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Alimentation du haut Moyen Âge occidental

  • Présentation

    Alban GAUTIER, Bruno LAURIOUX, Yann MOREL, 12 novembre 2008

    Le haut Moyen Âge occidental (au sens large, du IVe-Ve siècle au XIe siècle) a fait l’objet de beaucoup moins d’études en histoire de l’alimentation que le Moyen Âge central ou tardif. Après quelques tentatives d’histoire quantitative dans les années 1970 et 1980, qui n’ont pas toutes été concluantes, la recherche s’est déplacée aujourd’hui sur le terrain de l’histoire des sociabilités et des pouvoirs, mais aussi des représentations et des identités. L’histoire de la cuisine, difficile à partir du VIIe siècle mais possible pour les débuts de l’époque mérovingienne, a connu quelques beaux développements récents. Enfin, l’histoire de la production et de l’approvisionnement reste un domaine fertile qui dépasse de loin la seule étude de l’alimentation.


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  • Bibliographie

    Alban GAUTIER, Bruno LAURIOUX, Yann MOREL, 5 mai 2021 | 11 novembre 2008

    Quelques titres fondamentaux : généralités, ouvrages et articles théoriques, synthèses

    - BONNASSIE Pierre, « Consommation d’aliments immondes et cannibalisme de survie dans l’Occident du haut Moyen Âge », article publié en 1989, réédité dans ID., Les Sociétés de l’An Mil, Bruxelles, De Boeck, 2001, p. 143-168.

    - BULLOUGH Donald A., Friends, Neighbours and Fellow-Drinkers : Aspects of Community and Conflict in the Early Medieval West, Cambridge, Department of Anglo-Saxon, Norse and Celtic, University of Cambridge, 1991 (H.M. Chadwick Memorial Lectures, 1).

    Cette courte publication (27 pages) représente une référence fondamentale sur la boisson communielle dans le haut Moyen Âge en Europe du Nord.

    - CABOURET Bernadette, « D’Apicius à la table des rois “barbares” », Dialogues d’histoire ancienne, supplément 7, 2012, p. 159-172.

    État des lieux bibliographique et bilan historiographique de l’histoire de l’alimentation dans l’Antiquité tardive et le très haut Moyen Âge, en Occident comme en Orient.

    - CAHEN Maurice, La libation. Études sur le vocabulaire religieux du vieux-scandinave, Paris, Champion, 1921.

    Cette vieille étude linguistique reste indispensable pour l’étude de la boisson et du festin dans le monde scandinave, de l’époque viking au Moyen Âge central.

    - EFFROS Bonnie, Creating Community with Food and Drink in Merovingian Gaul, New York, Palgrave Macmillan (The New Middle Ages), XVIII-174 p., 2002.

    Voir notre compte-rendu : [ Télécharger PDF - 40.2 ko ] .

    - ENRIGHT Michael J., Lady with a Mead Cup : Ritual, Prophecy and Lordship in the European Warband from La Tène to the Viking Age, Dublin-Portland (OR), Four Courts Press, 1996.

    Un ouvrage important pour l’étude du festin dans l’Europe du Nord. L’auteur y défend une thèse contestée mais stimulante, celle d’une continuité fondamentale des pratiques festives dans les mondes celtique et germanique, de la fin de l’âge du Fer au Moyen Âge central. Pour l’ensemble de la période, les pratiques alimentaires communielles auraient été marquées par la prévalence d’un « triangle institutionnel » formé par le prince, son épouse et sa bande armée.

    - HOCQUET Jean-Claude, « Le pain, le vin et la juste mesure à la table des moines carolingiens », dans Annales E.S.C., 40, mai-juin 1985, p. 661-690.

    Réponse vigoureuse et critique aux deux articles de Michel Rouche sur l’alimentation dans les monastères de l’époque carolingienne. Cet article, suivi d’une réplique de M. Rouche et d’une seconde réponse de J.-C. Hocquet, doit absolument être connu de ceux qui consultent les travaux du premier auteur.

    - KAISER Reinhold, Trunkenheit und Gewalt im Mittelalter, Cologne, Böhlau, 2002.

    Sur « l’ivresse et la violence au Moyen Âge », l’accent étant mis de manière très nette sur le Moyen Âge haut et central. I- La confrontation entre deux mondes : la civilisation du vin en Méditerranée et le barbaricum a-viticole. Une introduction à la question, principalement à partir de la littérature antique. II- L’acculturation du barbaricum a-viticole. Étude des changements intervenus au cours du haut Moyen Âge, avec un chapitre portant spécifiquement sur les réglementations ecclésiastiques. III- La beuverie collective. L’accent, ici, est mis sur les germes de violence que peut représenter la beuverie (en prenant le contre-pied de l’historiographie récente, qui insiste plus sur le « lien social »).

    Compte-rendu dans Le Moyen Âge, 113, 2007, p. 762-763 (A. Hartmann-Virnich).

    - LAURIOUX Bruno, « De l’usage des épices dans l’alimentation médiévale », dans Médiévales, 5, 1983, p. 15-31.

    Cet article se penche plus particulièrement sur l’utilisation des épices entre l’époque romaine et leur nouvel essor à la fin du Moyen Âge.

    - MEENS Rob, « Pollution in the Early Middle Ages : The Case of Food Regulations in Penitentials », dans Early Medieval Europe, 4/1, 1995, p. 3-19.

    Cet article a fait date dans l’étude des interdits alimentaires du haut Moyen Âge, qui sont ici étudiés à travers les pénitientiels, insulaires puis continentaux.

    - MONTANARI Massimo, L’alimentazione contadina nell’alto Medioevo, Naples Liguori, 1979.

    Une étude pionnière en histoire de l’alimentation du haut Moyen Âge. À l’aide de sources comptables abondantes et précises (en particulier le polyptyque de Santa Giulia de Brescia), l’auteur dresse un tableau très documenté de l’alimentation rurale entre le IXe et le XIe siècle.

    - PLOUVIER Liliane, L’Europe à table : Histoire et recettes, (t. I : Des origines au Moyen Âge central, t. II : Du Moyen Âge central au XIXe siècle), Bruxelles, Labor, 2003.

    Le premier volume présente l’avantage de tenter une synthèse sur l’alimentation au haut Moyen Âge. Des recettes intéressantes accompagnent le texte.

    - QUELLIER Florent (dir.), Histoire de l’alimenation. De la Préhistoire à nos jours, Paris, Belin (Références), 2021.

    L’ouvrage propose un parcours à travers l’alimentation de l’Europe et de la Méditerranée depuis la Préhistoire. Sur les 29 chapitres que compte ce livre, 9 sont consacrés aux "Mondes médiévaux" : un chapitre de Christophe Badel et Alban Gautier sur l’Antiquité tardive (IIIe-VIIe s.) ; un chapitre d’Alban Gautier sur Byzance ; deux chapitres d’Alban Gautier sur l’Occident du haut Moyen Âge et du Moyen Âge central (VIIe-XIIe s.) ; un chapitre de Mohamed Ouerfelli sur le monde islamique ; un chapitre de Mohamed Ouerfelli sur les échanges entre monde latin et pays d’Islam ; trois chapitres d’Antonella Campanini sur l’Occident à la fin du Moyen Âge (XIIIe-XVe s.). Plusieurs chapitres proposent l’analyse d’une mythologie de table" (la viande crue des Huns, l’islam et le vin, Marco Polo et les pâtes, etc.) et trois "ateliers de l’histoire" proposent des réflexions autour des recettes de cuisine et de leur reconstitution.

    - ROUCHE Michel, « La faim à l’époque carolingienne : essai sur quelques types de rations alimentaires », dans Revue historique, 97, 1973, p. 295-320.

    - ROUCHE Michel, « Les repas de fête à l’époque carolingienne », dans Manger et boire au Moyen Age (Actes du Colloque de Nice), Paris, Les Belles Lettres, D. Menjot éd., t.1, p. 265-296.

    Ces deux articles de M. Rouche représentent une tentative d’histoire quantitative et de calcul des rations alimentaires dans le monde carolingien. Les résultats de l’enquête ont été fortement critiqués par J.-C. Hocquet dans un article des Annales publié en 1985, qu’il convient aussi de consulter.

    - VOGÜÉ (de) Adalbert, « Travail et alimentation dans les règles de saint Benoît et du Maître », dans Revue bénédictine, 74, 1964, p. 242-251.

    Une comparaison précise et minutieuse des dispositions alimentaires contenues dans ces deux règles du VIe siècle.


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  • Parutions récentes

    Alban GAUTIER, Bruno LAURIOUX, Yann MOREL, 15 décembre 2023 | 11 novembre 2008

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    Parutions récentes depuis 2001

    - L’Alimentazione nell’alto medioevo : pratiche, simboli, ideologie, 2 vol., Spolète, CISAM, (Settimane di Studio del CISAM, LXIII), 2016.

    La LXIIIe session des célèbres « semaines de Spolète », qui s’est tenue en avril 2015, a porté sur l’alimentation dans le haut Moyen Âge (au sens large du terme, de l’Antiquité tardive au XIIIe siècle). Comme toujours, le congrès a été suivi de la publication rapide des actes. Après une introduction générale de Massimo Montanari, ces deux gros volumes (plus de 1000 pages en tout) réunissent 26 contributions en italien, français et allemand, sur les thèmes les plus divers.

    - BANHAM Debby, Food and Drink in Anglo-Saxon England, Stroud, Tempus, 2004.

    Une bonne introduction, bien documentée, aux aspects les plus matériels de l’alimentation de l’Angleterre du haut Moyen Âge, avec quelques recettes.

    - BANHAM Debby, « ‘In the Sweat of thy Brow Shalt thou eat Bread’ : Cereals and Cereal Production in the Anglo-Saxon Landscape », dans Nicholas J. Higham et Martin J. Ryan éds., The Landscape Archaeology of Anglo-Saxon England, Woodbridge, Boydell, 2010, p. 175-192.

    L’agriculture anglaise a connu aux IXe-XIe siècles trois changements majeurs : développement du paysage d’openfield, adoption de la charrue lourde à versoir et transition de l’orge vers le froment panifiable. Pour l’auteure, c’est cette dernière évolution qui détermine les deux autres et qui résulte d’un changement de régime alimentaire : « de vastes régions de l’Angleterre médiane ont été transformés en un nouveau type de paysage, avant tout parce que les Anglo-Saxons préféraient le pain de froment au pain fait à partir d’autres céréales ».

    - BANHAM Debby et FAITH Rosamond, Anglo-Saxon Farms and Farming, Oxford, OUP, 2014.

    Une importante synthèse sur l’agriculture dans le monde anglo-saxon (VIe-XIe siècle), qui contient bien entendu de nombreuses précisions sur l’alimentation, en particulier sur la production de denrées alimentaires. L’une des auteures (Debby Banham) est une des meilleures spécialistes actuelles de l’alimentation dans le haut Moyen Âge.

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    - BLAN Noah, Charlemagne’s peaches : a case of early medieval European ecological adaptation, Early Medieval Europe, 27/4, 2019, p. 521-545.

    En croisant les données textuelles et archéobotaniques, l’article affirme que la pêche est « the quintessential Carolingian fruit », et même que « Peaches became the signature fruit of Carolingian imperialism ».

    - Boire et manger aux Pays-Bas : de la sacro-sainte pomme de terre à la purée de piment, Thomas Beaufils éd., Deshima, 1, 2007.

    Peu d’articles portent spécifiquement sur le Moyen Âge, mais de nombreuses observations renseignent sur les origines médiévales de tel ou tel phénomène typique de la culture alimentaire des Pays-Bas. Une contribution d’A. Gautier se penche plus particulièrement sur l’histoire du hareng avant le XIIe s.

    - BREEZE Andrew, « What Was ‘Welsh Ale’ in Anglo-Saxon England ? », Neophilologus, 88, 2004, p. 299-301.

    Les textes anglo-saxons, en particulier les chartes, font mention d’une « bière galloise » ou « bière étrangère » (wylisc ealod). Dans cette courte note philologique, l’auteur plaide pour y voir une cervoise additionnée de miel et de diverses herbes.

    - BRUAND Olivier, Voyageurs et marchandises aux temps carolingiens : les réseaux de communication entre Loire et Meuse aux VIIIe et IXe siècles, Bruxelles, De Boeck (Bibliothèque du Moyen Âge), 2002.

    Les chapitres 6 et 7 portent respectivement sur le commerce du sel et du vin dans la partie nord-ouest de l’Empire carolingien. Une carte économique est esquissée au chapitre 8. Compte rendu dans Annales de Bourgogne, 74/3, 2002, p. 408-409.

    - CHANDLER Cullen J., « Charlemagne’s Table : The Carolingian Royal Court and Food Culture », Viator, 50/1, 2019, p. 1‑30.

    Un utile article de synthèse qui se penche sur la « table de Charlemagne » et, plus largement, des rois et empereurs carolingiens. L’auteur explore successivement les questions suivantes : qui assistait aux repas royaux ? que pouvait-on y manger et y boire (un passage original sur la possible consommation de paon) ? d’où venaient les aliments et comment les produisait-on ? quand et quoi ne pas manger ? L’alimentation présente et promue à la cour met en avant une culture aristocratique, masculine et chrétienne.

    - COLUMEAU Philippe, Alimentation carnée en Gaule du Sud (VIIe s. av. J.-C. - XIVe s.), Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence (Travaux du Centre Camille Jullian, CNRS - Université de Provence - MMSH, n° 29), 2002.

    Synthèse de données archéozoologiques portant sur le sud-est de la France. Les données concernant la période médiévale sont réunies p. 201-225, et analysées p. 177-200. Les sites compris dans le corpus sont Marseille et Orange pour l’Antiquité tardive ; Larina (habitat de l’Isère) pour la période de transition vers le haut Moyen Âge ; Cadrix (verrerie du Var) pour les Xe-XIIIe siècles ; et l’évêché de Viviers (Ardèche) pour les XIe-XIIe siècles.

    - DEROUX Carl, « Anthime, un médecin gourmet du début des temps mérovingiens », dans L’Alimentation carnée aux époques historiques - Meat Consumption in Historical Periods, Actes du symposium organisé dans le cadre du XIVe congrès de l’Union Internationale des Sciences Préhistoriques et Protohistoriques (Liège, 2-8 septembre 2001), Caroline Polet, Mircea Udrescu et René Noël éd., Revue belge de philologie et d’histoire, 80/4, 2002, p. 1107-1124.

    Ce volume de la RBPH contient plusieurs articles consacrés à l’alimentation, avec en particulier la publication des actes d’un colloque. L’article de C. Deroux est le seul à porter spécifiquement sur le haut Moyen Âge, et se penche sur l’œuvre d’Anthime, médecin à la cour du roi franc Thierry Ier.

    - DIERKENS Alain, « Banquets mérovingiens : rôle et symbolique », dans Villes et campagnes en Neustrie (IVe-Xe siècles), 25e journées internationales d’archéologie mérovingiennes (Tournai, 17-20 juin 2004), Bulletin de liaison de l’AFAM, 28, 2004, p. 80-81.

    - DUBREUCQ Alain, « La vigne et la viticulture dans la loi des Burgondes », dans Vins, vignes et vignerons en Bourgogne du Moyen Âge à l’époque contemporaine, Benoît Garnot éd., Annales de Bourgogne, 73/1-2, 2001, p. 39-56.

    Étude d’une situation de cohabitation souvent conflictuelle entre élevage et viticulture, mais aussi entre populations gallo-romaines et « hôtes » burgondes.

    - Festins mérovingiens, Alain Dierkens et Liliane Plouvier éd., Bruxelles, Le Livre Timperman, 2008.

    Voir notre compte-rendu : [ Télécharger PDF - 96.4 ko ]

    - FIANO Maria, « Il banchetto regio nelle fonti altomedievali : Tra scrittura ed interpretazione », Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge, 115, 2003, p. 637-682.

    Une étude assez complète du banquet royal entre l’époque mérovingienne et l’époque ottonienne. Les conclusions sur les banquets funéraires carolingiens sont particulièrement intéressantes.

    - FRANTZEN Allen J., Food, Eating and Identity in Early Medieval England, Woodbridge, Boydell, 2014.

    Le livre étudie sur l’alimentation dans l’Angleterre d’avant la Conquête normande en se penchant successivement sur les mots, les objets et les personnels de l’alimentation.

    Voir notre compte-rendu : [ Télécharger PDF - 77.3 ko ] .

    - GARRISON Mary, « In Traiect mel compultimque buturque ministrat… », dans Rondom Gregorius van Tours, M. De Jong, E. Rose, H. Teunis éd., Utrechtse Historische Cahiers, Jaargang 22, 2/3, 2001, p. 114-117.

    Pourquoi Alcuin mangeait-il de la bouillie miellée ? Note à partir de sa correspondance.

    - GAUTIER Alban, « Alcuin, la bière et le vin : comportements alimentaires et choix identitaires dans la correspondance d’Alcuin », dans Alcuin de York à Tours : Écriture, pouvoir et réseaux dans l’Europe du Haut Moyen Âge, Philippe Depreux, Bruno Judic éd., Annales de Bretagne, 111/3, 2004, p. 431-441.

    Étude du discours d’Alcuin sur les différentes boissons enivrantes

    - GAUTIER Alban, « La table de Bède », dans Bède le Vénérable entre tradition et postérité, S. Lebecq, M. Perrin et O. Szerwiniack éds., Villeneuve-d’Ascq, Ceges - Université Charles-de-Gaulle - Lille 3 (Histoire de l’Europe du Nord-Ouest, 34), 2005, p. 209-220.

    Étude du discours alimentaire dans les œuvres historiques et hagiographiques de Bède le Vénérable.

    - GAUTIER Alban, Le Festin dans l’Angleterre anglo-saxonne (Ve-XIe siècle), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, thèse d’histoire (université de Lille 3), 2006.

    Livre tiré d’une thèse de doctorat soutenue en 2004 à l’Université Lille 3. L’ouvrage explore successivement les moments, les acteurs, les lieux et les usages du festin.

    Compte rendu dans Bulletin des anglicistes médiévistes, 69, été 2006, p. 45-46 (Y. Coz) ; dans Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, 113/4, 2006 (C. Bousquet-Labouérie) ; dans Speculum, 82, 2007, p. 988-990 (M. Bayless) ; dans Cahiers de Civilisation Médiévale, 51/2, 2008, p. 178-180 (Y. Morel) ; dans English Historical Review, 123, 2008, p. 994-996 (D. Rollason) ; dans Annales HSS, 65/1, 2010 (B. Laurioux). Voir aussi notre compte-rendu : [ Télécharger PDF - 103.3 ko ]

    - GAUTIER Alban, « Palais, itinéraires et fêtes alimentaires des rois anglo-saxons aux Xe et XIe siècles », dans Food & History, 4/1, daté 2006, paru en 2007, p. 29-44.

    - GAUTIER Alban, « Manger et boire à la mode étrangère : adoption, adaptation et rejet des pratiques festives continentales dans la Grande-Bretagne du VIIe siècle », Médiévales, 51, 2007, p. 37-52.

    Étude des importations de vaisselle depuis le continent et de leur signification pour l’intégration culturelle de l’île à l’Occident.

    - GAUTIER Alban, « Wassail, drinchail et savoir-vivre, ou la disqualification culturelle d’une élite », Cahiers de Recherche médiévale et humaniste, 19, 2010, p. 11-26.

    Étude sur les manières de table des Anglais et des Normands à la veille et au lendemain de la conquête de 1066.

    - GAUTIER Alban, « Manger de la viande, signe extérieur de richesse ? Le cas des îles Britanniques », dans Les élites et la richesse au haut Moyen Âge, J.-P. Devroey, L. Feller et R. Le Jan éds., Turnhout, Brepols, 2010, p. 285-303.

    L’article porte sur la consommation de viande d’animaux sauvages et domestiques, et sur ses possibles significations sociales.

    - GAUTIER Alban, « Cooking and cuisine in late Anglo-Saxon England », Anglo-Saxon England, 41, 2012, p. 373-406.

    Peut-on parler d’une véritable culture culinaire (cuisine par opposition au simple cooking selon la distinction de Jack Goody) dans l’Angleterre des siècles précédant immédiatement la conquête normande ? L’article explore successivement l’apparition de bâtiments de cuisine et de cuisiniers professionnels, l’utilisation de condiments et d’aliments précieux et exotiques, la question de la transmission écrite des recettes et le discours culinaire des Anglo-Saxons.

    - GAUTIER Alban, « Entre cuisine, médecine et magie : l’historien de l’alimentation face à quelques textes anglo-saxon », Revue belge de philologie et d’histoire, 93/2 (2015), p. 287-302.

    L’article porte sur le corpus des leechdoms, textes médicaux en langue vernaculaire copiés en Angleterre au Xe-XIe siècle. Plusieurs de ces textes contiennent des indications qui peuvent s’approcher de recettes de cuisine, et qui constituent des sources intéressantes pour l’historien de l’alimentation. Celui-ci ne peut cependant les aborder qu’avec d’importantes précautions de méthode.

    - GAUTIER Alban, « Butlers and dish-bearers in Anglo-Saxon courts : household officers at the royal table », Historical Research, 90/2, 2017, p. 269-295.

    Étude des « officiers de bouche » (échansons, bouteillers, sénéchaux) chargés de servir la table royale dans les cours anglo-saxonnes. De nombreuses comparaisons sont proposées avec les cours carolingiennes, capétiennes, ottoniennes.

    - GUIZARD-DUCHAMP Fabrice, « Les parcs à gibier carolingiens d’après les sources narratives », dans Forêt et chasse, Xe-XXe siècle, Andrée Corvol éd., Paris, L’Harmattan, 2004, p. 17-27.

    Sur les pratiques cynégétiques : tableaux nombreux et clairs sur les différents animaux mentionnés par les sources.

    - HAGGER Mark, « Lordship and Lunching : Interpretations of Eating and Food in the Anglo-Norman World, 1050-1200, with Reference to the Bayeux Tapestry », dans The English and their Legacy, 900-1200. Essays in Honour of Ann Williams, éd. D. ROFFE, Woodbridge, Boydell, 2012, p. 229-244.

    L’article présente un tour d’horizon des usages de la nourriture et de la boisson pour la construction des groupes et l’expression des identités (ethniques, sociales, religieuses) dans le monde anglo-normand. Une grande attention est accordée aux sources hagiographiques, et plusieurs pages sont consacrées à la fameuse « scène de festin » qui précède la bataille de Hastings dans la « Tapisserie de Bayeux ». L’article est intéressant, mais on regrettera que l’auteur ignore entièrement l’abondante historiographie continentale sur le monde anglo-normand en général et sur ce sujet en particulier.

    - HALFOND Gregory I., « A hermeneutical feast : interreligious dining in early medieval conciliar legislation », Haskins Society Journal, 26, 2014, p. 31-45.

    Le fait de manger avec des individus appartenant à une autre religion est condamné pour la première fois en Occident au concile d’Elvira en 306. Il faut attendre le concile de Vannes (461x495) pour voir réapparaître cette interdiction, par la suite peu développée. Pour l’auteur, la pratique ne semble avoir réellement posé problème qu’à partir de l’époque carolingienne, mais les raisons de ce changement ne sont pas élucidées.

    - HALFOND Gregory I., « Representing the Mysteries of the Vine : Drinking Wine with Gregory of Tours », Journal of Medieval History, 49/4, 2023, p. 427‑446.

    L’article s’intéresse au regard que Grégoire de Tours porte sur le vin. Le discours sur la vigne et le vin est essentiellement positif : le vin est naturellement bon, il est reconnu comme un don de Dieu, un produit de la Création pour lequel il convient de rendre grâce. Certes, l’abus de vin et l’ivresse sont condamnés, mais s’il admire l’abstinence des ascètes, Grégoire s’en méfie quelque peu et ne la prône ni pour les laïcs ni pour les clercs. Enfin, le vin, matériau incontournable de nombreux miracles, donne un avant-goût du paradis.

    - HEN Yitzhak, « Food and Drink in Merovingian Gaul », dans Tätigkeitsfelder und Erfahrungshorizonte des ländlichen Menschen in der frühmittelalterlichen Grundherrschaft (bis ca. 1000). Festschrift für Dieter Hägermann zum 65. Geburtstag, B. Kasten éd., Munich, Franz Steiner, 2006, p. 99-110.

    L’étude porte essentiellement sur le VIe siècle et se penche sur l’interprétation que l’on peut donner du traité diététique d’Anthime et des épisodes « alimentaires » de Grégoire de Tours. L’auteur propose une nouvelle identification du parcours et des buts d’Anthime. Il plaide aussi pour une lecture à la fois horizontale (communielle) et verticale (en termes de domination) des sociabilités alimentaires mérovingiennes. L’alimentation est ici étudiée d’abord en tant que marqueur de distinction.

    - KREINER Jamie, « Pigs in the Flesh and Fisc : An Early Medieval Ecology », Past & Present, nᵒ 236, 2017, p. 3‑42.

    Un article stimulant sur le cochon dans la société mérovingienne : élevage, alimentation, rapports humains-bêtes. En utilisant la littérature éthologique et zoologique moderne, les sources écrites (en particulier la législation) et les données archéozoologiques, l’article offre des pistes intéressantes sur le phénomène souvent observé, rarement expliqué, du caractère élitaire de la viande de porc dans le haut Moyen Âge. La nature même de l’animal (qui contrairement à l’idée reçue ne s’élève pas « tout seul » et exige des accommodements entre l’humain et l’animal), mais aussi la réglementation fiscale sur l’accès aux espaces d’élevage (principalement le droit de pannage dans les bois), rendaient un tel élevage complexe. Pour de nombreux fermiers, les coûts pouvaient apparaître bien supérieurs aux bénéfices potentiels.

    - KREINER Jamie, Legions of Pigs in the Early Medieval West, New Haven-Londres, Yale University Press, 2020.

    L’ouvrage reprend et développe certaines des idées avancées par l’autrice dans son article de 2017, et explore plus largement la place des cochons dans les sociétés européennes de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge et les formes d’interaction entre les humains et les porcins. L’alimentation est au bout du compte assez peu présente dans l’ouvrage, mais un développement spécifique lui est consacré dans le chap. 5, avec en particulier une discussion sur ce qu’implique le statut « élitaire » de la viande de porc.

    Voir le CR (élogieux) de J.-P. Devroey dans Early Medieval Europe, 31/1, 2023, p. 127-131, et celui de P. Squatriti dans The Medieval Review.

    - LAMBERT Tom et LEGGETT Sam, « Food and Power in Early Medieval England : Rethinking Feorm », et LEGGETT Sam et LAMBERT Tom, « Food and Power in Early Medieval England : A Lack of (Isotopic) Enrichment », Anglo-Saxon England, 49, 2020 [publié en 2022], p. 107-153 et p. 155-196.

    À travers une argumentation principalement fondée sur la documentation écrite (principalement les lois et les chartes anglo-saxonnes) pour le premier, sur les données archéologiques pour le second (en particulier les signatures isotopiques), ils cherchent à remettre en cause l’idée selon laquelle les élites, et en particulier les élites masculines, auraient eu un régime alimentaire nettement plus carné que le reste de la population. Les auteurs montrent d’une part que les listes de redevances en nature conservées (par ex. dans les lois du roi Ine de Wessex, v. 700, ou dans d’autres listes datant des IXe et Xe siècles) ne reflètent pas des fournitures pour l’alimentation quotidienne des élites dirigeantes, mais plus probablement pour des temps alimentaires exceptionnels, des banquets. D’autre part, ils montrent que, dans la grande majorité des cas, il n’est pas possible d’établir, à partir des analyses isotopiques, une corrélation entre un régime alimentaire carné et des distinctions de sexe ou de rang social dans l’Angleterre du haut Moyen Âge. Notons toutefois que l’argumentation du premier article repose sur des calculs assez complexes de rations alimentaires à partir des sources écrites, dont la logique et le détail peuvent être contestés.

    - LEE Christina, « Thær wæs symbla cyst : Food in the Funerary Rites of the Anglo-Saxons », dans At the Table. Metaphorical and Material Cultures of Food in Medieval and Early Modern Europe, Timothy J. Tomasik et Juliann M. Vitullo éd., Turnhout, Brepols (Arizona Studies in the Middle Ages and Renaissance, 18), 2007, p. 125-144.

    Étudie les rituels funéraires alimentaires des Anglo-Saxons du haut Moyen Âge depuis une perspective surtout archéologique.

    - LEE Christina, Feasting the Dead : Food and Drink in Anglo-Saxon Burial Rituals, Woodbridge, Boydell, 2007.

    Compte rendu dans American Historical Review, 113, 2008, p. 888-889 (Catherine E. Karkov) ; dans Speculum, 83/4, 2008, p. 1020-1022 (B. K. Young) ; dans Early Medieval Europe, 16/4, 2008, p. 502-504 (Bonnie Effros) ; dans English Historical Review, 124, 2009, p. 669 (D. Banham). Voir aussi notre compte-rendu : [ Télécharger PDF - 85.2 ko ]

    - LEE Christina, « Reluctant Appetites : Anglo-Saxon Attitudes towards Fasting », dans S. McWilliams (éd.), Saints and Scholars. New Perspectives on Anglo-Saxon Literature and Culture in Honour of Hugh Magennis, Cambridge, D. S. Brewer, 2012, p. 164-186.

    À travers l’exemple de l’Angleterre anglo-saxonne, pour laquelle survit un important corpus littéraire en latin et en anglo-saxon, l’auteure insiste sur le fait que le jeûne était, tout autant que le festin, une pratique collective et sociale. Elle passe ensuite en revue les diverses pratiques de jeûne et leur contenu : le jeûne est une pratique régulière des chrétiens, un mode de vie des moines, un acte pénitentiel, mais aussi (de manière moins convaincante) une pratique spécifiquement féminine et une pratique de défi se rapprochant de la « grève de la faim ». Elle montre enfin que les Anglo-Saxons privilégiaient une conception modérée et tempérée du jeûne, soumise à la régulation de l’autorité religieuse, et se méfiaient des jeûneurs héroïques.

    - LENDINARA Patrizia, « Il cibo nella letteratura anglosassone : dicotomie alimentari », E|C. Rivista on-line dell’AISS Associazione Italiana di Studi Semiotici, 27, 2019 (article publié en ligne).

    Étude de l’alimentation anglo-saxonne (principalement Xe-XIe s.) à travers quelques grandes oppositions : cru/cuit, clercs/laïcs. L’étude de la consommation d’aliments crus (hreaw) et de ses connotations est particulièrement poussée. Deux cas sont développés plus particulièrement : d’abord les huîtres, puis la viande, pour laquelle la distinction entre chair des quadrupèdes et autres chairs est structurante.

    - MALBOS Lucie Malbos, « Nourrir les marchands et artisans d’Europe du Nord-Ouest (VIIe-Xe siècle). Pratiques et stratégies alimentaires dans les emporia des mers nordiques », Médiévales. Langues, Textes, Histoire, 76, 2019, p. 133‑152.

    L’article explore les conditions d’approvisionnement des ports des mers du Nord (Manche, mer du Nord, mer Baltique) dans le haut Moyen Âge, en s’appuyant sur les sources écrites autant qu’archéologiques. La question de la nature urbaine de cette alimentation est posée : elle participe de la définition même de ces sites.

    - MARASCHI Andrea, « I miracoli alimentari di San Colombano : l’originalità, la tradizione e la simbologia », Studi medievali, 52/2, 2011, p. 517-575.

    Saint Colomban (v. 540-615) apparaît dans la Vita Columbani de Jonas de Suse comme un saint obsédé par les questions alimentaires, au-delà des topoi pourtant omniprésents dans le texte. L’article étudie les très nombreux miracles alimentaires de la Vita, leurs possibles modèles (bibliques, hagiographiques, etc.) et leur utilité pour l’historien de l’alimentation. On trouvera aussi dans cet article des réflexions stimulantes sur la nature du topos hagiographique et sur l’usage que peut en faire l’historien.

    - MARASCHI Andrea, Un banchetto per sposarsi. Matrimonio e rituali alimentari nell’Occidente altomedievale, Spolète, Fondazione CISAM (coll.« Testi, Studi, Strumenti », 29), 2014.

    Un essai de synthèse sur le banquet de noces dans l’Occident du haut Moyen Âge, à partir d’une grande diversité de sources écrites, des lois romaines de l’Antiquité tardive aux sagas islandaises.

    Voir notre compte-rendu : [ Télécharger PDF - 92.1 ko ] .

    - MARASCHI Andrea et TASCA Francesca, « Aux limites de l’hérésie et de la magie. L’ordalie du pain et du fromage », Food & History, 16/1, 2018, p. 49-68.

    - MARASCHI Andrea, « Rules for Attending Wedding Banquets in Early Medieval Europe. A Matter of Fun, Excess and Moral Integrity », Food & History, 20/2, 2022, p. 9‑30.

    L’article s’intérese aux régulations édictées à propos des banquets de noces. Celles-ci vont dans deux sens : répondre à leur dangerosité potentielle (risques d’excès, association avec les pratiques païennes) tout en reconnaissant leur caractère nécessaire (pour assurer la publicité des noces et le fondement du mariage sur le consensus plus que sur la consommation). Les auteurs ecclésiastiques justifient leurs positions en s’appuyant sur des précédents scripturaires : les noces de Cana dans l’Évangile de Jean et la parabole du festin dans celui de Matthieu.

    - MARAZZI Federico, « The Early Medieval Alternative : Monasteries as Centres of non City-Based Economic Systems in Italy between Eighth and Ninth Century AD », dans Nourrir les cités de Méditerranée, Antiquité-Temps modernes, Brigitte Marin et Catherine Virlouvet éd., Paris-Aix, Maisonneuve & Larose-MMSH, 2003, p. 739-767.

    - The Material Culture of Daily Living in the Anglo-Saxon World, M. C. Hyer et G. Owen-Crocker éds., Exeter, University of Exeter Press, 2011.

    Ce volume rassemble quinze contributions à dominante archéologique, mais faisant un usage important des sources textuelles et iconographiques. Il concerne exclusivement l’Angleterre du haut Moyen Âge, entre le VIe et le XIe siècle. Parmi les chapitres intéressant l’historien de l’alimentation, on mentionnera celui de C. P. Biggam sur les plantes (« The True Staff of Life : The Multiple Roles of Plants », p. 23-48), celui de Christopher Grocock sur l’élevage ovin et bovin (« ’To eat, to wear, to work’ : The Place of Sheep and Cattle in the Economy », p. 73-92), celui de Win Stephens sur la verrerie de table (« The Bright Cup : Early Medieval Vessel Glass », p. 275-292), et surtout celui de Christina Lee sur l’alimentation (« Earth’s Treasures : Food and Drink », p. 142-156). Ce dernier article constitue un bref état des lieux de nos connaissances sur l’histoire de l’alimentation anglo-saxonne et se penche successivement sur les questions suivantes : le problème de la malnutrition, le rôle de la boisson dans les relations sociales, les aspects économiques et agraires, la consommation de viande et de produits végétaux, la cuisine, l’alimentation monastique.

    - NEUMAN de VEGVAR Carol, « Dining with Distinction : Drinking Vessels and Difference in the Bayeux Tapestry Feast Scenes », dans The Bayeux Tapestry : New Approaches. Proceedings of a Conference at the British Museum, éd. M. J. Lewis, G. R. Owen-Crocker et D. Terkla, Oxford et Oakville, Oxbow Books, 2011, p. 112-120.

    Dans cette étude des deux scènes de festin (anglaise et normande) de la Tapisserie de Bayeux, l’auteur démontre que le choix des récipients à boire représentés (cornes à boire pour les premiers, coupes en verre pour les seconds) véhicule des messages variés, allant de la mise en lumière des différences ethniques au commentaire sur le péché et la vertu des deux parties en présence.

    - O’CONNOR Terry P., « On the Interpretation of Animal Bone Assemblages from Wics », dans Wics : The Early Mediaeval Trading Centres of Northern Europe, D. Hill et R. Cowie éd., Sheffield, Sheffield Academic Press, 2001, p. 54-60.

    Une étude de l’archéozoologie et de l’approvisionnement en viande de boucherie des wics anglais et continentaux — ces comptoirs marchands établis avec l’encouragement des rois saxons, frisons et francs au cours du VIIe siècle : Quentovic, Dorestad, Londres, Ipswich, Hamwic, York, etc.

    - O’SULLIVAN Catherine Marie, Hospitality in Medieval Ireland, 900-1500, Dublin, Four Courts Press, 2004.

    Une étude très détaillée et complète des pratiques d’hospitalité dans l’Irlande médiévale. On notera en particulier le chapitre sur la profession d’hôtelier (briugu), dont les formes et la pratique sont très différentes de celles qu’on observe sur le continent européen à la même époque (ch. 5), et une section sur la nourriture et la boisson servies aux hôtes (p. 222-233). Le haut Moyen Âge (avant la conquête normande du XIIe siècle) et la période ultérieure sont traités à parts plus ou moins égales.

    - PEARSON Kathy L., « Salic Law and Barbarian Diet », dans Law, Society and Authority in Late Antiquity, R. W. Mathisen éd., Oxford, Oxford University Press, 2001, p. 272-285.

    Un résumé commode des dispositions prises par la Loi salique en matière d’élevage et d’alimentation. L’image qui se dégage est celle d’un système agraire mixte, mêlant élevage et culture des terres arables, avec des troupeaux de taille modeste. Bovins et porcs apparaissent comme les animaux les plus importants.

    - PLOUVIER Liliane, Moyen Âge gourmand, Ve-XIIIe siècles, numéro de la revue Histoire et images médiévales, thématique n° 18, août-septembre-octobre 2009.

    Voir notre compte-rendu : [ Télécharger PDF - 45.1 ko ]

    - POLLINGTON Stephen, The Mead-hall. The feasting tradition in Anglo-Saxon England, Hockwold-cum-Wilton, Anglo-Saxon Books, 2003.

    Voir notre compte-rendu : [ Télécharger PDF - 42.8 ko ]

    - Pratiques et discours alimentaires en Méditerranée de l’Antiquité à la Renaissance, J. Leclant, A. Vauchez et M. Sartre éd., Paris, De Boccard et Académie des Inscriptions et Belles Lettres (Cahiers de la Villa « Kérylos », 19), 2008.

    Trois articles portent sur l’Antiquité tardive ou le haut Moyen Âge occidental : B. Cabouret, « Rites d’hospitalité chez les élites de l’Antiquité tardive », p. 187-222 (avec bibliographie) ; C. Caby, « Abstinence, jeûnes et pitances dans le monachisme médiéval », p. 271-292 ; A. Gautier, « "Regards ethnographiques sur le rebord du monde" : les modèles alimentaires méditerranéens dans l’Angleterre du haut Moyen Âge », p. 293-315.

    - RAGA Emmanuelle, « Bon mangeur, mauvais mangeur. Pratiques alimentaires et critique sociale dans l’œuvre de Sidoine Apollinaire et de ses contemporains », Revue belge de philologie et d’histoire, 87/2, 2009, p. 165-196.

    Une étude fouillée du discours alimentaire de Sidoine et de quelques autres aristocrates gallo-romains de cette période de transition entre l’Antiquité et le Moyen Âge. L’article restitue leur dimension avant tout sociale à un certain nombre de traits alimentaires trop souvent analysés comme des particularités ethniques.

    - RAGA Emmanuelle, « La table monastique. Enjeux de la commensalité pour le cénobitisme du très haut Moyen Âge », dans Banquets et convivialité, Actes du colloque du Centre d’études Médiévales d’Amiens, 3, 4 et 5 mars 2010, éd. D. BUSCHINGER, Amiens, 2010 (coll. « Médiévales », 48), p. 118-123.

    - RAGA Emmanuelle, « L’influence chrétienne sur le modèle alimentaire classique : la question de l’alternance entre banquets, nutrition et jeûne », dans Michèle GAILLARD (dir.), L’empreinte chrétienne en Gaule du IVe au IXe siècle, Turnhout, Brepols, 2014, p. 61-87.

    L’alternance de temps alimentaires est vécue de manière très différente dans le modèle antique (alternance entre repas sobre et quotidien d’une part, banquet d’autre part) et dans l’idéal chrétien (alternance entre temps de partage alimentaire et temps de jeûne). À partir d’exemples tirés principalement de la littérature monastique (règles, traités d’ascétisme), l’auteure montre comment trois lieux de cette alternance (le banquet aristocratique, l’hospitalité érémitique et l’hospitalité monastique) ont été les lieux d’une adaptation visant à « vivre pleinement la nouvelle idéologie comportementale chrétienne tout en sauvegardant les rapports sociaux entretenus en premier lieu par le partage alimentaire ».

    - RIERA MELIS Antoni, « La faim comme outil expiatoire. Les restrictions alimentaires édictées par certaines règles monastiques aux VIe et VIIe siècles », Food & History, 1/1, 2003, p. 33-48.

    - SANMARK Alexandra, « Dietary Regulations in Early Christian Norway », Viking and Medieval Scandinavia, 1, 2005, p. 203-224.

    L’article fait le point sur les interdits alimentaires introduits dans la législation civile au lendemain de la christianisation. Après quelques rappels de parallèles existants en Angleterre et dans le monde franc, l’auteur se penche surtout sur deux codes de lois du XIe-XIIe s., la loi du Gulathing et celle du Borgarthing. Quelques pages intéressantes sur l’hippophagie.

    - SHANZER Danuta, « Bishops, Letters, Fast, Food, and Feast in Later Roman Gaul », dans Society and Culture in Late Antique Gaul. Revisiting the Sources, ead. et R.W. Mathisen éds., Aldershot, Ashgate, 2001, p. 217-236.

    L’article se penche principalement sur un corpus de lettres écrites par quelques grandes figures de la littérature épistolaire gallo-romaines de la fin de l’Antiquité : Sidoine Apollinaire, Avit de Vienne et Ruricius de Limoges. En effet, plusieurs de ces lettres font mention d’aliments ou accompagnent des dons alimentaires. Ces auteurs, tout en s’inscrivant dans la tradition épistolaire classique (celle de Cicéron ou de Pline le Jeune) la revisitent en jouant avec les références chrétiennes. C’est en particulier le cas lors des échanges de poisson.

    - SQUATRITI Paolo, Landscape and Change in Early Medieval Italy. Chestnuts, Economy, and Culture, Cambridge, Cambridge University Press, 2013.

    Ce livre de taille modeste (200 pages) propose une remarquable étude globale (biologique, environnementale, agraire, culturelle) du châtaignier et de la châtaigne dans l’Italie du haut Moyen Âge. Le ch. 1 porte sur l’écologie et l’exploitation du châtaignier, source alimentaire qui fournit aussi du bois. Le ch. 2 retrace l’expansion de la "culture" et de l’exploitation de cet arbre, que l’auteur situe pour l’essentiel entre 200 et 700, dans la période de l’Antiquité tardive et du très haut Moyen Âge, au fur et à mesure que le prélèvement agraire se desserre et que la paysannerie se réoriente vers des cultures de subsistance. Le ch. 3 explore quelques-unes des dimensions culturelles de la châtaigne : son nom, sa réputation dans la littérature latine classique et tardive, son utilisation comme nom de couleur. Les ch. 4 et 5 constituent deux études de cas régionales, centrées sur la Campanie et la plaine du Pô.

    - TORMA Thomas, « Milk Symbolism in the Bethu Brigte », The Heroic Age, 7, printemps 2004 : publication en ligne.

    Le lait représentait dans la société irlandaise du haut Moyen Âge une importante source nutritive, mais possédait aussi des connotations symboliques (pureté, abondance, puissance), que cet article explore à partir de la Bethu Brigte, la première vie de sainte Brigitte en irlandais (IXe siècle).

    - VANDENBERG Vincent, « Fames facta est ut homo hominem comederet : l’Occident médiéval face au cannibalisme de survie (Ve-XIe siècle) », Revue belge de philologie et d’histoire, 86/2 (2008), p. 217-272.

    Longue étude fouillée et intelligente sur le cannibalisme dans l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge. V. Vandenberg s’appuie principalement sur les écrits des Pères, puis sur des matériaux annalistiques pour le IXe siècle et sur des ouvrages historiques des environs de l’an mil (Bernold de Constance, Adémar de Chabannes, Raoul Glaber), et termine sur une étude de la Première Croisade. Il met en lumière la réapparition régulière dans les sources du motif du cannibalisme et s’interroge sur les raisons qui poussent un auteur à se faire l’écho de telles rumeurs : sensationnalisme ou volonté d’instrumentalisation ?

    - VANDENBERG Vincent, « Choosing Human Flesh ? A Few Medieval Peculiarities and the Debates of Contemporary Research », Anthropozoologica, 45/1, 2010, p. 149-155.

    L’article résume en anglais les arguments défendus par l’auteur dans un article paru en 2008 dans la Revue belge de philologie et d’histoire.


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