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Dans l’historiographie

  • Travaux scientifiques

    Anne-Sophie TRAINEAU-DUROZOY, 11 avril 2019 | 16 mars 2017

    Jonas dans l’Antiquité
    Les représentations de Jonas durant l’époque paléochrétienne ont été très étudiées. Deux recherches sont particulièrement importantes car elles posent les bases de l’étude de Jonas, l’une pour la diffusion du livre biblique, l’autre pour l’iconographie :

    - Y.-M. Duval, Le livre de Jonas dans la littérature chrétienne grecque et latine. Source et influence du « Commentaire sur Jonas » de saint Jérôme, Paris, Études augustiniennes, 1973.

    Yves-Marie Duval, avant de donner une traduction de l’In Jonam de saint Jérôme, a tenté d’identifier sources et influences de ce texte. Il a étudié pour cela la plupart des auteurs de l’Antiquité qui traitent du personnage de Jonas, mais également certains textes médiévaux. Son étude est centrée sur la signification et l’interprétation de la mission de Jonas à Ninive. D’autres études sur les Pères de l’Église sont venues compléter ce travail pionnier, mais les recherches d’Y.-M. Duval sont des références incontournables pour quiconque travaille sur le petit prophète. Il traite de la filiations des textes, mais aussi des rapports avec les images.

    - Otto Mitius, « Jonas auf den Denkmälern des christlichen Altertums », dans J. Ficker, Archeologischen Studien zum christlichen Altertum und Mittelalter, Fribourg-Leipzig-Tubingen, 1897.

    Dans cette étude ancienne, Otto Mitius a relevé l’essentiel des objets ornés de Jonas et a donné pour chaque technique les caractéristiques et les significations de l’iconographie. Cette étude a été complétée par de nombreuses recherches, notamment celles de Josef Fink (« Die christliche Kunst beginnt mit einer Seefahrt. Nachträge zu meiner deutschen Übersetzung von Antonio Ferrua, Guida di San Sebastiano, 1979/1982 », dans Rivista di archeologia cristiana, 1983, t. 59 (3-4), p. 335-347), qui y a apporté des corrections, et celle d’Antonio Ferrua (« Paralipomeni di Giona », dans Rivista di Archeologia cristiana, t. 38, 1962, p. 7-69), qui a conservé l’approche globale.

    Pour la période paléochrétienne, de nombreux travaux mêlent l’étude des textes et des images. Certains sont exclusivement consacrés à Jonas. D’autres ne font que l’évoquer dans un contexte plus large. Différentes problématiques d’étude ont été envisagées : les uns étudient Jonas dans le cadre de recherches sur les liens entre l’art antique et les origines de l’art chrétien ; d’autres dans des travaux sur l’influence de l’art juif dans l’art paléochrétien ; d’autres encore s’intéressent à la perception de l’au-delà.

    Jonas au Moyen Âge
    Malgré la richesse des sources, les études sont peu nombreuses :

    - Joyce Brodsky, Jonah and the Whale in Eleventh and Twelfth Century Art, New York University, Institute of Fine Arts, 1958.

    Cette thèse ne se trouve dans aucune bibliothèque française.

    - Robert Hood Bowe, The Legend of Jonah, La Haye, M. Nijhoff, 1971.

    L’auteur étudie le petit prophète de l’Antiquité à l’époque moderne, dans ses représentations écrites, comme graphiques. Le sujet étant vaste, l’étude ne peut être très approfondie, en particulier pour les illustrations, au sujet desquelles il prend quelques exemples rapides et évoque leur caractère répétitif.

    - Les publications d’Uwe Steffen, qui a travaillé tout au long de sa vie sur Jonas.

    Il a présenté le fruit de ses recherches dans cinq livres, dont deux sont consacrés à l’art contemporain. Pour le Moyen Âge, on peut lire Das Mysterium von Tod und Auferstehung : Formen und Wandlungen des Jona-Motivs, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1963, Jona und der Fisch : Der Mythos von Tod und Wiedergeburt, Stuttgart, Kreuz-Verl., 1982, « Die Jonageschichte : Darstellungen aus achtzehn Jahrhunderten », dans Das Münster : Zeitschrift für christliche Kunst und Kunstwissenschaft, 2000, t. 53(1), p. 2-15 et Die Jonageschichte. Ihre Ausstellung und Darstellung im Judentum, Christentum und Islam, Neukirchen-Vluyn, Neukirchener, 1994.
    Malheureusement, pour des raisons de coût, U. Steffen n’a pu illustrer sa publication de 1994 d’aucune image, alors même qu’il a accumulé durant sa vie entière un important corpus, qui couvre également les périodes moderne et contemporaine. Les deux dernières publications parcourent dix-huit siècles d’histoire et offrent quelques pistes d’études et d’intéressantes synthèses et mises en perspective, notamment sur l’Antiquité. Pour la période médiévale, U. Steffen traite avant tout des objets produits et conservés en Allemagne et offre ainsi une bonne première approche sur ces régions et leur goût affirmé pour la typologie.

    - Yvonne Sherwood, A biblical text and its afterlives : The Survival of Jonah in Western Culture, Cambridge, Cambridge University Press, 2000.

    - Anne-Sophie Traineau-Durozoy, Étude de l’iconographie et de la théologie de Jonas en Occident (XIIe-XVe siècle), Thèse de l’École nationale des Chartes, 2004.

    Les thèses d’École des Chartes sont conservées aux Archives nationales. Elles n’ont jusqu’à présent pas été mises en ligne. Mais, à partir des thèses soutenues en 2000, les positions de thèse sont accessibles sur le site de l’École nationale des Chartes.

    -  Der problematische Prophet : die biblische Jona-Figur in Exegese, Theologie, Literatur und bildender Kunst, dir. Johann Anselm Steiger et Wilhelm Kühlmann, Berlin, De Gruyter, 2011.

    Ce colloque, qui s’est tenu à Gotha (Allemagne) en 2010, s’est intéressé à la réception de Jonas, dans les arts comme dans la littérature, des origines à nos jours. Aucune communication ne porte spécifiquement sur le Moyen Âge.

    - Anne-Sophie Traineau-Durozoy, Le petit prophète Jonas au Moyen Âge : étude iconographique, Thèse de doctorat sous la direction de M. Pastoureau, Études médiévales, École pratique des Hautes Études, 2011.

    Cette thèse reprend et approfondit la thèse d’École des Chartes, en particulier sur la baleine.

    Quelques études ont été consacrées à un aspect précis de l’iconographie du petit prophète :

    - Sur les ambons de Campanie, sur lesquels se trouvent plusieurs représentations de Jonas dans le gros poisson ou sous le ricin : Paul Fabre, « Jonas et les ambons de Campanie », dans Mélanges d’archéologie chrétienne, 1925, p. 125-133 ; Dorothy Glass, « Jonah in Campania : a late antique revival », dans Commentari, t. 27 (3-4), 1976, p. 179-193.

    - Sur la calvitie récurrente (mais non systématique) de Jonas : John Block Friedman, « Bald Jonah and the exegesis of 4 Kings 2, 23 », dans Traditio, t. 44, 1988, p. 125-144.

    - Sur l’identification des représentations de Jonas à l’époque romane : Raphaël Guesuraga, Le thème de la dévoration dans la sculpture romane de France et d’Espagne : études iconographiques, enjeux politiques, aspects eschatologiques, Thèse de doctorat sous la direction de M. Pastoureau, Art et archéologie, sculpture, Moyen Âge, École pratique des Hautes Études, 2001.

    Cette thèse a apporté une contribution importante à l’étude du petit prophète, en distinguant, pour la sculpture de la période romane, ce qui représente Jonas de ce qui y ressemble, mais n’en est pas.

    - Sur Jonas dans les premiers temps du Moyen Âge : Peter Dronke, « Jonah in early medieval thought : some literary and artistic testimonies », dans Studi medievali, t. 50 (2), 2009, p. 559-581.

    - Sur l’influence de l’iconographie de Jonas : Anne-Sophie Traineau-Durozoy, « Eve et Jonas », dans Eve ou la folle tentation, Autun : Ville et Musée Rolin, 2017, p. 130-131.

    Dans cette exposition consacrée à la fameuse Eve d’Autun conservée au Louvre, plusieurs articles portent sur les sources graphiques de cette sculpture romane, parmi lesquelles se trouve le Jonas allongé sous le ricin de l’Antiquité.

    - Sur l’influence de saint Jérôme sur l’iconographie de Jonas : « Saint Jérôme et Jonas à l’époque romane. De l’influence d’un Père de l’Église sur les textes et les images des XIe et XIIe siècles », dans Cahiers de civilisation médiévale, t. 61, 2018, p. 379-406.

    - Sur Jonas dans l’Islam : Isa Zilio-Grandi, « Jonas, un prophète biblique dans l’Islam », dans Revue de l’histoire des religions, t. 223(3), 2006, p. 283-318

    - Sur le poisson qui engloutit Jonas, voir la rubrique « la baleine ».

    A noter. De nombreux auteurs ont également travaillé sur les liens entre le texte en moyen-anglais Patience et le livre de Jonas.


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  • Travaux de vulgarisation

    Anne-Sophie TRAINEAU-DUROZOY, 30 mars 2019 | 16 mars 2017

    Jonas et sa baleine suscitent beaucoup d’intérêt, mais les publications en ligne, qui mêlent la plupart du temps approches psychologique, historique et littéraire, sont souvent de piètre qualité. Signalons toutefois quelques initiatives « sérieuses ».

    - Sur le site du SCEREN-CRDP, une page, dans les Textes fondateurs, intitulée « Jonas et le poisson : une inspiration millénaire » propose un parcours dans les arts jusqu’à nos jours.

    Très bien documentée, cette page s’intéresse tout particulièrement à la transformation de l’animal indifférencié en baleine, aux significations de cette bête, vue souvent en mauvaise part, aux analogies qui peuvent être proposées avec d’autres créatures (Léviathan, dragon qui avale sainte Marguerite, etc.) et à sa postérité jusqu’à aujourd’hui. Les illustrations, de grande qualité, proviennent du site RMN-Musées nationaux, et peuvent être consultées sur celui-ci.

    - Quelques pages, hébergées par l’Université de Poitiers, proposent une synthèse sur l’une des problématiques abordées dans la thèse d’Anne-Sophie Traineau-Durozoy :

    • Dans l’exposition virtuelle « Animal & imaginaires : du sphinx à la chimère », dans la partie Animal & Sciences, une page intitulée « Jonas a-t-il vraiment été avalé par une baleine ? » revient sur la transformation du cetus ou du gros poisson évoqué dans le texte biblique en une baleine.
    • Sur le blog BiblioDeL, des BU Lettres et Droit-Économie-Gestion, une page « Que savait-on de la baleine au début de l’époque moderne ? » poursuit l’enquête pour la période suivante.

    Une note publiée à la page 86 dans le numéro spécial "Des animaux et des hommes. De la préhistoire à nos jours" de la revue Historia (2019) propose une courte synthèse sur les transformations de l’animal qui a englouti Jonas, des origines à nos jours.


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