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Par sources

  • Présentation

    Boris BOVE, 18 novembre 2017 | 25 janvier 2013

    Recensement des vues de la ville et des événements qui s’y sont déroulés. Les deux catégories se recoupant largement, les sources sont classées par ordre chronologique.

    On trouvera la plupart des images médiévales relatives à Paris dans :
    - MULLALLY Evelyn, Guide de Paris au Moyen Age, Paris, Biro & Cohen ed - Ed. du patrimoine, 2011.
    Cet ouvrage édite et décrit précisément 54 enluminures représentant Paris, parfois associées à un rapide commentaire. Ce n’est pas un guide des vestiges archéologiques actuels.
    - LORENTZ Philippe et SANDRON Dany, Atlas de Paris au Moyen Age. espace urbain, habitat, société, religion, lieux de pouvoir, Paris, Parigramme, 2006.
    Cet ouvrage recense la plupart des représentations iconographiques relatives au Paris médiéval et les situe dans l’espace, mais ne commente pas les images éditées.


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  • Grandes chroniques de France, dites de Charles V (1375-1380)

    Boris BOVE, 2 juin 2015 | 25 janvier 2013

    BnF, Fr. 2813

    Pour consulter les images du manuscrit, consulter lla base de données Mandragore.

    -  BnF, Fr. 2813, f. 5v, Construction de Parisfol. 5v, « Construction de Paris » ;


    -  BnF, Fr. 2813, f. 402v, « Robert Le Coq accusant les officiers »fol. 402v, « Robert Le Coq accusant les officiers » (palais de la Cité) ;


    -  BnF, Fr. 2813, f. 407v, « Charles V aux Halles en 1358 »fol. 407v, « Charles V aux Halles en 1358 » ;


    -  BnF, Fr. 2813, f. 415, « Charles le Mauvais à l'hôtel de ville en 1358 »fol. 415, « Charles le Mauvais à l’hôtel de ville en 1358 ».

    Il s’agit du recueil des Grandes chroniques de France commandé par Charles V à son chancelier Pierre d’Orgemont, dont le roi a suivi de près la réalisation et le programme iconographique. Les miniatures sont très stylisées.


    Bibliographie indicative :
    HEDEMAN Ann Dawson, The royal image. Illustrations of the Grandes chroniques de France, Berkeley-Los Angeles-Oxford, University of California press, 1991.


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  • Pierre de Salmon, Dialogues (1409)

    Boris BOVE, 30 mars 2014 | 25 janvier 2013

    BnF, Fr. 23279

    Titre exact : Les demandes faites par le roi Charles VI touchant son état et le gouvernement de sa personne, avec les réponses de Pierre Salmon. Manuscrit du XVe siècle.
    (Images publiées sur le site de la State University of New York College at Oneonta Oneonta )

    -  BnF, Fr. 23279, fol. 53, Pierre de Salmon offrant ses Dialogues à Charles VIfol. 53, « Hôtel St-Pol »
    - fol.53, « Hôtel St-Pol détail »

    Une des rares représentations de l’hôtel Saint-Pol. La représentation n’est pas réaliste mais donne une idée de l’enchevêtrement de cours et de bâtiments qui composaient l’hôtel et qui occupaient tout un îlot.

    Bibliographie indicative :
    - BOURNON F., « L’hôtel royal de Saint-Pol », Mem. Soc. Hist. Paris, VI, (1879), p. 55-179.
    - MIROT Léon, « La formation et le démembrement de l’hôtel Saint-Pol. A propos d’un plan des archives nationales », La Cité, 60 (1916), 269-319.


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  • Très riches heures du duc de Berry (1410)

    Boris BOVE, 2 juin 2015 | 25 janvier 2013

    Musée Condé, Chantilly, ms. 65

    Manuscrit sur parchemin composé de 206 feuillets, à deux colonnes. Il contient 66 grandes et 65 petites enluminures. Aboutissement d’un travail échelonné sur plus de 80 ans de 1412 à 1489, ce manuscrit est une œuvre chorale. Sur ce temps long trois artistes, ou groupes d’artistes se sont succédé. Les frères Limbourg, Paul, Jean, Herman, commandités par le duc de Berry alors au sommet de leur art produisent les premières enluminures. D’autres artistes poursuivent l’œuvre qui échappe de la sorte à l’échelle humaine : Barthélemy d’Eyck vers 1440, Jean Colombe de 1485 à 1489 [1].

    Composition des Très riches heures du duc de Berry :
    - fol. 1-16 : calendrier
    - fol. 17-19 : lectures des Evangiles
    - fol. 20-23 : oraisons à la Vierge
    - fol. 26-63 : heures de la Vierge
    - fol 65-71 : psaumes de la Pénitence
    - fol. 72-74 : grande litanie
    - fol. 75-78 : heures de la Croix
    - fol. 79-81 : heures du Saint Esprit
    - fol. 82-107 : office des morts
    - fol. 110-140 : office de la semaine
    - fol. 142-157 : heures de la Passion
    - fol. 158-204 : heures de l’année liturgique

    Les images ci-après sont en ligne sur Wikipedia :

    -  Chantilly, ms. 65, fol. 5v, mois de maifol. 5v, « Mai : le Palais de la Cité »


    (Image publiée dans Wikipedia)

    Le Palais apparaît derrière une forêt imaginaire.


    -  Chantilly, ms. 65, fol. 6v, mois de juinfoL. 6v, « Juin : le Palais de la Cité »


    (Image publiée dans Wikipedia)

    Vue du Palais depuis le Pré-aux-clercs sur la rive gauche.


    -  Chantilly, ms. 65, fol. 10v, mois d octobrefol. 10v, « Octobre : le Louvre de Charles V »
    (Image publiée dans Wikipedia)


    -  Chantilly, ms. 65, fol. 12v, mois de décembrefol. 12v, « Décembre : Vincennes »
    (Image publiée dans Wikipedia)


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  • Bréviaire du Dauphin Louis de Guyenne (1413)

    Boris BOVE, 2 juin 2015 | 25 janvier 2013

    BM Châteauroux, ms. 2

    Les images ci-après sont celles de la base Enluminures (Ministère de la Culture/CNRS)

    BM Châteauroux, ms. 2, fol. 265, Procession entrant dans Notre-Dame

    - fol. 265, « Procession entrant dans Notre-Dame. »

    BM Châteauroux, ms. 2, fol. 364, Martyre de saint Denis

    - fol. 364, « Martyre de saint Denis » (Paris vu de Montmartre).


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  • Chroniques de France, illustrées par Jean Fouquet (1420)

    Boris BOVE, 2 juin 2015 | 25 janvier 2013

    BnF, Fr. 6465

    Les images ci-après sont celles que l’on trouve dans Grandes chroniques de France, dans Fouquet, enlumineur et peintre du XVe siècle, Paris, BnF, s.d. (Exposition virtuelle). Pour les miniatures qui ne sont pas disponibles dans cette exposition virtuelle, on a renvoyé à Wikipedia ou à un site qui reproduit toutes les miniatures de ce manuscrit à la suite les unes des autres (faire défiler).

    Il s’agit du manuscrit le plus riche pour le sujet dans la mesure où de nombreuses miniatures sont relatives à Paris et qu’elles ont été réalisées par Jean Fouquet avec un grand souci du détail (même si cela n’exclut pas des recompositions et des fantaisies).
    Voir aussi le fac similé papier : Les Grandes chroniques de France : reproduction intégrale en fac-similé des miniatures de Fouquet : manuscrit français 6465 de la Bibliothèque nationale de Paris, [commentée par] François Avril, Marie-Thérèse Gousset, Bernard Guenée, Paris, P. Lebaud, 1987.


    -  BnF, Fr. 6465, -	fol. 25, partage du royaume de Clotaire fol. 25, « Partage du royaume de Clotaire » (vue du palais de la Cité) ;

    On reconnaît l’arrière du palais royal et le jardin fermé qui occupait la pointe de l’île de la Cité, mais la tour de la pointe semble plutôt inspirée de la tour de Nesle, et l’image ne représente ni la Sainte Chapelle, ni l’embarcadère à partir duquel le roi pouvait rejoindre le Louvre, visibles sur une miniature contemporaine des Très riches heures du duc de Berry.


    -  BnF, Fr. 6465, -	fol. 57, Miracle de Dagobert endormi fol. 57, « Miracle de Dagobert endormi » (vue de Paris depuis Saint-Denis) ;

    Sur cette miniature on distingue au premier plan l’église dédiée à saint Denis, puis probablement le bourg de l’Estrée, et enfin Paris reconnaissable aux tours de sa cathédrale à gauche et à la tour de Nesle à droite. Au loin, une butte et un clocher qui est peut-être celui de Sainte-Geneviève. Ce paysage donne une idée de ce à quoi pouvait ressembler la campagne francilienne à la fin du Moyen Âge, même si l’artiste l’a probablement en partie recomposé (l’Estrée se situe à l’ouest de St-Denis et non au sud) et même si les campagnes sont moins densément peuplées au XVe siècle qu’au XIVe. L’absence de faubourg s’explique probablement par la construction d’un nouveau rempart rive droite en 1356, mais il est possible que la délimitation parfaite de l’espace urbain par le rempart soit aussi l’expression d’une représentation mentale.


    -  BnF, Fr. 6465, fol. 236, Supplice des Amauriciensfol. 236, « Supplice des Amauriciens (1210) » (vue de Paris depuis Montfaucon, avec le Temple et la Bastille à l’horizon) ;

    Sur cette miniature on distingue au second plan le gibet de Montfaucon, à l’arrière plan à gauche la forteresse de la Bastille, porte Saint-Antoine, et au centre le donjon du Temple. La géographie voudrait que l’ensemble fortifié à droite soit l’enclos de Saint-Martin-des-Champs, mais ce pourrait aussi bien être une vue du Palais de la Cité. Le gibet de Montfaucon était situé hors de la ville. Sa localisation actuelle serait à l’intersection des rues de la Grange-aux-Belles et des Ecluses-Saint-Martin, dans le 10e arrondissement. Le gibet a été construit sous le règne de Philippe le Bel (+ 1314) et en usage jusqu’en 1760. Il était composé de 16 piliers maçonnés bien visibles sur l’image, reliés par des poutres sur 2 niveaux. Il était toujours chargé de cadavres car les suppliciés y restaient suspendus jusqu’à ce qu’ils en tombent d’eux mêmes : la longue durée de l’exposition infamante faisait en effet partie du châtiment.


    -  BnF, Fr. 6465, fol. 323, Funérailles de Philippe le Bel à Saint-Denisfol. 323, « Funérailles de Philippe le Bel à Saint-Denis (1314) »


    -  BnF, Fr. 6465, fol. 378v : entrée de Jean II le Bon à Parisfol. 378v, « Entrée de Jean II le Bon à Paris (1350) »

    Au premier plan, le cortège royal composé de trompettes qui précèdent le roi Jean II le Bon sur un cheval blanc, signe de souveraineté, suivi de la reine Bonne de Luxembourg. La porte ne peut-être que la porte Saint-Denis, puisque le trajet du cortège royal passe toujours par cet endroit de retour du sacre, mais aucun détail ne permet de l’identifier, contrairement à la miniature représentant la joyeuse entrée de Charles V en 1364.


    -  BnF, Fr. 6465, fol. 417, Entrée de Charles V à Paris par la porte Saint-Denisfol. 417, « Entrée de Charles V par la porte Saint-Denis (1364) »

    Au premier plan, on reconnaît la porte St-Denis identifiable aux statues qui surmontent le pont-levis représentant Denis (portant sa tête) et de ses compagnons, Rustique et Eleuthère. La porte fait normalement face au nord mais l’artiste la fait pivoter d’un quart de tour vers l’ouest, ce qui lui permet d’étirer le cortège royal. Celui-ci a déjà commencé à pénétrer dans la ville. La scène se déroule en 1364, mais le décor est celui que connaît Fouquet, vers 1460. Charles V, portant l’habit du sacre fait sa joyeuse entrée dans la ville, précédé de trompettes, et du connétable Robert de Fiennes portant l’épée du sacre. derrière lui le cortège s’étire le long du rempart. Les Parisiens, massés au bord de la route, observent le cortège. La porte St-Denis est la "porte royale" car c’est la porte qui mène à l’abbaye du même nom : c’est donc aussi le chemin que prend le roi après sa mort. Au loin, on aperçoit la porte Saint-Martin, le Temple et à l’arrière-plan, la Bastille. Les tours et clochers à l’arrière de la porte St-Martin sont ceux du prieuré St-Martin-des-Champs. Il est savoureux de noter que la représentation du rempart est en revanche très idéalisée : la miniature représente un rempart élevé sur un petit talus précédé d’un fossé, alors que l’enceinte de Charles V était une grosse levée de terre surmontée d’un petit parapet, et précédé de deux fossés et autant de talus, sur une profondeur de 90 m. Voir à ce sujet : FAUCHERRE Nicolas, BETHE Anne-Laure, « Cartographier l’enceinte de Charles V », dans Hélène Noizet, Boris Bove, Laurent Costa (dir.), Paris de parcelles en pixels. Analyse géomatique de l’espace parisien médiéval et moderne, Paris, PUV, 2013, p. 121-138.


    -  BnF, Fr. 6465, fol. 442, Entrée à Paris de l'empereur Charles IV à Saint-Denis fol. 442, « Entrée de l’empereur Charles IV à Saint-Denis (1378) »


    -  BnF, Fr. 6465, fol. 443, A la Chapelle St-Denis, l'empereur Charles IV et son fils Wenceslas changent de monturesfol. 443, « Le prévôt et le prévôt des marchands viennent à la rencontre de Charles IV qui arrive de Saint-Denis (1378) »


    -  BnF, Fr. 6465, -	fol. 443v : Charles V partant de Paris pour accueillir l'empereurfol. 443v, « Charles V partant de Paris pour accueillir l’empereur venant de St-Denis (1378) »


    -  BnF, Fr. 6465, fol. 444, Entrée de l'empereur Charles IV à Paris par la porte Saint-Martinfol. 444, « Entrée de l’empereur Charles IV à Paris par la porte Saint-Martin (1378) » ;

    Bien qu’on distingue saint Denis et ses compagnons sur la porte, il s’agit probablement plutôt de la porte Saint-Martin, la dernière avant celle du Temple (visible à l’arrière-plan). Comme au fol. 417, la hauteur du rempart est très exagérée et sa structure en profondeur absolument pas représentée.


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  • Retable du Parlement de Paris (1449)

    Boris BOVE, 30 mars 2014 | 25 janvier 2013

    Louvre, Département des peintures : peinture française

    « La crucifixion du Parlement de Paris ».
    (Image publiée sur Wikipedia)

    « La Crucifixion du Parlement de Paris », dite à tort « retable du Parlement de Paris », n’a jamais été un tableau d’autel dans une église. Elle a été commandée pour la Grande Chambre du Parlement de Paris, principale cour de justice du royaume qui était l’émanation du conseil du Roi. Cette origine a dicté l’iconographie : au XVe siècle, le choix du thème de la crucifixion répond au désir de placer la justice terrestre sous le signe de la justice divine.
    L’arrière-plan évoque le paysage urbain de Paris : à gauche une vue depuis la terrasse de l’hôtel de Nesles (avec sa tour) sur la Seine, la forteresse du Louvre et l’hôtel de Bourbon, à droite le Palais dans l’Ile de la Cité, avec les grands degrés qui montent à la galerie des merciers.

     [2].
    Bibliographie  : R. Jacob, Images de la justice/ Essai sur l’iconographie judiciaire du Moyen Age à l’âge classique, Paris, 1994.


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  • Heures d’Étienne Chevalier, par Jean Fouquet (1450)

    Boris BOVE, 2 juin 2015 | 25 janvier 2013

    Musée Condé de Chantilly

    Etienne Chevalier, riche bourgeois devenu Trésorier de France en 1452, a commandé à Jean Fouquet la réalisation de ce livre d’heures avant 1456. On n’a conservé du manuscrit d’Étienne Chevalier que 48 feuillets, dispersés dans plusieurs fonds, même si la plupart se trouvent actuellement au musée Condé. On précisera la localisation du feuillet à chaque enluminure. Leur ordre d’origine est incertain. Les monuments parisiens sont souvent placés dans des paysages recomposés.
    Présentation de la source dans Fouquet, enlumineur et peintre du XVe siècle, Paris, BnF, s.d. (Exposition virtuelle) qui a été consacrée à ce manuscrit et à son auteur.

    -  musée Condé de Chantilly, funérailles d'Étienne Chevalier« Les Funérailles d’Étienne Chevalier », musée Condé (tourelles du Louvre à l’arrière plan)

    On aperçoit à l’horizon les tourelles du Louvre remanié par Charles V.


    -  musée Condé de Chantilly, Job sur le fumier« Job sur le fumier », musée Condé

    Sur cette image on aperçoit le donjon de Vincennes, commencé par Jean le Bon en 1361 et achevé par Charles V en 1369 avec les arriérés impayés de la rançon de son père. La tour de 66 m de haut compte 8 étages et est entourée d’une chemise carrée de 50 m de côté. La cour abrite des logements pour le roi et son hôtel, dont on distingue les toits à droite. Il s’agit là du premier château de Vincennes, car à partir de 1373 Charles V entreprit d’entourer ce donjon d’une vaste enceinte ponctuée de 8 immenses tours pour accueillir toute la cour, mais il n’est pas représenté ici, contrairement à l’habitude de Fouquet de peindre les paysages de son époque.


    -  musée Condé de Chantilly, le Portement de Croix« Le Portement de Croix », musée Condé (Sainte Chapelle).

    La peinture illustre la 3e heure des "Heures de la Croix". Elle est toute entière consacrée à la Passion du Christ qui porte, au premier plan, une immense croix. A gauche, saint Jean est au premier rang des spectateurs et porte une robe rouge. Il est en partie caché par la Vierge. Au milieu Simon de Cyrène lève le bras pour se protéger des coups du soldat romain qui veut l’empêcher de l’aider à porter la croix du Christ. Face au Christ, Véronique, à genoux, lui montre un linge, que l’on devine être le Saint Suaire (elle est représentée à nouveau dans le D orné sur la même page). En contrebas, une vieille femme forge les clous de la crucifixion dont un soldat vérifie la qualité (la légende d’Hédroit vient des Evangiles apocryphes). Au second plan, le corps suicidé de Judas qui perd ses viscères et dont l’âme noire, figurée comme un démon, s’envole. A l’arrière-plan, l’île de la Cité au milieu de laquelle on reconnaît la façade occidentale de la Sainte Chapelle qui est le reliquaire de pierre construit par saint Louis pour abriter certaines des reliques de la Passion : la couronne d’épines, un fragment de la Vraie Croix, le linge de Véronique, la robe sans couture du Christ, un clou de la crucifixion et le fer de la lance qui a percé le flanc du Christ. Sa présence dans la scène est donc un rappel des traces matérielles de la Passion. Les autres bâtiments représentés sur l’île de la Cité ne sont pas réalistes. La tour à droite ressemble à la tour de Nesle qui ferme l’extrémité occidentale de la rive gauche et Fouquet se plaît à représenter dans de nombreuses peintures à des endroits très divers.


    -  musée Condé de Chantilly, déploration du Christ mort« La Déploration du Christ mort », musée Condé

    Comme pour la peinture représentant le "Portement de Croix", cette piéta appartient aux "Heures de la Croix" et illustre l’office des vêpres. Le Christ mort gît en travers des genoux de sa mère, au pied de la croix qui, sur l’image, touche presque le chevet de la cathédrale Notre-Dame où était précisément conservé un morceau de la vraie Croix. Sur la colline derrière, une butte couronnée d’une abbaye entourée de hauts murs, Montmartre. A droite deux tours à la place du Grand Châtelet qui font plutôt penser aux tours du Louvre.


    -  musée Condé de Chantilly, martyre de Saint Jacques le Majeur« Martyre de Saint Jacques le Majeur », musée Condé (Paris vu de Montmartre)

    A l’arrière plan on distingue Paris, vu depuis la rive droite, de la tour de Nesle à Notre-Dame.


    -  musée Condé de Chantilly, martyre de Sainte Catherine« Martyre de Sainte Catherine », musée Condé (Temple et gibet de Montfaucon)

    La scène est située au nord-est de Paris. À droite, se dresse le couvent des Templiers, à gauche, le gibet de Montfaucon. Condamnée à être déchiquetée par des roues dentées, sainte Catherine d’Alexandrie se mit en prière. Un ange du Seigneur envoya le feu du ciel sur la machine, qui tua les quatre bourreaux. [3].


    -  Metropolitan Museum of Art, Lehman Collection, la dextre de Dieu chassant les démons« Dextre de Dieu chassant les démons », Metropolitan Museum of Art, Lehman Collection (Notre-Dame et la Cité vues de la tour de Nesle)

    Cette peinture illustre l’office des vêpres dans les "Heures du Saint Esprit", office qui commence ainsi : "puisse le pouvoir spirituel du doigt de la dextre de Dieu nous défendre et nous préserver de tout mal afin que le démon infernal ne nous nuise pas". La prière des personnages rassemblés au premier rang semble exaucée puisque le doigt de Dieu perce le ciel comme la surface d’un étang, à l’aplomb du palais épiscopal (et non de Notre-Dame !), et chasse les démons de la ville qui s’enfuient à droite et à gauche. A droite on distingue le Petit Châtelet, le Petit Pont bordé de maisons et la pointe occidentale de la Cité où se trouve le Palais royal dont les jardins sont entourés d’un mur crénelé. Dans l’enclos palatial, on distingue à droite les maisons des chanoines de la Sainte Chapelle. De la forêt de toits émerge les tours imposantes de la cathédrale, flanquées à droite de la tour qui abrite la justice et les prisons de l’évêque. La Cité, du fait de l’ancienneté de son occupation, est particulièrement riche en églises : on peut distinguer la flèche de l’église Sainte-Madeleine à gauche de la cathédrale et celle de Saint-Christophe devant le palais épiscopal. On notera que les cheminées sont nombreuses, signe d’un habitat de qualité. La blancheur des maisons ne doit pas tromper en revanche : Paris est bâti de bois et de plâtre.


    -  musée du Louvre, La charité de saint Martin« La charité de saint Martin », musée du Louvre (Châtelet, pont et Seine)

    Cette peinture représente un mendiant remerciant saint Martin d’avoir partagé avec lui son manteau pourpre d’officier romain pour le protéger du froid (on voit saint Martin à cheval rengainer son épée). Il eut plus tard un songe qui lui révéla que ce mendiant était le Christ lui-même. Cette image appartenait probablement à la partie du livre d’heures consacré au suffrage des saints. Martin, évangélisateur de la Gaule, figurait en effet parmi les principaux patrons du royaume. Selon la Vie de saint Martin par Sulpice Sévère, la scène eut lieu à Amiens, mais le peintre la représente à Paris que l’on identifie à l’arrière-plan à la silhouette trapue du Petit Châtelet avec son toit plat, qui commandait l’accès au Petit Pont. Lorsqu’il est édifié en 1130, le Petit Châtelet est une porte fortifiée, mais en 1460, la forteresse est largement dépassée par le tissu urbain. La vue pourrait être prise depuis le Pont Saint-Michel qui mène au Palais de la Cité, à ceci près que la porte fortifiée vers laquelle se dirigent les cavaliers peut être identifiée comme le Grand Châtelet, édifié au XIIe siècle sur la rive droite pour commander l’accès du Pont au Change. Tous les ponts de Paris étaient bordés de maisons qui masquaient la vue aux passants : on les distingue nettement sur le Petit Pont, mais l’artiste les a supprimées du Pont Saint-Michel pour donner de la profondeur à la scène.


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  • Missel de Juvénal des Ursins (1450)

    Boris BOVE, 18 novembre 2017 | 25 janvier 2013

    Bibliothèque historique de la ville de Paris (BHVP)

    BHVP, Missel de Juvénal des Ursins Paris. La maison aux Piliers, la place de Grève et une partie de la cité, vers 1450
    (L’image appartient à la Parisienne de photographie mais n’est plus accessible en ligne. Le lien pointe vers la gravure noir et blanc éditée à la fin de l’article de B. Bove).
    Lettre ornée d’un missel ayant appartenu à Juvénal des Ursins (1388-1473), archevêque de Reims auteur d’une Histoire de Charles VI et fils de Jean Jouvenel, garde de la prévôté des marchands. Le missel a brûlé en 1871, mais on connaît cette enluminure par la reproduction qui en a été fait dans l’Histoire de l’Hôtel de Ville publiée par Roux de Lincy en 1846. Certains exemplaires de cette édition présentent le fac-similé de la miniature en couleur, tandis que les autres en donnent une gravure en noir et blanc.

    C’est la seule représentation médiévale de la place de Grève. On considère généralement que la procession passe devant la maison aux piliers où siège l’échevinage, mais l’hôtel de ville se situe en réalité un peu plus au nord, même s’il devait avoir à peu près la même apparence que les maisons représentées ici. On distingue à droite la rue de la Mortellerie (qui se termine par l’hôpital des Haudriettes), la croix de Grève (dont les degrés servaient à mesurer les crues de la Seine), les chantiers de stockage du bois puis, sur la Cité, Notre-Dame et le quartier canonial entouré d’un mur.


    Bibliographie indicative :
    - BOVE Boris, « La demeure bourgeoise à Paris au XIVe siècle : bel hôtel ou grant meson ? », Histoire Urbaine, 3 (juin 2001), p. 67-82.
    - COUSIN Jules, « La maison aux Piliers », Bulletin de la Société d’Histoire de Paris et de l’Ile-de-France, 1875, p. 20-21.
    - FIRMIN-DIDOT Ambroise, Missel de Jacques Juvénal Des Ursins, cédé à la ville de Paris, le 3 mai 1861, Paris, 1861, sur Gallica.


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  • Jean Chartier, Chroniques (1470)

    Boris BOVE, 30 mars 2014 | 25 janvier 2013

    BnF, Fr. 2691

    Pour obtenir la notice détaillée de l’image : consulter le catalogue Mandragore.

    -  BnF, Fr. 2691, fol. 1, funérailles de Charles VI fol. 1, « Funérailles de Charles VI »
    _ (Image du site Tinypic)

    Porte de la ville, sortie de l’hôtel Saint-Paul ?


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  • Jean Froissart, Chroniques (1470)

    Boris BOVE, 30 novembre 2017 | 25 janvier 2013

    BnF, Fr. 2643

    -  BnF, Fr. 2643, fol. 1, Charles IV le Bel accueillant Isabelle de Francefol. 1, « Charles IV le Bel accueillant Isabelle de France (porte de la ville) », dans Miniatures flamandes, Paris, BnF, 2012 (Exposition virtuelle).


    -  BnF, Fr. 2643, fol. 230, Assassinat d'Étienne Marcelfol. 230, Assassinat d’Étienne Marcel (porte de la ville), dans L’enfance au Moyen Âge, Paris, BnF, s.d. (Classes BnF).


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  • Jean Froissart, Chroniques (1470)

    Boris BOVE, 30 mars 2014 | 25 janvier 2013

    BnF, Fr. 2645

    -  BnF, Fr. 2645, fol. 321Arrivée de Louis II d'Anjou à Paris fol. 321v, « Arrivée de Louis II d’Anjou à Paris (Notre-Dame, la Sainte Chapelle, le Temple », dans Miniatures flamandes, Paris, BnF, 2012 (Exposition virtuelle).


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  • Jean Froissart, Chroniques (ms. Harley - 1475)

    Boris BOVE, 30 mars 2014 | 25 janvier 2013

    British Library, ms. Harley 4379

    -  BL, ms. Harley 4379, fol. 3, Entrée de la reine Isabeau à Paris (1389)fol. 3, « Entrée de la reine Isabeau à Paris », (1389)
    (Image ext. du site de Michel Cribier, 2009).

    Beaucoup de commentateurs considèrent que cette image représente l’entrée d’Isabeau dans Paris par l’est, et que les tours à gauche sont celles de l’hôtel Saint-Pol. Certains pensent que c’est l’entrée de la reine dans la cathédrale parce que l’évêque l’accueille à la porte. On reconnaît pourtant nettement, de droite à gauche, la façade occidentale de Notre-Dame et celle de la Sainte chapelle, ainsi que la tour de l’horloge du palais. Par conséquent le point de vue est à l’ouest et les deux tours encadrant une entrée fleurdelisée sont plutôt celles du Louvre (on aperçoit au dessus de la porte d’entrée la statue de Charles V). Derrière le Louvre, on voit le pignon, la balustrade et le clocher de St-Germain-l’Auxerrois. La scène représente l’entrée d’Isabeau de Bavière, entourée des princes du sang (les ducs de Touraine, de Bourbon, de Berry, de Bourgogne et les comtes de Mortain et d’Ostrevant) et suivie des dames de la cour. Les dames sont coiffée d’un hennin à la mode en 1470 mais qui n’existait pas en 1389. Les bannières portent les armoiries de France et de Bavière. Le personnel du Parloir aux bourgeois, en livrée municipale rouge et verte, lui fait une haie d’honneur. Un bouffon probablement échappé d’un des tableaux vivants qui ponctuait l’arrivée de la reine, à califourchon sur le rempart, donne vie à la scène.


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  • Martial d’Auvergne, Vigiles de Charles VII (1484)

    Boris BOVE, 30 novembre 2017 | 25 janvier 2013

    BnF, Fr. 5054

    Voir le catalogue Mandragore pour les folios indiqués en noir ; les autres images renvoient à Wikipedia.

    -  BnF, Fr. 5054, fol. 3, procession de la naissance de Charles VII en 1403fol. 3, « Procession de la naissance de Charles VII en 1403 »


    -  BnF, Fr. 5054, fol. 8v, Massacre des habitants de Paris en 1413fol. 8v, « Massacre des habitants de Paris en 1413 »
    (Image publiée dans Wikipedia)


    -  BnF, Fr. 5054, fol. 15v, Prise de Paris en 1418fol. 15v, Prise de Paris en 1418


    -  BnF, Fr. 5054, fol. 16, Arrivée de Charles VII à la Bastille en 1418fol. 16, Arrivée de Charles VII à la Bastille en 1418


    -  BnF, Fr. 5054, fol. 16v, Massacre des habitants de Paris en 1418fol. 16v, « Massacre des habitants de Paris en 1418 »
    (Image publiée dans Wikipedia)


    -  BnF, Fr. 5054, fol. 66v, Siège de Paris par Jeanne d'Arc en 1429fol. 66v, « Siège de Paris par Jeanne d’Arc en 1429 », dans Fouquet, enlumineur et peintre du XVe siècle, Paris, BnF, s.d. (Exposition virtuelle)


    -  BnF, Fr. 5054, fol. 76, couronnement d'Henri VI d'Angleterre en 1431fol. 76, « Couronnement d’Henri VI d’Angleterre en 1431 »


    -  BnF, Fr. 5054, fol. 89, Prise de Paris en 1436fol. 89, « Prise de Paris en 1436 »
    (Image publiée dans Wikipedia)


    -  BnF, Fr. 5054, fol. 93v, Entrée de Charles VII à Paris en 1437fol. 93v, « Entrée de Charles VII à Paris en 1437 »
    (Image publiée dans Wikipedia)


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  • Retable de Saint-Gilles (1500)

    Boris BOVE, 30 mars 2014 | 25 janvier 2013

    Washington, National Galery of Art, Samuel H. Kress collection

    Washington, National Galery of Art, Samuel H. Kress collection, Retable de Saint-Gilles (Image publiée sur Wikipedia).

    Il s’agit d’un panneau du retable, représentant l’évêque bénissant des pauvres devant le porche de l’église Saint-Jean-le-Rond jouxtant la cathédrale Notre-Dame, dont on aperçois les trois portails au second plan. On distingue derrière la foule les pignons de l’Hôtel-Dieu et sa chapelle. A l’horizon on aperçoit le clocher de l’abbaye Sainte-Geneviève. Le parvis de Notre-Dame était beaucoup plus étroit que de nos jours. Devant la cathédrale, un homme allongé sur le sol, exorcisé par l’évêque, est délivré du démon qui s’échappe par sa bouche.


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  • Piéta de Saint-Germain-des-Prés (1500)

    Boris BOVE, 30 mars 2014 | 25 janvier 2013

    Musée du Louvre

    Louvre, Piéta de Saint-Germain-des-Prés Pour le tableau de la « Piéta de Saint-Germain-des-Prés », qui provient de l’église de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, nous disposons d’une notice complète accessible via la base Joconde du Louvre (Musée du Louvre, © Direction des Musées de France, 1999).
    Deux vignettes donnent un aperçu du tableau : une vue générale et une de détail.


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  • Notes et adresses des liens référencés

    [1Commentaire tiré du site du musée Condé de Chantilly qui possède ce manuscrit.

    [2Cette présentation est extraite de celle que propose le musée du Louvre.

    [3Commentaire de l’exposition virtuelle de la BnF

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