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Ethiopie médiévale

  • Anaïs WION, 26 septembre 2013 | 27 janvier 2016

    Ce répertoire, mis en ligne progressivement, recense et décrit les lieux et acteurs de la recherche sur l’Éthiopie « médiévale ».
    Des rubriques consacrées aux ressources documentaires et aux outils de travail sont en cours d’élaboration.

    Qu’entend-t-on par « période médiévale » quand il s’agit de l’Éthiopie ? Et de quelle Éthiopie s’agit-il ? Toute périodisation est une production consensuelle, un arrangement avec le temps pour définir des champs d’études. À ces questions, qu’aucune aire culturelle n’évite, tâchons de répondre succinctement.

    Une Éthiopie « médiévale et moderne »

    Selon les critères couramment admis, le Moyen Âge éthiopien couvre la période allant du XIIIe au début du XVIe siècle. La périodisation « classique » des périodes anciennes éthiopiennes distingue une antiquité tardive, nommée « période aksoumite », allant du IVe siècle après J.-C. jusqu’au VIIIe siècle environ. Puis viennent deux siècles qualifiés d’obscurs par manque de sources. Du XIe siècle environ jusqu’en 1270, c’est la période Zagwé, du nom donné à la dynastie qui a régné alors et pour laquelle peu de sources contemporaines nous sont parvenues. La date de 1270 marque un tournant historiographique avec l’avènement de la dynastie dite « salomonienne ». Avec une certaine continuité politique et territoriale, on voit alors se construire un état chrétien fort, qui gagne en puissance au cours du Moyen-Âge pour atteindre le fait de sa puissance au quinzième siècle.
    C’est le XVIe siècle qui est considéré comme un siècle de rupture. Une guerre de djihad est lancée en 1531 par l’imam éthiopien Ahmed ibn Ibrahim. Cette guerre de conquête ravage le royaume chrétien et modifie profondément les structures géo-politiques de la sous-région. Au même moment, l’arrivée des peuples oromo et la confrontation avec les puissances catholiques font évoluer le royaume chrétien. À partir de cette période charnière, l’Éthiopie entrerait dans une nouvelle phase de son histoire. Il est donc convenu de faire cesser là le Moyen Âge éthiopien.
    Pourtant il est malaisé de ne pas prendre en compte aussi la période suivante, dite « gondarienne » et qui dure jusqu’à la fin du XVIIIè siècle. En effet, la nature des sources produites par les Éthiopiens, en particulier manuscrites, demeurent inchangées sur l’ensemble de ces deux périodes. Le fait que l’imprimerie n’apparaisse que très tard doit être pris en compte dans cette inclusion de la période « moderne » dans une perspective de travail commune à celle des périodes « médiévales », de même que la grande stabilité des structures de pouvoir.
    Il y a ainsi une cohérence de la période XIe-XVIIIe qui fait qu’il est pertinent de considérer une « Éthiopie médiévale et moderne » sur le temps long.

    Une Éthiopie chrétienne et musulmane

    On voit combien cette périodisation s’est construite sur le cadre de l’histoire du royaume chrétien d’Éthiopie. Or l’histoire du royaume chrétien, la plus connue, est pourtant indissociable de celle des sultanats musulmans qui le bordent à l’est. Aussi n’a-t-il pas semblé pertinent ici, dans un premier temps, de les présenter séparément, d’autant plus que jusqu’à maintenant il y a une sur-représentation des études concernant les sources chrétiennes. Mais peut-être que la construction du répertoire des ressources documentaires nécessitera d’opérer une division entre monde chrétien et monde musulman.


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