés à Paris » sont au nombre de 4 et commencent à la Saint Rémi : Saint Rémi (1er octobre), Noël, Pâques, Saint Jean-Baptiste (24 juin).
    Mais on trouve aussi d’autres termes : Chandeleur (2 février), Notre-Dame (25 mars ou 15 août), Ascension, Toussaint (1er novembre), Saint Martin d’hiver (11 novembre)… et d’autres combinaisons : Saint Jean-Baptiste, Noël, Pâques ; Toussaint, Chandeleur, Ascension…
    Par extension, désigne le paiement dans « terme d’arrérage » ou « défaut de X termes »

    Terre Untel
    Voir fief

    Ventes
    Voir ensaisinement

    Vieux-Cens
    Voir rente seigneuriale. Ainsi qualifié parce qu’il est le plus ancien de la liste des rentes grevant une maison.

    Voirie
    Dans son sens le plus général, ce mot désigne l’ensemble des voies publiques et par extension la conservation de cet espace, afin que l’activité privée ne l’envahisse pas et n’en restreigne pas l’usage. Au Moyen Âge et jusqu’au XIXe siècle on distinguait la grande voirie de la petite, selon la nature des actes et non selon l’importance des voies. Ainsi la grande voirie concerne le respect de l’alignement de la construction, le percement des rues, la police des édifices menaçant ruine ou le rejet des déchets fécaux sur le sol de la voie publique, tandis que l’entretien et la réparation des voies (pavage et nettoyage) et les empiétements mobiles (stationnement d’objets divers) qui en perturbe l’usage sont de la compétence de la petite voirie.
    La police de la voirie est une prérogative des seigneurs détenteurs de la haute et de la moyenne justice. À Paris, représentés par leurs voyers, ils interviennent régulièrement dans les limites de leurs censives pour autoriser la construction d’auvents ou réglementer les alignements, quoique depuis la fin du XIVe siècle, le droit de voirie du roi soit censé s’exercer sur toute la capitale.


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